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URSS

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L'Union des républiques socialistes soviétiques, abrégé en URSS (en russe : Союз Советских Социалистических Республик, abrégé en : СССР), était un État fédéral de 15 républiques soviétiques et qui a existé de 1922 jusqu'à sa dissolution en 1991. Ce fut le principal État communiste pendant cette période.

Drapeau de l'URSS

Bilan humain

En prenant le pouvoir en 1917, Lénine planifie l'élimination des « contre-révolutionnaires ». En mars 1919, la révolte des ouvriers d'Astrakhan est écrasée dans le sang par l'armée rouge, et près de 5 000 personnes sont noyées en une semaine dans la Volga. Le « nettoyage » des derniers bastions anti-communistes de Crimée coûte la vie à 50 000 personnes. La politique de « décosaquisation » frappe entre 300 000 et 500 000 cosaques qui seront assassinés ou déportés.

Des camps de de concentration sont créés par le décret du 15 avril 1919 (préconisés par Trotski, ces camps fonctionnaient déjà depuis août 1918, sans aucune base réglementaire, comme des camps d’internement administratif préventif). Entre 1920 et 1923, la Russie soviétique comptera 84 camps. En juillet 1934, une réorganisation aboutira à un organisme central gérant les camps de travail forcé, le Goulag (Главное управление лагерей : « administration principale des camps »), qui « accueillera » en plusieurs décennies jusqu'à 20 millions de prisonniers, donc 2 millions y mourront.

Affiche soviétique : "Camarade, viens avec nous au kolkhoze !"

L'arrivée au pouvoir de Staline va généraliser les massacres de masse. En 1932 et 1933, 6 millions d'Ukrainiens moururent de la famine d'État imposée par Moscou (Holodomor, génocide ukrainien). La folie meurtrière frappe jusque dans les rangs du régime. 650 000 d'entre eux feront les frais des purges staliniennes. 720 000 exécutions d'opposants et 300 000 morts dans les camps. À la fin de la seconde guerre mondiale, les déportations ethniques feront des centaines de milliers de victimes, et si la mort de Staline en 1953 marque la fin des massacres à grande échelle, les déportations s'accélèrent pour atteindre un point culminant de 900 000 personnes envoyées au goulag au début des années 60.

Le concept léniniste d'"unité de la volonté" et le centralisme démocratique conduisent inéluctablement à un pouvoir oligarchique dictatorial confié à ceux qui sont à la tête du parti. Le pouvoir restera ainsi jusqu'au bout celui d'une oligarchie qui jouit de nombreux privilèges, malgré sa prétention à représenter la classe ouvrière.

Lorsque Gorbatchev a tenté de libéraliser l'économie et de donner la liberté d'expression, le régime basé sur la peur et la restriction économique extrême ne pouvait plus tenir, et il s'est très vite effondré en 3 ans comme un château de cartes. L'URSS a explosé en 15 pays, dont son principal successeur est la Russie. L'oligarchie ne disparaît pas pour autant après la chute de l'URSS, elle s'adapte et bénéficie des privatisations : les biens qui, selon la Constitution de l'URSS, étaient considérés comme "appartenant au peuple", passent aux mains des anciens dirigeants du Parti et de leurs alliés, qui deviennent en peu de temps d'importants "entrepreneurs".

Bibliographie

Voir aussi

Citations

  • La chute du mur de Berlin a mis fin à une expérience grandeur nature qui se déroulait depuis près d'un demi-siècle. D'un côté, on avait l'Union soviétique avec son système marxiste d'économie centralement planifiée. De l'autre, les pays occidentaux avec des économies plus ou moins mixtes, mais dont aucune ne se rapprochait, même de près, de ce qui se passait en URSS. L'Union soviétique s'est effondrée, et il faut aujourd'hui se donner beaucoup de mal pour trouver quelqu'un qui croie encore aux vertus de l'économie planifiée. (Milton Friedman)
  • De même que les États-Unis sont l’enfant légitime de la Grande-Bretagne, de même l’URSS était la fille légitime de la Révolution française, ce qui explique la coupable indulgence de toutes les élites françaises pour ce régime monstrueux et pour tous ses avatars (Cambodge, Vietnam, Cuba...). (Charles Gave)
  • Lorsque les archives du Gosplan furent enfin accessibles et que les anciens économistes soviétiques qui avaient participé à sa mise en œuvre furent autorisés à s’exprimer, il devint impossible de nier l’évidence : point par point, la condamnation à mort prononcée par Mises en 1920 s’était avérée exacte. On découvrit, par exemple, qu’en l’absence de marché libre, les responsables du Gosplan était littéralement incapables d’établir une échelle de prix et en étaient réduits à utiliser les espions du KGB pour récupérer les catalogues de La Redoute ou de Sears. La plus grande entreprise de planification économique jamais conçue n’avait ainsi dû sa survie... qu’à l’existence d’économies de marché à ses portes et les écrits de Mises, formellement interdits par le pouvoir soviétique comme naguère par les nazis, circulaient de mains en mains au cœur même de l’appareil de planification (anecdote rapportée, notamment, par Yuri Maltsev, un des économistes chargés par Gorbatchev de mettre en œuvre la perestroïka). (Georges Kaplan)
  • L’URSS se trouve grosso modo située, dans l’équilibre des forces, du côté de celles qui luttent contre les formes d’exploitation de nous connues. (Jean-Paul Sartre et Maurice Merleau-Ponty, Les Temps Modernes, janvier 1950)
  • « Celui qui ne regrette pas l'URSS n'a pas de cœur ; celui qui souhaite son retour n'a pas de tête. » (Vladimir Poutine)
  • Pourquoi le banditisme et le pillage sont-ils aussi sévèrement réprimés ? Parce qu'ils constituent une atteinte au monopole d’État ! (plaisanterie de l'ère soviétique, rapportée dans l'entrée "monopole d’État" du "Manuel du Goulag" de Jacques Rossi)
  • Cette disparition de l'URSS repose sur l'impossibilité d'avoir une économie qui fonctionne sans système de prix. (Georges Lane, Deuxième volet de la désinformation économique)
  • En fait, le système ne s'est pas effondré. C'est une décision politique qui a choisi de l'abandonner, vu son énorme gaspillage, ses faibles performances, son absence d'inventivité. Tant qu'il a duré, c'est l'anarchie spontanée qui a fait fonctionner la planification programmée. C'est la résistance à l'intérieur de la machine qui a fait marcher la machine. (Edgar Morin Introduction à la pensée complexe)
  • Dans le système soviétique, une personne était propriété de l’État : un rouage que l'on pouvait actionner à volonté[1]. (Boris Spassky, 07/01/2015)
  • Toute personne qui tente de préserver son indépendance, en quelque endroit et en quelque domaine que ce soit, est à coup sûr considérée comme un ennemi de tout le régime. Toute la puissance de l'Union soviétique, toute la machine d’État est aussitôt mobilisée pour combattre ce désespéré, ce fou audacieux. Dès le départ, il se trouve confronté dans une lutte inégale, celle d'un homme seul face à tout un régime. Et tant que l'opposition n'est pas écrasée, tous les moyens sont bons. (Vladimir Boukovski, préface au livre Le jeu de la destruction, Viktor Korchnoï, 1981)
  • Le régime communiste était à plus d’un titre une coquille vide. C’est ce qui explique qu’il se soit désintégré de lui-même au lieu d’être battu. Certaines personnes ou certains groupes n’apprécient guère cette vision des faits et se targuent d’avoir fait tomber le communisme par eux-mêmes mais c’est inexact. Je ne veux pas amoindrir le mérite de quiconque mais en 1989, il suffisait d’une pichenette pour venir à bout du communisme. La réaction en chaîne qui a suivi de la part de millions de personnes s’est produite de façon automatique et spontanée. (Václav Klaus, L'AGEFI, 26/10/2015)
  • Il n’y a pas de mots pour décrire ces ténèbres. À la fois serviteur déloyal et chef corrompu, le bolchevisme a été dès sa venue au monde l’image même de la duplicité et du mensonge, de la tromperie et de la traîtrise. (Léonid Andreïev, 1871-1919)
  • En URSS, la carte du Parti donnait le droit d'appartenir à une "race supérieure" et privilégiée. (Jacob Sher, Lettre à un ami et voisin socialiste, 1997)
  • Le soviétisme, après le nazisme, est mort de l’institutionnalisation du mensonge, érigé en dogme d’Etat que les peuples ont finalement fait voler en éclats. (Nicolas Baverez)
  • La cause ultime de l'effondrement spontané de l'Union soviétique demeure enveloppée de mystère. Est-ce la « guerre des étoiles » de Ronald Reagan ? Ou est-ce la carte American Express de Raïssa Gorbatcheva ? Il est possible de contrefaire un bouclier de défense antimissile ; mais il n'est pas si facile de contrefaire un grand magasin Harrods. Les discussions vont et viennent. Une théorie contemporaine prétend que l'élite soviétique aurait sabordé tout le programme quand elle aurait estimé que le socialisme soviétique n'allait pas l'enrichir. (Il demeure peu clair pour quelle raison il aurait fallu soixante-dix ans à l'élite soviétique pour parvenir à cette conclusion étonnamment évidente.) Une explication un peu plus de bon sens est celle-ci : durant la période de stagnation pré-perestroïka, en raison de la sous-performance chronique de l'économie, couplée avec des niveaux records de dépense militaire, de déficit commercial et de dette extérieure, il est devenu de plus en plus difficile pour la famille typique de trois personnes de la classe moyenne russe, avec deux parents au travail, de joindre les deux bouts. (Dmitry Orlov, Absolument positif, 2012)
  • Le soviétisme a supprimé l'exploitation de l'homme par l'homme, a résolu des problèmes contre la faim, l'analphabétisation et le sous-développement. (Georges Marchais)

Notes et références

  1. В советской системе человек был государственной собственностью. Винтиком, который могли закручивать, как хотели. (Р-Спорт, 02.01.2015)

Liens externes


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