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Assurance maladie

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L'assurance maladie est un dispositif chargé d'assurer un individu face à des risques financiers de soins en cas de maladie, associé parfois au versement d'un revenu minimal lorsque l'affection prive la personne de travail. C'est un dispositif de sécurité sociale (au sens large) et de protection sociale.

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Un système d'assurance maladie étatique peut être géré par un organisme d’État, délégué à des organismes privés, ou bien être mixte.

Le fonctionnement, comme toutes les assurances, est basé sur la mutualisation du risque : chaque personne cotise, en échange de quoi elle est remboursée selon un barème fixé.

Point de vue libéral

Concernant un système d'assurance maladie étatique, le premium payé par l'assuré ne suit pas forcément les règles de l'assurance pure, c’est-à-dire basé uniquement sur le risque. En effet, le système étatique remplit à la fois une fonction d'assurance pure et une fonction de répartition dans lequel les plus aisés payent l'assurance des plus défavorisés.

Les libéraux sont opposés à un tel système de "redistribution sociale" collectiviste ou social-démocrate. En effet, il n'y a plus de rapport entre la prime et le risque couvert, il n'y a plus de contrat avec la responsabilité qui l'accompagne, on rend arbitrairement certaines personnes irresponsables, et d'autres responsables.

L'assurance obligatoire avec cotisations proportionnelles au revenu (comme c'est le cas en France) entraîne l'absence complète de responsabilité des assurés : on ne peut pas demander à quelqu'un d'être responsable quand on l'empêche d'être libre, c'est ce qu'on appelle une double contrainte. Les gouvernements ont beau jeu d'en appeler à la responsabilité des "assurés" (assujettis) alors qu'ils les déresponsabilisent en leur enlevant toute liberté de choix. D'où surconsommation médicale, files d'attente, déremboursements permanents, etc.

Certains (comme Ludwig von Mises et Hans-Hermann Hoppe) mettent en doute l'assurabilité même de la santé : en effet, notre santé n'est pas totalement aléatoire, puisque par nos comportements nous pouvons grandement l'influencer (alimentation, tabac, hygiène de vie). Ludwig von Mises l'explique ainsi :

Être malade n’est pas un phénomène indépendant de la volonté consciente. […] L’efficacité d’un homme n’est pas juste un résultat de sa condition physique ; elle dépend grandement de son esprit et de sa volonté […] L’aspect destructeur des assurances maladie et accidents réside avant tout dans le fait que de telles institutions encouragent accident et maladie, entravent la guérison et très souvent créent, ou du moins intensifient et prolongent, les troubles fonctionnels qui suivent maladie ou accident. […] Se sentir sain est très différent qu’être sain au sens médical. […] En affaiblissant ou détruisant complètement la volonté de bien se porter et capable de travailler, l’assurance sociale crée maladie et incapacité à travailler ; elle produit l’habitude de se plaindre — ce qui en soi est une névrose — et des névroses d’autres types. […] Comme institution sociale, elle rend un peuple malade physiquement comme mentalement ou du moins aide à multiplier, allonger, et intensifier la maladie. […] L’assurance sociale a donc fait de la névrose de l’assuré une maladie publique dangereuse. Que l’institution soit étendue et développée et la maladie se propagera. Aucune réforme ne peut être d’aucune aide. On ne peut pas affaiblir ou détruire la volonté de santé sans provoquer de maladie. (Socialism: An Economic and Sociological Analysis)

Est-il juste qu'un non-fumeur participe aux frais de santé d'un fumeur atteint d'une maladie des poumons ? La sélection du risque fait partie intégrante du métier de l'assureur. Cela signifie-t-il qu'un handicapé ou quelqu'un de gravement malade doive être laissé aux seuls soins de la solidarité privée, faute de pouvoir être couvert par une assurance ? L'assurance par définition couvre le risque aléatoire, et non les événements certains : il suffirait donc d'être assuré avant l'événement, par exemple dès la naissance. Une telle prise en charge de soi-même semble impensable dans les pays où l'étatisme oblitère la responsabilité individuelle en prétendant s'occuper de la santé de chacun. Pourtant que fait l'État (ou la gestion "collective" au travers d'institutions telles que la Sécurité sociale en France) si ce n'est jouer le rôle d'un assureur - ce qu'il fait très mal et à un coût démesuré ?

Bibliographie


Voir aussi

Citations

  • Supposez que le gouvernement intervienne. Il est aisé de deviner le rôle qu'il s'attribuera. Son premier soin sera de s'emparer de toutes ces caisses sous prétexte de les centraliser ; et pour colorer cette entreprise, il promettra de les grossir avec des ressources prises sur le contribuable [...] Ensuite, sous prétexte d'unité, de solidarité (que sais-je ?), il s'avisera de fondre toutes les associations en une seule soumise à un règlement uniforme. Mais, je le demande, que sera devenue la moralité de l'institution quand sa caisse sera alimentée par l'impôt ; quand nul, si ce n'est quelque bureaucrate, n'aura intérêt à défendre le fonds commun ; quand chacun, au lieu de se faire un devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser ; quand aura cessé toute surveillance mutuelle, et que feindre une maladie ne sera autre chose que jouer un bon tour au gouvernement ? (Frédéric Bastiat en 1850)
  • La S.S. maladie, hier des travailleurs, aujourd'hui de tous, est étatique et obligatoire : il y a par construction déresponsabilisation de l'assujetti, il n'a plus d'indicateur pour agir : peu importe les chiffres. Il serait logique qu'obligé, il sur-consomme, il ne saurait être responsable puisqu'obligé, le législateur le prive, le spolie de sa responsabilité. Il est absurde de lui reprocher une surconsommation. [...] Au XXe siècle, et surtout depuis 1945, le législateur a fait fi des principes de Droit (propriété, responsabilité et liberté de contracter), mais encore a édicté des règlements en opposition avec les principes de Droit (obligations règlementaires, prix règlementaires, tarifs, dernièrement "responsabilité collective" des médecins ou des laboratoires pharmaceutiques) qui ne peuvent qu'être appliqués par la violence, une violence sourde ou parlante, visible ou invisible. (Georges Lane)
  • Les socialistes, ayant cru voir dans le financement par le vol une espèce de magie qui les dispenserait de tenir compte des lois de la nature, ont construit un monstre si dépourvu des disciplines normales de toute organisation qu’il est à l’agonie. Et ce sont les gens normaux qui accroissent leur épargne et développent des assurances privées pour être assurés le jour où cette goule crèvera. (François Guillaumat)
  • Tel quel le système va à sa perte. Déficit structurel, gestion par des syndicats irresponsables, étatisation rampante, absence de responsabilisation des acteurs et absence de contrôle et de régulation, inégalité dans la couverture maladie et inégalité dans la répartition des offreurs de soins (professionnels de santé et établissements hospitaliers), poussent l'Assurance Maladie vers l'abîme. (Docteur Régis GIET, pour l'iFRAP)
  • On ne réduira pas le chômage en passant d'un prélèvement obligatoire à un autre, mais en supprimant le système dit de Sécurité sociale que l'on devrait d'ailleurs plutôt appeler un système de Sécurité antisociale – c'est-à-dire en remplaçant le financement des dépenses de santé au moyen de l'impôt par un système d'assurance où les cotisations seraient proportionnelles aux risques et non aux revenus. (Pascal Salin, Le Figaro, 23/11/2004)
  • Si les Français sont « attachés » à la sécurité sociale, c'est qu'ils n'ont pas d'autres choix. Si vous aviez le choix, rempliriez-vous d'un liquide précieux un récipient percé de mille trous? (Jean-Louis Caccomo)
  • De même qu'il ne faut pas « sauver la Sécurité sociale », mais la mettre en concurrence avec d'autres systèmes d'assurance-maladie, il ne faut pas sauver la retraite par répartition, mais la mettre en concurrence avec la retraite par capitalisation, c'est-à-dire rendre leur liberté de choix aux Français. (Pascal Salin)
  • Chaque gouvernement a eu son projet de réforme de la Sécurité sociale ; ils ont tous échoué. Ce n'est pas un hasard, car c'est le principe qui est mauvais. Il faut distinguer radicalement l'assurance et la solidarité. On y verrait beaucoup plus clair. Ce qui signifie que l'on mette un terme au monopole de la Sécurité sociale. (Philippe Simonnot)
  • L'affection apparente de la population pour la médecine socialisée repose, non pas sur le noble idéal de la compassion, mais sur le souci calculateur du grand nombre d'accéder à l'assurance santé illimitée aux frais des autres, [et aussi] sur l'ambition de l'appareil politico-bureaucratique de contrôler une part toujours plus grande de l'économie. (Jean-Luc Migué, Le monopole de la santé au banc des accusés, 2001)
  • L'organisation de la sécurité sociale est avant tout immorale et, pour cette raison, il faut qu'elle soit obligatoire pour exister. La question du monopole est en définitive subalterne. Si elle était morale, elle n'aurait pas besoin pour exister de l'arme de l'obligation qui, il faut y insister, est la négation de la responsabilité de l'être humain, i.e. la négation de sa dignité. Le salarié est même privé de sa liberté de choisir de ne pas respecter l'obligation puisque c'est son employeur qui verse, pour son compte, les cotisations. L'organisation de la sécurité sociale vous fait vivre dans une étable que ses constructeurs en octobre 1945 espéraient à terme élargir à tous les domaines de la vie humaine, à l'exemple de la grande sœur, l'URSS. (Georges Lane)
  • Le système poursuit en réalité d'autres finalités que celle de soigner et de guérir les malades. La Sécurité sociale est en effet devenue un gigantesque mécanisme de redistribution de rentes au profit d'intérêts puissamment structurés et implantés au coeur de la vie politique française. (Henri Lepage)
  • La santé en France est prisonnière d’un système à la soviétique, telle une quelconque éducation nationale. (Michel de Poncins)
  • Aucun débat sérieux sur l'origine des fonds alimentant la Sécurité sociale n'est jamais organisé. Pour le public, les prélèvements sont une fatalité. Personne, ou presque, ne se demande s'il pourrait utiliser autrement l'argent qu'on lui prélève. Chacun, en revanche, est convaincu qu'en cotisant, il ouvre pour lui un compte qui ne sera jamais débiteur. Personne, ou presque, ne se soucie de dépenser trop, même si la dépense des "autres" lui paraît souvent abusive et antisociale. (Jean-Paul Escande, Antimanuel de médecine, 2007)
  • Le système de santé bénéficie à deux groupes d’intérêt en particulier: les bureaucrates, pour qui le système est leur gagne-pain et la source de leur pouvoir ; les dirigeants des grandes centrales syndicales à qui les monopoles gouvernementaux assurent un membership captif qu’ils utilisent pour se financer et promouvoir leurs objectifs politiques. (Serge Rouleau, Système de santé : la loi de Gammon)
  • Un système de santé qui repose sur la redistribution affaiblit les droits de propriété légitimes de chacun et déclenche une spirale de contraintes et de réglementations qui rendent le système de plus en plus invivable pour chacun. (...) Que la maladie puisse survenir de façon imprévisible ne change rien à la primauté du précepte de la responsabilité sur son propre corps et sa propre vie : le contraire est non seulement irréaliste d'un point de vue humaniste, mais ouvre la voie à une immixtion sans fin de l’État qui peut aboutir à maintes interdictions et obligations, y compris dans la vie de tous les jours, au nom du maintien de la "santé publique". (Pierre Bessard, Au chevet du système de santé, 2013)

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