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Victor Schœlcher

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Victor Schœlcher
Homme politique, journaliste

Dates 1804 - 1893
Victor Schœlcher
Tendance
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Victor Schœlcher

Citation
Interwikis sur Victor Schœlcher

Victor Schœlcher, né le 22 juillet 1804 et mort le 25 décembre 1893 est un journaliste et homme politique français. Célèbre comme acteur de la fin de l'esclavage en France, c'est l'initiateur du décret d'abolition, signé par le gouvernement provisoire de la Deuxième République le 27 avril 1848.

Biographie

Il naît dans une famille catholique de la bourgeoisie. Il commence sa carrière comme représentant commercial de la fabrique de porcelaine familiale, voyageant entre autres à Cuba où l'esclavage le choque. Il devient par la suite journaliste et se rapproche de la franc-maçonnerie.

En 1833, il publie un premier ouvrage De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale, où il formalise ses idées sur l'esclavage. Après différents séjours aux Antilles dans les années 1840, son discours se durcit, et il appelle rapidement à l'abolition immédiate de l'esclavage, comme dans Des colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage, publié en 1842.

En 1848, Victor Schœlcher est nommé sous-secrétaire d'État à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire de 1848 par le ministre de la marine et des colonies, François Arago. Président de la commission d'abolition de l'esclavage, Schœlcher est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 qui abolit définitivement l'esclavage en France. C'est la seconde abolition de l'esclavage après celle de février 1794 (sur laquelle Napoléon était revenue en 1802).

Il est également élu ultérieurement député de la Martinique puis de la Guadeloupe.

Schœlcher aujourd'hui

Victor Schœlcher est unanimement célébré comme héraut de la fin de l'esclavage, et son nom est porté par de nombreux bâtiments publics, dans les Antilles ou en métropole.

Illustration des excès causés par la cancel culture du mouvement woke, le 22 mai 2020, jour de commémoration de l'abolition de l'esclavage en Martinique, deux statues de Victor Schoelcher présentes à Fort-de-France et à Schoelcher sont détruites[1]. Les manifestants alors se proclamant « antibéké et anti-héritage colonial »[2]. Raison affichée de cette dégradation d'un symbole de la lutte anti-esclavagiste, ces statues « ne [célèbreraient] que des hommes blancs, et [occulteraient] les figures des esclaves qui se sont révoltés »[3]. De la même manière, une statue de Victor Schœlcher datant de 1896 a été endommagée à Cayenne (Guyane).

Position libérale sur l'esclavage

Les libéraux ont toujours été opposés à l'esclavage, négation de la liberté individuelle, et historiquement ont lutté pour son abolition. Schœlcher, républicain proche des idées de François Guizot, partageait avec les idées libérales une filiation claire sur de nombreux fondements, au point que d'aucuns le qualifient de « viscérement libéral »[4].

Comme lui, de nombreux libéraux se sont engagés contre l'esclavage à la même époque. Cas le plus radical, Lysander Spooner, dans The Unconstitutionality of Slavery (1845), affirme que les esclaves ont le droit de s'armer, et d'utiliser leurs armes pour la défense de leur vie et de la liberté. Dans A Defense for Fugitive Slaves, Against the Acts of Congress of february 12, 1873 and september 18, 1850 (1850), il s'élève contre les lois interdisant d'aider les esclaves fugitifs ; il affirme qu'une telle aide est au contraire, et moralement et légalement, totalement juste et méritoire. Enfin, dans A plan for the Abolition of Slavery et To the Non-Slavesholders of the South (1858), Spooner prône l'envoi d'armes aux esclaves du Sud pour qu'ils luttent contre leurs maîtres.

Jacques de Guenin écrivait aussi à ce sujet[5] :

« En France l'esclavage a été aboli une première fois en 1794 sous la pression inlassable de Condorcet, l'Abbé Grégoire, et La Fayette, qui étaient tous des libéraux. Rétabli par Napoléon, il a de nouveau été aboli en 1848 grâce aux efforts non moins inlassables d'autres libéraux, en l'occurrence Tocqueville, Montalembert, et Victor Schœlcher. »

Citations de Victor Schœlcher

  • « Disons nous et disons à nos enfants que tant qu'il restera un esclave sur la surface de la Terre, l'asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine toute entière. »
  • « La république n'entend plus faire de distinction dans la famille humaine. Elle n'exclut personne de son immortelle devise : liberté - égalité - fraternité. » (rapport Schoelcher, 1848)
  • « Les Noirs ne sont pas stupides parce qu'ils sont noirs mais parce qu'ils sont esclaves. »
  • « Les assassinats légaux n'empêchent pas le flot de la liberté de se soulever à de longs intervalles et d'entraîner toujours dans son impitoyable courant quelques-uns de ceux qui sont assez fous pour vouloir faire digue. »

Notes et références

Voir aussi


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