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George Canning

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George Canning est un homme d'État britannique, né à Londres, le 11 avril 1770, mort à Chiswick, le 8 août 1827, d'une pneumonie. Ce conservateur a soutenu, surtout vers la fin de sa carrière, des positions libérales.

George Canning
Homme politique

Dates 1770-1827
George Canning by Richard Evans - detail.jpg
Tendance Libéral-conservateur
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur George Canning

Citation « Je peux prouver n’importe quoi par des statistiques excepté la vérité »
Interwikis sur George Canning
Histoire du Royaume-Uni

Les premières années

Canning se définissait lui-même comme un « Irlandais né à Londres ». Son père ayant fait faillite et étant mort peu après sa naissance, sa mère doit pour survivre mener une carrière de comédienne. Plus tard, Lord Grey fera remarquer que « le fils d’une comédienne est ipso facto disqualifié pour devenir premier ministre ».

Élevé à Londres par un oncle négociant en vins, qui a accepté de s’en occuper en raison des dons exceptionnels qu’il manifeste, il va d'abord à l'école de Hyde-Abbey, près de Winchester, puis à Eton et enfin Oxford (1788) pour faire son droit. Il publie, dès l'âge de 16 ans, le Microcosme, journal littéraire plein de goût et de fine raillerie, et montre des talents oratoires et poétiques.


Le fidèle de Pitt 1793-1806

Bien que sa famille soit whig, il décide de s’engager du côté du parti Tory, par hostilité face à l’évolution radicale de la révolution française et fascination pour William Pitt le Jeune. Il entre en 1793 à la Chambre des communes, comme élu d’un « bourg pourri » et donne aux tories qui en manquait un orateur de premier plan. Très charismatique, il attire à lui des fidèles mais gagne aussi la réputation aussi de s’aliéner également beaucoup d’autres personnes.

Fidèle du Premier ministre William Pitt le Jeune, il devient sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères en 1795. Il soutient le principe de l'abolition de la traite des Noirs et la liberté du culte pour les catholiques irlandais, non sans arrière-pensées politiciennes. Il rejette l’idée de négociations avec la France en 1798 par un superbe discours peignant le triste sort de l’Europe sous domination française. Il avait fondé un journal nommé l’Anti-Jacobin (1797-1798) où il publiait des poèmes satiriques ridiculisant le jacobinisme et les radicaux anglais. En 1799, il abandonne son poste pour siéger au Bureau de Contrôle des Indes.

Le 8 juillet 1800, il épouse la plus jeune des filles du général John Scott de Balcomie, qui s'est prodigieusement enrichi dans les Indes orientales : la dot lui sera très utile pour financer sa carrière politique. La chute du ministère, en 1801, amène pour Canning la fin de tous ses emplois, car il démissionne par fidélité à son protecteur : « Je l’aime et je respecte comme un père » écrit-il à John Hookman Frere. Il écrit une chanson en son honneur pour l’anniversaire de Pitt en 1802 : Le Pilote qui survit à la Tempête. Il attaque la politique menée par le cabinet Addington, affirmant que le pays n’a pas le choix entre la grandeur et le bonheur : « nous n’avons aucun refuge dans la petitesse »

En mai 1804, Pitt rentre au ministère, et nomme Canning de trésorier à la Marine. En janvier 1806, Pitt meurt et le nouveau ministère de coalition écarte à nouveau Canning qui déclare : « Ma fidélité politique est ensevelie dans la tombe de M. Pitt » et retourne siéger dans l'opposition.

Entre pouvoir et opposition 1807

Dans le nouveau cabinet du duc de Portland, son beau-frère, il devient ministre des Affaires étrangères en 1807. En avril 1807, la question irlandaise est remise à l'ordre du jour et sera comme de coutume rejetée. Il fait bombarder Copenhague par la flotte britannique en septembre 1807 et assure l’évacuation de la famille royale portugaise vers le Brésil en novembre 1807 pour faire échouer le projet de Napoléon d’associer ces deux pays à une grande opération navale contre le Royaume-Uni.

S’étant battu en duel le 21 septembre 1809 avec Lord Castlereagh, ministre de la Guerre, qui avait découvert les combinaisons de son collègue pour l’évincer, il est blessé n’ayant jamais tenu un pistolet de sa vie. Le cabinet Portland étant renvoyé peu après, et George III ayant refusé d’en faire son premier ministre, les deux adversaires se retrouvent sans fonctions officielles. Il refuse de revenir aux Affaires étrangères en 1812 comme de remplir les fonctions de leader de la Chambre des Communes par hostilité à l’égard de Castlereagh. Il représente Liverpool à la Chambre, ce qui l’amène à défende les intérêts industriels et commerciaux et à soutenir le libre-échange.

Il remplit diverses fonctions diplomatiques : ambassadeur extraordinaire au Portugal (1814), plénipotentiaire près la République helvétique (1816) puis rentre au Royaume-Uni comme président du bureau des Indes (1816-1820). Il s’oppose à la procédure contre la reine Caroline, dont il avait été très proche, et abandonne ainsi ses fonctions.

L’hostilité de George IV à son égard l’empêche de revenir au pouvoir. Il soutient de nouveau la cause de l’émancipation des catholiques irlandais mais s’oppose à la réforme parlementaire, première pas vers la révolution à ses yeux en accordant le droit de vote à une plus grande partie de la population.

Le retour aux Affaires étrangères 1822-1827

Après le suicide de Castlereagh, il est nommé ministre des Affaires étrangères et leader de la Chambre des Communes (1822). Le roi lui ayant demandé de suivre la même ligne que son prédécesseur, Canning avait répondu : « Mais sire, il s’est tué ». Hostile à l’esclavage dans les colonies, il propose sa disparition graduelle. Il précise sa pensée le 19 mai 1826 « Le principe, dit-il, est juste, mais les mesures sont prématurées : aller trop vite, c'est risquer de manquer son but; y tendre lentement, c'est le moyen de rendre le succès certain »

Ne pouvant empêcher l’intervention française en Espagne pour rétablir l’absolutisme, il intervient militairement pour maintenir la constitution au Portugal. Ayant pris ses distances avec la Quadruple alliance conclue sous l’égide de la Sainte-Alliance il renforce, en 1824-1825, son image libérale en soutenant la Grèce contre l'Empire ottoman et l’indépendance des anciennes colonies espagnoles. L’aide indirecte et non officielle fournie par le gouvernement britannique a été essentielle dans l’accès à l’indépendance de l’Amérique latine. Canning est le premier homme politique britannique a comprendre l’intérêt que pouvait présenter cette partie du monde pour son pays : « J’ai appelé le nouveau Monde à l’existence pour redresser la balance de l’Ancien » (12 décembre 1826).

Le 12 avril 1827, Canning remplace Lord Liverpool, depuis longtemps malade, au poste de Chancelier de l’Echiquier, équivalent à celui de Premier ministre. Robert Peel et Wellington et d’autres figures du parti démissionnent : les tories se divisent entre Ultras hostiles à l’émancipation des catholiques et Canningites. Cette division va être à l’origine de la formation du parti conservateur quelques années plus tard.

Il doit donc former un nouveau gouvernement incluant des whigs. Son cabinet reste le plus court de l’histoire britannique puisque Canning meurt au bout de 119 jours de gouvernement. Il avait pris froid à l’occasion des funérailles du duc d’York et sa santé n’avait cessé de se dégrader.

Citations

  • En matière de commerce, l’erreur des Hollandais est d’offrir trop peu et de demander beaucoup trop.
  • Je peux prouver n’importe quoi par des statistiques excepté la vérité
  • Combien rarement, en effet, dans l'histoire de toutes les guerres d'Europe, nous voyons qu'une guerre entre deux grandes puissances ait fini par atteindre le but spécial pour lequel elle avait été entreprise!


Liens externes


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