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Oliver Williamson

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Oliver Williamson
Économiste

Dates Né en 1932
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Tendance Théorie des coûts de transaction
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Oliver Williamson

Citation
Interwikis sur Oliver Williamson

Oliver Williamson, de son nom complet, Oliver Eaton Williamson, est né le 27 septembre 1932. C'est un auteur éminent dans le domaine de la théorie des coûts de transaction, de l'intégration verticale et du néo-institutionnalisme. Il a suivi l'influence de Ronald Coase, de Herbert A. Simon et de Richard Cyert. Il est diplômé en management en 1955 (Bachelor of Science) au MIT Sloan School of Management. Il obtient ensuite, en 1960, un MBA à l'université de Standford et son doctorat en 1963 à l'université Carnegie Mellon. le lundi 12 novembre 2009, le comité Nobel annonce qu'il attribue le prix Nobel d'économie à Oliver Williamson en compagnie d'Elinor Ostrom.

Comme Ronald Coase et Alfred D. Chandler, Oliver Williamson a focalisé son approche sur la dichotomie entre le marché et la hiérarchie, mais il a reconnu également la possibilité de formes d'organisations "hybrides"[1], intermédiaires entre le marché et l'organisation commandée. En 1998, dans un article[2], Oliver Williamson prend du recul par rapport à une approche "totale" des coûts de transaction et il intègre le concept d'encastrement de Mark Granovetter pour reconnaître ses perspectives complémentaires.

La théorie de l'intégration latérale

Oliver Williamson a une vision originale de traiter l'analyse des opérations d'intégration verticale. Pour les industries d’assemblage, il distingue les unités dont les composants de production constituent le « noyau » d’un produit et celles qui sont accessoires. Généralement, les éléments « non essentiels » dans la production font l'objet d'une évaluation comparative simple qui précise ce qui est nécessaire et ce qui ne l'est pas. Oliver Williamson dénomme ce genre d'intégration, une intégration ordinaire car elle nécessite seulement une réflexion alternative : "make or buy". L'analyse des coûts de transaction permet de se rendre compte pour l'entreprise ce qu'il est intéressant pour elle de continuer à produire ou ce qui nécessite un achat externe.

Hors, les coûts de transaction ne sont pas aussi évidents que cela car ils ne doivent pas être confondus avec les coûts de production. Les coûts d’élaboration des contrats intègrent les coûts du contrat initial d’approvisionnement, comme ceux de son adaptation sur le long terme. Les coûts de négociation sont autrement plus complexes que les coûts de mise en accord sur les caractéristiques, la quantité et le prix du produit échangé. Pour que deux entrepreneurs acceptent l'intégration mutuelle de leurs unités de production, il faut pour cela que la technologie soit compatible ainsi que la taille de leurs équipements respectifs, puisqu'il s'agit d'harmoniser le rythme de production entre les deux unités. Les coûts de transaction incluent donc également des coûts sur l'amplitude horaire des unités de production et éventuellement des pénalités en cas de non-respect de ces temps de travail.

La théorie du hold up ou de l'opportunisme

Le modèle d'intégration verticale d'Oliver Williamson s'élabore dans un contexte d'innovation et de mode de production en assemblage avec indépendance des technologies. Il analyse quatre facteurs qui jouent sur la rentabilité de l'opération d'intégration :

  • Le degré de spécificité des actifs physiques nécessaires à la réalisation du composant (« facteur principal »). Plus ce degré est élevé, plus il est avantageux (sur le long terme) de les produire en interne. Dans une relation de monopole bilatéral à long terme, une modification des prix des composants d'une société a des effets sur l'autre. Les coûts de transaction (négociation) peuvent vite devenir prohibitifs, ne serait-ce qu'en temps, s'il y a désaccord. Toutefois, Oliver Williamson privilégie une relative position de force du vendeur qui imposerait donc son prix de monopole à l'autre.
  • Des coûts d'organisation interne favorisant une firme externe, indépendante, maîtrisant ses coûts de production et ses coûts administratifs
  • Des rendements d'échelle des unités comparées
  • De la structure organisationnelle en place (Structure M multidivisionnelle ou structure U unitaire multifonctionnelle

Oliver Williamson émet l'hypothèse selon laquelle la spécificité des savoir faire serait la cause de l’internalisation, de façon à éviter un hold-up de la part d’un sous-traitant. Il affirme, également, l’avantage de l’autorité dans un groupe pour une meilleure coordination interne. Par exemple, un directeur général (ou une directrice générale) peut plus facilement mettre fin à un désaccord entre différents directeurs de division pour la fixation de nouveaux prix de transfert. Le résultat est plus coûteux lorsqu'il y a dispute entre des firmes indépendantes.

Oliver Williamson fut critiqué[3] pour avoir délaissé quelque peu l'opportunisme de la part de l'employeur en mettant plus le projecteur sur l'opportunisme du salarié. Hors, l'autorité principalement utilisée comme un remède contre l'opportunisme peut être aussi un instrument dont le management peut abuser de manière opportuniste dans une situation d'asymétrie et de concentration d'informations. Il n'y a pas un simple hasard moral mais un double hasard moral.

Une différence d'approche entre Ronald Coase et Oliver Williamson

Bien que poursuivant la théorie des coûts de transaction de Ronald Coase, l'approche d'Oliver Williamson en diffère profondément. L'attention académique de Ronald Coase était accentuée sur trois points majeurs. Premièrement il s'agissait pour lui de faire accepter au courant dominant des économistes qu'il existe des coûts de transaction qui n'étaient pas intégrés dans la théorie économique jusqu'alors. Deuxièmement, Ronald Coase, a montré que la prise en compte des coûts de transaction n'est pas un artifice dont la théorie économique peut se dispenser. La prise en compte des coûts de transaction explique l'existence des entreprises et également de la mauvaise direction des politiques publiques qui désirent "corriger" les défauts du système du marché (en matière d'environnement, par exemple) lorsque le support d'analyse tend à oublier l'existence des coûts de transaction. Troisièmement, Ronald Coase tente de montrer l'importance des coûts de transaction à la fois sur le plan analytique. Le système du marché implique l'émergence des coûts de transaction. Mais, Ronald Coase montre aussi la multiplicité des différents types de coûts de transaction.

L'analyse des coûts de transaction d'Oliver Williamson est beaucoup plus axée sur le préjudice que les agents économiques peuvent faire les uns envers les autres. Ces coûts de transaction, selon Oliver Williamson sont la mesure d'un tel dommage occasionné. Mais, s'il change la définition des coûts de transaction, formulée initialement par Ronald Coase, Oliver Williamson traite, de la même façon des transferts, tant à l'intérieur qu'entre les entreprises, comme des transactions. Formellement, il a défini une transaction comme « un transfert au travers d'une interface technologiquement séparable» (Oliver Williamson, 1985: 1). Mais, il reste très flou sur le concept qu'il utilise "d'interface technologique séparable". Il tient pour acquis que ce fait est assez largement fréquent dans la plupart des systèmes de production. Il ne prend pas soin d'expliquer cette "intégration verticale" communément imbriquée dans les système de production. La théorie des coûts de transaction d'Oliver Williamson, prend le cœur technologique de l'entreprise et les interfaces d'une technologie comme une donnée, peu perturbée par des changements, même si elles modifient forcément l'emplacement des transactions. Toutefois, une critique est à apporter à ce modèle qui reste assez aveugle à l'engonéité du processus d'innovation (technologique et organisationnelle) qui peuvent modifier radicalement le cœur de compétences des organisations. L'évolution des technologies peut transformer ce qui se trouve jusqu'alors dans le cœur de l'entreprise, en le fragmentant et à le rattachant vers d'autres cœurs de compétences.

Notes et références

  1. Oliver Williamson, "Comparative Economic Organization: The Analysis of Discrete Structural Alternatives," Administrative Science Quarterly 36 (June 1991): 269–96
  2. Oliver Williamson, 1998, "Transaction Cost Economics: How it Works; Where it is Headed", De Economist, April, Vol 146, n°1, pp23-58
  3. * 1983, P. Willman, "The Organisational Failures Framework and Industrial Sociology", In: A. Francis, J. Turk, P. Willman, dir. "Power Efficiency and Institutions Londres Heinemann Educational Books, pp117-136
    • 1987, G. Dow, "The Functions of Authority in Transaction Cost Economics", Journal of Economic Behavior and Organization, Vol 8, pp13-38

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres d'Oliver Williamson, voir Oliver Williamson (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1981, Charles Perrow, Markets, Hierarchies and Hegemony: A Critique of Chandler and Williamson, pp. 371-86 and 403-4, in: A. Van de Van/W. Joyce (eds.) Perspectives on Organizational Design and Behavior. New York: John Wiley
  • 1983, William M. Dugger, "The Transaction Cost Analysis of Oliver E. Williamson: A New Synthesis?", Journal of Economic Issues, Vol 17, pp95-114
  • 1986,
    • William J. Baumol, Williamson’s economic institutions of capitalism, Rand Journal of Economics, Vol. 17, Summer, pp279-286
    • Donald Boudreaux, "Transaction Costs and Institutions", commentaire du livre d'Oliver Williamson, "The Economic Institutions of Capitalism", Market Process, Vol 4, n°2, pp2-5
  • 1992, Richard Swedberg, Will the Real Ronald Coase Please Stand Up? [commentaire du livre d'Oliver E. Williamson et Sidney G. Winter, The Nature of the Firm: Origins, Evolution, and Development, Contemporary Sociology, Vol 21, n°6, Nov., pp756-758
  • 1993, Véronique Dutraive, La firme entre transaction et contrat : Williamson, épigone ou dissident de la pensée institutionnaliste ?, Revue d’Economie Politique, 103 (1), pp83-105
  • 1995,
    • Véronique Dutraive, “Analyse économique des institutions et conceptions de l’Histoire - Veblen, Commons, North et Williamson”, Cahiers du GRATICE, n°8, premier semestre
    • J. T. Knoedler, “Transaction cost theories of business enterprise from Williamson and Veblen: convergence, divergence, and some evidence”, Journal of Economic Issues, Vol 29, pp385-395
  • 2003,
    • Laure Bazzoli et Thierry Kirat, A propos du réalisme en économie des institutions et ses implications sur l'analyse des fondements juridiques des transactions économiques : Commons versus Williamson, Economie Appliquée, n°3
    • Ramón G. Fernandez, Huáscar F. Pessali, "Oliver Williamson e a Construção Retórica da Economia dos Custos de Transação”, In: José M. Rego, Paulo Gala, dir., "A História do Pensamento Econômico como Teoria e Retórica", São Paulo: Editora
  • 2006,
    • Claude Ménard, "Oliver Williamson and the Economics of Hybrid Organizations", In: Mie Augier, James G. March et David J. Teece, dir., Oxford: Oxford University Press
    • Huáscar F. Pessali, "The rhetoric of Oliver Williamson’s transaction cost economics", Journal of Institutional Economics, 2 (1), pp45-65
  • 2011, Peter Earl, Jason Potts, "A Nobel prize for governance and institutions – Oliver Williamson and Elinor Ostrom”, Review of Political Economy, vol 23, n°1, pp1-24
  • 2015,
    • Per Bylund, "Signifying Williamson’s Contribution to the Transaction Cost Approach: An Agent-Based Simulation of Coasean Transaction Costs and Specialization", Journal of Management Studies, 52 (1), pp148-174
    • Andrew B. Whitford, "Oliver E. Williamson, Markets and Hierarchies: Analysis and Antitrust Implications", In: Martin Lodge, Edward C. Page, Steven J. Balla, dir., "The Oxford Handbook of Classics in Public Policy and Administration", Oxford: Oxford University Press
  • 2017, Faouzi Bensebaa, "Oliver Williamson – De l’économie des coûts de transaction au « williamsonisme »", In: Sandra Charreire Petit, Isabelle Huault, dir, "Les Grands Auteurs en Management", Éditeur : EMS Editions, Collection : Grands auteurs, pp368-387

Lien externe


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