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Linda et Morris Tannehill

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Linda et Morris Tannehill
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Dates
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Tendance anarcho-capitaliste
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Linda et Morris Tannehill

Citation
Interwikis sur Linda et Morris Tannehill

Linda (1939- ) et Morris Tannehill (1926- décédé le 21 mai 1988, à Ann Arbor, Michigan) ont rédigé un grand ouvrage anarcho-capitaliste, The Market For Liberty (1970).

Présentation

Linda Tannehill (souvent créditée aux côtés de son mari Morris Tannehill) est une essayiste américaine connue pour avoir coécrit The Market for Liberty (1970), ouvrage devenu une référence du courant anarcho-capitaliste. Le livre expose un modèle de société sans État, fondé sur le droit naturel et des institutions privées (arbitrage, assurance, agences de protection) censées remplacer les fonctions régaliennes.

Active à la charnière des années 1960-1970, Linda Tannehill évolue dans les milieux objectivistes et libertariens. Elle et Morris Tannehill prolongent certaines intuitions d’Ayn Rand (droits individuels, propriété) en défendant une suppression pure et simple de l’État ; ils s’inspirent aussi des débats de l’école autrichienne et des travaux de Murray Rothbard. Cette orientation situe The Market for Liberty parmi les textes fondateurs qui articulent droit naturel, marchés et concurrence institutionnelle (justice, sécurité, défense).

Paru en mars 1970 (1ère impression à Lansing, dans le Michigan), l’ouvrage est structuré en trois parties : (I) critique de l'État, (II) description d’une société de laissez-faire sans État (économie, propriété, arbitrage des litiges, protection, « législation » objective, relations extérieures), (III) voies de transition. Le texte a été régulièrement réédité et il est disponible en libre accès via le Mises Institute.

Dès 1971, Reason en publie une recension[1], sous la plume de Tibor Machan, reconnaissant la puissance et l’originalité de la thèse abolitionniste de l’État, tout en discutant l’argumentation de certains chapitres. Par la suite, l’ouvrage acquiert un statut de « classique » dans les milieux libertariens ; il est fréquemment cité dans les bibliographies et cours consacrés au libertarianisme, et réédité (papier et numérique).

Les informations publiques sur la vie de Linda Tannehill en dehors de la parution du livre sont rares. Des pages de synthèse (dont un billet spécialisé[2] évoquent la discrétion puis la disparition du couple de la scène intellectuelle après 1970. Certaines sources secondaires indiquent que Linda aurait ultérieurement repris son nom de jeune fille (« Linda Locke ») et publié au moins une courte contribution dans Liberty (1991) ; elles mentionnent aussi le décès de Morris Tannehill en 1988. Ces éléments demeurent essentiellement issus de témoignages et sites non académiques et doivent être employés avec prudence, faute d’archives primaires vérifiables[3].

The Market for Liberty demeure l’une des tentatives les plus systématiques pour décrire des institutions concurrentielles fournissant justice, sécurité et défense sans État. Il a contribué à structurer le débat entre « État minimal » et société sans État au sein des traditions objectiviste et libertarienne, et continue d’être recommandé et diffusé (PDF/EPUB) par des institutions spécialisées.

L'approche pratico-théorique séduisante du libertarianisme

Ronn Neff signale en 2003[4] qu'il se rappelle avoir lu dans le numéro de The Rational Individualist qui publiait « Open Letter to Ayn Rand » de Roy Childs (août 1969), une annonce des Tannehill, Liberty via the Market. Cette publicité donnait l’esprit de leur livre qui devait être publié : une critique de la légitimité de l’État et une esquisse de services de police, de justice et de défense rendus par le marché.

Séduit, Neff écrit aux Tannehill et reçoit une proposition de rencontre (en décembre 1969), sur la côte Ouest chez les éditeurs de The Libertarian Connection, Sandy Shaw et Duck Pearson. La nuit de discussion à Bloomington agit comme un relais humain. Ils lui donnèrent l'adresse de Roy Childs et l'empressèrent de le contacter.

Cette impulsion des Tannehill déclencha une année de correspondance entre Neff et Childs, prélude à leur collaboration ultérieure et à la diffusion des travaux de Childs. Ils ont joué un rôle de connecteurs : sans eux, Neff n’aurait peut-être pas écrit à Childs au moment décisif (fin 1969).

Dans les années 1980, lorsque Childs exprime son agacement envers les modélisations trop détaillées du « marché de la défense », Neff note un point piquant que l'auteur anarcho-capitaliste ne faisait pas mention de Morris et Linda Tannehill. Pour Neff, cet oubli dit quelque chose de l’évolution de Childs, plus polémique envers les « schémas anarchistes de marché » qu’il avait auparavant salués chez d’autres auteurs , et de la métamorphose, pense-t-il, d’un penseur passé d’une défense systématique de l’anarchisme à une posture plus sceptique. En fait, dans le même essai dont Ronn Neff écrit la préface, Roy Childs fait mention de façon favorable à l'apport des Tannehill, comment assurer police/tribunaux/défense sans État.

Table des matières de The Market for Liberty

Sommaire

Part I: The Great Conflict

1. If We Don't Know Where We're Going

2. Man and Society

3. The Self-Regulating Market

4. Government: An Unnecessary Evil


Part II: A Laissez-Faire Society

5. A Free and Healthy Economy

6. Property: The Great Problem Solver

7. Arbitration of Disputes

8. Protection of Life and Property


9. Dealing With Coercion

10. Rectification of Injustice

11. Warring Defense Agencies and Organized Crime

12. Legislation and Objective Law

13. Foreign Aggression

14. The Abolition of War


Part III: How Do We Get There?

15. From Government to Laissez Faire

16. The Force Which Shapes the World

Citations

  • La justice est un bien économique, exactement comme l'éducation et la santé.
  • C'est sur le principe de l'intérêt personnel rationnel que tout le système du marché est fondé.
  • Ceux qui persistent, malgré toutes les preuves du contraire, à croire que le totalitarisme rend une nation forte, ne cachent pas leur admiration sournoise pour la dictature. Une telle admiration trouve sa source dans une dépendance psychologique qui ne peut concevoir qu’on puisse être libre et se débrouiller avec ses propres ressources aléatoires. L'homme psychologiquement dépendant aspire soit à être conduit et dirigé pour échapper à la responsabilité de la prise de décision, soit à donner des ordres aux autres pour se convaincre d'une efficacité qu'il ne possède pas.
  • Bien sûr, il y aura toujours des personnes temporairement ou définitivement incapables de subvenir à leurs besoins en raison d'un handicap mental ou physique extrême, de malchance financière ou d'autres causes. Ces personnes seraient aidées par des associations caritatives privées, car il n'y aurait pas d'allocations étatiques. Rassembler suffisamment d'argent pour les aider ne poserait aucun problème : nous n'avons jamais souffert d'un manque de personnes prêtes à se lancer dans la collecte et la distribution de fonds caritatifs, et les habitants de cette nation semi-libre [les États-Unis], même avec plus d'un tiers de leur revenu pillé par les impôts, ont été suffisamment riches pour être généreux envers des tas d'associations caritatives chaque année. La charité privée est beaucoup plus économique et efficace que les allocations étatiques, puisqu'elle est en bien meilleure position pour distinguer ceux qui méritent de l'aide des imposteurs qui veulent juste profiter, et distribuer ses fonds en conséquence. Cette supériorité pratique découle du fait moral que la charité privée est basée sur des contributions volontaires tandis que les allocations étatiques proviennent des sommes confisquées aux contribuables productifs, à la pointe d'un fusil légal.
  • Défendre le gouvernement, c’est défendre l’esclavage. Défendre le gouvernement limité, c’est se mettre dans la situation ridicule de défendre l’esclavage limité.
  • Le désespoir a conduit certains à décider que la bataille, du moins en Amérique, est déjà perdue, et que notre seul espoir de quelque liberté pour nos propres vies réside dans bâtir une nouvelle société sur quelque île distante, ou se retirer dans la nature vierge pour échapper à "Big Brother". Occuper et industrialiser une petite île hors de l’emprise fiscale de tout État (si un tel endroit pouvait être trouvé) pourrait être une entreprise intéressante et même rentable, mais ce n’est en rien une façon de vaincre les États. Dès que l’île libre serait devenue un enjeu assez attractif, un État l’engloutirait. Fonder une île libre n’est pas un pas vers la Victoire, au mieux, c’est un simple sursis avant la défaite.
  • Dans la mesure où il a le contrôle d’une ressource naturelle (ou de toute autre chose), un fonctionnaire en a la quasi-propriété. Mais cette quasi-propriété prend fin avec la fin de son mandat. S’il veut en tirer un quelconque avantage, il doit faire feu de tout bois. Ainsi, les fonctionnaires tendront à se presser de tirer chaque avantage de tout ce qu’ils contrôlent, l’épuisant aussi vite que possible (ou pourvu qu’ils arrivent à s'échapper). Les propriétaires privés, parce qu’ils peuvent garder leur propriété autant qu’ils le désirent ou la vendre à tout moment au prix du marché, font d’ordinaire très attention d’en préserver valeur actuelle comme future. Clairement, la meilleure personne possible pour conserver des ressources rares est le propriétaire de ces ressources qui a un intérêt égoïste à protéger son investissement. Le pire gardien de ressources rares est un fonctionnaire - il n’a aucun intérêt à les protéger, mais il est probable qu’il ait un grand intérêt à les piller.
  • L’État, au mieux, est un anachronisme primitif que la race humaine laissa croître en un temps où les hommes sortirent de leurs grottes, et dont nous aurions dû nous passer depuis longtemps. (La liberté par le marché)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. "The Market for Liberty Reviewed"
  2. "Where in the World Is Linda Locke/Tannehill?" sur le site [The Dollar Vigilante])
  3. Remarque : on rencontre en ligne des homonymes « Linda Tannehill » sans lien avec l’auteure ; de même, certaines dates avancées sur des wikis ne s’accompagnent pas toujours de pièces d’état civil ou d’articles de presse d’époque. Aucune base universitaire consultée n’apporte, à ce stade, de confirmation indépendante (nécrologie, notice biographique académique) sur les données d’état civil de Linda Tannehill
  4. Préface de Ronald Neff en 6 volets présentant l’itinéraire intellectuel de Roy A. Childs, autour de l’anarchisme de marché et situant l’essai inédit de 1969, The Epistemological Basis of Anarchism (EBOA), Volet 1, Volet 2, Volet 3, Volet 4, Volet 5, Volet 6 publié le 3 juillet 2003 sur le site du thornwalker

Bibliographie

  • 1970, Morris Tannehill et Linda Tannehill, The Market for Liberty. Lansing, Mich.: Private Pub
    • Troisième édition en 1993, avec une préface de Karl Hess et une introduction de Douglas Casey, San Francisco, California: Fox & Wilkes, ISBN 0930073010 (hardcover), ISBN 0930073088 (paperback)

Littérature secondaire

Liens externes


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