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Théorie de l'organisation hybride

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La théorie de l'organisation hybride étudie les relations contractuelles qui n'impliquent pas nécessairement des formes organisationnelles extrêmes entre, d'une part, une coordination autonome via le marché et d'autre part, une organisation hiérarchique. Le spectre des échanges passe par une gamme complète allant du marché pur jusqu'à la hiérarchie hautement centralisée. La théorie de l'organisation hybride comprend les "offres complexes" situées entre les deux extrêmes du marché et de la hiérarchie.

La collaboration des entreprises, en réseau, est devenue un critère de plus en plus important dans l'économie mondiale. Les transactions hybrides : les franchises[1], les joint-venture (co-entreprises)[2][3][4], les alliances stratégiques[5][6][7], les coopétitions[8] et les autres formes de contrats[9] non standard sont des transactions du type intermédiaire (entre les deux extrêmes). Elles ont la réputation d'être très difficiles à organiser et donc d'être très instables... Mais, elles sont de plus en plus fréquentes dans l'économie internationale. Quelles que soient les réalités empiriques, une plus grande attention aux transactions de la gamme moyenne aide à éclairer la compréhension de l'organisation économique complexe.

Oliver Williamson[10] s'interroge si ces organisations hybrides fuient les organisations extrêmes, quelles en sont les raisons ? Et, si de telles transactions peuvent être stabilisées, quels sont les processus de gouvernance particuliers ?

L'importance de l'hybridité dans les entreprises sociales

L'hybridité occupe une place cruciale dans les entreprises sociales. Les entreprises sociales sont structurellement hybrides sur plusieurs dimensions. Cette hybridité est leur caractéristique essentielle et joue un rôle indispensable.

L'hybridité se réfère au mélange ou à la combinaison d'éléments provenant de différents secteurs, tels que le secteur à but lucratif et le secteur non lucratif, ou encore de différentes orientations économiques. Les entreprises sociales cherchent à intégrer des objectifs sociaux et environnementaux tout en maintenant une viabilité économique.

Le texte souligne que cette hybridité est essentielle car elle permet aux entreprises sociales de trouver des solutions novatrices et créatives pour relever les défis sociaux. En combinant les meilleures pratiques des différents secteurs, elles peuvent développer des modèles d'entreprise qui intègrent à la fois des objectifs de rentabilité économique et des bénéfices sociaux.

L'hybridité permet également aux entreprises sociales d'avoir un impact plus large en mobilisant des ressources et des compétences provenant de différents domaines. Elles peuvent bénéficier de l'expertise et des ressources du secteur privé tout en répondant aux besoins sociaux non satisfaits.

En reconnaissant l'importance de l'hybridité, les entreprises sociales peuvent adopter une approche intégrée et innovante pour aborder les problèmes sociaux et environnementaux. Cela leur permet de maximiser leur impact et de trouver des solutions durables et holistiques.

En résumé, l'hybridité joue un rôle fondamental dans les entreprises sociales en leur permettant de combiner efficacement les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Cela favorise la création de modèles d'entreprise innovants et durables pour résoudre les problèmes sociaux de manière intégrée.


Notes et références

  1. 2010, Steven C. Michael, "Franchising", In: Peter G. Klein, Michael E. Sykuta, dir., "The Elgar Companion to Transaction Cost Economics", Aldershot, U.K.: Edward Elgar, pp185-193
    2010, Emmanuel Raynaud, "The structure of franchise contracts", In: Peter G. Klein, Michael E. Sykuta, dir., "The Elgar Companion to Transaction Cost Economics", Aldershot, U.K.: Edward Elgar, pp194-204
  2. S. Balakrishnan, M. P. Koza, 1993, "Information assymmetry, adverse selection and joint ventures", Journal of Economic Behavior and Organization, Vol 20, pp99-117
  3. J.-F. Hennart, S. Reddy, 1997, "The choice between mergers/acquisitions and joint venture: The case of Japanese investors in the United States", Strategic Management Journal, Vol 18, pp1-12
  4. A. C. Inkpen, K. Q. Li, 1999, "Joint venture formation: Planning and knowledge-gathering for success", Organizational Dynamics, 27(4), pp33-47
  5. Kendall W. Artz, Thomas S. Brush, 2000, "Asset Specificity, Uncertainty and Relational Norms: An Examination of Coordination Costs in Collaborative Strategic Alliances", Journal of Economic Behavior and Organization, 41 (4), pp337-362
  6. J. Bleeke, D. Ernst, 1995, "Is your alliance really a sale?", Harvard Business Review, 73 (1), pp97–105
  7. Y. L. Doz, Gary Hamel, 1998, "Alliance advantage: The art of creating value through partnering", Boston: Harvard Business School Press
  8. Wenpin Tsai, 2002, "Social Structure of “Coopetition” Within a Multiunit Organization: Coordination, Competition, and Intraorganizational Knowledge Sharing", Organization Science, 13(2), pp179–190
  9. George P. Baker, Robert Gibbons, Kevin J. Murphy, 2002, "Relational Contracts and the Theory of the Firm", Quarterly Journal of Economics, 117 (1), pp39-84
  10. Oliver Williamson, 1984, "The incentive limits of firms: A comparative institutional assessment of bureaucracy", Review of World Economics, Vol 120, n°4, décembre, pp736-763
    • Repris en 1986, In: Louis Putterman, Randall S. Kroszner, dir., "The Economic Nature of the Firm. A Reader", ch 11
    Oliver Williamson, 1991, "Comparative Economic Organization: The Analysis of Discrete Structural Alternatives", Administrative Science Quarterly, Vol 36, June, pp269–296

Bibliographie

  • 1987, Walter W. Powell, "Hybrid Organizational Arrangements : New Form or Transitional Development ?", California Management Review, Vol 30, n°1, pp67-87
  • 1996, Claude Ménard, “On Clusters, Hybrids and other Strange Forms. The Case of the French Poultry Industry”, Journal of Institutional and Theoretical Economics, Vol 152, n°1, pp154-183
  • 1997, Claude Ménard, “Le Pilotage des Formes Organisationnelles Hybrides”, Revue Economique, 48 (2), pp741-751
    • Traduction en anglais en 2005, “The Governance of Hybrid Organizational Forms”, In: Claude Ménard, dir., "The International Library of New Institutional Economics", Cheltenham: Edward Elgar, vol IV, pp105-113
  • 2003, J.G.S. Koppell, "The Politics of Quasi-Government: Hybrid Organizations and the Dynamics of Bureaucratic Control", Cambridge: Cambridge University Press
  • 2004, Claude Ménard, "The Economics of Hybrid Organizations", Journal of Institutional and Theoretical Economics, 160 (3), pp345-376
  • 2009, B. Boyd, N. Henning, E. Reyna, D. E. Wang, M. D. Welch, "Hybrid Organizations: New Business Models for Environmental Leadership", Sheffield: Greenleaf
  • 2010,
    • J. Battilana, S. Dorado, "Building Sustainable Hybrid Organizations: The Case of Commercial Microfinance Organizations", Academy of Management Journal, 53(6), pp1419-1440
    • D. Billis, dir., "Hybrid Organizations and the Third Sector", Basingstoke: Palgrave Macmillan
    • Claude Ménard, "Hybrid organizations", In: Peter G. Klein, Michael E. Sykuta, dir., "The Elgar Companion to Transaction Cost Economics", Aldershot, U.K.: Edward Elgar, pp176-184
  • 2012, K. Badiane, N. Haigh, A. Hoffman, "Hybrid Organizations as Agents of Positive Social Change: Bridging the For-profit & Non-profit Divide", In: K. Golden-Biddle, J.E. Dutton, dir., "Using a Positive Lens to Explore Social Change and Organizations: Building a Theoretical and Research Foundation", London: Routledge
  • 2017,
    • C. S. Seifried, P. G. Svensson, "Navigating plurality in hybrid organizing: The case of sport for development and peace entrepreneurs", Journal of Sport Management, 31(2), pp176–190
    • P. G. Svensson, "Organizational hybridity: A conceptualization of how sport for development and peace organizations respond to divergent institutional demands", Sport Management Review, 20(5), pp443–454