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Catholicisme

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Le catholicisme, du grec katholikós signifiant totalité et universalité, est l'ensemble des dogmes, institutions et préceptes de l'Église catholique romaine, c'est-à-dire telle qu'elle se comprend depuis le concile de Trente et les conciles oecuméniques antérieurs et postérieurs. L'Église catholique se caractérise par reconnaissance de l'autorité du pape, évêque de Rome, comme successeur de saint Pierre, et par la communion entre les fidèles.

Le catholicisme se distingue par la présence forte des sacrements. Les sacrements sont des signes visibles de la grâce de Dieu. Les sacrements permettent au croyant d'entrer et de participer à la vie divine. Ce sont des rites visibles (aspersion d'eau, imposition des mains, onction … ) qui fortifient et expriment la foi, et qui contribuent à la communion de toute l’Église et s'effectuent par l'intermédiaire de ministres ordonnés (diacres, prêtres et évêques). Il existe 7 sacrements qui sont de trois ordres :

  • Les sacrements de l’initiation (baptême, confirmation, eucharistie),
  • Les sacrements de guérison (pénitence et réconciliation, l’onction des malades),
  • Les sacrements au service de la communion (le sacrement de l’Ordre, le Mariage).

Dans le rite funéraire du catholicisme, la cérémonie religieuse mortuaire n'est pas un sacrement. Par conséquent, un laïc peut effectuer une bénédiction à l'église. Seul un ministre ordonné (prêtre) peut conduire un sacrement. Dans le cas où l'eucharistie est présente lors de l'enterrement, on parle de messe et non de bénédiction.

Selon les chiffres communiqués par Rome et publiés chaque année dans le Britannica Book of the Year, le nombre de catholiques dans le monde augmente dans les mêmes proportions que la population mondiale, avec environ 1 milliard de baptisés dont plus de 600 millions pour le seul continent américain et 250 millions en Europe (ces données englobent les 10 à 12 millions de catholiques orientaux dits uniates).

Catholicisme et libéralisme

Libéralisme catholique

Il existe un courant dit du "libéralisme catholique", qui se définit comme étant : « essentiellement une tendance, chez des catholiques sincères, à exalter la liberté comme valeur première avec les conséquences que cela entraîne pour les principes qui régissent la vie sociale, politique et religieuse : on en vient à vouloir concilier des inconciliables, les principes sur lesquels étaient fondés la France chrétienne et ceux qui découlent de la Révolution. »

Ce courant de pensée introduit en France une modernité de substance catholique et révolutionnaire, incarnée par le respect des principes de la laïcité. Largement représenté chez les clercs, il façonne le catholicisme français et le rend sensible aux idées modernes de tolérance, de réduction de l'Église au droit commun, d'exaltation de « la liberté comme valeur première » ; les intégralistes déclarent immédiatement que ce tour d'esprit va :

  • contre la vérité imposée ;
  • vers une relativisation des dogmes du catholicisme;
  • et finalement de tous ses fondements : rite et liturgie, histoire sainte, hiérarchie ecclésiale et doctrine sociale.

Il se caractérise par « une exaltation romantique de la liberté et une tendance très poussée à la conciliation » en matière de doctrine. Pour ce courant, l'homme portant naturellement vers la vérité doit se satisfaire de la neutralité du pouvoir, ce qui est neuf dans une situation de cultes reconnus.

Le libéralisme catholique a plusieurs points en commun avec l'anglo-catholicisme, qui fut parfois taxé de « socialisme sacramentel »

Peut-on être catholique et libéral ?

Patrick Simon développe la thèse selon laquelle on peut parfaitement être catholique et libéral[1]. Charles Gave va plus loin, considérant, dans Un libéral nommé Jésus, que le libéralisme est la seule doctrine compatible avec l'enseignement de Jésus.

Le christianisme originel est révolutionnaire par rapport au tribalisme du judaïsme, en ce qu'il affirme l'universalité d'une éthique de réciprocité, valable indifféremment pour tous les hommes. Par la suite, la doctrine du libre arbitre laisse le choix à l'être humain et s'oppose à tout fatalisme ou prédestination.

Cependant, la "doctrine sociale de l’Église", « doctrine destinée à guider la conduite de la personne », essaie de concilier l'inconciliable : les droits de l'individu et l'intérêt général (ou plus précisément le "bien commun"). Opposée à la vision individualiste du libéralisme, refusant d'admettre la propriété individuelle comme un droit absolu [réf. nécessaire], elle affirme que la personne ne doit jamais être exploitée tout en mettant en avant ce nébuleux "bien commun" et une "destination universelle des biens". Elle voit une contradiction entre la propriété individuelle et la justice. Pour les libéraux, une telle conception permet à l'État (qui est dans les faits le seul arbitre décidant de ce qu'est le "bien commun" et la "justice") d'écraser à volonté l'individu sous des prétextes collectivistes.

La "Doctrine sociale de l’Église" définit le "bien commun" par trois éléments[2] :

  1. L’ordre public, la sécurité des personnes et des biens.
  2. La prospérité, c’est-à-dire « le développement le plus harmonieux possible de tous les moyens de production sur tout le territoire habité par le même peuple » (Pie XII, 7 mars 1948).
  3. Les valeurs intellectuelles et morales.

Pour un libéral, les deux derniers éléments sont trop vagues, trop subjectifs (qu'est-ce qu'un "développement harmonieux" ? quelles sont les "valeurs" intellectuelles et morales ?), et pourraient servir à justifier n'importe quelle oppression étatique.

Dans Capitalism-The Unknown Ideal (1986), Ayn Rand critique l'encyclique "Populorum Progressio" du pape Paul VI (1967), qui dénonce le capitalisme, le profit comme moteur du système économique, la concurrence comme loi de l'économie ainsi que la propriété privée des moyens de production comme "droit absolu" qui serait dépourvu d'"obligation sociale". Ayn Rand y voit de l'ignorance, une méconnaissance complète de l'économie, une attaque injustifiée contre la propriété, un appel explicite à l'interventionnisme étatique menant au totalitarisme (Paul VI conteste l'initiative individuelle et la concurrence), une apologie de l'assistanat (puisque selon Paul VI chacun doit disposer des "moyens de sa subsistance") et du sacrifice (obligation de "solidarité"), un soutien au fiscalisme (Paul VI affirme que le riche doit être prêt à "payer davantage d'impôts"). Rand conclut :

[L'encyclique nous donne] le spectacle de la religion qui grimpe dans le train de l'étatisme, dans une tentative désespérée de reprendre le pouvoir qu'elle a perdu à l'époque de la Renaissance. L'Église catholique n'a jamais abandonné l'espoir de rétablir l'union médiévale de l'Église et de l'État, avec un État mondial et une théocratie mondiale comme objectif ultime.

Pour certains auteurs comme Richard John Neuhaus[3], le défi du capitaliste chrétien est d'agir en conscience de procurer le bien en le faisant bien.

Les catholiques et la mort

Les premiers chrétiens furent inhumés à l'image du Christ, étymologiquement, enfouis dans le sol. Durant de longues années, l'Église catholique a refusé la crémation pour les chrétiens. Tout au contraire, au Moyen-Âge, les hommes de l'Église catholique brûlaient les hérétiques, les sorciers et les sorcières sur un bûcher, à la vue de tous, comme une forme de punition et de damnation. Les hommes de l'Église catholique disposaient d'un leadership intellectuel. Mais les positions athées des libres penseurs et des francs-maçons défièrent les pratiques religieuses. Par provocation et opposition à la pensée dominante de la religion catholique, ils exigeaient que leur corps soit brûlé pour montrer que, jusqu'au bout et au-delà de la mort, ils ne laisseraient rien à Dieu. Après cette lutte intellectuelle, sociologique et politique, les esprits se sont apaisés. L'Église catholique tolère la crémation depuis Vatican II (1963)[4]. Ceci ne veut pas dire que la crémation soit totalement acceptée. L’Église permet la crémation si celle-ci ne manifeste pas une mise en cause de la foi en la résurrection des corps.

En effet, l'âme est incarnée dans un corps vivant. À partir du décès, la partie spirituelle de l'être humain (âme ou esprit) rejoint Jésus-Christ et la partie corporelle retourne à la poussière[5]. L’Église catholique croit à la résurrection corporelle des morts, de tous les morts, qu'ils aient été enterrés ou non, ou dévorés par des animaux sur la terre, ou disparus au fond des mers, tous ressusciteront et comparaîtront à la fin des temps devant Dieu.

Les délais trop rapides entre la mort et la crémation peuvent paraître trop brutaux tant par la psychologie du deuil à respecter pour les vivants que pour le temps nécessaire pour l'élévation de l'âme du défunt. C'est pour cela que l'Église catholique, si elle ne refuse pas la crémation, demande qu'elle soit précédée par la célébration des funérailles, avec le cercueil à l'église. Un service religieux en présence d'une urne funéraire est systématiquement refusé sauf accord exceptionnel de l'évêque.

Un prêtre se déplace vers le mourant pour lui apporter l'extrême-onction. Dans le rituel catholique, c’est le sacrement administré par un prêtre à une personne qui approche de la mort. Ce geste consiste à appliquer des huiles saintes sur le front et les mains. Cependant, cette pratique tend à disparaître comme la veillée mortuaire. Le défunt était autrefois gardé et veillé à son domicile. La demeure du défunt était drapée de tentures noires tandis que l’intérieur était transformé en « chapelle ». Des femmes, en majorité, qualifiées de « veilleuses », de « pleureuses » ou de « toiletteuses », se chargeaient de la préparation du défunt avant les funérailles.

Dans la liturgie catholique, il existe une forme importante du culte des morts sous la forme de prières pour les morts, de messes faites à leur intention ou de croyance dans un purgatoire. La célébration des funérailles catholiques a lieu à l'église, officiée par le curé, le prêtre, le diacre ou un laïc. La liturgie de la cérémonie comprend des lectures et des rites symboliques :

  • Le cierge allumé, symbole de la vie
  • La bénédiction du cercueil avec l'eau bénite qui rappelle le baptême
  • La fumée de l'encens qui représente la prière qui monte à Dieu

Il est possible de célébrer le sacrement de communion. Dans ce cas, la présence d'un prêtre est alors obligatoire. On dit alors qu'il s'agit d'une messe.

Pour les catholiques, les funérailles ne sont pas un sacrement mais une liturgie d'intercession et d'espérance pour le défunt. Il est d'usage qu'un laïc préside la cérémonie rituelle au cimetière, ce que ne fait que rarement un homme du clergé. Il bénit le cercueil avant son inhumation. La famille est généralement libre du choix du cercueil avec un crucifix ou une croix simple. Le monument funéraire comporte généralement une croix. Cependant, on voit de plus en plus souvent une représentation de la Vierge sur la sépulture.

La mise en bière est effectuée par l'entreprise funéraire. Le défunt repose toujours sur le dos, les mains sont jointes sur la poitrine, avec éventuellement un crucifix et/ou un chapelet. Des objets personnels peuvent être ajoutés. Une croix est généralement fixée sur le dessus du cercueil avec la représentation du Christ.

Citations

  • « Dieu nous a fait tous différents, avec plus ou moins de talents, donc inégaux. C'est un scandale pour les envieux et les jaloux, mais pas pour Dieu. En effet, à ceux qui auront beaucoup reçu, il leur sera beaucoup demandé. En conséquence, c‘est une chance pour les moins pourvus de talents « négociables » que de bénéficier du produit de la créativité et du goût d‘entreprendre des « génies » (les Léonard de Vinci, Einstein, Bill Gates...) Cette « tension créatrice » a notamment conduit à produire le progrès scientifique, artistique et technologique observé en Occident depuis des siècles. Par contre, le serviteur paresseux, qui a enfoui son talent dans la terre, sans même le faire fructifier à la banque, est jeté dans les ténèbres. » (Didier Maréchal, Jésus, ce Libéral, Libres ! 100 idées, 100 auteurs)

Références

  1. Peut-on être catholique et libéral ?
  2. Mgr Guerry, La Doctrine sociale de l’Église, Bonne Presse, 1957.
  3. Richard John Neuhaus, 1992, "Doing Well and Doing Good: The Challenge to the Christian Capitalist", New York; Doubleday
  4. Décision par le pape Jean XXIII avec le décret du Saint Office, le 8 mai 1963
  5. Ecclésiaste 12.7 : "...avant que la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné".

Bibliographie

  • 1891, J. J. Keane, "The Catholic Church and Economics", Quarterly Journal of Economics, October, 6 (1), pp25-46
  • 1962, A. Latreille, R. Rémond, "Histoire du catholicisme en France. La période contemporaine", Paris, SPES
  • 1986, J. Steverlynck, "Raíces católicas del Liberalismo" ("Les racines catholiques du libéralisme"), Buenos Aires: Instituto de Estudios Económicos y de Ética Social
  • 1999, Patrick Simon, "Peut-on être catholique et libéral ?", Paris, Fr. X. de Guibert
  • 2000, A. Cardini et F. Pulitini, dir., Cattolicesimo e liberalismo, Soveria Mannelli, Rubbettino
  • 2005, Ubaldo GIULIANI BALESTRINO, Il Capitalista svelato. L’origine cattolica del capitalismo, Cavinato
  • 2007, Philip Booth , dir., "Catholic Social Teaching and the Market Economy", Londres: The Institute of Economic Affairs

Voir aussi

Liens externes

Sites officiels

Ressources

Perspective historique

  • (fr)Le catholicisme en question Yves Bruley, auteur d’une "Histoire du catholicisme" (Que sais-je ?) survole deux millénaires de catholicisme. Une émission de Canal Académie.


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