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Tommy Rogers

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Tommy W. Rogers est un sociologue américain (Ph.D.) devenu avocat à Jackson (Mississippi), auteur de recensions et d’essais dans les revues Modern Age et The Freeman (FEE) dans les années 1970–1980. Figure du libéralisme classique (libertarien au sens américain), il analyse les libertés économiques et les effets des politiques publiques : énergie, retraites, licences professionnelles, rôle du judiciaire, avec une attention constante aux institutions, à la propriété et aux accords volontaires.

Anthropologie morale & éthos de la liberté

La pensée de Tommy Rogers part d’une anthropologie morale simple et exigeante : l’homme possède un libre arbitre et doit assumer sa responsabilité, si bien que la politique ne doit pas “gérer” des programmes mais servir des personnes qui choisissent et répondent de leurs actes[1].

À ce réalisme, il ajoute un refus clair des utopies : il rejette les “solutions miracles” et préfère améliorer la société pas à pas, en s’appuyant sur des institutions éprouvées comme la famille, les associations et le marché ; il dénonce ainsi les « médecins politiques aux solutions miracles » et livre une « dissection impitoyable des absurdités et des cantiques pieux » qui entourent tant de politiques publiques « respectables » mais désastreuses[2].

Il lie étroitement la liberté à la raison droite : pour être réelle, la liberté requiert des règles intelligibles, de la clarté intellectuelle et un ordre qui pense d’abord la production avant de redistribuer[3].

Enfin, il défend la petite propriété comme un véritable sanctuaire de liberté : en diffusant largement la possession d’un foyer, d’une ferme ou d’un commerce, on garantit l’indépendance matérielle, on forme le caractère et on donne à chacun une base solide pour résister à la coercition : « La propriété privée généralisée, inéluctablement liée à la responsabilité, fournit le contexte dans lequel on peut devenir une personne complète » ; une base indispensable pour que « les moyens de subsistance indépendants de l’État fournissent une base métaphysique » solide pour s'opposer au Léviathan[4].

Constitutionnalisme : État de droit, juge & bornes au pouvoir

Rogers ancre sa pensée dans la Rule of Law : il rappelle qu’elle signifie une seule loi pour tous les hommes et qu'aucun homme ne peut être contraint de subir une punition ou de payer des dommages et intérêts pour une conduite qui n'est pas formellement interdite par la loi ; il insiste sur le primat des tribunaux ordinaires et met en garde contre l’arbitraire des administrations, notant que Dicey « serait étonné par l’ampleur du pouvoir discrétionnaire… conféré aux agences de régulation »[5].

Il affirme ensuite que les libertés économiques (propriété, contrat, entreprendre) relèvent de droits fondamentaux que le juge doit protéger. Il dénonce l'incapacité croissante du système judiciaire à protéger les libertés économiques et les droits de l'homme en matière de propriété et la doctrine de « l'activisme judiciaire malavisé », tout en rappelant l’enjeu : « un débat sur la question de savoir si la Constitution survivra en tant que charte pour un gouvernement limité et une liberté individuelle »[6].

Dans la même veine, il privilégie le fédéralisme et la subsidiarité : il voit dans la Guerre de Sécession « la défense des droits à l'autonomie gouvernementale contre la théorie selon laquelle il existe un pouvoir suprême, irrésistible et irresponsable »[7] et juge que la victoire du Nord a représenté le triomphe de la centralisation politique sur les principes du fédéralisme, de l'autonomie gouvernementale et de la liberté sous la loi. Avec W.E.H. Lecky, il met en garde contre la « confiscation voilée d'une classe votant les impôts qu'une autre classe serait obligée de payer »[8].

Enfin, il étend l’État de droit à la monnaie : il défend une règle pour la monnaie (unité définie, non discrétionnaire) pour protéger l’épargne et discipliner la dépense. À ses yeux, la question de l’argent honnête touche à l’essence même de la liberté et du gouvernement limité. L’élimination de l’argent honnête est une menace pour la liberté elle-même, tandis que le régime fiduciaire a produit « un catalogue de promesses non tenues et de vols purs et simples »[9]

Publications

  • 1977, "A Populist Manifesto", commentaire du livre de Robert W. Whitaker, "A Plague on Both Your Houses", Modern Age, Spring, pp216-217
  • 1980,
    • a. Commentaire du livre de James A. Weber, "Power Grab: the Conserver Cult and the Coming Energy Catastrophe", The Freeman, July, Vol 30 [lire en ligne]
    • b. Commentaire du livre d'Albert H. Hobbs, "Man Is Moral Choice", The Freeman, December, Vol 30, n°12, pp759-760 [lire en ligne]
  • 1986, Commentaire du livre dirigé par J. Rufus Fears, "Essays in the History of Liberty: Selected Writings of Lord Acton", The Freeman, April [lire en ligne]
  • 1987, Commentaire du livre de S. David Young, "The Rule of Experts: Occupational Licensing in America", The Freeman, November [lire en ligne]




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  1. « des personnes, pas des programmes ». Commentaire du livre d'Albert Hobbs, "Man Is Moral Choice", The Freeman, décembre 1980
  2. Commentaires des livres de Thomas Sowell, "Pink and Brown People and Other Controversial Essays", et de Walter Williams, "America: A Minority Viewpoint", The Freeman, août 1983
  3. « La première de toutes les obligations morales est de penser clairement ». Commentaire du livre de Michael Novak, "The Spirit of Democratic Capitalism", The Freeman, janvier 1983
  4. Commentaire du livre de Richard Weaver, "Ideas Have Consequences", The Freeman, avril 1985
  5. Commentaire du livre de Albert Venn Dicey, "Introduction to the Study of the Law of the Constitution", The Freeman, mars 1983
  6. Commentaire du livre de James A. Dorn et Henry G. Manne, "Economic Liberties and the Judiciary", The Freeman, mars 1988
  7. Commentaire du livre de Lord Acton, "Essays in the History of Liberty", The Freeman, avril 1986
  8. Commentaire du livre de William E. H. Lecky, "Democracy and Liberty", The Freeman, avril 1982
  9. Commentaire du livre de Ron Paul et Lewis Lehrman, "The Case for Gold", The Freeman, mars 1983