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Technocratie

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L'usage du terme technocratie, souvent d'une façon péjorative, désigne une forme de pouvoir principalement exercé par des techniciens experts dans les sociétés contemporaines, principalement dans l'État, l'administration publique et les grandes entreprises. Comme son nom l'indique, la technocratie désigne la croyance dans l'efficacité technique comme source de toute sorte de résolutions. Dans ce sens la place de l'expertise est primordiale et est placée au dessus de toutes les autres considérations.

Le système technocrate nécessite de l'hypothèse que la volonté et les choix politiques, associés au culte de la performance, trouveront toujours les moyens techniques pour l’essentiel des problèmes, ils seront gérables et solubles d'une façon possible et optimale. Ainsi, ce qui est techniquement possible sera réalisé, l'impératif technicien est que la solution la plus efficace est celle qui invente une solution technique pour tout problème.

Critiques de la technocratie

Bien que certains puissent voir des avantages potentiels dans ce modèle, en particulier par rapport à des hommes politiques souvent jugés comme incompétents, il existe également de nombreuses critiques formulées envers la technocratie : l'une des critiques les plus fréquentes de la technocratie est qu'elle peut compromettre la légitimité démocratique en excluant les processus de prise de décision des citoyens et en les confiant à des experts non élus. Karl Popper, un philosophe politique, souligna ainsi que la technocratie pouvait conduire à un « gouvernement d'experts » non responsable et non démocratique.

Enfin, la technocratie peut favoriser une élite intellectuelle qui décide des politiques en fonction de ses propres intérêts, ignorant les besoins et les préoccupations des citoyens ordinaires. C. Wright Mills, un sociologue américain, a mis en garde contre le "pouvoir de l'élite" et a averti que la technocratie pouvait conduire à un renforcement de cette élite.

Les décisions prises par des technocrates peuvent aussi manquer de transparence, de reddition de comptes et de responsabilité envers le public, ce qui tend à favoriser la corruption et l'abus de pouvoir. La philosophe Hannah Arendt couvrit largement ce risque de déshumanisation et de l'absence de responsabilité morale dans un système technocratique.

Citations

  • « La grande spécificité de ces établissements d’enseignement [tels que l'ENA en France] est qu’ils étaient les premiers à ne plus former des individus intellectuellement pour les préparer à exercer des métiers de services divers (juridiques, médicaux, financiers...) mais pour les préparer à gouverner. Par ce réseau d’établissements, la France espérait produire une élite destinée exclusivement au gouvernement : les technocrates. Fort naturellement, cette élite se retrouva immédiatement en concurrence avec les élites politiques traditionnelles de la Troisième République : les professions libérales. (...) Par conséquent, depuis soixante dix-ans, l’on a progressivement remplacé une élite de producteurs, au sens économique, par une élite de prédateurs, substitué au gouvernement de ceux qui par nature font autre chose le gouvernement des gens qui ne savent rien faire d’autre que gouverner. Et cette mutation se manifeste clairement lorsque l’on compare, comme nous l’avons fait, les résultats de la IIIe République et ceux de la Ve. » (Philippe Fabry[1])
  • « Le communisme de 1945 ne pouvait se maintenir sans un État fort. Ce fut l’œuvre du général de Gaulle, qui n’avait pourtant nullement l’intention de servir le collectivisme, mais qui le fit en mettant au service de celui-ci une armée de technocrates résolus à installer leur pouvoir absolu. » (Claude Reichman[2])

Notes et références

Voir aussi

Liens externes


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