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Religion

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La religion, du latin religio, est un phénomène institué, généralement pratiqué en communauté, suivant une tradition ou mémoire, orale ou écrite, fusionnant le domaine spirituel et sacré avec des pratiques, rituelles ou contemplatives. La religion n'est pas à confondre avec un vague moralisme sentimental qui s'exprime le plus souvent par un recours déformé au lexique religieux.

L'importance et sens de la religion, en tant que phénomène où se manifeste le sacré, est la prise de conscience d'une contribution et participation à une réalité dans la vie des hommes, comme un système de valeurs aux dimensions existentielles.


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Définitions et caractéristiques

La notion de religion est relativement récente selon l'échelle de l'existence historique humaine. Le phénomène religieux s'est manifesté dès l'apparition des premières sociétés, façonnant durablement les activités quotidiennes, le langage, l'écriture, la chasse, l'agriculture, l'habitat, le temps, le rapport avec la nature et le cosmos.

Le fait religieux se révèle sur la base de croyances, de dogmes, de doctrines d'ordre métaphysique ou mystique, des pratiques rituelles et d'attitudes morales. Chaque communauté humaine a, par le passé ou au présent, vécu ou participé au fait religieux, que ce soit par des enseignements oraux ou écrits. Les croyances touchent à la place de l'homme dans le monde, sa nature, son origine ou sa destinée, le comportement qu'il doit adopter dans sa vie.

Du point de vue de la sociologie religieuse d'Émile Durkheim, la religion est comme un tout de phénomènes religieux où existe une multitude de manifestations qui ne sont intégrées à aucun système déterminé. Dans certaines religions, comme le Bouddhisme, toute idée de Dieu est absente, sa perspective principale se focalise dans l'existence de la douleur, dans ce sens la voie bouddhique mène à la délivrance, au Nirvâna. Les religions n'admettant pas l'existence d'un être créateur sont considérées comme athées.

Il est extrêmement complexe de dégager une identité commune à toutes les religions, néanmoins il est possible d'admettre certains points d'importance :

  • l’existence d'un aspect intérieur et un aspect extérieur, l'enseignement initiatique des significations profondes, ésotériques; et l'aspect extérieur ou domaine exotérique, plutôt accessible au plus grand nombre, peut se manifester par les textes sacrés, sens littéral des écritures, les rituels traditionnels, symbolisme allégorique ...
  • la croyance et union au "sacré" ;
  • existence d'un ordre supérieur dépassant la raison bien qu'une connaissance ou interprétation rationnelle puisse être admise;
  • la croyance au "surnaturel" (dualisme entre la nature et un ordre supérieur à la nature : intervention divine, magie, esprits...) ;
  • prolongation de la vie humaine après périssement du corps, transmigration des âmes, existence d'une vie après la mort;

Kant donne la définition suivante : La religion (vue subjectivement) est la connaissance de tous nos devoirs comme commandements divins. Celle où je dois savoir d’abord que quelque chose est un commandement divin pour reconnaître en cela mon devoir, est la religion révélée (ou qui exige une révélation) ; celle, au contraire, où il me faut d'abord savoir que quelque chose est un devoir avant d'y pouvoir reconnaître un ordre divin est la religion naturelle[1]. La morale kantienne pose la raison comme fondement de la loi morale, l'homme a conscience de la loi morale, la religion rationnelle est particulière à chacun, seule la religion naturelle est moralement nécessaire.


Selon Arthur Schopenhauer, pour qui le Bouddhisme est au-dessus de toutes les autres religions, ce qui différencie les religions c'est leur manière de voir optimiste ou pessimiste, les unes considèrent le monde tel comme il est, ce qui est la raison d’être du monde, les autres considèrent le monde comme un état de péché, la douleur et la mort, essentielles au phénomène de la vie, ne peuvent pas avoir leur raison dans l’ordre éternel[2].


D'autres auteurs[3] caractérisent les croyances religieuses par un ensemble de 4 conditions :

  • des prescriptions religieuses (préceptes) qui ont un caractère catégorique ;
  • un détachement de toutes preuves de la doctrine (les preuves ne sont pas fournies ou sont déclarées sans objet) ;
  • une métaphysique de la réalité ultime ;
  • la fourniture d'une consolation existentielle (quant au problème de la souffrance et de la mort).

Les États ont eux-mêmes différentes définitions de ce qu'est une religion, en particulier du point de vue civil et fiscal[4].

Il existe aussi des parodies de religion, parfois reconnues officiellement par certains Etats : Pastafarisme, Kopimisme, Dudeisme, Église de la Très Sainte Consommation, etc. il existe aussi des entreprises commerciales déguisées en religions ou associations cultuelles, comme l'Église de Scientologie.

Position libérale

Frédéric Bastiat ou Gustave de Molinari ont considéré la religion comme le plus grand besoin de l’humanité. L'un comme l'autre défendent le principe de la liberté religieuse. Pour Bastiat la vie physique, intellectuelle et morale sont un don de Dieu, que c'est aux hommes d'entretenir, de développer et perfectionner ce don. Pour Molinari les religions sont un besoin universel, inhérent à la nature humaine, elles ont prospéré grâce à l'indépendance et liberté. Pour lui, c’est la religion, beaucoup plus encore que l’aptitude à fabriquer des outils, qui a créé la civilisation.

Les libéraux, quelles que soient leurs tendances et leur école, sont pour la tolérance de la pratique religieuse et la liberté de conscience. Ils font leur le mot de Condorcet, pour qui "la religion ne doit pas plus être l'objet des lois que la manière de s'habiller ou de se nourrir".

Une religion peut être examinée pour juger de sa plus ou moins grande conformité avec les principes du libéralisme, notamment sur les points suivants :

  • tolérance de la libre pensée, de la liberté de conscience et du libre examen (cas extrême : fanatisme religieux, suppression de la liberté d'expression, fondamentalisme) ;
  • lien plus ou moins étroit entre la religion et la politique (cas extrême : théocratie ou hiérocratie, lien consubstantiel entre religion et politique) ;
  • statut des femmes ou des minorités (cas extrême : oppression, statut inférieur) ;
  • possibilité de se marier ou non avec une personne d'une religion différente ou sans religion (cas extrême : interdiction ou obligation de se convertir) ;
  • conséquences de l'incroyance ou de l'apostasie (cas extrême : mise à mort des incroyants ou des apostats[5]);
  • le cas inverse est la "fermeture" d'une religion sur une race ou une nation : ainsi dans la tradition indienne on ne devient pas hindou mais on naît hindou, un non-indien est "hors caste" et impur ; de même, le shintoïsme est purement japonais ; dans le judaïsme on est automatiquement juif si l'on est né de mère juive ; dans l'islam on est automatiquement musulman si l'on est né de parents musulmans.

Le libéralisme préconise de séparer religion et État, spirituel et temporel :

Là où est admis le principe de l'intervention des églises dans les problèmes temporels, les diverses églises, confessions et sectes se combattent entre elles. En séparant Église et État, le libéralisme établit la paix entre les diverses factions religieuses et assure à chacune d'elles la possibilité de prêcher son évangile sans être molestée. (Ludwig von Mises, L'Action humaine)

Les religions ont-elles eu une influence sur le libéralisme ?

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Intéressant Article Sur Le "nouvel" Athéisme

Ce point est très discuté, et les arguments ne manquent pas en faveur :

  1. du christianisme, sous sa version catholique (accent sur l'amour de son prochain, théories du droit naturel - qui ont remis au goût du jour le droit romain privé pour mieux contrer la puissance des princes civils) ou protestante (libéralisme théologique, éthique protestante, ascèse du travail, selon Max Weber et Peter L. Berger) ;
  2. voire de religions plus anciennes (judaïsme, taoïsme, etc.). D'autres religions sont sous certains aspects contraires à l'esprit libéral (l'hindouisme et le système des castes, certains articles du droit musulman ), d'autres y sont indifférentes (bouddhisme, qui prôna cependant l'abolition des castes en Inde).
  3. on peut aussi défendre la vision d'un libéralisme complètement indépendant des religions, bien développé dans les sociétés antiques : « Loi des Douze Tables » à Rome[6] (450-449 av. J.-C.), capitalisme en Mésopotamie (3360-312 avant J.-C.) [7], etc., (si on laisse de côté la question de l'esclavage).

Il est certain que l'éthique et le respect d'autrui qui accompagnent d'ordinaire une religion ont pu être favorables au développement des idées libérales. Cependant une telle condition (l'environnement religieux) n'est ni nécessaire ni suffisante - les sphères religieuses et politiques étant relativement bien séparées aujourd'hui, au moins en Occident. Le point commun entre le libéralisme et la plupart des religions réside dans l'éthique libérale.

Les auteurs libéraux séparent en général leur conception du libéralisme de toute considération religieuse, excepté :

  • les objectivistes randiens qui rejettent la religion et la foi comme fantaisistes et irrationnelles, tendant de plus à considérer que l'homme est un être inférieur[8] ;
  • certains réalistes religieux dogmatiques, qui vont jusqu'à affirmer que "le libéralisme se détruit s'il nie l'existence de Dieu"[9], ou que le libéralisme "a jailli du christianisme"[10].

Religion et économie

La religion est, pour l'entrepreneur, un schème de pensée. Une culture religieuse donne une idée du futur et de la possibilité de le modifier. Une religion à fort contenu fataliste développe peu le sentiment de modifier "sa destinée" au contraire d'autres cultures religieuses.

La religion chrétienne, pour ne prendre que celle-ci, autorise l'individu à agir sur le cours des événements, et ceci même dans le cas du calvinisme où l'on professe la prédestination (voir L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme).

Cela ne veut pas dire que d'autres religions ne soient pas aussi favorables à l'entreprise mais elles peuvent contenir des critères de résignation fataliste et inhibitrice. La liberté formelle, instituée dans une constitution, par exemple, n'est donc pas la seule garantie de la liberté de marché. Il existe d'autres conditions de développement comme la culture religieuse[11].

Religion et athéisme

Un point de vue très courant en Occident considère que l'athéisme est l'antithèse de la religion. Pourtant les religions orientales sont majoritairement athées : elles se passent de la notion de "Dieu" (bouddhisme), ou la ramènent à un concept impersonnel (brahman, tao, vacuité...), ou la "banalisent" en la naturalisant (polythéisme hindouiste). Elles sont en général plus proches du « Deus sive Natura » de Spinoza que de la conception anthropomorphe d'un dieu personnel. Le judaïsme refuse toute représentation de la divinité.

Religion et étatisme

L'étatisme peut imposer une religion d'État, par idéologie (nationalisme, théocratie, etc.)

Il est intéressant de noter que l'étatisme est parfois à la source même d'une religion, y voyant un élément de cohésion nationale ou sociale :

  • déisme : Robespierre tente d'imposer en 1794 le culte de l'Être suprême, succédant au "culte de la Raison" des hébertistes fin 1793
  • shintoïsme : au début du XXe siècle, l'État japonais crée une "version officielle" de la religion indigène, le shinto, qui était jusque là un mélange de croyances animistes locales très diverses ; le succès du shintoïsme culminera avec le culte de l'empereur et le sacrifice des kamikazes durant la Seconde Guerre mondiale
  • le juche de la Corée du Nord peut être considéré comme une religion d'origine étatique (culte de la personnalité, nationalisme ethnico-culturel prônant la pureté de la race)

Dans plusieurs pays, la religion joue un rôle très important, favorisé par l'État :

Religion et socialisme

Bien que le socialisme collectiviste, le socialisme scientifique se targue d’origines récentes et que le communisme, accomplissement du socialisme, ne prétende parfois remonter au début du XIXe siècle, il est hors de doute que les différentes écoles socialistes comptent de nombreux précurseurs, surtout parmi les sectes chrétiennes du Moyen âge. En France, en Allemagne, dans les Pays-Bas et ailleurs ont abondé les socialistes ou communistes qui prétendaient tirer des idées évangéliques leurs idées d’égalité économique, de mise en commun de la richesse collective. Ils ont d’ailleurs des successeurs contemporains. Les épisodes historiques auxquels Albigeois, Vaudois, Anabaptistes, Niveleurs et bien d’autres encore ont attaché leur nom et dû de passer à la postérité en sont une preuve suffisante ; au temps de Cromwell, Winstanley le piocheur rédigeait une charte collectiviste.

(...)

D’ailleurs, l’idée d’égalité économique a toujours persisté, latente, parmi les chrétiens hétérodoxes : c’est une tradition qui paraît remonter loin, à l’agglomération judéo-chrétienne de Jérusalem qui, au lendemain de la disparition du fondateur du christianisme, se constituait en groupement collectiviste volontaire. Légende, peut-être, qui ne ferait que prouver l’ancienneté de la tradition. Quoi qu’il en soit, la forme scientifique du collectivisme ou du communisme contemporain n’est qu’une adaptation économique à l’esprit des temps actuels du christianisme, surtout du catholicisme. Sous une terminologie différente le socialisme et le christianisme préconisent l’amour entre les hommes, tous les hommes, qu’ils appellent chacun et tous au banquet de la vie sans réclamer d’effort autre qu’une adhésion extérieure à un programme, nous allions dire l'obéissance à un credo. C’est avec raison qu’on a pu qualifier le socialisme : « la religion du fait économique ».
Émile Armand, L’Initiation individuelle anarchiste (1923), partie 1.8. "Les origines du socialisme. Les précurseurs socialistes".

Notes et références

  1. Emmanuel Kant – La Religion dans les limites de la Raison (1794)
  2. Arthur Schopenhauer - Le monde comme volonté et comme représentation
  3. "Pourquoi tolérer la religion ?", Brian Leiter, éd. Markus Haller, 2014.
  4. Voir par exemple Does a Religion Need to Worship a Supreme Being? New Hampshire Supreme Court Considers the Question (reason.com, Oct. 14, 2015).
  5. Voir par exemple Les musulmans ont-ils le droit d’apostasier en France ?. Dans les pays musulmans, l'apostasie (qui commence avec la simple critique de certains éléments de l'islam, et non une négation complète) entraîne au minimum une "mort civile" (invalidité du mariage, de la paternité, etc.). Dans certains pays, la loi prévoit en outre la mise à mort des apostats (par exemple la Mauritanie, avec l'article 306 de son Code pénal). Cependant le Coran n'indique nulle part que l'apostat doit être mis à mort, ce sont certains hadiths (propos attribués à Mahomet, citations souvent suspectes) qui l'exigent : « celui qui change de religion, tuez-le. ».
  6. Voir "Rome du libéralisme au socialisme", Philippe Fabry, JCG, 2014.
  7. Philippe Simonnot, Vingt et un siècles d'économie, Les Belles Lettres, 2002.
  8. Ayn Rand interviewed by James Day 1/2
  9. Acrobat-7 acidtux software.png [pdf]Libéralisme et christianisme par François Guillaumat.
  10. Philippe Nemo, La belle mort de l'athéisme moderne, PUF, 2013.
  11. François Facchini, dans un working paper en 1998, cite I. Adelman et C. T. Morris, (1973, Economic Growth and Social Equity in developing Countries, Stanford University press, Stanford, California, p38) arguant que les religions aidant les individus à croire qu'ils contrôlent leur destin leur offrent la possibilité d'être responsables des résultats de leurs actions en produisant "des attitudes plus favorables aux développements que les religions où l'homme ne peut pas influer sur son destin".

Bibliographie

  • 1991,
    • Paul Helm, "Religion", In: Nigel Ashford, Steve Davies, dir., "A Dictionary of Conservative and Libertarian Thought", New York: Routledge, pp225-227
    • Laurence R. Iannaccone, "The Consequences of Religious Market Structure", Rationality and Society, April, pp156-177
  • 1997, Laurence R. Iannaccone, Roger Finke, Rodney Stark, "Deregulating Religion: The Economics of Church and State", Economic Inquiry, 35, April, pp350–364
  • 1998, Laurence R. Iannaccone, "Introduction to the Economics of Religion", Journal of Economic Literature, 36, September, pp1465–1496
  • 1999, Davis N. Zemon, “Religion and Capitalism Once Again ? Jewish Merchant Culture in the Seventeenth Century”, In: S. B. Ortner, dir., "The Fate of Culture : Geertz and Beyond", Berkeley, University of California Press, pp56-85

Voir aussi

Liens externes

Citations

  • Quiconque ose dire « hors de l'Église point de salut », doit être chassé de l'État. (Rousseau)
  • Les hommes ne font jamais le mal si complètement et joyeusement que lorsqu'ils le font par conviction religieuse. (Blaise Pascal)
  • Nous devons respecter la religion de notre prochain, mais seulement dans le sens et dans la mesure où nous respectons sa conviction que sa femme est belle et ses enfants intelligents. (Henry Louis Mencken)
  • Toutes les personnes sont respectables, mais aucune croyance n'est respectable. Aucune doctrine n'a le privilège de faire tomber devant elle tous les arguments, ni d'imposer autour d'elle le silence et la muette adoration. (Alain)
  • Il y a de plus en plus de gens pour qui la religion remplace la morale. Ils te parlent du licite et de l’illicite, du pur et de l’impur, avec des citations à l’appui. Moi j’aimerais qu’on se préoccupe plutôt de ce qui est honnête, et de ce qui est décent. Parce qu’ils ont une religion, ils se croient dispensés d’avoir une morale. (Amin Maalouf)
  • La religion fut partout l'invention d'esprits ambitieux et habiles qui, ne pouvant trouver en eux-mêmes la force de gouverner leurs semblables à leur gré, cherchèrent dans le ciel l'autorité qui leur manquait et en firent descendre la terreur. (Denis Diderot)
  • Les religions représentent des routes différentes qui convergent au même point. Peu importe si nos chemins ne sont pas les mêmes, pourvu que nous atteignons le même but. A vrai dire, il y a autant de religions que d'individus. (Mohandas Gandhi)
  • Les religions sont une sorte de mafia : lorsque l'un des membres de la famille est attaqué, tous les autres volent à son secours. (Salman Rushdie, décembre 2012)
  • Dans l'optique libérale, le but de la loi morale est de pousser les individus à conformer leur conduite aux exigences de la vie en société, à s'abstenir de tous les actes contraires à la préservation de la coopération sociale pacifique, ainsi qu'au progrès des relations interhumaines. Les libéraux apprécient cordialement l'appui que les enseignements religieux peuvent apporter à ceux des préceptes moraux qu'ils approuvent eux-mêmes, mais ils s'opposent à celles des règles qui ne peuvent qu'entraîner la désintégration sociale, quelle que soit la source dont ces règles découle. (Ludwig von Mises, L'Action humaine)
  • La pensée libérale a toujours entretenu une relation d'amour-haine envers le phénomène religieux, certains penseurs s'évertuant à condamner le sectarisme, d'autres s'appuyant sur la foi et les Écritures pour défendre la liberté. On n'adhère bien sûr pas à une religion après avoir évalué sa concordance doctrinaire avec le libertarianisme, mais plutôt parce qu'on nous a inculqué cette croyance depuis notre tendre enfance, parce que la société autour de nous en est imprégnée, par conformisme et paresse intellectuelle, ou parce qu'on éprouve vraiment ce sentiment indéfinissable qu'est la foi. (Martin Masse)
  • Ne connaître et ne reconnaître que les essences, tel est le propre de la religion ; son royaume est un royaume des essences, des fantômes, des revenants. (Max Stirner)
  • Les religions se sont emparées de la tendance métaphysique de l'homme, d'une part en la paralysant par l'inoculation précoce de leurs dogmes, d'autre part en interdisant et en rendant taboues toutes les manifestations libres et sans préjugés de cette tendance. Ainsi, la recherche libre concernant les problèmes les plus importants et les plus intéressants, c'est-à-dire ceux relatifs à son existence même, est directement refusée à l'homme, indirectement empêchée, et rendue subjectivement impossible par suite de cet effet paralysant ; et c'est ainsi que la plus sublime de ses facultés est dans les chaînes. (Arthur Schopenhauer, Parerga, "Sur la philosophie et sa méthode")
  • Les religions ont été les instruments de la création de l’ordre ; elles ont assuré l’exercice des droits et l’accomplissement des devoirs que l’observation et l’expérience faisaient reconnaître à une élite intelligente comme nécessaire à la conservation et au progrès de la société, mais qui exigeaient une discipline, des privations et des sacrifices auxquels il eût été impossible d’assujettir la multitude ignorante et bestiale. Ce résultat que les gouvernements ont peine à obtenir aujourd’hui malgré l’énorme puissance matérielle qu’ils ont acquise, les religions l’ont obtenu au début même des sociétés ; elles ont maintenu l’ordre intérieur, au moyen d’une force purement morale, à une époque où toute la force matérielle était requise pour assurer la sécurité extérieure. À ce service social se joignait le service non moins bienfaisant qu’elles rendaient aux individus en les consolant des misères de leur condition présente par l’espérance d’un avenir meilleur. (Gustave de Molinari, Religion)
  • La religion offre une consolation à notre détresse et à notre angoisse, en laissant espérer à un au-delà après la mort. Mais cette consolation a un prix : elle crée de l'illusion. (Sigmund Freud)

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