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Federal Reserve System

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La réserve fédérale Américaine ou Federal Reserve System (Fed) est la banque centrale américaine[1].

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La Fed : un mythe de l'indépendance de la politique monétaire et de sa dépendance politique

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La Fed fut créée en 1913, par le Congrès américain, avec un comité central situé à Washington et 12 succursales régionales. À la fois, le nom donné à la Loi qui a créé la Fed, et le nom de la Banque elle-même, ont véhiculé un faux message de légitimité d'appartenance à l'État fédéral des États-Unis. Le fait que la banque centrale d'Amérique ait le mot «fédéral» dans son intitulé induit en erreur une grande partie de la population américaine et aussi dans le reste du monde ~ en pensant que la Réserve fédérale fait partie du gouvernement fédéral américain, et donc qu'elle est responsable et soumise à la vigilance du Congrès américain et du peuple des États-Unis.

La Fed appartient aux banques commerciales et aux banques d'investissement américaines. Ceci inclut également les banques dont le siège social est à l'étranger (Barclays est une banque britannique ; USB est une banque suisse) qui sont propriétaires de banques américaines). Parmi les actionnaires de la Fed, six ont une capitalisation boursière supérieure à 1 billion de dollars (mille milliards) :

  • Goldman Sachs Group Inc (NYSE : GS),
  • Morgan Stanley (NYSE: MS),
  • JP Morgan Chase & Co. (NYSE : JPM),
  • Citigroup Inc (NYSE : C),
  • Bank of America Corp (NYSE : BAC)
  • Wells Fargo Co. (NYSE : WFC).

La septième plus grande banque, la PNC Financial Services (NYSE : PNC), est loin derrière avec une capitalisation boursière d'environ de $ 300 000 000 000. Ceci signifie que les six plus grandes banques aux USA se partagent la propriété de la Réserve fédérale constituant un cartel de fait contrôlant l'offre de crédit, contrôlant Wall Street, contrôlant les États-Unis et contrôlant le reste du monde.

Certes, le président américain dispose d'une emprise considérable sur la Fed. Il nomme les sept membres du conseil d'administration des gouverneurs sous réserve de la confirmation du Sénat américain. Le puissant Open Market Committee, qui prend les décisions de la politique monétaire américaine, se compose des sept gouverneurs nommés par le président américain plus le président de la Fed de New York et quatre sièges qui sont mis en rotation parmi les 11 présidents des différentes succursales de la Fed.

Pourtant, Warren C. Gibson, dans son article de mai 2011, dans la revue The Freeman, explique que le contrôle du congrès ne s'effectue pas réellement sur le fonctionnement direct de la Fed. Les principaux garde-fous proviennent des règles qui ont émergé durant l'évolution des pratiques de la Fed avec son environnement extérieur qui sont des conséquences inattendues d'actions volontaires. Par exemple, il existe un cheminement de carrière des professionnels de la finance qui se joue comme des liens de connexions (réseau social) entre les institutions financières privées (comme les banques commerciales ou les sociétés d'investissement) et les agences de la Fed. Cela permet d'assurer un transfert des compétences entre les différentes organisations, de renforcer la bonne connaissance et donc la défense des intérêts des grandes institutions privées, en particulier les grandes banques, les compagnies d'assurance et les sociétés de valeurs mobilières. L'objectif majeur de la Fed est donc d'éviter une faillite d'une grande banque américaine ou de laisser croire à sa responsabilité dans le déclenchement d'un krach boursier. De plus, les agents de la Fed sont sensibles à leur clientèle étrangère qui détient 3 mille milliards (trillion) de dollars en dette du Trésor américain et qui est très attentive à chaque action de la Fed et des déclarations de ses gouverneurs.

La FED dispose de plusieurs outils pour contrôler la masse monétaire

Les instruments de politique monétaire sont utilisés de manière variée dans les opérations quotidiennes de la banque centrale. La politique des réserves minimales est rarement modifiée et, le cas échéant, elle l'est généralement de l'ordre de 0,5 %. Les réserves minimales sont le montant que les banques doivent déposer à la Réserve fédérale. Par exemple, si une banque a des dépôts d'une valeur de 1 000 dollars et que le taux de réserve actuel est de 10 %, alors 100 dollars doivent être déposés sans intérêt dans la Réserve fédérale, laissant 900 dollars disponibles pour les prêts. Si la Réserve fédérale réduit le taux à 5 %, alors la masse monétaire de cette banque serait augmentée de 50 dollars, et une augmentation du taux aurait un effet contraire.

Le taux d'escompte est conçu pour faire face à des situations d'urgence, permettant de surmonter des pénuries temporaires de liquidités à court terme. Le taux d'escompte est généralement fixé à environ 1 point de pourcentage de plus que le taux des fonds fédéraux. Pendant longtemps le taux d'escompte fut fixé à 0,75 %, ce qui le rend relativement peu significatif compte tenu d'un taux directeur de 0,25 %.

Le taux des fonds fédéraux est le taux auquel les banques se prêtent de l'argent à court terme. Il est déterminé par le Comité de politique monétaire ouvert (FOMC) de la Réserve fédérale, qui fixe une fourchette cible. L'achat et la vente de titres sur le marché ouvert, géré par le FOMC, déterminent en grande partie la politique monétaire de la Réserve fédérale. L'objectif des transactions sur le marché ouvert est d'ajuster le taux d'intérêt à court terme, auquel les banques empruntent de l'argent, au niveau souhaité par la Réserve fédérale.

La FED a également la possibilité d'acheter et de vendre des titres de l'État américain pour influencer la masse monétaire. Ces achats et ventes sont effectués avec de la nouvelle monnaie créée par le FED. En outre, le FED peut modifier le taux de réserve minimale que les banques doivent détenir, ce qui a un impact sur la quantité d'argent que les banques peuvent prêter. Enfin, le FED peut utiliser des opérations de marché à terme pour influencer les taux d'intérêt à plus long terme.

En résumé, la FED a plusieurs outils à sa disposition pour contrôler la masse monétaire, mais la principale méthode est l'ajustement du taux des fonds fédéraux par le biais des opérations sur le marché ouvert.

Un échec historique de la gestion de la crise de 1929

Les économistes de l'École autrichienne ont critiqué la politique monétaire expansionniste de la Fed durant les années 1920, avant la crise de 1929. La Fed a injecté dans l'économie une grande masse monétaire qui a conduit à une très mauvaise répartition des ressources en capital et a développé une bulle spéculative boursière. Croyant freiner le boom, elle a subitement inversé sa politique expansionniste mais en laissant en place les déséquilibres spéculatifs, créant une perte de confiance du monde des affaires. En compagnie des monétaristes de l'École de Chicago et de Milton Friedman, en particulier, l'École autrichienne condamne aussi la politique de la Fed suite à la crise de 1929. La Fed a tenté une politique contre-cyclique en réduisant d'un tiers la masse monétaire entre 1929 et 1933, créant une situation déflationniste désastreuse socialement et économiquement. L'économie américaine s'est complètement écroulée. Comme le signale Milton Friedman, dans ses mémoires, "Loin d'être un échec du système de la libre entreprise, la crise a été un échec tragique de l'État"[2].

La Fed est l'institution mondiale la plus efficace pour l'atteinte de ses propres profits

En 2010, la Federal Reserve System a engrangé des bénéfices d'un montant gigantesque de 79,3 milliards de dollars soit presque le triple de la plus grande société pétrolifère au monde, Exxon Mobil. Ce bénéfice est presque le double de celui réalisé l'année précédente, en 2009, soit 47,4 milliards de dollars.

Sur le papier, la Fed est une institution à but non lucratif. Mais, cette désignation signifie seulement que les bénéfices ne sont pas sa mission première. La Croix-Rouge, qui quête au coin de nos rues, est aussi une organisation à but non lucratif. Et, comme toute organisation, au cours d'une année, sur le plan comptable, lorsque les recettes sont supérieures aux dépenses, elle dégage aussi une marge brute ou un bénéfice brut. A ses débuts, ses recettes se composaient principalement des intérêts obtenus sur son portefeuille de titres, composé presque exclusivement de titres du Trésor Public. Depuis ces dernières années, et principalement avec la bulle financière immobilière, son portefeuille s'est gonflé en titres adossés à des hypothèques, et à d'autres actifs, comme les holdings immobilières. Du côté des charges, ce sont essentiellement des charges d'exploitation standards comme les salaires de ses employés, les frais afférant à ses bâtiments et les fournitures administratives diverses.

D'un point de vue comptable, ces bénéfices sont essentiellement les mêmes que ceux réalisés par les firmes sur les marchés concurrentiels. Cependant, d'un point de vue économique, les bénéfices dans un système concurrentiel servent à diriger les ressources, en capital, limitées vers les demandes des consommateurs les plus urgentes et qui ne sont pas encore satisfaites. Pour la Fed, ce bénéfice est remis tous les ans au compte du Trésor Public. L’État fédéral américain est donc le grand gagnant de ce système financier délétère aux conséquences internationales terribles :

Grâce à la Fed, les présidents des États-Unis sont en mesure de se comporter en véritables dictateurs, pouvant jusqu’à ordonner le largage de bombes ici et là sans aucun risque de se voir réprimander par le Congrès ni par qui que ce soit d’autre. Grâce à la Fed, la majorité des Américains n’ont aucun pouvoir sur l’expansion indéfinie de leur gouvernement. Ils ne sont pas réellement en possession de quelque liberté d’expression. Il en va de même pour toutes les corporations recevant un soutien gouvernemental. Le gouvernement a acquis un tel pouvoir qu’il est en mesure d’utiliser ses pouvoirs de régulation afin de ruiner toute entreprise ou individu qui ose s’opposer à lui. Ainsi, la Fed n’est pas responsable de mener une guerre contre les États, ce qui constituerait un acte de trahison selon la Constitution, mais joue un rôle majeur quant à la destruction du système fédéral de droit des États établi par les fondateurs des États-Unis. (Thomas DiLorenzo)

Abolir la Fed

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End the Fed (abolir la Réserve Fédérale) est un des mots d'ordre du libertarien Ron Paul, c'est également le titre d'un livre-témoignage qu'il a publié en 2009. Il y déclare notamment :

L'industrie bancaire a toujours eu des problèmes avec l'idée d'un marché libre pouvant entraîner tant des gains que des pertes. Elle aime bien les premiers mais les dernières posent problème, et c'est la raison de la tendance constante, dans l'histoire américaine, à la centralisation monétaire et bancaire, ce qui profite non seulement aux plus grandes banques, qui ont le plus à perdre avec un système monétaire sain, mais aussi au gouvernement, qui peut utiliser un système élastique comme source alternative de revenus. La coalition entre gouvernement et grandes banques est l'épine dorsale de la centralisation de la monnaie et du crédit.
Voyez le cas de l'URSS : à ma connaissance, il n'y a jamais eu de faillite d'entreprise sous le système soviétique, mais la société n'a fait que s'appauvrir. Appliquez le système soviétique à l'industrie bancaire, et vous obtenez la Fed.

Ron Paul, qui est de longue date partisan de l'étalon-or, et le promoteur d'un projet de loi (bill H.R.1207) qui vise à faire auditer la Fed par le Congrès, explique la nocivité ainsi que l'inconstitutionnalité de la Fed, qui travaille contre l'intérêt du peuple américain en gonflant les masses monétaires à un rythme comparable "à celui de la république de Weimar ou du Zimbabwe". Il rappelle le rôle historique de l'inflation et de la dévaluation de la monnaie dans le financement des guerres et dans la taille disproportionnée atteinte aujourd'hui par le gouvernement fédéral. Ron Paul fustige l'opportunisme et l'inaction des autres membres du Congrès, qui supportent le système tel qu'il est actuellement parce qu'ils tirent les bénéfices politiques de l'irresponsabilité de la Fed.

Annexes

Citations

  • Quelqu'un m'a demandé "Si nous sortons du système de la Réserve fédérale, avec quoi le remplaceriez-vous ?" et j'ai répondu "Quand vous sortez d'un cancer, avec quoi le remplacez-vous ?" (Thomas Sowell)
  • Appliquez le système soviétique à l'industrie bancaire, et vous obtenez la Fed. (Ron Paul)
  • Je crois que la Fed est un échec d'un bout à l'autre. Je crois qu'elle utilise une méthodologie erronée, je crois que sa justification, d'assurer la stabilité des prix et de l'économie, a toujours été un échec. Je le répète, les prix depuis le début de l'existence de la Fed ont augmenté de 2241 % et il y a eu 18 récessions au cours de la même période. Personne ne semble se soucier ici de l'or auquel sont supposés être adossés les certificats d'or dans son bilan. L'empereur est nu. (Robert Wenzel)
  • Depuis 1913, date à laquelle la Federal Reserve a commencé à exister pleinement, le bilan de sa lutte contre l’inflation et particulièrement contre la récession a été d’une insignifiance totale et continue. (John Galbraith)
  • L'autre face de l'idée que "ce qui est illégal doit être mauvais" est que "ce qui est légal doit être bon". Peut-être le meilleur exemple de cela est-il fourni par le fait qu'en 1913 le « gouvernement » des États-Unis ait non seulement "légalisé" l'esclavage par l'intermédiaire de l'"impôt sur le revenu" pour confisquer directement et par la force le fruit du travail des gens, mais ait aussi, par le biais de la Loi sur la Réserve fédérale, légalisé un niveau de fraude et d'escroquerie bancaire qui dépasse l'entendement. En bref, les politiciens ont donné la permission « légale » aux banquiers de créer de l'argent à partir de rien, et de prêter à intérêt cette fausse monnaie à d'autres personnes, y compris aux États. (Larken Rose)
  • Si le gouvernement fédéral est un drogué, on peut dire que la Fed est son fournisseur. (Thomas Woods)
  • Contrairement à l'époque de l'étalon-or, la Fed ne peut faire faillite : elle détient le monopole légal de la fausse monnaie. (Murray Rothbard, The Case Against the Fed, 1994)
  • La Fed s’est trompée sur tout, absolument tout, voilà la vérité. Elle a été incapable de voir venir la crise, elle a été incapable d’en analyser les causes, elle a été incapable d’en apprécier les effets de contagion, elle a reflaté une bulle immobilière, elle a soufflé une bulle des fonds d’État, elle a supprimé toute fonction de découverte des prix du risque, elle a produit une croissance lente, déséquilibrée, elle a raté ses objectifs d’inflation, elle a alimenté la plus grande vague d’inégalités jamais élevée dans l’Histoire. Elle a propagé l’immoralité, le « moral hazard », provoqué la montée du populisme et finalement disloqué le système politique. Voilà le résultat de son action et il est tel que beaucoup se rallient aux thèses conspirationnistes et croient que cela est volontaire, que cela est la manifestation d’une stratégie de chaos. (Bruno Bertez, 29/08/2016)
  • Au fond, la création de la banque centrale américaine révèle, autant que celle de la Banque d'Angleterre et de la Banque de France, un siècle plus tard, la volonté inhérente à la puissance publique de s'octroyer une capacité de financement potentiellement illimitée, en contrepartie d'avantages définitifs. Un projet politique qui a existé de tout temps, mais auquel seuls les systèmes bancaires contemporains ont donné une vraie consistance en pleine ère démocratique. (Philippe Simonnot, La monnaie - histoire d'une imposture, 2012)

Notes et références

  1. Quelques directeurs ont connu une renommée internationale importante comme William McChesney Martin, Paul Volker ou Alan Greenspan.
  2. Two lucky people : Memoirs, Milton Friedman.

Bibliographie

  • 1950, Edwin W. Kemmerer, Donald L. Kemmerer, "The Abc of the Federal Reserve System", New York: Harper
  • 1984, Murray N. Rothbard, “The Federal Reserve as a Cartelization Device”, In: Barry N. Siegel, dir., "Money in Crisis: the Federal Reserve, the Economy, and Monetary Reform", San Francisco: Pacific Institute for Public Policy Research and Cambridge, Mass.: Ballinger
  • 1988, A. Harris, "The Fed : Defining What to Worry About", The Financial Times, 15 février
  • 1993,
    • Manuel H. Johnson, "Federal Reserve System", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp356-359
    • Michael Munger, Brian E. Roberts, "The Fed and Its Institutional Environment: A Review", In: Thomas Mayer, dir., "The Political Economy of American Monetary Policy", New York: Cambridge University Press, pp83-98
  • 2016, Patrick Newman, "Expansionary Monetary Policy at the Federal Reserve in the 1920s", In: Steven Horwitz, dir., "Studies in Austrian Macroeconomics" (Advances in Austrian Economics, Volume 20), Emerald Group Publishing Limited, pp105-134

Liens externes


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