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Hans-Hermann Hoppe

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Hans-Hermann Hoppe
Économiste, philosophe

Dates 1949 -
Hans-Hermann Hoppe en 2017
Tendance Anarcho-capitaliste
Nationalité Allemagne Allemagne puis États-Unis États-Unis
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Citation
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Hans-Hermann Hoppe, né le 2 septembre 1949 à Peine, en Allemagne de l'Ouest, est un économiste de l'école autrichienne, tenant de l'anarcho-capitalisme. Il professeur au Département d'économie de l'université du Nevada à Las Vegas, Senior Fellow du Ludwig von Mises Institute et rédacteur en chef de la Review of Austrian Economics.

Biographie

Il a étudié à l'Universität des Saarlandes à Sarrebruck, à la Göthe Universität de Francfort sur le Main et à l'University of Michigan à Ann Arbor. Au total, il a suivi des études de philosophie, sociologie, histoire et économie. Il a reçu en 1974 son doctorat en Philosophie et son Diplôme post-doctoral (Sociologie et Économie) de la Göthe Universität à Francfort. Il a enseigné dans plusieurs universités en Allemagne, de même qu'à Bologne, au Bologna Center for Advanced International Studies de la Johns Hopkins University. il représente variante des autrichiens anarcho-capitalistes dans l'ordre des paléolibertariens.

Pensée

La monarchie est un moindre mal en attente de l'anarcho-capitalisme

Libertarien de tendance très particulière, il applique simplement la logique et le raisonnement économique afin de comparer le système politique de la monarchie avec celui de la démocratie afin de mettre en lumière les caractéristiques qui sont généralement ignorées par l'école du Public Choice. Il développe le concept d'éthique de l'argumentation d'où il dérive ses convictions libertariennes. Son oeuvre principale est Démocratie, le dieu qui a échoué (Democracy: The God That Failed).

Pour Hans-Hermann Hoppe, le socialisme et la démocratie sont « les dieux qui ont échoué », parce qu'ils ont favorisé une croissance irrésistible de l'étatisme au détriment de la société civile et de la liberté individuelle. Contre ces formes politiques contemporaines, il fait l'éloge des monarchies traditionnelles et de l'ordre multicentrique du Moyen Âge qu'il estime être très proche de son idéal anarcho-capitaliste basé sur de multiples agences de protection en concurrence. En absence d'idéal anarcho-capitaliste, il accepte donc, la monarchie comme moindre mal :

«  S'il faut un État, défini comme un organisme qui exerce un monopole territorial obligatoire de la prise de décision ultime (par sa juridiction) et de la taxation, alors il est économiquement et éthiquement avantageux de préférer la monarchie à la démocratie. »

Il soutient que la monarchie est supérieure à la démocratie parce que le Roi, en sa qualité de propriétaire ultime du royaume, est plus incité à protéger le territoire et ses habitants que le président d'une république, dont les incitants s'achèvent à la fin de son mandat. Car, pour Hoppe, l'élu démocratique diffère du monarque non élu par une préférence temporelle tournée davantage vers le présent, de là une consommation plus rapide des ressources confisquées par l'impôt. Au XIXe siècle, Arthur Schopenhauer avançait les mêmes arguments en faveur de la monarchie héréditaire.

Un intellectuel anti-intellectuel

L'adjectif radical est souvent accolé, par les commentateurs détracteurs, aux auteurs cohérents et fidèles à leurs pensées. Malheureusement, s'insinue aussi l'idée d'une asociabilité de la personne en question. Si l'on peut être convaincu par l'intransigeance intellectuelle que garde adroitement Hans-Hermann Hoppe, il serait faux de le présenter comme un épouvantail humain. De nombreux chercheurs lui reconnaissent des qualités humaines et d'empathie, au-delà de son cercle intime d'amis.

Il faut comprendre que le professeur Hoppe adopte une stratégie de long terme pour que la société atteigne un jour son statut digne de Liberté. Succédant à des penseurs prestigieux comme Étienne de La Boétie, David Hume, Ludwig von Mises et Murray Rothbard, Hans-Hermann Hoppe souligne que la propriété privée et la liberté vont de pair.

Le pouvoir de l'État repose sur l'opinion publique plutôt que sur sa simple force. Sans un large soutien et une coopération volontaire de la part d'une grande partie d'une population, les gouvernements ne peuvent plus faire respecter leur volonté. En conséquence, une minorité doit convaincre une majorité de mettre fin à son soutien aux dirigeants politiques en place. Cette minorité énergique, Monsieur Hoppe aime à les appeler des « intellectuels anti-intellectuels » puisque les intellectuels « tout court » sont des suppôts du pouvoir. Sans exigence sur soi-même, l'efficacité de la minorité est quasi-nulle puisqu'elle se voit opposée par des contradicteurs affidés au pouvoir. Les intellectuels anti-intellectuels doivent donc être fortement inspirés par un idéal de liberté, patients dans leurs efforts répétés, confiants dans leur connaissance de la littérature libertarienne et convaincants grâce à des arguments issus de la raison. Hans-Hermann Hoppe ajoute, à la raison, un argument de cynisme moqueur pour convaincre les foules :

«  En fait, il ne faut jamais avoir la moindre hésitation à s'engager dans un radicalisme (« extrémisme ») idéologique. Non seulement tout le reste serait contre-productif, mais plus important encore, seulement les idées radicales, en effet, des idées radicalement simples peuvent remuer les émotions des masses ternes et indolentes. Et rien n'est plus efficace, pour persuader les masses, que de cesser de coopérer avec le gouvernement et que d'exposer de façon constante et sans relâche, la dé-sanctification et le ridicule des gouvernements et de ses représentants comme des fraudes morales et économiques : empereurs sans vêtements sujets au mépris et cibles de toutes les moqueries »
    — Hans-Hermann Hoppe, Democracy — The God that Failed : The Economics and Politics of Monarchy, Democracy, and Natural Order[1]

Comme le signale Philipp Bagus, faire des compromis pour un penseur, c'est finalement contredire ses propres objectifs et trahir sa propre pensée[2]. Mais, l'idéal de la liberté ne s'accommode pas des opportunités de carrière et de promotion de son propre ego. Outre la conviction des foules, l'intellectuel anti-intellectuel doit former les gens qui sont encore sensibles à l'esprit idéal de la liberté.

Citations

  • «  La jouissance d'une propriété implique le contrôle exclusif par une personne en particulier d'espaces et d'objets physiques précis. Inversement, la violation d'un droit de propriété correspond à un dommage physique non désiré ou à l'amputation des choses et des territoires possédés par de tierces personnes. (...) L'opinion erronée selon laquelle on serait le propriétaire de la valeur ou du prix de biens limités est carrément indéfendable. »
        — Hans-Hermann Hoppe, La Grande Fiction - L'Etat, cet imposteur, Le Drapeau blanc, 2016

  • «  Le dépérissement de l'État, et avec lui la fin de l'exploitation et le début de la liberté, ainsi que d'une prospérité économique inouïe, impliquent l'avènement d'une société de pure propriété privée sans autre régulation que celle du droit privé. »
        — Hans-Hermann Hoppe, L'analyse de classe selon Marx… et selon l'école autrichienne

  • «  Toute philosophie politique qui n'est pas conçue comme une théorie des droits de propriété passe complètement à côté de son objet et doit être rejetée d'emblée comme dépourvue de sens d'un point de vue praxéologique.  »

  • «  Quant à l’effet de la sempiternelle, et très populaire proposition égalitaire de taxer les « riches » pour donner aux « pauvres » en particulier : un tel programme ne réduit ni n’atténue la pauvreté, mais, bien au contraire, il augmente la pauvreté. Il réduit l’incitation à rester ou à devenir riche et à être productif, tout en augmentant l’incitation à rester ou à devenir pauvre et à être non-productif. »

  • «  Le "fonds de réserve" de richesse et de capital, hérité des siècles précédents d'activité productive dans un marché relativement libre, est presque épuisé. Depuis plusieurs décennies, depuis la fin des années 1960 ou le début des années 1970, les niveaux de vie réels stagnent ou même baissent en Occident. La dette publique et le coût des systèmes existants de sécurité sociale ont amené la perspective d'un effondrement économique imminent. […] Si les tendances actuelles se poursuivent, on ne risque rien à dire que l'État-providence occidental, c'est-à-dire la démocratie sociale, s'effondrera tout comme le socialisme oriental, à la soviétique, s'est effondré à la fin des années 1980. »

  • «  Seul est conforme à la justice, peut assurer la stabilité économique, et représente la vraie réponse au fiasco monétariste actuel, un système de monnaie universelle ayant une valeur intrinsèque (commodity money) telle que l'or, la concurrence bancaire et un taux de réserve de 100 % sur les dépôts, avec une stricte séparation entre banques de dépôt et banques de prêt. »

  • «  La fiscalité, c’est le vol et le brigandage par lesquels une partie de la population, à savoir la classe dirigeante, s’enrichit au détriment du reste de la population, à savoir les gouvernés.  »

  • «  Si vous soutenez les pauvres, ça n’élimine pas la pauvreté, ça la décuple, ça développe l’incitation à rester pauvre voire à le devenir. »

  • «  En dernière analyse, le cours de l’histoire est déterminé par des idées, qu’elles soient justes ou fausses, et par les hommes dont elles inspirent les actes. »

  • «  Il n'y a pas beaucoup de chances que les imbéciles, même s'ils forment la majorité, soient systématiquement plus malins que la minorité des individus brillants et énergiques et parviennent à s'enrichir à leurs dépens. Bien plutôt, la plus grande partie de la redistribution se fera à l'intérieur du groupe des "non-pauvres", et il arrivera souvent que ce soient les plus riches qui arrivent à se faire subventionner par les plus pauvres. Pensez seulement à la pratique quasi-universelle des études universitaires quasiment "gratuites", grâce auxquelles la classe ouvrière, dont les enfants fréquentent rarement l'enseignement supérieur, est amenée à subventionner la formation des enfants de la bourgeoisie. »

  • «  La démocratie n'a rien à voir avec la liberté. La démocratie est une variante molle du communisme, et dans l'histoire des idées on l'a rarement considérée autrement. »
        — Hans-Hermann Hoppe, Democracy the God that failed

Citations sur Hans-Hermann Hoppe

  • Si Rothbard était le leader intellectuel évident du mouvement libertarien, Hoppe était son successeur manifeste et désigné. (...) Je pense qu'il n'est pas exagéré de dire que presque tout le monde dans le Mouvement, depuis 2000 environ, s'est défini par ce qu'il pense de Hoppe. Certains le considèrent comme le plus grand libertarien vivant, d'autres comme le Diable. Le seul point d'accord est qu'il est un penseur ne pouvant être ignoré. (Sean Gabb)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. "In fact, there must never be even the slightest wavering in one’s commitment to uncompromising ideological radicalism (“extremism”). Not only would anything less be counterproductive, but more importantly, only radical—indeed, radically simple—ideas can possibly stir the emotions of the dull and indolent masses. And nothing is more effective in persuading the masses to cease cooperating with government than the constant and relentless exposure, de-sanctification, and ridicule of government and its representatives as moral and economic frauds and impostors: as emperors without clothes subject to contempt and the butt of all jokes" Hans-Hermann Hoppe, Democracy—The God that Failed: The Economics and Politics of Monarchy, Democracy, and Natural Order, New Brunswick, N.J.: Transaction Publishers, 2001), p94
  2. "Making compromises in theory eventually thwarts the one’s own aims as a theorist." Philipp Bagus, 2009, Uncompromising Radicalism as a Promising Strategy, In: Jörg Guido Hülsmann et Stephan Kinsella, dir., Property, Freedom and Society. Essays in Honor of Hans-Hermann Hoppe, Auburn: Ludwig von Mises Institute, ISBN 978-1-933550-52-7, pp78

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Hans-Hermann Hoppe, voir Hans-Hermann Hoppe (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 2001, Carlo Lottieri, "Hans-Hermann Hoppe, Abbasso la democrazia. L'etica libertaria e la crisi dello Stato", Leonardo Facco Editore : Treviglio (BG), Italie
  • 2013, Marian Eabrasu, "Rothbard and Hoppe’s Justifications of Libertarianism: A Critique", Politics, Philosophy & Economics, vol 12, n°3, pp288-307

Liens externes

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