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William Henry Waddington

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William Henry Waddington
Jomme politique

Dates 1826-1894
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Tendance Libéral conservateur
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur William Henry Waddington

William Henry Waddington, né le 11 décembre 1826 à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), mort le 13 janvier 1894 à Paris, était un homme d'État, diplomate et archéologue français. Il a été président du Conseil du 4 février au 28 décembre 1879. Protestant dans un pays catholique, Anglais d’origine mais Français de cœur, détesté par la droite antirépublicaine et boudé par la gauche radicale, il a été un des artisans méconnus de la fondation de la Troisième République.

L'archéologue

D’ascendance anglaise et hollandaise, il en avait hérité un certain flegme et sa foi protestante. Son arrière-grand père maternel, Henry Sykes, était venu des Provinces-Unes s’établir en France et avait fondé un tissage de coton dans la vallée de l’Avre en 1792. Sa fille unique avait épousé un anglais, William Wadington qui devait succéder à son beau-père dans ses affaires industrielles.

Bilingue dans sa jeunesse, où il parle français avec ses petits camarades de jeux et anglais dans sa famille, William Henry commence ses études au collège Saint-Louis à Paris avant de les poursuivre au collège de Rugby puis à l’université de Cambridge. Il y devient à la fois un helléniste distingué et un sportif accompli. Il gardera de cette éducation anglaise des allures de gentleman britannique et un très léger accent. Il avait néanmoins opté pour la nationalité française.

Laissant l’affaire familiale à ses frères, il se lance dans la carrière d’archéologue et épouse en 1850 Mathilde Lutteroth, évangéliste ardente, d’une famille d’origine allemande, qui devait mourir prématurément : les jeunes époux voyagent en Grèce et en Asie mineure. Il publie en 1853 son Voyage en Asie mineure du point de vue numismatique. Il possédait une très riche collection numismatique que devait acquérir après sa mort le cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale.

Il fait un second séjour en Orient, parcourant la Syrie en 1861-1863, faisant une riche récolte de textes lapidaires gagnant une réputation d’épigraphiste. Il est élu à l’Institut (Académie des Inscriptions et Belles Lettres) en 1865. Il participe à la fondation de l’école des Hautes études de Victor Duruy en 1868. Il se remarie en 1874 avec une américaine, Mary King, d’une bonne famille de New York.

Le politique

Ce grand bourgeois, protestant libéral, rejoint l’opposition au régime de Napoléon III.

Candidat républicain malheureux en 1865 et 1869 dans l’Aisne, il fait partie de la commission de décentralisation présidée par Odilon Barrot en 1870 sous le ministère Emile Ollivier.

Il est élu le 8 février 1871 député de l’Aisne et siège dans ce groupe de centre gauche qui soutient Thiers et va fonder la Troisième République. Il devait présider pendant 25 ans le conseil général de son département. Convaincu de l’impossibilité d’une restauration monarchique, il s’engage avec Jules Simon, Léon Say, Edouard Laboulaye et Henri Wallon dans l’établissement d’une république. Il siège avec Jules Dufaure et Laboulaye dans la Commission des Trente chargée d’élaborer les lois constitutionnelles.

Il devient sénateur de l’Aisne le 30 janvier 1876. Il a été cinq fois ministre : à l’Instruction publique dans les gouvernements de Thiers (1873) Jules Dufaure (1876) et Jules Simon (1877) et aux Affaires étrangères dans le cabinet Dufaure en 1877, participant au Congrès de Berlin en 1878.

Après la démission de Jules Dufaure, Jules Grévy, ne souhaitant pas nommer ni Gambetta ni Jules Ferry, porte son choix sur celui qui apparaît comme une personnalité de second plan qui ne fera pas d’ombre au président. Dans son cabinet, Waddington, qui conserve les Affaires étrangères, nomme Jules Ferry à l’Instruction publique et Léon Say aux Finances. Il doit mener une délicate politique de bascule entre une chambre qui le trouve trop modéré et un Sénat qui le considère trop à gauche.

Sous son gouvernement, la Marseillaise retrouve son statut d’hymne national, et une loi d’amnistie partielle est votée en faveur des communards. Il obtient enfin le retour du Parlement, qui siégeait à Versailles depuis 1871, à Paris. Ce gouvernement de transition se révèle ainsi plus important qu’on ne l’avait soupçonné. Mais devant les attaques continuelles des radicaux cherchant à faire tomber le gouvernement avec l’appui de la droite, Waddington préfère démissionner avant d’être renversé.

Il quitte le pouvoir le 27 décembre 1879 mais continue à siéger au Sénat. Il était également administrateur de la compagnie du canal de Suez. En 1883 il devient ambassadeur à Londres et devait y rester dix ans : la reine Victoria le juge plus anglais que ses ministres. Certains journaux français l’accusent d'ailleurs de ne pas être suffisamment français.

Il meurt peu après avoir été battu aux élections sénatoriales : son état de santé ne lui avait pas permis de faire campagne.

sources


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