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Reform Club

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Vue du premier étage du Reform Club

Le Reform Club est un prestigieux gentlemens' club anglais, installé à Pall Mall dans Londres et créé en 1836 par Edward Ellice. Historiquement lié au parti whig puis au parti libéral britannique, il a longtemps servi de lieu de rendez-vous à la fine fleur des penseurs libéraux du pays.

Histoire

Il tire son nom du Great Reform Act de 1832; quand le Reform Club ouvrit ses portes le 24 mai 1836, seuls pouvaient le rejoindre ceux qui soutenaient cette loi. Cette dernière, votée à l'initiative des Whigs, élargissait sensiblement le corps électoral (entre +50 et +80%). 1841 voit l'achèvement du bâtiment du 104 Pall Mall. Le plan de ce dernier, réalisé par l'architecte Charles Barry, fut fait sur le modèle du Palais Farnèse.

Il a lors de sa création des visées éminemment politiques; chaque parti politique avait son club et le Reform Club devait être celui du parti Whig. C'était le but expressément visé par Edward Ellice, fondateur du club et membre du parti Whig. Avec le dépérissement du parti Whig, il devait se rapprocher très fortement du parti libéral britannique, qui prit la suite du parti Whig.

Brooks's Club, le quartier général de la vieille aristocratie Whig, n'étant pas prêt à ouvrir ses portes à une marée de jeunes gens, des rencontres préliminaires furent tenues chez Ellice pour mettre au point un club beaucoup plus large qui serait le promoteur de relations sociales entre réformateurs du Royaume-Uni. Quand un membre libéral du Parlement changeait de bord pour rejoindre ou travailler avec un autre parti, on attendait de lui qu'il démissionne du club. Le club ne demande plus aujourd'hui un point de vue politique particulier de ses membres, et est purement social. Jusqu'au déclin du Parti Libéral, il était de rigueur pour les membres libéraux du Parlement d'être membres du Reform Club, qui constituait presque le quartier général du parti.

Cependant, à partir des années 1920 ce rôle politique s'est atténué et il a conservé un rôle principalement de socialisation.

Winston Churchill en a été membre jusqu'en 1913, année où il démissionne pour protester contre l'exclusion d'un de ses amis du club.

Avec le déclin du Parti libéral vers le milieu du XXe siècle, le club recruta de plus en plus ses membres parmi les fonctionnaires du ministère des finances alors que son voisin, le Travellers Club, s'assimilait aux officiels du ministère des affaires étrangères.

Raymond Aron, qui rejoignit le sol anglais le 26 juin 1940 après l'appel du général de Gaulle, assista pendant cette période régulièrement aux réunions du club[1]. A l'invitation de penseurs libéraux, il se rendit pour la première fois au Reform Club le 3 juillet 1940, jour de l'attaque sur Mers el-Kébir. en devint membre à part entière en octobre 1941[2]. C'est Robert Marjolin, lui aussi membre du club, qui l'y fit rentrer.

En 1981, le club s'ouvre aux femmes, une première parmi les Gentlemens' Clubs londoniens.

Le Reform Club aujourd'hui

Le Reform Club s'est éloigné de tout parti politique à mesure de l'évolution idéologique très marquée du parti libéral britannique vers une ligne très sociale-démocrate voir socialisante. Il maintient cependant une tradition intellectuelle libérale classique parmi ses membres, en particulier grâce à une bibliothèque riche de 65000 volumes

Il a 2700 adhérents, dont 400 femmes. Il reste l'un des clubs les plus prestigieux et les plus chers de Londres.

Une référence dans la culture britannique

Les allusions au Reform Club sont légion dans la culture britannique ou étrangère. Dès 1867, il apparaît par exemple dans une nouvelle d'Anthony Trollope, Phineas Finn. Le plus célèbre personnage de fiction membre du Reform Club est cependant Phileas Fogg (Le Tour du monde en quatre-vingt jours, 1872). L'idée de de parcourir le monde en 80 jours naît au club et c'est là que Jules Verne place le retour de son héros triomphant.

En 2002, c'est au Reform Club que James Bond se rend dans le film Die Another Day, et là qu'est tourné le célèbre assaut d'escrime[3].

Le club apparaît également dans le film de 2006 Miss Potter, comme archétype du club britannique.

Membres célèbres

Bibliographie

  • 1978, George Woodbridge, The Reform Club 1836-1978. A History from the Club's Records, Londres
  • 1979, Anthony Lejeune et Malcom Lewis, The Gentlemen's Clubs of London, Bracken Books, Londres
  • 2005, Russell Burlingham et Roger Billis, Reformed Characters: the Reform Club in History and Literature

Notes et références

  1. Nicolas Baverez, Raymond Aron: Un moraliste au temps des idéologues, Flammarion, 2005, p.162
  2. Baverez, 2005, p.164
  3. (en)Présentation sur mi6.co.uk

Liens externes


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