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Positivisme

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Le terme positivisme a été inventé au 19ème siècle par le sociologue Auguste Comte. Selon Comte, le raisonnement humain passe par trois étapes distinctes de l'histoire : théologique, métaphysique et scientifique. Dans l'état théologique, les phénomènes naturels et sociaux sont expliqués par référence aux forces spirituelles. Dans l'état métaphysique, les « causes ultimes » sont recherchées pour expliquer de tels phénomènes. Dans la phase scientifique, la tentative d'expliquer les phénomènes est abandonnée, et les scientifiques cherchent plutôt à découvrir des corrélations entre les phénomènes.

Pour Auguste Comte il n'y a de science que positive. Par positivisme il faut comprendre également différentes orientations et considérations, qu'elles soient de nature religieuse, historique, sociale ou scientifique.

La doctrine positiviste désigne, en général, un développement nouveau suite à l'avènement des sciences physiques et son déplacement vers les sciences politiques, économiques et morales. Le positivisme s'inscrit comme se prétendant à une « synthèse », un système universel.

Selon Friedrich Hayek, dans son ouvrage, The Counter revolution of Science, le terme positivisme désigne un ensemble de courants qui dérivent de la pensée de trois auteurs français : Henri de Saint-Simon (1760-1825), Auguste Comte (1798-1857) et Barthélémy-Prosper Enfantin (1796-1864). Le positivisme a fortement marqué la plupart des domaines de la pensée occidentale, y compris dans le monde anglo-saxon.

  • au départ, le positivisme scientifique d'Auguste Comte s'est développé de 1830 à 1845,
  • l'évolution du positivisme d'Auguste Comte vers une forme "religieuse", avec sa "religion" de l'humanité (1847-1857),
  • le Positivisme juridique (fondé sur le droit positif),
  • le Positivisme logique fondé dans les années 1920 par le Cercle de Vienne (Moritz Schlick, Herbert Feigl, Kurt Gödel, Hans Hahn, Otto Neurath, Friedrich Waismann, Rudolf Carnap),
  • certains courants du positivisme anglais qui dérivent de l'altruisme comtien,
  • enfin le néopositivisme contemporain.

Positivisme et métaphysique

Selon le positivisme, la métaphysique est comprise comme une phase de transition dans l'évolution positive de l'humanité. La métaphysique n'est considérée qu'un moyen âge ou phase d'adolescence dans l'évolution des âges naturels de l'humanité. L'esprit métaphysique remplace l'esprit théologique mais reste impuissant à conduire l'humanité dans la connaissance des lois effectives.

Dans son sens le plus large, le positivisme est un rejet de la métaphysique. Cette position considère que l'objectif de la connaissance est simplement de décrire les phénomènes que nous observons par l'expérience. Le but de la science est tout simplement de s'en tenir à ce que nous pouvons voir et mesurer. La connaissance de ce qui pourrait exister en dehors du visible est impossible pour un positiviste. Par exemple, la psychologie béhavioriste de la moitié du 20e siècle est une branche du positivisme logique. Elle considère que la psychologie ne peut étudier que ce qui peut être directement observé et mesuré. Il est impossible d'observer directement les émotions ou les pensées, bien que nous puissions évaluer certaines caractéristiques physiques et physiologiques qui les accompagnent. Mais les pensées ou les émotions ne sont pas des sujets légitimes de la psychologie positiviste. Burrhus Frederic Skinner a fait valoir qu'il est nécessaire que la psychologie se concentre uniquement sur les aspects positifs et négatifs des renforcements sur le comportement afin de prédire comment les gens vont se comporter. Tout le reste (comme la pensée de la personne) n'est pas pertinent car cela ne peut pas être mesuré.

Le positiviste se prétend toutefois réaliste car, dans sa vision du monde, il considère que l'objet de la science est d'obtenir la vérité et de comprendre assez bien le monde pour que nous puissions le prévoir et le contrôler. Le positiviste a une vision déterministe du monde et de l'univers. Il veut exploiter les lois de cause à effet que l'on pourrait discerner en appliquant sa méthode scientifique. La science est considérée comme une grande mécanique. Le positiviste utilise le raisonnement déductif afin de postuler ce qu'il peut tester. Sur la base des résultats de ses études, il découvre que sa théorie n'est pas cohérente avec les faits et qu'il doit donc corriger sa théorie afin de mieux prédire la réalité. Le positiviste croit donc fortement en l'empirisme - c'est-à-dire dans l'idée que l'observation et la mesure sont au cœur de la démarche scientifique.

Même si la plupart des philosophes contemporains considèrent le positivisme comme dépassé, il n'en reste pas moins qu'un certain esprit positiviste subsiste à travers certaines formes de pensée, et que les structures qu'il a contribué à mettre en place en sont fortement marquées. Par exemple, beaucoup estiment encore que l'approche clé de la méthode scientifique est l'expérimentation, c'est-à-dire la tentative de discerner des lois naturelles par la manipulation directe et l'observation.

Positivisme juridique

Nuvola apps colors.png Article principal : positivisme juridique.

Critique libérale

Les principaux courants libéraux, l'objectivisme en particulier, s'opposent au positivisme ; de même le jusnaturalisme s'oppose au positivisme juridique. Hayek, en particulier, s'est fermement opposé au positivisme religieux de Comte, selon lequel les relations en société devraient être fondées sur les lois scientifiques et techniques, ce qui est un avant-goût du constructivisme.

Le défaut du positivisme épistémologique est de vouloir étudier la société sans référence aux esprits des personnes qui la composent, sans prêter attention aux idées qui changent à l'intérieur comme à l'extérieur de cette société et sans prendre appui sur les valeurs subjectives des individus. Rien ne peut être compris sans prendre en compte les individus, leur esprit et leurs intentions d'agir. Les positivistes se concentrent sur le modèle des sciences naturelles, sur les aspects quantitatifs c'est-à-dire des phénomènes mesurables en oubliant l'approche qualitative des événements. L'apriorisme de l'École autrichienne d'économie est ainsi diamétralement opposé au positivisme.

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