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Assurance maladie aux États-Unis

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Les Etats-Unis sont loin d'être une société libre, encore moins "ultralibérale" comme certains le prétendent. A titre d'exemple, les dépenses publiques y représentent près de 40% du PIB, un pourcentage certes nettement moins élevé qu'en France (environ 55% - et encore, les chiffres sont certainement sous-estimés), mais tout de même important. La majeure partie de ces dépenses publiques concerne le secteur militaire, en raison des "guerres contre le terrorisme" menées à l'étranger.

En particulier, le système de santé et d'assurance maladie est loin être un système libre, et présente de nombreux dysfonctionnements qui sont non pas une conséquence du marché libre, mais des interventions étatiques. Des règlementations coûteuses sur les assurances ou l'exercice de la médecine, des montants délirants accordés en dommages-intérêts pour les patients (donc des assurances responsabilité civile faramineuses pour les médecins et hôpitaux), des pratiques inefficientes (telles que la césarienne fortement pratiquée...), etc.

La France a tendance à s'inspirer de ce qu'il y a de pire aux Etats-Unis : les systèmes de type "HMO" (Health Maintenance Organizations), avec généraliste et réseau de soins imposés au patient. Ce n'est heureusement pas l'unique système qui existe aux Etats-Unis, de plus ce système, apparu il y a une trentaine d'années, est aujourd'hui vivement critiqué et tombe dans le discrédit, puisque les économies réalisées sont plus que douteuses et qu'une liberté fondamentale a été retirée au patient. Il produit les effets suivants, visibles aussi en France : pénurie accentuée, "flicage" des médecins et des patients, les riches et les pistonnés trouvant les moyens de "sauter les queues", développement d'un marché noir, incitation supplémentaire à l'expatriation des plus productifs (médecins ou patients), etc.

On avance souvent comme preuve de la faillite de ce système que des dizaines de millions de personnes ne sont pas assurées. Or on sait que c’est presque toujours par choix car elles savent pouvoir compter sur un système d'assurance santé public gratuit (Medicaid), destiné à l'origine aux handicapés.

Autre argument peu convaincant : les dépenses de santé seraient beaucoup plus élevées aux États-Unis qu'en Europe (15 % du PIB contre 8 % en moyenne dans l'OCDE). Cela ne prouve absolument rien sur l'état de santé de la population (de même que les Américains dépensent plus pour leurs automobiles que les Européens, ce qui ne prouve pas qu'elles soient moins bonnes, mais plutôt qu'ils ont des moyens que les Européens n'ont peut-être pas). Il est impossible de distinguer les dépenses de santé qui sont en quelque sorte du confort et de l'amélioration de la qualité de vie, de celles qui relèvent d'une morbidité réelle. Des dépenses de santé élevées ne signifient pas un état de santé général inférieur, au contraire. En outre, les coûts administratifs des organismes de santé sont élevés en raison d'une réglementation envahissante, notamment HIPAA (Health Insurance Portability and Accountability Act), loi votée par le Congrès des États-Unis en 1996.

Il faut signaler qu'aux États-Unis il existe la liberté de choix de caisses de Sécurité sociale privée, autrement dit d'assurance maladie. Les contraintes étatiques ne visent, principalement, que le secteur médical (du fait de l'existence d'un juridisme très important aux États-Unis lié aux risques d'opérations chirurgicales et à leurs conséquences éventuelles ou probables), en raison du caractère extrêmement procédurier des Américains.

Georges Walker Bush, lors de son intronisation au poste de Président des États-Unis, en 2000, avait promis de libéraliser la "Social Security" (autrement dit, la retraite par répartition, aux États-Unis), mais les élections de 2006, où les Démocrates ont obtenu la majorité à la Chambre des Représentants et au Sénat, ont stoppé cette réforme.

Avec Obama, cette libéralisation du système de l'assurance maladie a été abandonnée, puisque la réforme de l'assurance maladie obligatoire a été votée le 21 mars 2010, par 219 voix contre 212. Cette réforme basée sur des conceptions keynésiennes, non seulement coûtera environ 1000 milliards de dollars sur dix ans, mais aussi sera assortie de fortes amendes pour les personnes refusant de l'appliquer. Or, dans le contexte d'un endettement très important, cette réforme peut être un des éléments qui concourra un peu plus à la stagnation économique des États-Unis. En effet, Robert Higgs, Senior Fellow en économie à l'Independent Institute a réalisé une étude "Vers une nouvelle décennie perdue aux États-Unis !" qui confirme cette analyse de cette perte de puissance économique des États-Unis, se situant aussi, dans le contexte de la Crise financière de 2007-2008.

En outre, des États de plus en plus nombreux semblent contester le bien fondé de cette réforme, puisque l'obligation à souscrire une assurance a trois conséquences directes :

  • la première consiste à acheter de façon forcée une assurance, en contradiction avec l'usage libéral des transactions économiques, financières et commerciales, aux États-Unis.
  • la deuxième implique nécessairement une entrave à la liberté d'action des États des États-Unis, puisque cette réforme contreviendrait aux orientations juridiques, politiques et donc économiques que chaque État a prises de façon spécifique dans chaque domaine. Cette réforme aurait pour conséquence, donc, de réduire de façon importante les flux financiers, économiques et commerciaux entre les États, puisque la concurrence entre ces États et entre les différentes entreprises serait, alors, entravée par cette réforme, l’État fédéral se substituant aux États, de façon presque autoritaire.
  • la troisième est directe aussi. Comme le coût de cette réforme sera très important, soit donc de 1000 milliards de dollars, sur dix ans et comme cette réforme est assortie de pénalités ou fortes amendes si l'on refuse de l'appliquer, il est évident que la masse financière destinée à l'application de cette réforme ne sera pas utilisée pour moderniser de façon libre et particulière les entreprises, les industries, les services et les systèmes financiers et bancaires, d'où une perte de compétitivité pour le système économique des États-Unis et aussi un accroissement supplémentaire de la dette, avec le risque qui pourrait devenir très inquiétant, non seulement, d'une perte plus importante de la souveraineté des États-Unis par rapport à la Chine, qui est le principal créancier des États-Unis, mais aussi, et surtout, de la dégradation de la note d'évaluation des capacités de remboursement de la dette, visant les États-Unis par les agences de notations.

En outre, on apprend que la réforme du système de santé envisagée par Barack Hussein Obama, a été contestée aussi bien politiquement que juridiquement. En effet, cette réforme a été, non seulement, abrogée par la Chambre des représentants, devenue majoritairement républicaine, lors des élections de mid-term, en novembre 2010, mais aussi considérée comme anticonstitutionnelle par des juges fédéraux, qui ont accepté la recevabilité de la plainte de 26 États contre cette réforme.

Voir l'article racine : Abrogation du monopole de la Sécurité Sociale.

Citations

  • En France, l’individu moyen vous dira que la santé et l’éducation sont « gratuites », mais qu’elles coûtent cher en Amérique. Tandis que l’intellectuel américain moyen affirmera qu’elles sont « libres » en Amérique, alors qu’en France l’Etat possède un monopole sur ces secteurs. Dans les deux cas, les mots « libre » et « gratuit » semblent rendre ces deux propositions plutôt positives. Mais dans les deux cas il s’agit d’un complet mensonge. Parce qu’en France ces services sont loin d’être gratuits ; les contribuables les financent. Et ils ne sont pas « libres » aux États-Unis, dans le sens américain du terme ; santé et éducation sont si liées au gouvernement qu’elles ressemblent à des secteurs étatiques. (Bill Bonner, L'inéluctable faillite de l'économie américaine)

Liens externes


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