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Terrorisme

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Définition

Le terrorisme consiste en la pratique, par une personne, un groupe ou un État, de crimes violents destinés à produire sur leur cible (la population) un sentiment de terreur, souvent bien supérieur aux conséquences réelles de l'acte. Le terme de terrorisme désigne à l'origine en France la doctrine des partisans de la Terreur (première mention du mot en 1794).

Le terrorisme vise la population civile en général ou une de ses composantes, une institution ou les structures d'un État. L'objectif peut être d'imposer un système politique, de causer des destructions à un ennemi ou de déstabiliser une société, d'obtenir la satisfaction de revendications politiques, religieuses, racistes, séparatistes, etc.

Le terme de terrorisme peut désigner trois catégories d'actions violentes[1] :

  • une violence d'origine non-étatique (ainsi les résistants français étaient qualifiés de "terroristes" par l'occupant nazi ; les séparatistes sont également assez souvent qualifiés de "terroristes" par les États officiels) ;
  • une violence destinée uniquement à inspirer la peur dans la population ;
  • une violence utilisant des moyens "non-conventionnels" (par exemple l'attaque au gaz sarin par la secte Aum en 1995 à Tokyo).

Raymond Aron définit le terrorisme ainsi :

Une action violente est dénommée terrorisme lorsque ses effets psychologiques sont hors de proportion avec ses résultats purement physiques.

Partout et de tout temps, on observe que le terrorisme est le meilleur allié de l'accroissement de la coercition du pouvoir d'État ; il est d'autant plus nécessaire, en période de tension, de ne pas fléchir sur les principes de base des sociétés libérales.

Origine

Le mot terrorisme (ainsi que terroriste et terroriser) est apparu pour la première fois au XVIIIe siècle, durant la Révolution française, pendant le régime de la Terreur, lorsque le Comité de salut public dirigé par Robespierre exécutait ou emprisonnait toutes les personnes qui étaient considérées comme contre-révolutionnaires.

Le mot a plus tard évolué pour désigner aujourd'hui les actions violentes visant spécifiquement les populations civiles, faites dans le but de détruire, tuer et de mutiler. Les terroristes privilégient en effet les cibles civiles plutôt que les opposants armés.

Ces attaques ont pour but de promouvoir des messages à caractère politique ou religieux par la peur, ce qui différencie le terrorisme des actes de résistance visant à se libérer d'une occupation en détruisant les institutions politiques des occupants ou en assassinant ses représentants.

Les différents types de terrorisme

Il existe trois grands types de terrorisme :

  • le terrorisme individuel (nihiliste)
  • le terrorisme organisé (extrême gauche, extrême droite, islamisme, écoterrorisme, technoterrorisme...)
  • le terrorisme d'État.

La terreur d'État a fait dans l'histoire beaucoup plus de victimes que la terreur d'en bas, celle du faible contre le fort.

Le premier épisode terroriste connu, rapporté par Flavius Josèphe, est celui des Zélotes, qui luttent en Palestine au Ier siècle après J.-C. contre l'occupant romain. La secte ismaïlienne des Assassins se fait connaître par ses actions violentes en Iran et en Syrie du XIe au XIIIe siècle. Autour de 1860, les mouvements nihilistes développent des actions terroristes en Russie. Au XXe siècle, à partir de 1972 (5 septembre : prise d'otages des Jeux olympiques de Munich), le terrorisme recherche une médiatisation maximale pour faire avancer la cause qu'il invoque.

Le libéralisme comme cause du terrorisme ?

Certains intellectuels mettent en cause le libéralisme comme un vecteur qui conduirait une frange de la population au terrorisme : l'homme rendu "unidimensionnel" ou "areligieux" par le libéralisme et le consumérisme égoïste, succomberait aux sirènes du terrorisme pour échapper au matérialisme ambiant imposé par la société. Le fondamentalisme religieux terroriste serait alors une conséquence du libéralisme. Au XIXe siècle, au contraire, ce serait la "mort de Dieu" qui aurait conduit à un terrorisme politique areligieux particulier : le nihilisme.

Ces accusations relèvent du sophisme de la violence nécessaire, qui par haine de soi-même trouve toujours de bonnes excuses aux actions terroristes.

En outre, on pourrait faire exactement le même procès à l'État-providence social-démocrate, qui aliène et déresponsabilise les personnes, les rend "unidimensionnelles" et asociales. Philippe Simonnot[2] rappelle que les guerres de religion n'ont pu s'achever en Europe que par un recul du religieux et l'avènement du capitalisme libéral.

Terrorisme intellectuel

Nuvola apps colors.png Article principal : Terrorisme intellectuel.

Bibliographie

  • 2006, John Mueller, Overblown: How Politicians and the Terrorism. Industry Inflate National Security Threats, and Why We Believe Them, New York: Free Press

Voir aussi

Citations

  • Le terrorisme en démocratie est dû à la démence idéologique de minorités trop peu représentatives pour acquérir un poids politique par les moyens légaux existants. Leurs crimes relèvent de la catégorie des crimes contre l'humanité, au même titre que ceux des nazis, et doivent être traités en conséquence. La démocratie doit se considérer en guerre contre le terrorisme, exactement comme elle l'a été contre le nazisme. Faute de quoi, la petite presqu'île démocratique appelée Europe occidentale n'a désormais qu'une espérance de vie des plus limitées. (Jean-François Revel, 1987)
  • En fin de compte, le terrorisme [...] a toujours servi de couverture pour les actions étatiques. Le terrorisme appelle une réponse émotionnelle. (Edward Snowden, 18 mars 2014, TED conference Vancouver)
  • Si nous voulons combattre le terrorisme, il est nécessaire de pratiquer une politique étrangère non interventionniste, d'avoir une population civile fortement armée – plus il y a d'armes à feu, moins il y a de crimes. Il faut aussi aborder le problème du terrorisme de façon réaliste: non pas comme une attaque conventionnelle par les forces armées d'un autre État, mais comme des complots et des crimes essentiellement privés qui doivent être combattus en conséquence, c'est-à-dire par des opérations policières, des actions menées par des mercenaires engagés, des corsaires, des commandos d'assassins et des tueurs à gages. (Hans-Hermann Hoppe]
  • Ce que vise le terrorisme, ce sont des actions rentables en termes d'économie de l'attention : capter un maximum de temps de cerveau disponible avec un minimum d'investissement. (Gérald Bronner, La pensée extrême. Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques, 2016)
  • Le terrorisme est la meilleure arme politique qui soit, car rien ne contraint autant un peuple à la docilité que la peur soudaine de la mort. (Adolf Hitler)
  • La dissuasion du faible au fort ne peut que reposer sur la démonstration par le faible qu’il est prêt à aller jusqu’au bout, qu’il est prêt à tout sacrifier au nom d’un principe supérieur. La seule dissuasion du faible au fort c’est, il faut oser le dire, le terrorisme. Il suffit d’avoir le courage, la clairvoyance de se reporter aux heures glorieuses de la Résistance dans les années 40. (Bruno Bertez, 13/07/2015)
  • Il est un petit nombre de sociétés où l’homme peut défendre et étendre ses droits par d’autres moyens que la violence. Si certains, dans ces sociétés mêmes où la violence n’est pas nécessaire, choisissent néanmoins de verser le sang pour se faire écouter, c’est que leur poids politique réel est trop faible pour qu’ils parviennent à se faire écouter autrement. Aussi leur rage traduit-elle l’impasse où se trouvent non pas les régimes qu’ils veulent détruire, mais ceux qu’ils veulent instaurer, ou imiter. (Jean-François Revel, L'Express, 13/09/1977)

Notes et références

  1. Voir La pensée extrême. Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques, Gérald Bronner, PUF, janvier 2016.
  2. Politique & Eco N°68 - Philippe Simonnot : A. Merkel mène l'Allemagne au suicide

Liens externes


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