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Décroissance

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Le mot décroissance désigne un slogan provocateur qui cherche à désagréger les idées de « développement » et en particulier la croissance économique, qualifié de dogme mécaniste en contradiction avec les limites bio-géophysiques de la Terre. D'une façon succincte, c'est un mouvement qui s'inscrit dans une critique de la croissance exponentielle dans un monde limité. Nous retrouvons une pensée à mi-chemin entre Thomas Malthus et des luddistes. On retrouve ses partisans à droite comme à gauche de l'échiquier politique, même si seuls ceux de gauche se proclament le plus de cette étiquette. Les idées de décroissance trouvent un écho très favorable dans le milieu du mouvement Libertaire. Dans tous les cas, on retrouve le refus du productivisme et un retour à un style de vie libéré de l'industrie et du consumérisme. Opposés à la société moderne industrielle, pour beaucoup de ses défenseurs elle se manifeste comme une contestation radicale du libéralisme, souvent associé à la rapacité du capitalisme, identifié comme l'idéologie à la source du système.

Cette condamnation du libéralisme sous forme de procès accusateur est discutable et réfutable. D'une part, l'histoire de la croissance capitaliste ne se résume pas à l'accroissement des « facteurs matériels », contrairement aux esprits conformistes qui ne laissent pas de place à l'attitude en faveur du commerce et de l’innovation, les idées libérales ne résument pas le monde contemporain au matérialisme économique. D'autre part, le libéralisme refuse toute idéologie, ou dogme collectiviste qui impliquerait une ingénierie sociale de soumission des populations et donc la destruction des libertés individuelles ; les idées libérales expriment au mieux la conscience de la complexité de la nature humaine face aux problèmes environnementaux actuels. Elles ne refusent pas les critiques ouvertes et constructives.

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Origines

Suite à la publication par le Club de Rome du rapport Meadows “The Limits to Growth” en mars (1972), le problème des limites physiques à la croissance économique et démographique a généré des controverses entre spécialistes et a fait couler beaucoup d'encre.

À l’époque, les scénarios en discussion portaient sur la course aux armements et la pauvreté. Aurelio Peccei, industriel italien fondateur du Club de Rome en 1968, invite un groupe de personnalités à réfléchir à « la création d’un système d’observation et de monitoring du monde ». En 1970 le Club a tenu sa première réunion officielle à Berne afin de proposer un modèle pour étudier la situation de l'humanité. Le modèle retenu fut celui du professeur du MIT, Jay Forrester, qui a présenté les premiers travaux du MIT (Massachusetts Institute of Technology) en dynamique des systèmes. Grâce à la modélisation informatique (World3), une équipe de plusieurs chercheurs du MIT, dirigée par le physicien américain Dennis Meadows, publie un rapport modélisant les conséquences possibles du maintien de la croissance économique sur le long terme.

Parmi quelques autres fondateurs du mouvement de décroissance nous pouvons citer Nicholas Georgescu-Roegen, Jacques Ellul, André Gorz et Ivan Illich.

Nicholas Georgescu-Roegen, s'appuyant sur le deuxième principe de la thermodynamique et la loi de l'entropie, ébauche une critique de la science économique moderne, notamment l'École néoclassique, pour ériger un tableau alarmiste du processus économique actuel.

En effet, la plupart des économistes semble ignorer ou ne porter aucune importance à la loi de l'entropie. Cette loi mesure le « degré de désordre » de l’énergie, plus l’entropie augmente, et plus l’énergie est « en désordre ». Le processus économique consistant à transformer de la matière et de l'énergie n'échappe pas à cette loi physique.

Un constat dont Nicholas Georgescu-Roegen tire une conclusion : la dégradation entropique continuelle, en tant que racine de la rareté économique, mène à l'épuisement irrévocable des ressources minéralogiques.

Jacques Ellul, critique du « système technicien », découvre dans sa jeunesse le protestantisme et l'oeuvre de Karl Marx. Même s'il refuse de faire de Marx un fétiche, la pensée marxiste va lui servir d'outil critique. Ellul n'assimile pas la technique à la simple « mécanisation », mais comme un critère de recherche d'une plus grande efficacité, devenue puissance autonome rationnelle, transformant toute chose en moyen. Étendue à tous les domaines de l'activité de l'Homme, celui-ci n'a plus de liberté de choix, il ne décide que pour ce qui donne un maximum d'efficience. Automatisation et rationalisation conduisent à l'aliénation de l'Homme.

Jacques Ellul critique également les excès de discours politiques et l'emprise grandissante de l'État dans la « société technicienne ». Ainsi il écrit : « (...) tout remettre entre les mains de l'État, faire appel à lui en toute circonstance, déférer les problèmes de l'individu à la collectivité, croire que la politique est au niveau de chacun, que chacun y est apte : voilà la politisation de l'Homme moderne. Elle a donc principalement un aspect mythologique. Elle s'exprime dans des croyances et prend par conséquent aisément une allure passionnelle ».[1]

La croissance économique est un phénomène récent à l'échelle historique. Elle est apparue avec les premières économies capitalistes, en particulier les Pays-Bas du XVIIe siècle[2]. Elle a donc soulevé régulièrement des interrogations ou inquiétudes sur sa durabilité.

Les premiers économistes ont par exemple longtemps cru que l'économie se dirigeait vers un « état stationnaire » où la croissance serait « terminée ». David Ricardo ou Thomas Malthus font partie des classiques anglais pessimistes qui croient à cet état stationnaire.

Les idées de Thomas Malthus développées dans “Le Principe de Population” sont très analogues à celles développées par les tenants de la décroissance. De même l'héritage du moralisme est important pour les idéologues de la décroissance. Ainsi, Jean Zin, pourtant proche idéologiquement de cette mouvance de déclarer : « je déplore une dimension moralisante beaucoup trop présente à mon goût alors qu’il s’agit d’organisation sociale. [...] C’est une conception que j’ai trouvée souvent plus morale que politique, culpabilisatrice plutôt que constructive. [...] Comme dans tous les mouvements il y a une tendance au simplisme qui me décourage et me rappelle d’anciens dogmatismes. »

Une autre source d'inspiration est le courant catastrophiste qui cherche à frapper les esprits en évoquant la possibilité de cataclysmes. Les décroissants reprennent cette exagération volontaire qui est la façon de procéder avouée des catastrophistes. Ainsi, le climatologue Stephen Schneider revendiquait le devoir pour les scientifiques de taire leurs doutes et celui d'exagérer les menaces pour frapper les esprits. Ainsi, il écrivait en octobre 1989 dans Discover Magazine[3] :

«  Nous avons besoin d'une base d'appui importante, et de capturer l'imagination du public. Bien sûr, cela inclut la couverture médiatique. Nous devons donc offrir des scénarios catastrophe (scary), affirmer des choses simplifiées et dramatiques, et faire peu mention des doutes que nous pourrions avoir. Cet « engagement à double morale » dans lequel nous nous trouvons souvent ne peut pas être résolu par une simple formule. Chacun d'entre nous doit décider de la balance précise entre l'efficacité et l'honnêteté »
    — Stephen Schneider

Quelques réflexions sur le décroissantisme

Se focalisant sur les aspects négatifs de la « société de consommation », la critique décroissantiste semble nier le principe de la « souveraineté du consommateur », voyant uniquement dans le consommateur un être passif subissant la manipulation publicitaire. Respectant la liberté d'expression, mais aussi la liberté d'action volontaire des individus, un libéral ne s'oppose pas forcément à l'adhésion d'un mode de vie simple, et il est tout à fait possible d'être libéral et partisan, dans sa vie, d'une décroissance volontaire et libre. Juger la consommation de masse comme une caractéristique pour l'essentiel quantitative et excessive, tirant de là une conclusion générale et hâtive, c'est une manière de cacher quelques faiblesses dans ce mode de raisonnement. En effet, une consommation de masse est toujours qualifiée par un grand nombre de produits et services, cela ne signifiant pas l'absence de choix qualitatifs de la part des consommateurs. Néanmoins, se fixer certains objectifs et résultats extérieurs, à savoir une réduction effective de la consommation ou de la population, tout en espérant que la majeure partie de la population adhère d'une façon volontariste, n'empêcherait pas l'adoption d'une organisation d'ingénierie sociale de contrainte : elle impliquerait la prise de mesures de coercition étatiques et la suppression de libertés, tant politiques qu'économiques.

Ces conséquences ne sont nullement prônées par la majorité des partisans de la décroissance qui, comme tous les adeptes de la croyance en un état naturel abondant dont l'expression est empêchée par un principe malin (identifié ici dans la société industrielle, qui découlerait de l'idéologie libérale), pensent que l'abolition du système suffirait à guérir les maux qu'ils dénoncent. Signalons toutefois l'existence des partisans, marginaux de l'écofascisme qui visent à instaurer une dictature qui sacrifierait les libertés individuelles à la sauvegarde d'une nature idéalisée.

Ces conséquences liberticides sont malheureusement quasi obligatoires, ce qui explique les réticences nombreuses des libéraux vis-à-vis de cette idéologie.

On peut par ailleurs déceler dans la promotion de la décroissance de fortes traces de millénarisme : annoncer la venue de cataclysmes, attribuer ces cataclysmes à une humanité insuffisamment vertueuse, punie pour ses vices, appeler à une frugale repentance.

On peut encore critiquer la décroissance comme le masque d'une volonté de puissance, une façade de vertu et de désintéressement servant de justification à des objectifs moins louables. La fin vertueuse — sauver la planète, l'humanité etc. — justifie des moyens radicaux qui reposeraient entre les mains des promoteurs de cette idéologie, de sorte qu'un mauvais esprit peut considérer que la véritable fin des promoteurs de la décroissance est en réalité l'acquisition du pouvoir qui permettrait la mise en œuvre de celle-ci, un pouvoir d'ingénierie sociale total. Parallèlement, la promotion de la décroissance nie toutes les autorités qui lui barrent la route. On ne peut que constater que la décroissance est dépourvue de légitimité auprès des spécialistes. En retour, l'idéologie de la décroissance attaque les spécialistes légitimes et entend substituer les siens, ce qui se manifeste en particulier par le rejet de toute la science économique et la génération de ses propres sources d'information, qui fonctionnent en circuit fermé. Les économistes et les sources d'information traditionnelles sont discrédités comme étant à la solde du système. On signalera que le public amateur de décroissance est généralement médiocre et peu doué en économie, qu'il cherche dans les théories de la décroissance une rationalisation de sa détestation du système, à qui il préfère attribuer les maux dont il souffre plutôt qu'à lui-même, qu'il cherche des autorités qui lui disent que les spécialistes légitimes ne savent pas mais que c'est lui, Tartarin, qui sait. « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute » et le marché de la décroissance est un business qui tourne...

Les présupposés de la décroissance

L'épuisement des ressources naturelles

L'apocalypse est proclamé comme certain selon les tenants de la décroissance, il repose sur des prévisions sur la fin des ressources naturelles. Quel crédit accorder à ces prévisions au vu de l'absence totale de fiabilité des prévisions passées ?

Cécile Philippe de l'Institut économique Molinari en donne de nombreux exemples dans son livre C'est trop tard pour la Terre : elle rappelle que, par exemple, dès 1914, le Bureau des mines aux États-Unis estimait que la production future de pétrole était limitée à 5,7 millions de barils, soit peut-être dix ans de consommation. Elle ajoute également, entre autres exemples, que le Rapport Meadows prévoyait en 1972 pour avant la fin du XXe siècle un épuisement de certaines ressources dont la substitution paraissait impossible[4]. À chaque fois les erreurs n'ont pas été minimes mais énormes, toujours dans un excès d'alarmisme.

De même, Daniel Yergin, spécialiste américain de l'énergie, a montré que grâce aux réserves et aux progrès de la technologie « le monde n'est pas près de manquer de pétrole »[5]. Les techniques nouvelles permettent d'extraire davantage de pétrole des nappes et de mettre en valeur de nouveaux gisements, de sables bitumineux par exemple.

En outre, le recyclage des matières premières est une solution mise en place depuis longtemps avec succès : 50 % du fer utilisé est recyclé, 90 % du platine et 80 % de l’or[6]. Le géochimiste Claude Allègre appelle de ses vœux un développement de ces filières pour toutes les ressources terrestres : « À une économie unidirectionnelle à ressources infinies (on produit – on utilise – on jette) doit se substituer une économie cyclique à ressources finies. »[7].

Dans les deux cas, c'est... le marché qui permet le développement de ces solutions, par le mécanisme des prix.

Les "décroissants" croient que la croissance est toujours matérielle, et donc qu'elle s'autolimite. Ce sont des matérialistes qui s'ignorent. Mais toute nouvelle invention qui a du succès génère de la croissance et de la valeur, sans réclamer pour autant plus de ressources matérielles (au contraire elle permet souvent d'en économiser).

Limites du progrès scientifique

Searchtool-80%.png Articles connexes : Progrès et Scientisme.

Les prévisions d'épuisement des ressources sont tout le temps exagérées car elles minimisent la capacité de l'esprit humain à toujours inventer de nouvelles solutions avec le progrès scientifique, à trouver de nouvelles énergies, à toujours découvrir. On en voit un exemple avec l'intensité énergétique des pays développés.

Les sociétés libérales sont les plus à même de permettre cet éclosion du progrès scientifique, par la place à la libre critique qu'elles accordent. Comme Karl Popper l'a montré, il faut laisser la place au débat, à un cheminement par tâtonnement, avec des erreurs nécessaires.

Prenons l'exemple de Nicolas Hulot ("ministre de la Transition écologique et solidaire" de mai 2017 à septembre 2018). Ce dernier entendait imposer son idéologie comme une vérité supérieure, refuser toute possibilité de discussion, d'échange, de débat et il ouvrait ainsi son « pacte écologique » par ces mots inquiétants : « le temps de l’information, du débat, des controverses est révolu ». Non seulement il fait l'erreur d'embrigader la science et de faire de ses « vérités » des actes de foi, mais en outre il rend impossible tout progrès de la science, justement. Loin d'être la solution, un contrôle supérieur de l'écologiquement correct ne ferait qu'empirer les choses. Plutôt que ces mesures liberticides, c'est une plus grande liberté qu'il faut pour laisser émerger les idées les plus innovantes et efficaces.

On peut également souligner que grâce au progrès, l'intensité énergétique des économies développées a fortement décru depuis plusieurs dizaines d'années. La courbe de Kuznets offre également un fondement scientifique à cette perspective.

La malhonnêteté scientifique : le "jour du dépassement"

Tombant chaque année un peu plus tôt, le "jour du dépassement", selon certaines ONG (Global Footprint Network), marquerait le moment où l’ensemble des ressources naturelles produites en douze mois sur la Terre ont été consommées. Ce concept cherche à imposer comme un fait scientifiquement établi l'idée que nous arrivons à court de ressources, et que nous devrions nous diriger vers la décroissance et la pauvreté. Il utilise la notion d'empreinte écologique, qui équivaut quasiment à l’empreinte carbone. Cette notion présente de nombreuses lacunes et n'a aucune valeur scientifique, les ressources mesurées (terres agricoles, terres urbanisées, pâturages, pêche et forêts) n'étant pas en diminution. Elle n'a qu'une valeur idéologique :

Les créateurs de cette mesure trompent les individus à dessein. (...) Afin de répandre cette peur, ils doivent exagérer les problèmes en les combinant et en suggérant qu’ils sont la conséquence de la trop grande prospérité et du développement de l’humanité. (...) Ce moralisme écologique nous dit que nous devrions tous vivre comme dans les pays pauvres. (...) Cela n’a rien à voir avec l’écologie, c’est une volonté de gagner un pouvoir politique et économique et de moraliser notre société ! (Michael Shellenberger, Le Point, 8 août 2019[8])

La nature, un espace violé par l'homme ? L'homme, un parasite ?

Le présupposé principal de la décroissance est que la nature est un espace violé par l'homme, où celui-ci ne serait qu'un intrus, un « parasite » (sic). Les excès de l'humanité sont présentés comme une menace envers l'humanité qui doit faire preuve, désormais, de chasteté, au bénéfice d'une nature idéalisée. Voici par exemple ce qu'écrivait David Graber, un biologiste américain[9]:

«  Des chercheurs en sciences sociales me disent l'humanité est une partie de la Nature, mais ce n'est pas vrai. Quelque part en chemin [...] nous avons rompu le contrat (qui nous unissait à la nature) et nous sommes devenus un cancer. Nous sommes devenus une peste pour nous-mêmes et pour la Terre. [...] Il n'y a plus qu'à espérer un virus dévastateur. »
    — David Graber

Cyril di Meo, élu vert, reprend cette critique de la décroissance, qui est « une défense de la Nature appuyée sur une conception biocentrique de sacralisation de la Terre […], [qui] s’appuie sur une critique de la rationalité du monde moderne perçue comme destructrice de la planète et de l’ordre du vivant »[10]. On peut souligner d'ailleurs comme l'auteur que cette « disparition de l’authenticité du monde naturel passé » est caractéristique d'une pensée foncièrement réactionnaire. Un classique de la décroissance est en effet « l’irrationalisme mystique, le spiritualisme, l’anti-positivisme et la référence au temps cyclique, qui permet de retourner au passé, de restaurer un ordre antérieur »[11].

Ce présupposé est doublement faux. D'une part, la « nature » rêvée par ces écologistes n'existe pas : la nature est en perpétuel changement, des espèces apparaissent, disparaissent. C'est l'homme qui protège la bio-diversité bien souvent.

En outre, la nature pure et accueillante idéalisée par les environnementalistes n'existe pas, et c'est à chaque fois l'homme qui la domestique, qui aménage les fleuves pour limiter les inondations, qui se protège de conditions difficiles, qui aménage le paysage, etc.

Inefficacité de la contrainte étatique

Les leçons que l'on peut tirer de l'histoire montrent, de façon générale, le danger que représente l'intervention étatique pour l'environnement. Cela explique l'insistance des tenants de la décroissance à présenter pour nouveau ce qui n'est que reprise d'une solution déjà essayée.

Les expériences communistes l'ont établi, les régimes fondés sur la contrainte et planification, au lieu de la liberté et responsabilité, débouchent sur une pollution bien pire. Le gigantisme des projets industriels, la course à la puissance militaire, voire nucléaire, a conduit à des situations préoccupantes. Les « solutions » collectivistes n'ont créé que de l'irresponsabilité, et donc un gaspillage des ressources que personne n'estimait avoir à protéger. La catastrophe de la mer d'Aral ou Tchernobyl n'ont pas eu lieu à l'Ouest, mais à l'Est.

Si l'on bafoue les droits de la personne humaine, alors pour quelle raison respecter la nature et l'environnement ? Pourquoi conserver un comportement humain alors qu'on considère la vie humaine comme inférieure à celle de n'importe quelle autre espèce animale ?

Une idéologie dont les plus pauvres sont les victimes

La décroissance ne saurait mener qu'à la croissance... de la pauvreté, pour les pauvres des pays riches ou des pays pauvres. C'est par exemple ce que reconnaissait François Mitterrand, déclarant dans une réunion à la Mutualité : « Nous refusons la doctrine de la non-croissance, quels que soient les problèmes qui se posent aujourd’hui sur les ressources naturelles, parce que nous savons que l’absence de croissance pénalisera d’abord les plus pauvres, les plus démunis, c’est-à-dire ceux que nous voulons défendre »[12].

Développement durable et croissance verte, une critique commune

Malgré les divergences entre libéraux et tenants de la décroissance, il existe un point de convergence qui est celui de la critique du développement durable et la notion de croissance verte.

Les solutions libérales aux questions environnementales

Dans le cadre d'une économie libre de marché, les moyens de subsistance marqués par leur rareté peuvent être gérés par de mécanismes fondés sur les droits de propriété et sur le principe de responsabilité. Tout ceci allant dans le sens de la protection et l’amélioration de l’environnement.


Citations

  • «  [Le pacte de Nicolas Hulot] conduirait la France à régresser d'un demi-siècle et enclencherait irrémédiablement son déclin. Ce catastrophisme éclairé […] créerait chaque année plusieurs centaines de milliers de chômeurs et conduirait à mettre en place un système de rationnement comme nous n'en avons pas connu depuis l'occupation allemande. Comme les Français n’accepteraient pas ces contraintes, il faudrait de plus en plus mettre en place un régime bureaucratique et policier. Rien, dans ce programme, n’est laissé à l’initiative des citoyens, sauf aux écologistes patentés. Tout est fait pour faire votre bonheur malgré vous ! […] C'est un programme de décroissance qui tourne le dos au progrès. »
        — Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, Plon, 2007[13]

  • «  Il faut prendre la doctrine de la décroissance pour ce qu'elle est […] une lubie de gosses de riches parfaitement égoïstes. Mais cela va généralement ensemble. »
        — Pierre-Antoine Delhommais, L'Obscure lubie des objecteurs de croissance, Le Monde[14]

  • «  Il m'est impossible de trouver pour qui nous devrions économiser les ressources non renouvelables. Si nous, nous ne devrions pas nous en servir, alors la génération suivante elle aussi ne devrait pas s'en servir, ni les suivantes. »
        — Harry Browne

  • «  L’histoire et la logique montrent que l’humanité est bien plus sophistiquée et sait s’adapter bien mieux qu’il y paraît, en faisant évoluer son besoin et sa consommation en ressources à la fois en nature (technologie) et en quantité (marché). Le comprendre suppose de comprendre le marché. Car le mécanisme des prix est de loin la meilleure invention humaine pour contrôler la consommation des ressources. »
        — Stéphane Geyres, Demain, la décroissance ?, Libres !!

  • «  A la limite, le seul écologiste irréprochable est celui qui met tout en œuvre pour mourir sans laisser la moindre trace de son passage sur Terre. »
        — Didier Nordon

  • «  Les services qu'une pièce de terre déterminée peut rendre pendant une période de temps déterminée sont limités. S'ils étaient illimités, les hommes ne considéreraient pas la terre comme un facteur de production et un bien économique. »
        — Ludwig von Mises, L'Action humaine, Chapitre XXII

  • «  Le plus grand problème pour la planète ce sont les gens : ils sont trop nombreux, et trop nombreux à vouloir se développer économiquement. »
        — Sir James Lovelock interviewé par la BBC

  • «  La croissance économique signifie la progression de la production économique nationale. En décroissant, une nation produit des fruits moins nombreux – phénomène observé lors des grandes crises économiques. Se pose la question du moins-disant : quels sont les citoyens, individus, familles qui verront se réduire leur niveau de vie ? Sont-ce les personnes âgées, via les retraites ? Sont-ce les « riches », la classe moyenne, tout le monde ? Faut-il instaurer un « permis de procréer », de façon à réduire rapidement et drastiquement la population ? Il ne s’agit pas de soutenir que la décroissance n’est pas l’objectif des écologistes : elle l’est. Mais cela ne fait pas un système économique. »
        — Drieu Godefridi, L'écologisme, nouveau totalitarisme

Notes et références

  1. L'illusion politique (1965), Jacques Ellul, éd. La Table Ronde, coll. « La petite vermillon », 2004, p. 40
  2. Henri Lepage, Demain le capitalisme, Livre de poche
  3. George Reisman, The toxicology of environmentalism, 1990, [lire en ligne]
  4. Cécile Philippe, C'est trop tard pour la Terre, 2006, Éditions Jean-Claude Lattès, ISBN 2709629194, p. 29.
  5. « Le monde n'est pas près de manquer de pétrole : Grand angle avec Daniel Yergin, spécialiste américain de l'énergie », Les Échos, 14 novembre 2007
  6. Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, p. 144.
  7. Claude Allègre, op. cit., p. 145.
  8. Voir aussi Le « jour du dépassement », une théorie mensongère.
  9. tel que cité par George Reisman in The Toxicity of Environmentalism, 1990
  10. Cyril di Meo, La face cachée de la décroissance, L'Harmattan, 2006
  11. Di Meo, op. cit.
  12. cité par Claude Allègre in Ma vérité sur la planète
  13. Claude Allègre, Ma vérité sur la planète, Plon, 2007, page 30 de l'édition ebook
  14. « L'Obscure lubie des objecteurs de croissance », Le Monde, 30 juillet 2006, [lire en ligne]

Voir aussi

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Décroissance, Accumulation Et Libéralisme (for)
Marche Pour La Décroissance, ...pour la mort, la maladie, la pauvreté (for)
La décroissance (for)

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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