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Roger Douglas

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Roger Douglas
Homme politique

Dates 1937 -
Roger Douglas.jpg
Tendance
Nationalité Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
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Citation
Interwikis sur Roger Douglas

Roger Douglas (Sir Roger Owen Douglas), né le 5 décembre 1937, est un homme politique travailliste néo-zélandais, connu pour avoir été le maitre d'œuvre des « Rogernomics », politique mise en place dans les années 1980 et qui ont fait de la Nouvelle-Zélande un des pays les plus prospères et les plus libéraux au monde.

Biographie

Débuts

Il naît dans une famille de syndicalistes et d'hommes politiques travaillistes, son frère et son père devinrent par exemple des hommes politiques importants au sein du Labour. Après des études à la Auckland Grammar School, il rejoint l'université d'Auckland où il obtient un diplôme en comptabilité.

Il s'engage d'abord en politique au niveau local au sein du parti travailliste et exerce des responsabilités municipales. En 1969, il est élu député de Manukau, siège qu'il occupe jusqu'en 1978. Il est alors élu à Manurewa, circonscription qui le réélit jusqu'en 1990. Ces mandats le font remarquer au niveau national et il entre en 1972, à 35 ans, dans le gouvernement travailliste, occupant successivement les responsabilités de ministre des Postes, puis du Logement et enfin des Douanes.

À partir de 1975, il redevient simple député.

Ministre des finances

Il entre en 1984 comme ministre des finances dans le gouvernement de David Lange. Dans la lignée des politiques mises en place par des conservateurs comme Ronald Reagan ou Margaret Thatcher, il applique des politiques libérales, connues sous le nom de « rogernomics », terme forgé par analogie avec « reaganomics » (expression utilisée pour décrire la politique économique du président des Etats-Unis Ronald Reagan).

La situation est alors catastrophique : l'endettement de l'État comme le taux de chômage sont en augmentation rapide, et les subventions massives à l'agriculture grèvent les finances publiques en appauvrissant les fermiers locaux. Les fermiers du syndicat agricole Federated Farmers seront dès lors les premiers soutiens de la politique libre-échangiste de Douglas. Seule l'inflation semble relativement maîtrisée, mais au prix d'un gel total des prix et des salaires.

La politique de Roger Douglas comprit des mesures monétaristes pour contrôler l'inflation, la coupe des subventions et des droits de douane, et la privatisation des actifs publics. En particulier, le nombre de fonctionnaires fut divisé par plus de deux dans de nombreuses administrations. De 1984 à 1995, le nombre de fonctionnaires dans les administrations centrales passa de 88.000 à 35.000. Le « statut » de fonctionnaire était régi par le State Services Conditions of Employment Act qui prévoyait plus de 2.000 instructions. En 1986, le gouvernement en supprime 95%. Dès 1988, le gouvernement travailliste supprime finalement le « statut » de fonctionnaire avec le State Sector Act[1].

Ces mesures ravivèrent l'économie, qui avait été sévèrement règlementée sous le gouvernement de Muldoon, du Parti National. Le magazine Euromoney le déclara pour cela ministre des finances de l'année 1985[2].

De manière générale, les politiques mises en œuvre de 1984 à 1987 (jusqu'à leur interruption par le krach d'octobre 1987 sur les bourses mondiales) ont été conservées ou poussées encore plus loin par les gouvernements suivants - incluant une faible protection contre les importations, des politiques monétaires et budgétaires crédibles, des marchés financiers dérégulés et des subventions et interventions économiques réduites. La Heritage Foundation classe la Nouvelle-Zélande au 5e rang mondial pour la liberté économique en 2007, ex-aequo avec le Royaume-Uni.

A la suite de ces réformes en profondeur qui remodelèrent l'économie néo-zélandaise, le gouvernement travailliste fut réélu en 1987 avec une majorité législative importante (58,8 % des sièges). Il quitte son poste en 1988 mais le gouvernement poursuivit une politique très marquée par les idées libérales. Le gouvernement conservateur qui arriva au pouvoir en 1991 fit de même, sous l'influence de Ruth Richardson.

Depuis 1988

Il est ministre jusqu'en 1988 puis redevient député, mandat qu'il abandonne finalement en juillet 1990[3]. Reconnu largement dans le pays pour ses résultats économiques, il reçut en 1990 l'ordre du mérite néo-zélandais[4]. Lui ont été également décerné plusieurs récompenses pour l'avancement pratique des idées libérales qu'il a permit. On citera par exemple :

  • Le Max Schmidheiny Freedom Prize for contributions to the preservation and development of a free social and economic order en 1996
  • Le Ludwig Erhard Prize for Economic Journalism en 1997
  • La Friedrich A. von Hayek Medal en 2002

Il continue à mener le combat en faveur de réformes libérales. Devant les réticences du parti travailliste, il quitte ce dernier et fonde ACT, l'association des consommateurs et des contribuables néo-zélandais. Il prolonge le combat dans le champ politique l'année suivante et s'associe avec le conservateur Derek Quigley pour créer ACT New Zealand, un parti libéral, en 1994.

En 2004, il annonce son retrait de la vie politique, tout en continuant un engagement public. Il dirige actuellement son propre groupe, Roger Douglas Associates. Il donne régulièrement des conférences à travers le monde, comme par exemple pour Liberté Chérie en avril 2008[5].

Il est également membre de la Société du Mont-Pèlerin.

Une philosophie de la réforme : des leçons pour la France ?

Dans le cadre d'une conférence donnée à Paris le 8 avril 2008, Sir Douglas a explicité les facteurs permettant selon lui de faire accepter les réformes les plus radicales, reprenant des idées qu'il avait déjà développées précédemment, comme devant la Société du Mont-Pèlerin le 28 novembre 1989[6]. Il estime en particulier que ces dernières doivent être menées par grands ensembles et non petit bout par petit bout, afin d'en dégager la cohérence et que les inconvénients de certaines réformes soient compensés par les avantages des autres et que tous en profitent. Point primordial selon lui, la réforme doit être menée de façon décidée et non en cédant sur d'innombrables détails à chaque fois. La clef du succès réside pour lui dans la détermination et l'application exacte des promesses, sans mentir sur le coût immédiat de réformes initialement douloureuses et bénéfiques sur le long terme. Nier la réalité de la « rigueur » ou céder à la première protestation, c'est se discréditer et perdre tout espoir de réforme futur. Il cite ainsi l'abandon par le premier ministre David Lange du projet de flat tax à 23% : le reniement et la marche arrière firent perdre immédiatement 15 points de popularité au gouvernement qui jamais ne les récupéra.

Citations

  • « Les réformes libérales profitent d'abord aux pauvres, car les riches arrivent toujours à s'acheter une situation correcte, tandis que les pauvres ne peuvent que la subir. »[7]
  • « Le politique doit avoir les tripes de se lancer dans des politiques de qualité, et de demander d'être jugé aux résultats. »[7]

Œuvres

  • Completing the Circle, n.p.: Seascape Press
  • Towards Prosperity, 1987
  • There's Got To Be A Better Way
  • 1996, Unfinished Business. New Zealand: Random House

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • 2008, Xavier de Lesquen, État de choc : Un pays sans fonctionnaires, Editea, ISBN 2352020123
  • 2007, Pascal Salin, Français, n'ayez pas peur du libéralisme, Odile Jacob, ISBN 273811962X

Liens externes


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