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Charles Lindblom

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Charles Lindblom
Économiste, politologue

Dates 1917 - 2018
Tendance Gradualisme
Nationalité États-Unis États-Unis
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Citation
Interwikis sur Charles Lindblom

Charles Lindblom ou Charles Edward Lindblom, né le 21 mars 1917 et mort le 30 janvier 2018, est un universitaire américain qui travailla principalement à la croisée des sciences politiques et de l'économie. Il est connu pour ses théories de l'incrémentalisme (ou gradualisme) ou de la polyarchie.

Biographie

Il naît dans une petite ville de Californie, dans une famille modeste d'origine suédoise. Il étudie à Stanford à partir de 1933 puis étudie l'économie à l'université de Chicago à partir de 1936. Il s'intéresse alors aux idées du « socialisme de marché » d'Oskar Lange.

Il se dirige ensuite vers le champ naissant de la science politique. Il enseigna en particulier à la fois les sciences politiques et économiques à l'Université de Yale, où il finit professeur émérite. Il fut également président de l'American Political Science Association entre 1980 et 1981[1], et de l'Association for Comparative Economic Studies.

Il étudia les rapports entre le système de marché et les fonctionnements de la vie politique. Il a soulevé ses préoccupations sur l'impact du capitalisme démocratique affaiblissant les règles de la concurrence. Il admet que l'économie de marché est le meilleur mécanisme pour créer des richesses et pour développer des innovations. Cependant il est sceptique que le capitalisme démocratique soit à efficace pour l'attribution des valeurs non-économiques et pour parvenir à une « justice sociale ». Dans la lignée de son intérêt initial pour les idées d'Oskar Lange, il resta toute sa vie très ambivalent entre capitalisme et socialisme, défendant principalement le capitalisme pour des raisons utilitaristes.

La théorie de l'incrémentalisme dans les décisions politiques

Searchtool-80%.png Article détaillé : Gradualisme.

Charles Lindblom est l'un des premiers développeurs et défenseurs de la théorie de l'incrémentalisme (ou gradualisme) dans la prise de décision politique. Ce point de vue consiste à procéder par étapes de modifications légères dans l'approche de processus décisionnels. Dans ce contexte, la plupart des changements politiques sont évolutifs plutôt que révolutionnaires. Charles Lindblom a particulièrement appliqué son point de vue dans ses études approfondies des politiques sociales et syndicales du monde industrialisé.

Le gradualisme selon Charles Lindblom est une approche de la prise de décision politique qui favorise l'incrémentation progressive des politiques publiques. Il considère que des petits ajustements réguliers sont plus efficaces que des réformes radicales. Lindblom insiste sur l'importance de l'apprentissage par l'expérimentation pour résoudre les problèmes sociaux. Il met en avant la nécessité de prendre en compte les intérêts et les opinions divergentes des acteurs politiques. Selon lui, le gradualisme permet de minimiser les risques liés à l'incertitude inhérente à la prise de décision politique.

La polyarchie : une critique du capitalisme démocratique

Avec son ami et collègue de l'université de Yale, le professeur Robert A. Dahl, Charles Lindblom a inventé le concept de polyarchie (ou d'organisation pluraliste) par les élites politiques et la gouvernance politique. Selon ce point de vue, il n'existe pas une seule élite monolithique qui contrôle l'Etat et la société, mais plutôt une série d'élites spécialisées en concurrence qui négocient entre elles pour prendre le contrôle de la société. C'est cette concurrence pacifique et de compromis entre les élites politiques et les forces du marché qui maintient la démocratie du libre marché et qui permet sa prospérité. Il développa largement ce concept dans Politics And Markets, son ouvrage le plus connu, paru en 1977.

Toutefois, la polyarchie a des défauts en ce qui concerne la gouvernance démocratique. Lorsque certains groupes des élites obtiennent des avantages cruciaux, prenant une part avantageuse et commençant à agir de concert avec un autre groupe au lieu d'agir en concurrence des idées, alors la polyarchie peut facilement se transformer en corporatisme.

Dans son œuvre la plus connue, parue en 1977, La politique et les marchés, Charles Lindblom prend note de la position privilégiée de l'entreprise oligopollistique dans la polyarchie. Il introduit, alors, le concept de « circularité », ou de « volition contrôlée » où dans les démocraties, les masses populaires sont amenées à demander des revendications aux élites que les élites souhaitent effectivement et seulement leur donner. Ainsi, tout choix et toute concurrence est limitée à son strict minimum. Pire encore, tout développement de solutions de remplacement ou même toute discussion sérieuse est effectivement découragée, voire évincée. Dans le système des partis politiques aux États-Unis, qui est presque entièrement dominé par deux partis puissants, les questions complexes sont réduites à des décisions à deux choix simples. A cela s'ajoute la concentration simultanée des moyens de communication de masse dans une situation d'oligopole, qui contrôlent efficacement la participation au dialogue politique au bénéfice des élites en place.

Notes et références

Publications

  • 1953, avec Robert A. Dahl, Politics, Economics, and Welfare : planning and politico-economic systems resolved into basic social processes, New York : Harper
    • Nouvelle édition en 1976, Chicago: University of Chicago Press
  • 1958, "Policy Analysis", American Economic Review, Vol 48, n°298, pp298–312
  • 1962, avec Albert Hirschman, "Economic Development, Research and Development, Policy Making: Some Converging Views", Behavioral Science, April
  • 1965, The Intelligence of Democracy, Free Press
  • 1977, Politics and Markets: The World's Political-Economic Systems, New York: Basic
  • 1979,
    • a. avec David K. Cohen, Usable Knowledge: Social Science and Social Problem Solving, Yale University Press
    • b. Still Muddling, Not yet through, Public Administration Review, Vol. 39, n°6, pp517–526
    • c. The Policy-Making Process, Englewood Cliffs, N.J.: Prentice-Hall, 2nd edition
  • 1993, avec Edward J. Woodhouse, The Policy-Making Process, Englewood Cliffs, NJ: Prentice Hall, 3ème édition
  • 2001, The Market System: What It Is, How It Works, and What to Make of It, Yale University Press

Littérature secondaire

  • 2015, Andrea Migone, Michael Howlett, "Charles E. Lindblom, 'The Science of Muddling Through'", In: Martin Lodge, Edward C. Page, Steven J. Balla, dir., "The Oxford Handbook of Classics in Public Policy and Administration", Oxford: Oxford University Press


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