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Médecine socialisée

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Dans un système de médecine socialisée, l'État prétend prendre en charge la responsabilité du bien-être de chaque individu sur son territoire. Pour cela, il installe un dispositif d'épargne confisquée par le biais de retenues obligatoires sur les salaires. Cependant, la socialisation de la médecine n'est ni un processus scientifique naturel ni une obligation médicale. C'est purement et strictement une question politique qui a des implications économiques et humaines dramatiques.

Commencement de la médecine socialisée en Allemagne et en Angleterre

Première mise en place de la médecine socialisée par Otto von Bismarck

Le premier programme moderne de médecine socialisée remonte en 1884, lorsque Otto von Bismarck, chancelier d'Allemagne, a institué l'assurance maladie nationale obligatoire. Sa motivation principale était d'acheter la loyauté des masses populaires allemandes afin de les empêcher de devenir communistes et de renverser le pouvoir politique. Il fut l'initiateur naturel du socialisme nationaliste, ancêtre du système politique d'Hitler, pour mettre fin au socialisme international. Il a donc créé ce grand paradoxe, ou cette naïveté intellectuelle, de vouloir lutter contre le communisme en posant les bases du communisme dans son propre pays. Au final, comme dans tous les systèmes de médecine socialisée aux finances opaques et à l'équivalence de prestations déséquilibrée, les citoyens allemands ont payé plus pour leur assurance maladie obligatoire que ce qu'ils ne déboursaient pour une assurance privée avant l'arrivée de Bismarck au pouvoir avec au final, moins de prestations en retour.

L'expérimentation dramatique de la médecine socialisée en Grande-Bretagne

L'Angleterre a expérimenté également la médecine socialisée en 1911 avec des expériences modérées menées par Lloyd George sur le type bismarckien. Puis, la loi de juillet 1948 a calqué le programme de santé du système soviétique créé par Lénine. En moins de deux ans après cette loi, la pénurie médicale a été totale. Elle s'est manifestée par l'allongement des listes d'attente en cas de besoin d'hospitalisation ; par la mise hors service de quarante mille lits en raison d'une pénurie d'infirmières ; par l'absence de soins institutionnels auprès des personnes les plus faibles (personnes âgées, déficientes mentales ou avec une faible défense immunitaire). La médecine socialisée obligea chaque patient à s'enregistrer auprès d'un seul médecin s'il souhaitait se faire soigner. Alors, des inspecteurs gouvernementaux inspectaient les médecins britanniques qui avaient chacun jusqu'à 4 000 patients enregistrés. Statistiquement, cela laissait à chaque patient trois minutes pour la consultation, le diagnostic, la prescription, le remplissage des formulaires officiels. La tenue de dossiers appropriés par les médecins étaient contrôlés par les inspecteurs d'État. Finalement, douze pour cent de tous les impôts britanniques allèrent au programme national de santé, ce qui rendait cette politique plus onéreuse que l'assurance maladie privée.

L'effondrement à venir d'un système fondé sur les vaines pâtures

L'échec profond de la médecine socialisée provient du système inefficace de la vaine pâture, selon la théorie présentée par Garret Hardin[1]. Lorsque les gens sont obligés de payer pour quelque chose de disponible, qu'ils le veuillent ou non, ils sont enclins à en utiliser le plus possible dans le but d'en avoir plus pour leur argent et d'éviter que quelqu'un d'autre l'utilise à leur place. A la fin, les ressources ne sont plus protégées mais elles sont rapidement dilapidées. Aucun système de médecine socialisée n'a jamais été élaborée et ne le sera sans doute jamais pour identifier définitivement les milliers de personnes simulatrices[2] ou hypocondriaques[3], et autres petits râleurs. Aucun système de médecine socialisée ne peut éliminer les demandes inutiles, déraisonnables ou malhonnêtes faites aux services de soins médicaux. Pourtant, ces sollicitations monopolisent le temps professionnel des prestataires de santé qui devrait être complétement consacré à des personnes ayant réellement besoin de soins.

Par contre, dans un système privé, une personne doit payer son propre médecin avec une ordonnance facturée et régie selon les dispositions d'une police d'assurance qu'elle a elle-même volontairement souscrite. Quelques personnes courageuses soulignent les implications politiques de la fausse prise en charge des soins par la sécurité sociale. Mais les avertissements sur la baisse de l'efficacité médicale sont pour l'instant restés lettre morte. Il est impossible de socialiser les médecins sans socialiser simultanément les patients. Et, réciproquement, il est impossible de socialiser médicalement les patients sans socialiser les médecins. Par conséquent, la médecine socialisée est systématiquement liée au monde politique parce que les dépenses médicales font partie des dépenses que les gens ont du mal à assumer. Aussi, les promesses politiques de réduction des frais médicaux sont fausses.

Une médecine socialisée est peu ou prou une médecine du rationnement[4] en pratiquant le retrait des soins[5] à certains tout en prétendant que tout le monde à librement accès aux soins de santé. La sélection par quota de la formation des médecins a finalement créé un déséquilibre territorial. Dans certaines campagnes, il y a désertification des soins médicaux et absence de médecins de proximité dans les zones rurales. Aussi, les différents États et les gouvernements locaux dépensent une somme d'argent importante pour essayer de faire venir les médecins dans les lieux isolés et y établir des cabinets. Est-ce une bonne idée ? William Pike[6] dit que ce n'est pas seulement inutile, mais que c'est particulièrement mauvais pour les habitants de ces régions.

Un bon médecin peut évoluer dans n'importe quel système de médecine, socialisé ou non. Par sa compétence et son courage, il organise sa propre sécurité financière. Le mauvais médecin est mieux loti par la médecine gouvernementale parce que son gagne-pain lui est assuré tous les jours et ses conditions de travail sont améliorées. Quand un médecin socialisé fait sa semaine de 35 heures, il en a fini. Il peut alors passer le week-end avec sa famille sans se soucier des patients. De plus, il conserve le grand avantage d'avoir l'assurance que le diagnostic médical et les soins seront toujours disponibles immédiatement pour lui-même et les membres de sa famille.

L'enjeu politique contemporain consiste à anticiper le rôle que chaque individu doit jouer dans la société de demain. Est-ce que la part de responsabilité pour son propre avenir et celui de sa famille doit revenir à chaque individu ? Naturellement, la réponse est oui. Est-ce que chaque personne doit prendre l'initiative de résoudre ses propres problèmes et de se joindre à d'autres pour résoudre ceux qui se réfèrent à un intérêt commun ? La réponse est obligatoirement, oui. Pourtant, aujourd'hui, l'État s'efforce de guider chacun de nos pas en matière de soins médicaux et de prévention face à la maladie. Mais, les années passées montrent que ces forces sont incapables d'améliorer les équilibres économiques médicaux avec le mépris que ressent chaque citoyen sur sa liberté d'agir alternativement à la volonté doctrinaire qu'une bureaucratie gigantesque et paralysante nous impose. Un conseil de base éthique[7] s'impose, il faut libérer la médecine et ses acteurs

Informations complémentaires

Bibliographie

  • 1933, Wingate M. Johnson, "Case Against State Medicine", Forum, Vol 90, (ovember, pp203-207
  • 1948, L. H. Bauer, "Private Enterprise or Government in Medicine", Springfield, Ill.
  • 1958, George Bugbee, "Comments on Government Medicine in England and France", Health Information Foundation, pp3-7
  • 1969, Anthony Lejeune, "Socialized Medicine: Showcase of Failure", Constitutional Alliance
  • 1980, Frank J. Primich, "Free Enterprise and Health Care", The Freeman, Vol 30, n°5, May, pp261-266 (L'auteur indique que pour obtenir des soins de santé efficaces, il faut absolument se tourner vers le marché plutôt que vers la réglementation et le contrôle politique.)

Notes et références

  1. Garrett Hardin, 1968, "The Tragedy of the Commons", Science, 13 décembre, vol 162, n°3859, pp1243-1248
  2. Les simulateurs sont des personnes qui prétendent être malades afin d'obtenir une indemnité de maladie, des prestations de sécurité sociale, une hospitalisation gratuite ou un repos aux frais du gouvernement.
  3. Les hypocondriaques sont des personnes qui pensent qu'elles sont malades, mais qui ne le sont pas réellement. Ils effectuent des déplacements inutiles chez le médecin, ce qui occasionne des pertes sociales (congestion des transports et des listes d'attente, éviction des réels malades) et économiques (temps de trajet, remboursement de soins).
  4. Chidem Kurdas, 2012, "The Politics of Health Care Rationing", The Freeman, March, vol 62, n°2, pp10-15
  5. Harry Schwartz, 1989, "The British Way of Withholding Care", The Freeman, March, Vol 39, n°3, pp101-102
  6. William E. Pike, 1999, "Recruiting Rural Physicians: Small-Town Socialism", The Freeman, January, Vol 49, n°1, pp11-15
  7. Jeffrey A. Singer, 1995, "Have Doctors Forsaken Their Ethics? Restoring the Hippocratic ethic and patient autonomy", The Freeman, April, Vol 45, n°4, pp231-234