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Georges de Nouvion
| Georges de Nouvion | |||||
| Économiste | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Dates | 1850-1932 | ||||
| Tendance | libéral classique école de Paris | ||||
| Nationalité | |||||
| Articles internes | Autres articles sur Georges de Nouvion | ||||
| Citation | |||||
| Interwikis sur Georges de Nouvion | |||||
Georges de Nouvion (né le 20 septembre 1850 à Amiens – décédé en 1932 à Saint-Prix en Seine-et-Oise) fut un homme de lettres et essayiste français, passionné d’histoire et d’économie. Classé parmi les membres informels de l'école de Paris, il fut le biographe de Talleyrand, du comte de Chambord et surtout de Frédéric Bastiat. Il s’imposa comme un défenseur ardent du libéralisme, dénonçant les monopoles, l’impôt sur le revenu et le collectivisme, au nom de la liberté individuelle et de l’initiative privée.
Vie personnelle et parcours
Georges de Nouvion, de son nom complet Marie Georges Victor Émile Brillard de Nouvion, voit le jour au sein d’une famille bourgeoise de Picardie. En 1873, il épouse sa cousine germaine Marie Euphrasie de Grozelier, avec laquelle il partage sa vie jusqu’au décès de celle-ci en 1911.
Ses débuts professionnels se déroulent la même année, lorsqu’il entre aux Chemins de fer du Nord. Très vite, cependant, son goût prononcé pour l’histoire, l’économie et le journalisme l’oriente vers une carrière intellectuelle plus large.
Il collabore notamment à la Revue politique et littéraire (connue sous le nom de Revue bleue) et s’implique dans la vie associative savante, devenant membre de la Société historique du VIᵉ arrondissement de Paris à partir de 1898. Parallèlement, il tente une incursion dans la vie publique en se présentant, sans succès, aux élections municipales de 1893 dans le doux quartier de Notre-Dame-des-Champs de Paris.
Ses activités d’écrivain et d’essayiste se prolongent jusqu’en 1931, date à laquelle il publie son dernier article connu le journal des économistes.
Œuvres principales
L’œuvre de Georges de Nouvion se déploie à la croisée de l’histoire, de l’économie et de la réflexion politique. Ses écrits, variés dans leur forme, traduisent toujours une même exigence : éclairer les figures du passé et défendre, à travers elles, les principes de liberté et d’initiative individuelle.
- . Biographies historiques et politiques. En 1884, il publie avec Émile Landrodie une vaste étude consacrée au comte de Chambord (1820–1883), dernier prétendant de la branche aînée des Bourbons. Quelques années plus tard, il s’intéresse à une autre grande figure de l’histoire française, en proposant dans la Revue historique un portrait de Talleyrand, prince de Bénévent (1900), où il analyse les paradoxes et l’influence durable de l’ancien ministre.
- . Études économiques et libérales. Passionné par la pensée économique, Nouvion consacre plusieurs travaux à ceux qui en furent les grands artisans. Il explore complètement Frédéric Bastiat : sa vie, ses œuvres, ses doctrines – Monopole et liberté (1905), ce qui lui vaut le Prix de l’Académie des sciences morales et politiques. Dans cette biographie intellectuelle, il retrace le parcours du théoricien du libre-échange et met en lumière la cohérence de son œuvre. En 1908, il poursuit cette veine en publiant Charles Coquelin : sa vie et ses travaux, hommage à un autre économiste libéral méconnu.
- . Essais politiques et polémiques. Parallèlement, Nouvion prend position dans les débats de son temps. Dans Pour la patrie et la liberté contre le collectivisme (1908), il s’élève avec vigueur contre les doctrines collectivistes qu’il juge contraires à l’esprit de liberté. Deux ans plus tard, il publie les Causeries du village sur l’impôt sur le revenu, dénonçant ce nouvel impôt comme une véritable « inquisition fiscale ». En 1911, il s’intéresse aux sociétés mutuelles agricoles d’assurances contre l’incendie, qu’il valorise comme une alternative solidaire au monopole étatique. Enfin, son dernier grand texte connu, Une atteinte à la liberté du travail : le monopole des assurances (1918), prolonge ce combat en attaquant les prétentions de l’État à s’emparer du secteur assurantiel, qu’il considère comme une menace pour l’initiative privée et la vitalité économique.
À travers ces ouvrages, Georges de Nouvion apparaît ainsi comme un écrivain engagé, soucieux à la fois de rendre hommage aux grandes figures du passé et de prendre part aux controverses contemporaines de son époque.
Idées et positions
Au cœur de sa pensée, Nouvion assume un libéralisme économique hérité de Frédéric Bastiat et de Charles Coquelin : l’échange libre, la concurrence et la propriété constituent, selon lui, les meilleurs garants de la prospérité et de l’autonomie des individus.
Sa critique du monopole est constante. Les exclusivités publiques, écrit-il en substance, étouffent l’initiative et dilapident les ressources ; le monopole des assurances lui apparaît même comme une atteinte à la liberté du travail (1918), puisqu’il interdit aux acteurs privés d’exercer leur métier et prive le public de choix.
Dans le même esprit, il rejette le collectivisme : les constructions étatiques globalisantes lui semblent menaçantes pour la liberté et la responsabilité. Il leur préfère des mécanismes issus de la société civile (mutuelles, associations, participation aux bénéfices) capables de répondre aux besoins sans coercition.
Côté fiscalité, il combat l’impôt sur le revenu, qualifié « d’inquisition fiscale », par crainte d’une curiosité administrative envahissante et d’effets décourageants sur l’épargne et le travail.
Enfin, sa vision sociale valorise des solidarités associatives et professionnelles (mutuelles agricoles, caisses privées), et mise sur des réformes graduelles, « par le bas », conciliant protection des personnes et primat de la liberté individuelle.
Informations complémentaires
Notes et références
Publications
- 1874, "Hugues de Lionne et le Chevalier de Jaut", Paris: La Revue bleue
- 1878, "Alain le Grand", Paris: La revue bleue
- 1884, avec Émile Landrodie, "Le comte de Chambord (1820-1883)", Paris: Librairie Furne, Jouvet et Cie, Éditeurs
- 1900,
- a. avec Charles Maurice, "Talleyrand, prince de Bénévent", Revue Historique, Tome 73, Fascicule 1, pp71-86
- b. avec Charles Maurice, "Talleyrand, prince de Bénévent" suite, Revue Historique, Tome 73, Fascicule 2, pp287-306
- c. "L'Exposition d'économie sociale, la participation aux bénéfices", Paris: Guillaumin
- 1901, "La famille de Charles Baudelaire", Bulletin de la Société historique du VIe arrondissement, pp139-174
- 1902, "La République parlementaire", Alliance républicaine démocratique
- 1905, "Frédéric Bastiat : sa vie, ses oeuvres, ses doctrines : monopole et liberté", Paris: Guillaumin
- 1906, "La séparation des églises et de l'état", Alliance républicaine démocratique
- 1907, "Charles Coquelin, sa vie et ses travaux", Académie des Sciences Morales et Politiques, Séances et travaux, Vol CLXVIII, pp533-552
- 1908,
- a. "Charles Coquelin: Sa Vie et ses Travaux", Paris: Felix Alcan et Guillaumin réunis. [lire en ligne]
- b. "Pour la patrie et la liberté contre le collectivisme", Paris: Chez l'auteur
- 1910, "Ligue contre l'impôt sur le revenu et l'inquisition fiscale : Causeries du village sur l'impôt sur le revenu", Paris: Felix Alcan
- 1911, "Les sociétés mutuelles agricoles d'assurance contre l'incendie", Paris: Imp. Bourse du commerce
- 1918, "Une atteinte à la liberté de travail. Le Monopole des Assurances", Paris: Librairie Félix Alcan
- 1922,
- a. "La vie chère", La Réforme sociale, avril
- b. "(Sur) la gestion des entreprises", La Réforme sociale, juil.–août
- 1923, "Pologne économique", Journal de la Société de statistique de Paris, fév.
- 1928,
- a. "LES CHEMINS DE FER ET LA PRODUCTION AGRICOLE", Journal des économistes, février, n°2, pp220-225
- b. "Les Comptes des chemins de fer de l'État et du réseau d'Alsace et de Lorraine en 1926. - Les Chemins de fer de l'État en Algérie en 1925", Journal des économistes, 15 avril, pp24-39
- c. "LES GRANDES COMPAGNIES DE CHEMINS DE FER EN 1927", Journal des économistes, 15 juin, pp163-195
- d. "Les Grandes Compagnies de chemins de fer en 1927 (suite)", Journal des économistes, 15 juillet pp47-74
- e. "Le Rapport de la Cour des comptes sur les comptabilités vérifiées en 1924-1925", Journal des économistes, 15 octobre, pp150-163
- f. "Les Cours des valeurs des chemins de fer en 1921", Journal des économistes, 15 novembre, pp293-302
- g. "Les Chemins de fer de l'État et les Chemins de fer d'Alsace et de Lorraine en 1927", Journal des économistes, 15 décembre, pp437-452
- 1929,
- a. "Les Chemins de fer français depuis cinquante ans", Journal des économistes, 15 février, pp149-158
- b. "La question du blé", Journal des économistes, 15 octobre, pp149‑160
- 1930, "La Défense des territoires d'outre-mer", Journal des économistes, 15 mars, pp297-313
- 1931,
- a. "L'Impôt sur les transports", Journal des économistes, 15 février, pp150-160
- b. "Les Comptes des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine et du réseau de l'État en 1930", Journal des économistes, 15 décembre, pp433-442