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Produit intérieur brut

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Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique qui mesure le niveau de production d'une zone géographique.

Présentation et calcul

Il est défini comme la valeur totale de la production interne de biens et services dans une zone donnée au cours d'une année donnée par les agents économiques qui résident à l’intérieur du territoire concerné.

Afin d'éviter que la même production entre plus d'une fois dans le calcul, ne font partie du PIB que les biens et services finaux (c’est-à-dire les biens et services de consommation et les biens d'équipement]), les biens intermédiaires de production étant exclus. Par exemple, le blé avec lequel on fait le pain, est exclu, mais non le pain.

Défini par la production, le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l'Etat (Taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) ;

Défini par les dépenses, le PIB est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services, c’est-à-dire : la consommation finale effective, l'investissement (Formation brute de capital fixe ou FBCF), et les variations de stocks (VS). Cette définition se déduit de l’égalité comptable entre les ressources de l’économie (PIB) et les emplois qui sont faits de ces ressources.

Limites

Le PIB est un indicateur imparfait : Ainsi, John Maynard Keynes revendiquait-il explicitement de pouvoir employer les chômeurs à creuser des trous et d'autres chômeurs à les reboucher. Il escomptait ainsi réduire le chômage et, par le biais du multiplicateur, favoriser la croissance du PIB[1]. Cependant, le multiplicateur keynésien a été depuis longtemps mis en pièce par divers auteurs comme Robert Barro[2]

Frédéric Bastiat décrivait une autre limite de la mesure de la richesse avec son Sophisme de la vitre cassée publié en 1850. Prenant l'exemple d'une vitre, il montrait que la société s'appauvrissait de la valeur de cette vitre quand celle-ci était brisée. Il concluait « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ou « destruction n'est pas profit. » En outre, le PIB ne tient pas compte du travail au noir, du travail des femmes au foyer, du bénévolat, etc.

Néanmoins, le PIB reste le plus utilisé parmi les indicateurs économiques, entre autres pour sa simplicité et sa pertinence relative.

Point de vue libéral

Contrairement aux idées reçues, les libéraux ne sont pas forcément « pour la croissance du PIB », pas plus qu'ils ne sont contre. L'important est de laisser les individus libres et responsables de leurs choix. Ainsi, si un individu ou un groupe d'individus veut vivre selon les principes de la décroissance, cela ne pose aucun problème aux libéraux tant que ce choix est personnel et n'est imposé à personne par la contrainte. La croissance ne doit pas plus être invoquée comme on récite un mantra ; en faisant de la sorte, Nicolas Sarkozy se trompe et remet à plus tard les réformes nécessaires qui libéreraient l'économie française.

Le succès d'agrégats comme le PIB révèle la volonté de contrôle des administrations et plus particulièrement du fisc. Comme le note l'économiste Jean-Louis Caccomo : « Les grands agrégats macroéconomiques sont des créations statistiques au service de l'interventionnisme économique. Ces données statistiques [..] forment une sorte de « tableau de bord » au service de la conduite de la politique économique »[3]. La critique de « l'économisme » qui prend pour cible le libéralisme se trompe donc singulièrement d'adversaire.

Le PIB est également la manifestation d'un sophisme anti-comptable idéologique, puisqu'il comptabilise (tout du moins en France) les dépenses de l’État comme une création de richesse ! Par conséquent, avec ce mode de calcul, on en déduit que réduire les dépenses de l'État conduit à réduire le PIB, et donc qu'un budget à l'équilibre ou une réduction de la dette publique seraient économiquement défavorables !

Parmi les écoles de pensée libérales, la tradition autrichienne est celle qui récuse avec le plus de véhémence l'utilisation de ces agrégats, à la différence des utilitaristes néo-classiques. Les Autrichiens insistent sur l'importance de l'individu (individualisme méthodologique). Le défaut majeur de l'agrégat est donc pour eux de masquer le décideur. Car il n'existe pas d'économie sans décideur qui, en fonction de ses préférences et de ses contraintes, va choisir au mieux de ses capacités, c'est-à-dire rationnellement. L'agrégat occulte la liberté et la responsabilité du décideur face à une concurrence ou à une alternative de choix.

Enfin, les agrégats, étant les instruments des politiques économiques, engendrent des effets pernicieux sur l'économie car une synthèse de la vie économique réduit ou biaise la réalité économique.

Notes et références

  1. John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, chap. 10
  2. « La dépense publique n'est pas un repas gratuit », Robert Barro, The Wall Street Journal, 22 janvier 2009, [lire en ligne]
  3. « Le choix individuel est le fondement de l'économie », Jean-Louis Caccomo, Le Québécois Libre, 10 novembre 2001, [lire en ligne]

Bibliographie

  • 1993, Lincoln Anderson, "Gross domestic product", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp203-208

Citations

  • Les vrais économistes, ceux qui ne sont pas salariés des gouvernements, savent que le PIB est une quantité tout à fait artificielle où se mélangent joyeusement la carpe et le lapin. Bien mieux, elle est trafiquée au hasard des caprices des politiques, ces trafics se produisent dans tous les pays ; or l’on prétend faire les calculs de PIB à l’échelle de l’Europe et nécessairement les ajustements obligatoires sont livrés à l’arbitraire. Bien pire, les économistes font des calculs à l’échelle mondiale, comme si un PIB mondial satisfaisant pouvait fournir du travail aux Américains mis au chômage par Barack Obama. Au demeurant, il n’y a pas de véritable indice pour mesurer la richesse des nations qui, par définition, ne peut pas être mesurée. (Michel de Poncins)
  • Le PIB est une ânerie comptable. Pour arriver au PIB, on additionne la valeur ajoutée créée par le secteur privé aux frais de fonctionnement de la sphère étatique. Comme personne ne sait calculer la valeur ajoutée créée par des fonctionnaires, puisqu’il n y a pas de prix de marché pour leurs services, on prend simplement leurs coûts que l’on additionne à la valeur ajoutée créée par le secteur privé. En fait, il faudrait les soustraire et si l’on fait cela, on se rend compte que la seule explication à la prétendue croissance française a été une expansion continue de la sphère publique, financée par la dette. (Charles Gave, 29/12/2014)
  • Le PNB compte la pollution de l’air et la publicité pour le tabac, ainsi que les ambulances qui ramassent le carnage de nos autoroutes. Il compte les serrures de nos portes et les prisons pour les personnes qui commettent des infractions. [...] Il compte le napalm et les armes nucléaires. [...] Pourtant le PNB ne compte pas la santé de nos enfants, la qualité de leur éducation, ou la joie dans leurs jeux. Il n’inclut pas la beauté de notre poésie, la force de nos mariages, l’intelligence de nos débats publics ou l’intégrité de nos élus. Il ne mesure ni notre vivacité d’esprit, ni notre courage, ni notre sagesse, ni notre érudition, ni notre compassion, ni notre dévouement pour notre pays. Il mesure tout, en somme, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. (Robert Kennedy à l’Université de Kansas en 1968)

Voir aussi

Articles connexes

Liens et documents externes


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