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Guerre froide

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La Guerre froide est une expression pour indiquer le conflit global opposant le Bloc de l'Est, sous la domination de l'Union soviétique, et le Bloc de l'Ouest, les États-Unis et leurs alliés, durant la période qui s'étend de la fin de seconde guerre mondiale (1947) jusqu'à la chute du mur de Berlin (1990).

L'expression

Le terme de « guerre froide » a été employé sous la plume de George Orwell dans un article intitulé « You and the Atomic Bomb » paru le 19 octobre 1945. Il fut ensuite utilisé en 1947 par Bernard Baruch, conseiller des présidents Woodrow Wilson, Franklin D. Roosevelt et Harry S. Truman. L'expression fut aussi popularisée par le journaliste Walter Lippmann dans une série d'articles puis dans le titre de son livre « The Cold War ».

Guerre idéologique totale

Bien que la période de la guerre froide puisse être analysée suivant des considérations d'ordre militaire et politique, ou comme une lutte entre deux superpuissances à visées hégémoniques, il n'en reste pas moins que le cœur de ce combat fut aussi idéologique : à une conception libérale et démocratique s'oppose un modèle communiste et autoritaire. D'une certaine façon il s'agit d'un type de conflit non traditionnel basé sur un réseau d'alliances, dans la continuation de la Seconde Guerre mondiale, basé sur une bipolarisation de la vision du monde.

Les deux blocs ne se feront jamais directement la guerre, même si de nombreux conflits locaux et régionaux éclatent, mais s'opposèrent continuellement, sur tous les plans :

  • conquête spatiale : missions Apollo contre Spoutnik.
  • diplomatique : OTAN[1] contre Pacte de Varsovie.
  • idéologique : libéralisme contre communisme.
  • religieux : liberté de culte contre athéisme d’État en URSS.
  • économique : capitalisme et GATT contre communisme et COMECON.
  • sportif : boycott des Jeux Olympiques de Moscou par les États-Unis en 1980 (pour protester contre l'invasion de l'Afghanistan) contre boycott des J.O. de Los Angeles en 1984 par les pays du Bloc de l'est.
  • nucléaire[2]

Le match d'échecs opposant Bobby Fischer à Boris Spassky pour le titre mondial en 1972 à Reykjavik a été présenté comme une illustration parfaite de la guerre froide (et une préfiguration de son résultat) : on put y voir un Américain autodidacte défaire le produit d'un système entier (qui pendant des décennies avait assuré la suprématie soviétique sur le monde des échecs). Les joueurs d'échecs soviétiques étaient payés par l’État (un maître avait une rémunération supérieure à celle d'un ingénieur) qui finançait aussi une importante fédération et des écoles pour les jeunes talents.

Finalement, ainsi que l'avait prévu Mises dès 1922, le communisme va s'effondrer par impossibilité de maintenir une économie planifiée sur le long terme. Certains avancent que l'initiative de défense stratégique initiée par Ronald Reagan dans les années 80 aurait été le déclencheur/accélérateur de cette chute : l'URSS ne pouvait plus suivre le rythme de la course aux armements.

Crises et guerres

  • Guerre de Corée : entre 1950 et 1953 après la victoire de Mao Ze Dong en Chine, la Corée du Nord attaque la Corée du Sud. Un armistice est signé après la mort de Staline, il n'y a toujours pas de traité de paix entre les deux pays.
  • Crise de Berlin : en 1949 Berlin est victime d'un blocus de la part de l'URSS. En 1961 la fuite massive des Allemands de l'est vers l'ouest, estimée à 3,6 millions entre 1949 et 1961, conduit les soviétiques à ériger le mur de Berlin.
  • Crise de Suez : en 1956 la France et la Grande-Bretagne mettent au point une intervention militaire contre la nationalisation du canal de Suez. L'URSS menace d'utiliser l'arme atomique.
  • Crise de Budapest : en octobre 1956 une quasi révolution est menée contre le régime communiste totalitaire : le premier novembre la Hongrie se retire du Pacte de Varsovie. Le 4 novembre les troupes soviétiques imposent de nouveau par la force un pouvoir pro-soviétique. Le parti communiste français approuva l'intervention soviétique.
  • Crise des missiles de Cuba : en 1962 Cuba signe un accord militaire avec l'URSS qui tente d'installer des missiles nucléaires aux portes des États-Unis. L'intensité de la crise qui a failli déboucher sur une conflagration nucléaire conduit à la mise en place d'une ligne directe, le téléphone rouge, entre l'URSS et les USA.
  • Guerre du Viêt-Nam : de 1959 à 1975 les Vietnam sud et nord se font la guerre. Le nord est soutenu par la Chine et le sud par les USA à partir de 1964.
  • Printemps de Prague : Suite à un début de libéralisation amorcée par Alexander Dubček début 1968, les troupes du Pacte de Varsovie envahissent en août le territoire Tchécoslovaque.
  • Invasion de l'Afghanistan par l'URSS : en 1978 mise en place d'un régime pro-soviétique en Afghanistan.
  • Crise des euromissiles : principalement de 1981 à 1985 les États-Unis et l'URSS déploient des missiles nucléaires en Europe se répondant l'un l'autre.
  • Crise de Pologne : entre 1980 et 1989 lutte pour plus de libertés en Pologne, émergence du premier syndicat libre dans un pays de l'est : Solidarnosc mené par Lech Walesa.
  • Crise de l'IDS: en 1983 Ronald Reagan lance l'initiative de défense stratégique qui est un projet de bouclier spatial contre une attaque de missile nucléaire.

Citations

  • « Les pacifistes sont à l’Ouest, mais les missiles eux, ils sont à l’Est. » (François Mitterrand)
  • « Ce qui est à nous est à nous, ce qui est à vous est négociable. » (N. Khrouchtchev)
  • « Dites-moi ce qui s’est passé là-bas. Mathias répondit : Les deux millions d’habitants de Budapest ont tout simplement oublié la peur. Et quel est leur état d’esprit aujourd’hui ? Il serait faux de parler d’un effondrement, monsieur le président ; c’est plutôt un soulèvement. Ils sont tout simplement devenus fous furieux. Toute une ville, tout un pays devenus fous d’exaspération ! » (dialogue entre R. Coty (président de la république) et P. Mathias (journaliste) à propos de la crise de Budapest)
  • « De Stettin dans la Baltique jusqu'à Trieste dans l'Adriatique, un rideau de fer est descendu à travers le continent. Derrière cette ligne se trouvent toutes les capitales des anciens États de l'Europe centrale et orientale. Varsovie, Berlin, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest et Sofia, toutes ces villes célèbres et les populations qui les entourent se trouvent dans ce que je dois appeler la sphère soviétique, et toutes sont soumises, sous une forme ou sous une autre, non seulement à l'influence soviétique, mais aussi à un degré très élevé et, dans beaucoup de cas, à un degré croissant, au contrôle de Moscou. » (Winston Churchill)

Bibliographie

  • 1982, Patrick Glynn, "Closing Pandora's Box: Arms Races, Arms Control and the History of the Cold War", New York; New Republic/Basic Books
  • 1993, Jeffrey R. Gerlach, "A post-cold war military budget", In: David Boaz, Edward H. Crane, dir., "Market Liberalism: A Paradigm for the 21st Century", Washington, D.C.: Cato Institute, pp277-292

Voir aussi

Notes et références

  1. Christopher Layne, 1993, "Rethinking NATO and other alliances in a multipolar world", In: David Boaz, Edward H. Crane, dir., "Market Liberalism: A Paradigm for the 21st Century", Washington, D.C.: Cato Institute, pp243-258
  2. Ted Galen Carpenter, 1993, "Learning to live with nuclear proliferation", In: David Boaz, Edward H. Crane, dir., "Market Liberalism: A Paradigm for the 21st Century", Washington, D.C.: Cato Institute, pp259-276

Liens externes


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