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Karel Engliš

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Karel Engliš
Économiste

Dates 1880-1961
Karel Englis.jpg
Tendance
Nationalité Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie
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Citation
Interwikis sur Karel Engliš

Karel Engliš est né le 17 août 1880 à Hrabyně[1] et décédé dans la même ville le 15 juin 1961. Économiste tchèque et fondateur de la théorie économique téléologique, il fut l'un des plus importants théoriciens de l'économie dans l'entre-deux-guerres.

Il apporta sa contribution dans les domaines de la sociologie, de la philosophie et de la logique. Il fut l'auteur de plus de 200 travaux scientifiques dont "La Monnaie"(Peníze), "La Téléologie comme forme de connaissances scientifiques (Telelologie jako forma vědeckého poznání) et son œuvre principale, "La base de l'économie et de l'enseignement" (Soustava národního hospodářství). Appréciant la bonne vie, il aimait la nature et la musique. Il était admirateur également du bon vin et de la cuisine de Moravie. Travailleur acharné et désintéressé, il a tenu que sur son épitaphe soit inscrite la formule suivante : «Quiconque sert la patrie ne doit pas attendre de récompense».

Biographie

Karel Engliš était le neuvième enfant d'un couple de commerçants[2] qui a grandi dans des conditions modestes. Il est allé au lycée Troppauer à Opava de 1892 à 1899. Il donne des cours privés pour financer ses études. En 1904, il est admis pour de courtes études à Munich, et la même année, il est diplômé à la Faculté de droit de l'Université Charles de Prague. Après ses études, il fut fonctionnaire de l'Office national des statistiques à Prague. Après quatre années (1904-1908) de travaux statistiques, Karel Engliš est appelé à Vienne au Ministère du commerce, au bureau statistique. Le nouveau "patron", Franz Fiedler, est en train de devenir une des principales personnalités politiques tchèques. Là, le jeune Engliš acquiert ses premiers enseignements sur le fonctionnement du gouvernement de 1908 à 1911.

L'activité universitaire

En 1910, Karel Engliš obtient son habilitation pour enseigner l'économie à l'Université technique tchèque de Brno, comme maître de conférence puis comme Professeur Assistant en 1911. Il devient professeur titulaire en 1917.

Après la fin de la première Guerre mondiale, en compagnie de Francis Weyer et d'Alois Jirásk, il dépose un projet de loi sur la création d'une deuxième université tchèque. Ainsi, en 1919, il devient premier recteur de l'Université Masaryk[3] à Brno [4] de 1921 à 1922, puis il devient Doyen de la Faculté de 1925 à 1926. Il fut également élu[5] recteur de l'Université Charles à Prague.

Après le putsch communiste en février 1948, Karel Engliš renonce à son rectorat de Prague et à l'ensemble de ses fonctions universitaires[6]. Il se retira de la vie publique pour prendre sa retraite. En 1952, Karel Engliš est qualifié par l'organe de presse communiste central comme un représentant de la "classe bourgeoise capitaliste", "d'un promoteur du système capitaliste libéral" et "un des plus grands adversaires théoriques de l'économie centralement planifiée". Il doit émigrer de Prague vers une petite maison dans son pays natal. Le nouveau gouvernement lui retire sa pension de vieillesse, qui est remplacée par un minimum social. On lui confisque les tickets alimentaires de rationnement. Ses œuvres furent bannies des bibliothèques. Ses livres sont mis sous scellés, mis au rebut de la bibliothèque pour être détruits. Il est l'objet d'une surveillance de la police qui contrôle sa correspondance. Par bonheur, il parvient à échapper à des sanctions beaucoup plus inhumaines.

Malgré ses difficultés, il rédigea d'autres livres hélas moins connus. Au début des années 1960, il a tenu plusieurs conférences malgré des difficultés de santé. Il a laissé une grande marque dans son pays[7].

L'activité politique

Karel Engliš, chercheur et enseignant, fut également actif politiquement. Il était membre du Parti du progrès populaire de Moravie puis du Parti National démocratique de Tchécoslovaquie à la création de ce nouvel État de Tchécoslovaquie en 1918. Au cours de l'année 1913, Karel Engliš travaille au sein de l'Assemblée de Moravie. Cette fonction est évaluée principalement pour son activité économique et politique, qu'il développe en faveur de sa ville natale dans la région de Silésie. Karel Engliš est, à cette période, un grand admirateur du futur premier président tchécoslovaque, Tomas Garrigue Masaryk, qui deviendra, à son tour et réciproquement, un admirateur de Karel Engliš. En 1918, il est choisi par la commission nationale à Prague, pour appartenir à l'Assemblée nationale. De 1920 à 1925, il est élu député à deux reprises. À partir de 1925, il rejoint le Parti démocratique national et il délaisse son mandat.

Il a joué un rôle clé dans la réforme de la monnaie tchécoslovaque après la seconde Guerre mondiale. Karel Engliš fut membre du gouvernement de 1920 à 1921, de 1925 à 1928 et de 1929 à 1930 en tant que Ministre des Finances. Il a mis en cohérence la politique de stabilisation de la monnaie tchèque et il a représenté les intérêts de l'industrie et du commerce. Avec ses points de vue, il a connu un violent conflit avec Alois Rašín, autre auteur d'un projet sur la monnaie, opposé à la séparation et à la réforme monétaire de Karel Engliš. Mais, il réussit tout de même à faire admettre sa raison.

L'apport scientifique

La théorie téléologique de l'économie

La théorie téléologique[8] de l'économie, sa principale contribution à la science économique, attira l'attention de l'école autrichienne[9].

Cette méthode téléologique s'attache aux objectifs des choix des acteurs économiques, observe l'orientation (affectation) des moyens utilisés dans les processus économiques et analyse la rationalité de la prise de décisions dans ces processus économiques. Aussi, la connaissance et la compréhension de tout processus économique ne sont scientifiquement satisfaisantes que si les objectifs d'orientation dans l'activité économique peuvent être prouvés pour tous les sujets : entreprises, ménages, banques, État, etc.

Il considéra l'économie comme une science concernant l'ordre, dans lequel les individus et les nations fonctionnent pour le maintien et l'amélioration de la vie. Il conçut cet ordre comme ayant un but, prenant naissance dans une idée intentionnelle. De ce point de vue, il a défini les catégories économiques de base comme la valeur, le capital, les prix et la monnaie. Pour Karel Engliš, l'approche téléologique est devenu un point de départ pour une nouvelle étude détaillée des lois de l'économie de marché, en particulier de l'essence, des méthodes et des limites de l'interventionnisme étatique et de sa politique sociale.

En tant qu'épistémologue, Karel Engliš s'est intéressé au concept de la vérité et à la méthodologie. Dans son traité théorique sur la gnoséologie et sur la logique de l'esprit, il traite du problème de la relation à la vérité, car celle-ci "est une condition préalable à tout autre produit". Il analyse le problème de la difficulté de comparer le fait constaté, provenant du jugement empirique, avec la réalité elle-même. Il débat de l'impossibilité absolue et complète d'accéder à la vérité, mais en fait, déclare-t-il, nous ne pouvons pas écarter toute objectivité.

La réforme budgétaire

Au ministère des Finances, il a effectué des efforts visant à maintenir un budget équilibré, accompagné par une réforme sur la structure du budget et une réforme fiscale suivies d'engagements de la politique monétaire

En 1927, Karel Engliš réussi à appliquer la réforme budgétaire, ce qui a suscité un énorme intérêt international. La gestion des finances publiques a été divisée en quatre parties distinctes, qui sont ensuite adoptées par l'ensemble du budget de l'État. L'équilibre au cours de l'exercice de ces quatre différentes parties ne peut pas mener à un résultat d'un déficit ou d'un excédent de tout le budget. C'est simple, facile et chaque citoyen sait exactement où va leur argent.

La première section principale des politiques économiques et sociales de l'État (administration publique, éducation, santé, défense) est couverte par ses propres impôts. Dans le deuxième chapitre, du secteur public et du gouvernement, recouvre la fourniture des services publics (entretien des routes, les égouts, l'eau ...). Ce groupe devait percevoir des redevances pour ces services par le biais d'une certaine part d'impôts. Le troisième domaine du budget de l'État étaiant constituées par les entreprises d'État qui étaient suivies par les résultats de leur gestion. Le dernier budget était le budget de la gestion de la dette publique.

La politique monétaire

Karel Engliš était reconnu comme un important expert dans le domaine de la théorie monétaire. Il a pu expliquer en détail les causes de l'inflation et la déflation, y compris leurs conséquences afin de bien comprendre la théorie des taux de change, des crédits d'émission et de la monnaie. Grâce à ses fonctions de Ministre des Finances et de Gouverneur de la Banque nationale tchécoslovaque, il a été en mesure d'allier toutes ses connaissances à la pratique à partir de 1934 jusqu'à la fin de la première République tchécoslovaque en 1939. Il a toujours refusé d'accentuer les déficits budgétaires et il a empêché la banque centrale d'émettre trop de monnaie, ce qui était, selon lui, une politique conduisant inexorablement à la croissance de l'inflation. Aussi, il a maintenu la stabilité de la Couronne (monnaie tchécoslovaque) et il assuré sa libre convertibilité avec les devises étrangères.

Il s'est opposé à l'économiste Alois Rašín qui défendait une notion métallique de la monnaie. Selon ce dernier, la valeur de la monnaie est dérivée de la valeur du métal qui la composait. Karel Engliš, au contraire, soutenait que la valeur de la monnaie dépendait de la relation téléologique entre des opérateurs et la monnaie. Autrement dit, les gens n'utilisent pas la monnaie pour son contenu technique (poids du métal précieux), mais pour son contenu économique, c'est-à-dire l'utilité des objets que la monnaie permet d'acheter.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. petit village dans la région de Moravie-Silésie en république tchèque, approximativement à 20km au nord-ouest d'Ostrava et à 13 km au sud-est d'Opava.
  2. bouchers du village
  3. Pédagogue, sociologue et philosophe, Tomáš Garrigue Masaryk (7 mars 1850 à Hodonin - 14 septembre 1937 à Lány) est le premier président de la Tchécoslovaquie de l'indépendance du pays en 1918 à sa démission en 1935
  4. seconde plus grande ville de la Tchécoslovaquie
  5. le 9 décembre 1947
  6. le 26 février 1948
  7. En 1990, la fondation Karel Engliš fut créée. En 1994, sous l'égide de l'Université Masaryk, le prix "Karel Engliš" est décerné, chaque année, à un excellent économiste. Le 1er juillet 2001, une université privée fut ouverte. Une rue porte également son nom à Brno
  8. (du grec telos = fin, but)
  9. principalement Ludwig von Mises qui le cite dans plusieurs de ses ouvrages, dont Epistemological Problems

Bibliographie

  • 1916, Sociální politika [La politique sociale],
  • 1917, Theorie statistiky a spotřebního hospodářství [Theorie des statistiques et l'économie des consommateurs]
  • 1918, Peníze [La monnaie]
    • Nouvelle édition en 1923
  • 1919, Měnový a finanční problém čs [La Monnaie et les problèmes financiers de la Tchécoslovaquie]
  • 1922, Základy hospodářského myšlení [Fondements de la pensée économique]
  • 1924,
    • a. Government Finance, In: Czechoslovakia: A Survey of Economic and Social Conditions, Gruber, dir., Ch 4,pp192-200
    • b. Národní hospodářství [l'économie nationale]
      • Nouvelle édition en 1928
  • 1925, Grundlagen des wirtschaftlichen Denkens, Brünn, traduit par Saudek
  • 1926, Národní hospodářství [l'économie nationale]
  • 1927, Handbuch der Nationalökonomie, 591 pages
  • 1929, Finační věda [Les Sciences financières]
  • 1930,
    • a. Begründung der Teleologie als Form des empirischen Erkennens, Brünn
    • b. Teleologie jako forma vědeckého poznání [La Téléologie comme forme de connaissances scientifiques]
  • 1931, avec Eduard Kleinschnitz, Finanzwissenschaft : Abriss e. Theorie d. Wirtschaft d. öffentl. Verbände mit bes. Berücks. d. Tschechoslowakei, Brünn ; Prag ; Leipzig ; Wien : Rohrer, Erscheinungsjahr
  • 1932,
    • a. The Financial Policy of Czechoslovakia, Slavonic Review, Vol 10, n°30, avril, pp489-508
    • b. Teorie státního hospodářství [Théorie économique de l'État]
    • c. Malá finanční věda [Les Petites Sciences financières]
  • 1933,
    • a. Teleologische Theorie der Staatswirtschaft, 372 pages
    • b. Erkenntnis theoretische Kritik der österreichischen Wertlehre, Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik, pp801-831
    • c. Zum Problem der teleologischen Theorie der Wirtschaft, Journal of Economics, Vol 4, n°2, avril, pp220-242
    • d. avec Franz Schreiber, Antizipation von Betriebsauslagen bei der Konstruktion ideeller Güter : Ein Beitr. zur Frage d. Grundlage d. Erwerbsteuer, Bratislava : Universum
  • 1935,
    • a. O řízeném hospodářství [L'économie dirigée]
    • b. O nouzi v nadbytku [La détresse en abondance]
  • 1936, avec Jan Frkal et Karel Vísěk, Regulierte Wirtschaft, 138 pages (ouvrage en hongrois réalisé à Budapest), Verleger: Prag : Orbis
  • 1938,
    • a. Soustava národního hospodářství [Système de l'économie nationale]
    • b. Der deutsche Sozialismus als Programm der sudetendeutschen Partei : Eine krit. Analyse ; Übers. aus d. Tschechischen, Prag : "Orbis"-Verl.
  • 1940, Národní hospodářství [L'économie nationale]
  • 1941, Poznávání hospodářství : Rozdělení hospodářské vědy, Praha : Nákl
  • 1946, Hospodářské soustavy [Le système économique]
  • 1947,
    • a. Hospodářská soustava [Le Système économique]
    • b. Malá logika [Le peu de logique], Prague: Melantrich
  • 1953, Teleologische Theorie der Staatswirtschaft, Brünn
  • 1960, Das Problem der Logik, Vienne
  • 1961,
    • a. Die Lehre von der Denkordnung, 279 pages
    • b. Die Norm ist urteil, ARSP, Vol 50, pp305-316
  • 1986, An Essay on Economic Systems: a Teleological Approach, traduction en anglais par Ivo Moravčík, Boulder, Colo.: East European et New York: Diffusé par Columbia University Press, 153p
  • 1992,
    • a. "Economics: A Purpose Oriented Approach", traduction en anglais par Ivo Moravčík, Boulder: East European Monographs, 275p.
    • b. "Věčné ideály lidstva" ("Les idéaux éternels de l'humanité"), Vyšehrad
  • 2021, "Velká logika" ("Grande logique"), Masarykova univerzita, Brno

Littérature secondaire

  • 1928, Emil Lederer, commentaire du livre de Karel Engliš, Der relative Nutzen und der Grenznutzen, Oesterreichischer Volkswirt, pp1-51
  • 1933, A. Bilimovic, commentaire du livre de Karel Engliš, Teleologische Theorie der Staatswirtschaft, Zeitschrift für Nationalökonomie, pp220-242
  • 1930, W. Weddigenem, commentaire du livre de Karel Engliš, Erkenntnistheorie et Wirtschaftstheorie, Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik, pp641-657
  • 1933, S. Ritschlem, commentaire du livre de Karel Engliš, Teleologischen Zur Theorie der Wirtschaft, Finanzarchiv, pp569-588
  • 1964, Jaroslav G. Polach, Teleological Construction of Economics: Professor Karel Englis' Contribution to Economic Thought, In: The Czechoslovak Contribution to World Culture, Ch 4, Miloslav Rechcigl, dir., pp329-341
  • 1987, Elias L. Khalil, commentaire de la traduction anglaise du livre de Karel Engliš, An Essay on Economic Systems: A Teleological Approach, Review of Radical Political Economics, Vol 19, n°3, pp98-100
  • 1988, A. Nove, commentaire de la traduction anglaise du livre de Karel Engliš, An Essay on Economic Systems: A Teleological Approach, Slavic Review, Vol. 47, n°3, Autumn, pp557-557
  • 1990, František Vencovský, Rovnovážná funkce tržního a cenového mechanismu v teorii prof. Engliše [La Fonction d'équilibre du marché et le mécanisme des prix, en théorie, par le Professeur Engliš], Vol 40, n°6, pp366-374
  • 1992, Jiří Vaněk, "Teleologie Karla Engliše a liberalismus" ("Téléologie de Karel Engliš et libéralisme"), Liberální institut, Prague
  • 1993, František Vencovský, Karel Engliš, Nakl. Albert, ISBN 80-7028-006-9
  • 2000,
    • Jiří Vaněk, "Englišova teleologie jako filosofický základ ekonomického myšlení" ("La téléologie de Karel Engliš comme fondement philosophique de la pensée économique), Politická ekonomie, n°4, pp469-481
    • František Vencovský, Karel Englis's Contribution to Economic Science, Czech Journal of Economics and Finance, Vol 50, n°7-8, pp430-444

Liens externes


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