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Brutalisme

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Le brutalisme est à l'origine une école architecturale moderniste des années 1950 et 1970. Elle tend à réduire les bâtiments à leur aspect fonctionnel, sans fioritures ni ornements. Le brutalisme se caractérise souvent par des constructions massives en béton « brut de décoffrage » ("unités d'habitation" de Le Corbusier, bâtiments des anciens pays de l'Est, etc.).

En 2014, Jeffrey Tucker applique ce terme à certaines conceptions libertariennes, approfondissant une distinction déjà opérée par Charles Johnson entre thin libertarianism et thick libertarianism[1]. En effet, il est légitime, pour un "libertarien brutaliste" (thin libertarian), de pratiquer la discrimination et l'exclusion à l'égard des étrangers, des juifs, des non-juifs, des Blancs, des femmes, des homosexuels, etc., tant qu'on respecte l'axiome de non-agression. A l'opposé du brutalisme, selon Tucker, se trouve la conception d'un humanisme libertarien, qui recherche la société ouverte et la coopération pacifique.

L'article de Tucker (bien que ce dernier n'ait mis en cause personne nommément, mais se soit borné à décrire une tendance) a soulevé quelques polémiques. Son "combat contre le péché" est également critiqué[2], comme si les libertariens devaient rendre le monde parfait, ce qui est impossible. Llewellyn H. Rockwell rappelle qu'il n'y a pas de raison de s'écarter du principe central qui définit le libertarisme par l’opposition à l'initiation de la force physique, sous peine de retomber dans les dévoiements qui ont transformé le libéralisme classique en social-démocratie[3]. Hans-Hermann Hoppe s'oppose à l’esprit « humanitaire » et égalitariste des anti-brutalistes :

Je connais et j’ai rencontré beaucoup de gens dans ma vie qui sont ignorants, qui ont des buts différents, non-libertariens, et qui détestent la liberté telle que la comprennent les libertariens - et pour quelle raison au monde devrais-je ne pas considérer ces gens comme des imbéciles ou des ennemis ? Et pourquoi ne devrais-je pas détester et ne pas être belliqueux vis-à-vis de mes ennemis ? Sous l’angle de la stratégie libertarienne, je pense que le conseil de Tucker [de ne pas être belliqueux et de n'avoir aucun ennemi] doit être considéré comme une mauvaise blague. (Discours à la Property and Freedom Society 2017)

En revanche, pour Sheldon Richman, le libertarisme ne peut se limiter à condamner l'emploi inadéquat de la coercition, il doit aussi se soucier des individus et combattre les idées qui tendent à éroder les valeurs libérales[4].

Citations

  • « Pour eux (les brutalistes), ce qui est remarquable avec la liberté, c'est qu'elle permet aux gens de faire valoir leurs préférences individuelles, de former des tribus homogènes, de mettre en pratique leurs préjugés, d'ostraciser autrui sur la base de normes "politiquement incorrectes", de s'adonner à la haine tant qu'aucune violence n'est commise, de vilipender les gens en fonction de leurs caractéristiques démographiques ou opinions politiques, d'être ouvertement raciste et sexiste, d'exclure, d'isoler, d'être généralement critique de la modernité, et de rejeter les règles civiles de valeurs et de politesse pour favoriser des normes antisociales. » (Jeffrey Tucker)
  • « Et si le libertarisme devenait un grand paravent pour masquer le désir caché de donner libre cours au pouvoir personnel, à des souhaits malveillants, des pulsions antisociales, et des finalités autoritaires ? » (Jeffrey Tucker)

Notes et références

Liens externes

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