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Art

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L’art est une activité humaine s'adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l'intellect. C'est aussi le produit de cette activité (production par des artistes d'objets que l'on s'accorde à trouver "beaux") ou l'idée que l'on s'en fait. L'art, en tant que phénomène humain singulier, s'érige en un dispositif intentionnellement conçu pour évoquer des expériences émotionnelles spécifiques. Cette première dimension souligne la nature intentionnelle de la création artistique, mettant en lumière l'acte créatif en tant que médiateur entre l'artiste et le spectateur. Dans ce contexte, l'idée est audacieuse selon laquelle l'essence même de l'art réside dans sa capacité à engendrer des expériences fantasmatiques, déconnectées des émotions authentiques de la vie quotidienne. Plutôt que de simplement refléter la réalité, l'art se présente comme une passerelle vers des mondes imaginaires, invitant à une exploration sensorielle au-delà des contingences du réel. Cette proposition engendre une réflexion sur la valeur esthétique des œuvres artistiques. En effet, une idée intrigante émerge selon laquelle la véritable grandeur d'une œuvre d'art réside dans sa capacité à susciter des expériences fantasmatiques d'une subtilité remarquable ou d'une puissance saisissante. Ainsi, la qualité esthétique d'une création artistique ne se mesure pas seulement à sa représentation fidèle de la réalité, mais plutôt à son aptitude à immerger le spectateur dans un monde d'émotions fantasmatiques, délicates ou puissantes.

Art et Conservatisme

  • . Lien entre les disciplines artistiques et les traditions conservatrices. L'alliance entre les disciplines artistiques et les traditions conservatrices constitue une symbiose essentielle dans la conceptualisation de l'art. Les conservateurs considèrent souvent l'art comme un gardien des valeurs culturelles et morales d'une société. Les expressions artistiques deviennent ainsi des relais puissants de la préservation et de la transmission des valeurs fondamentales d'une communauté. Que ce soit à travers la peinture, la musique, la littérature, ou d'autres formes artistiques, le conservatisme voit dans l'art un moyen de perpétuer les éléments essentiels qui définissent une identité culturelle.
  • . Importance de la transmission intergénérationnelle des compétences artistiques. La transmission intergénérationnelle des compétences artistiques apparaît comme un maillon crucial dans la chaîne du conservatisme artistique. Les savoir-faire, les techniques et les sensibilités propres à chaque discipline artistique sont transmis de génération en génération, créant ainsi une continuité culturelle et esthétique. Cette transmission assure non seulement la préservation des traditions artistiques, mais elle permet également l'évolution organique de ces traditions au fil du temps. Les maîtres enseignent aux apprentis, transmettant non seulement des compétences techniques, mais aussi un héritage culturel et artistique précieux.
  • . Reconnaissance de l'existence d'attitudes conservatrices divergentes envers l'art. Il est essentiel de reconnaître la diversité d'attitudes au sein du conservatisme envers l'art. Alors que certains conservateurs peuvent voir dans l'art une source intarissable de préservation des valeurs traditionnelles, d'autres peuvent adopter une position plus critique, soulignant les éléments subversifs ou dérangeants que certaines formes artistiques pourraient contenir. Cette divergence d'opinions au sein du conservatisme démontre la complexité de la relation entre l'art et cette idéologie, révélant des tensions entre la volonté de préserver des valeurs et la nécessité d'accepter l'évolution artistique inhérente à toute société dynamique.

Art, Politique et Libéralisme

  • . Argument selon lequel l'art et la politique ne sont pas intrinsèquement liés. L'un des piliers fondamentaux du libéralisme réside dans l'argument selon lequel l'art et la politique ne sont pas intrinsèquement liés. Les libéraux défendent la vision d'un espace artistique indépendant, exempt des contraintes politiques. Pour eux, l'art transcende les querelles politiques du quotidien, offrant plutôt un refuge où les individus peuvent explorer librement des mondes imaginaires, échappant ainsi aux contingences politiques et idéologiques. Cette perspective défend la liberté artistique comme un droit essentiel, permettant aux artistes de s'exprimer sans craindre la censure politique.
  • . Soulignement du fait que les expériences fantasmatiques de l'art sont en dehors du domaine politique quotidien. Le libéralisme souligne le caractère intrinsèquement non politique des expériences fantasmatiques engendrées par l'art. Les œuvres artistiques, par leur nature même, créent des mondes imaginaires, des émotions détachées de la réalité quotidienne. Ainsi, ces expériences fantasmatiques offrent une échappatoire bienvenue aux individus, les invitant à s'aventurer dans des univers esthétiques sans être soumis aux pressions politiques. Leur valeur réside précisément dans leur capacité à offrir un espace de liberté émotionnelle, éloigné des préoccupations politiques qui dominent souvent le monde réel.
  • . Illustration de la divergence d'opinions entre les conservateurs et les libéraux sur la valeur de l'art. La divergence d'opinions entre les conservateurs et les libéraux quant à la valeur de l'art est manifeste. Alors que les conservateurs peuvent voir dans l'art une source de préservation des valeurs traditionnelles, les libéraux mettent en avant la valeur intrinsèque de la liberté artistique. Les libéraux défendent le droit des artistes à explorer de nouvelles perspectives, à remettre en question les normes établies et à contribuer à l'évolution constante de la société. Cette tension entre la préservation des valeurs et la promotion de la liberté artistique illustre le débat profondément enraciné entre ces deux perspectives idéologiques.

Diversité des Attitudes envers l'Art

  • . Analyse de l'extrême conservateur représenté par Platon. L'extrême conservatisme, tel que présenté par Platon, constitue une perspective radicale qui dévalue l'art en raison de son éloignement supposé de la vérité. Pour Platon, les œuvres artistiques sont des imitations de la réalité, des ombres trompeuses qui détournent l'âme du chemin de la connaissance authentique. Selon cette vision, l'art, en tant que reproduction d'une réalité éphémère, devient un obstacle à la quête de la vérité. Cette attitude extrême illustre une méfiance profonde envers l'art, considéré comme une force potentiellement déviante loin de la recherche de la sagesse.
  • . Présentation d'attitudes intermédiaires, comme celle de Hegel, considérant l'art comme une manifestation de l'Esprit Absolu. Hegel propose une attitude conservatrice intermédiaire envers l'art, considérant celui-ci comme une manifestation de l'Esprit Absolu. Pour Hegel, l'art n'est pas simplement une imitation de la réalité, mais plutôt un moyen par lequel l'esprit humain transcende le banal pour atteindre des sommets plus élevés. L'art devient ainsi un médiateur entre le monde fini et l'infini, incarnant l'évolution de l'esprit humain à travers l'histoire. Cette perspective intermédiaire honore l'art en tant que catalyseur de progrès culturel et intellectuel, tout en maintenant une certaine connexion avec les racines conservatrices.
  • . Examen de la perspective de Tolstoï. Léon Tolstoï, représentant une autre nuance, accorde une valeur particulière à l'art en fonction de sa capacité à susciter des expériences émotionnelles authentiques. Selon lui, l'art est une forme de communication émotionnelle, un moyen par lequel l'artiste partage ses expériences intérieures avec le public. Il évalue la grandeur de l'art en fonction de sa capacité à inspirer des émotions réelles et, selon lui, la plus haute forme d'art est celle qui engendre un sentiment de compassion religieuse. Cette perspective souligne l'importance de la connexion émotionnelle et morale dans l'appréciation de l'art, offrant ainsi une approche différente de celle de Platon tout en préservant des éléments fondamentaux de la tradition.

Art, Morale et Leadership Émotionnel

  • . Discussion sur la vision de Tolstoï selon laquelle l'art est un moyen de communiquer des émotions. La vision de Tolstoï quant au rôle de l'art repose sur la conviction profonde que l'art est avant tout un moyen de communication émotionnelle. Selon lui, l'artiste agit comme un médiateur émotionnel entre son monde intérieur et le public. Les œuvres d'art deviennent des vecteurs puissants permettant la transmission d'émotions authentiques. Tolstoï attribue une valeur suprême à l'art capable de susciter des réponses émotionnelles sincères chez le spectateur. Dans cette optique, l'art devient un langage universel transcendant les barrières culturelles et linguistiques, unissant les individus à travers des expériences émotionnelles partagées.
  • . L'artiste, leader du changement social. Allant au-delà de la simple communication émotionnelle, l'idée émerge que l'artiste peut être un leader du changement social, exerçant un leadership émotionnel sur la société. Les œuvres artistiques, en capturant et en exprimant des réalités émotionnelles, ont le pouvoir d'influencer les perceptions collectives et de susciter des mouvements sociaux. L'artiste devient ainsi un agent de transformation sociale, catalysant des changements en intensifiant et générant des sentiments intrinsèquement précieux tels que l'empathie, la compassion, et le désir de justice. Le leadership émotionnel de l'artiste peut prendre différentes formes, de la remise en question des normes sociales établies à l'inspiration d'une prise de conscience collective. Les œuvres artistiques qui véhiculent des messages moraux ou sociaux peuvent agir comme des instruments puissants pour éveiller la conscience du public, provoquer la réflexion et mobiliser des actions significatives. Ainsi, l'art devient un catalyseur de changement, un moyen par lequel les artistes peuvent exercer un leadership émotionnel, influençant les mentalités et orientant la société vers des valeurs jugées intrinsèquement précieuses.

Le Rôle de l'État dans l'Art

  • . Analyse des conséquences politiques découlant de la conception de l'art comme dispositif humain. La vision de l'art comme un dispositif humain a des implications profondes sur le plan politique. En considérant l'art comme un moyen de susciter des expériences émotionnelles, on reconnaît implicitement la vulnérabilité de l'artiste et de son œuvre aux influences extérieures. Cette conception met en lumière les conséquences politiques, suggérant que l'art peut être utilisé pour manipuler les émotions du public dans un but politique. La politique peut ainsi affecter la création artistique en influençant les choix artistiques, la visibilité et même la réception des œuvres.
  • . Prédiction commune des théories conservatrices et libérales selon laquelle l'intervention étatique peut nuire à la création artistique. Les théories conservatrices et libérales convergent sur la prédiction commune que l'intervention de l'État dans le domaine artistique peut entraver la créativité et la qualité esthétique des œuvres. Les conservateurs craignent souvent que des organes gouvernementaux puissent favoriser certains courants artistiques au détriment d'autres, compromettant ainsi la diversité artistique. De même, les libéraux redoutent que des réglementations excessives ou des tentatives de contrôle étatique restreignent la liberté artistique, limitant la capacité des artistes à s'exprimer librement et à innover. Les deux courants privilégient une séparation de l'art et de l'État.
  • . Appel à la dépolitisation de l'art favorisant la production d'œuvres artistiques de qualité esthétique. En réponse à ces préoccupations, tant les conservateurs que les libéraux plaident en faveur de la dépolitisation de l'art. Ils s'accordent sur le fait que l'art, pour atteindre son plein potentiel esthétique, doit être libéré des contraintes politiques. Cette dépolitisation implique un retrait de l'État de la scène artistique, permettant aux artistes de créer sans craindre la censure politique ou les influences extérieures. En favorisant un environnement où la créativité est libre, la dépolitisation de l'art est perçue comme un remède permettant de stimuler la production d'œuvres artistiques de qualité esthétique, émanant directement de l'inspiration individuelle plutôt que des directives politiques.

Citations

  • « Ce que l’État encourage languit, ce qu'il protège meurt. » (Paul-Louis Courier)
  • « La fonction de n'importe quel art est d'être en avance sur son temps, de proclamer tout haut les signes de ce qui n'est pas encore perceptible, mais est cependant déjà présent. » (Patrick McGoohan)
  • « L'objectif de l'art n'est pas le déclenchement d'une sécrétion momentanée d'adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d'une vie entière, d'un état d'émerveillement et de sérénité. » (Glenn Gould, 1962)
  • « Un artiste est quelqu'un qui produit des choses dont les gens n'ont pas besoin. » (Andy Warhol)
  • « Il ne peut y avoir de liberté dans l'art et la littérature quand le gouvernement décide qui seront les créateurs. » (Ludwig von Mises, Le gouvernement omnipotent)
  • « A mesure que l'art s'enfonce dans l'impasse, les artistes se multiplient. Cette anomalie cesse d'en être une, si l'on songe que l'art, en voie d'épuisement, est devenu à la fois impossible et facile. » (Cioran, De l'inconvénient d'être né)
  • « Nous avons l'art pour ne pas périr de la vérité. » (Friedrich Nietzsche)
  • « C'est sous Louis XIV que l’esprit français a le mieux montré sa vraie nature. Le caractère superficiel et vaniteux de sa culture a alors atteint son apogée. La mainmise du pouvoir d’État sur l’art a été un désastre, préfigurant le modèle stalinien. Par la suite, la France s’autoproclamera modèle mondial, sans avoir jamais rien produit qui ait une dimension universelle. » (Roland Jaccard, Causeur, mai 2016)

Informations complémentaires

Bibliographie

  • 1982, John Hospers, "Understanding the Arts", Englewood Cliffs, New Jersey: Prentice-Hall
  • 1991,
    • Stephen Benedict, dir., "Public Money and the Muse: Essays on Government Funding for the Arts", New York: W. W. Norton
    • Barry Smith, "Art", In: Nigel Ashford, Steve Davies, dir., "A Dictionary of Conservative and Libertarian Thought", New York: Routledge
  • 2001, John Enright, "Art: What a concept", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 2, n°2, Spring, pp341–360
  • 2003, A. Carr, "Art as a form of knowledge", In: A. Carr, P. Hancock, dir., "Art and Aesthetics at Work", Palgrave Macmillan, New York, pp7-37

Voir aussi

Liens



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