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Giandomenica Becchio

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Giandomenica Becchio est professeure d'économie au département des sciences économiques et sociales, statistiques et mathématiques (ESOMAS) à l'université de Turin, en Italie. Elle a obtenu son premier diplôme universitaire à l'université de Turin (B.A) et son Master (M.A.) en 1995, en philosophie de sciences sociales. Puis, elle a soutenu sa thèse pour obtenir un doctorat en 2001 en histoire de la pensée économique à l'université de Florence. Ses recherches portent sur l'histoire de la pensée économique, sur les études du genre et des féministes ; sur les relations entre l'économie et les autres sciences sociales ; sur l'histoire et la théorie de l'entrepreneuriat.

Influencée par l'école autrichienne d'économie, Giandomenica Becchio éprouve une grande fierté de mettre en lumière les quatre générations de femmes économistes qui ont aidé à faire émerger ce mouvement de pensée. La première génération commençant en 1900 et se terminant en 1913, comprend les étudiantes de d'Eugen von Böhm-Bawerk et de Friedrich Wieser. Parmi ces femmes, on compte Else Cronbach[1], Louise Sommer (1889-1964) etToni (Kassowitz) Stolper (1890-1988). La deuxième génération voit apparaître d'autres visages comme celui de Marianne Herzfeld (1893-1976), Martha (Hermann) Braun (1898-1990), Helene Lieser (1898-1962), Gertrud Lovasy (1902-1974), Elly Spiro (1903-2001), Ilse (Schüller) Mintz (1904-1978), Marjorie Grice-Hutchinson, Vera Smith Lutz, Mary Sennholz (1913-2017), Bettina Bien Greaves, Sudha Shenoy (1943-2008), Karen Vaughn sans compter la prodigieuse génération de femmes qui émergent à présent.

Dans le domaine de l'histoire de la pensée économique, Giandomenica Becchio porte une attention particulière au fondateur de l'école autrichienne d'économie, Carl Menger. Dans un article introductif, écrit en 2022, dans la revue "Cosmos + Taxis", elle tente de poser un éclairage sur l'évolution de la pensée de l'auteur autrichien en ce qui concerne le caractère spontané des institutions, en particulier le marché et la monnaie, et les implications sur la liberté individuelle. Son avis sur le libéralisme de Carl Menger converge avec celui d'Israel Kirzner qui affirme que le père de l'école autrichienne n'était ni un pur théoricien du laissez-faire ni un interventionniste. Il croyait à la spontanéité du marché et il était sympathique à certaines instances sociales nécessitant une sorte de redistribution. Mais, selon lui, l'intervention de l'État est inconcevable lorsqu'elle affaiblit l'institution de la propriété privée. Dans la deuxième édition des Grundsätze de Carl Menger, Giandomenica Becchio (2014) note l'introduction des besoins sociaux qui peuvent être satisfaits soit par l'économie de marché, soit par une politique publique spécifique. Dans les travaux jusque là inexplorée du fils de Carl Menger, l'économiste italienne note que Karl Menger junior, estime que le libéralisme de son père fut influencé par la tradition de la philosophie autrichienne et par son imperméabilité à la métaphysique allemande. C'est la raison pour laquelle, il développa sans doute une théorie de la société qui implique conjointement la notion de la liberté individuelle avec la dynamique des groupes en rejetant tout à la fois l'atomisme et le holisme, respectivement entendus comme une description naïve des agents individuels et comme une description métaphysique des agents sociaux.

Publications

  • 2000, avec Roberto Marchionatti, "Fondamenti filosofici e teoria economica: sulle differenze tra Keynes ed Hayek in tema di conoscenza, razionalità e aspettative. Una critica a recenti interpretazioni neo-austriache", ("Fondements philosophiques et théorie économique sur les différences entre John Maynard Keynes et Friedrich Hayek sur les sujets de la connaissance, de la rationalité et des anticipation. Une critique des interprétations néo-autrichiennes récentes"), In: Giuseppe Clerico, Salvatore Rizzello, dir., "Il pensiero di Friedrich von Hayek; Società, istituzioni e stato", ("La pensée de Friedrich von Hayek : la société, les institutions et l'État"), Utet, Torino (it)
  • 2007, “The early debate of economic calculation in Vienna (1919- 1925). The heterodox point of view: Neurath, Mises and Polanyi”, Storia del pensiero economico, Vol 2, pp135-147
  • 2009, dir., "Unexplored Dimensions: Karl Menger on Economics and Philosophy (1923-1938)", Bingley: Emerald
  • 2014,
    • a. "Social Needs, Social Goods, and Human Associations in the Second Edition of Carl Menger’s Principles", History of Political Economy, Vol 46, n°2, pp247–264
    • b. "Carl Menger on States as Orders, Not Organizations: Entangled Economy into a Neo-Mengerian Approach", In: Steven Horwitz, Roger Koppl, dir., "Entangled Political Economy", (Advances in Austrian Economics, Vol 18), New York: Emerald Group Publishing Limited, pp55–66
  • 2017, "Logics and Formal Ethics in Karl Menger", In: F. A. Doria, dir., "The Limits of Mathematical Modelling in the Social Sciences", London: World Scientific, pp111-131
  • 2018, "Austrian School women economists", In: Kirsten Madden, Robert W. Dimand, dir., "The Routledge Handbook of the History of Women’s Economic Thought", London: Routledge, pp309-324
  • 2020, "A History of Feminist and Gender Economics", London, New York: Routledge
  1. Else Cronbach (1879-1913) était une étudiante d'Eugen von Böhm-Bawerk et de Friedrich Wieser. Elle a obtenu son doctorat en sciences politiques à l'université de Berlin. Dans ses écrits, elle était encline à une intervention minimale de l'État juste à la limite afin de garantir des conditions de vie décentes aux travailleurs agricoles et industriels en Autriche et en Allemagne. Elle s'est impliquée dans le projet de la Nationalökonomische Gesellschaft (Société économique nationale) avec ses amis et les collègues de Ludwig von Mises (Emil Perels, Karl Pribram) qui fut fondée en 1918 et représentait, outre le "Privatseminar" de Ludwig von Mises, une occasion de discuter régulièrement des problèmes économiques. La Société fut dissoute en 1938 par Hans Mayer (le successeur de Friedrich Wieser à l'Université de Vienne) en raison des pressions politiques contre les Juifs. Else Cronbach fut l'auteur de plusieurs publications sur le commerce international, jusqu'à ce que sa carrière soit brusquement interrompue par sa mort à l'âge de 34 ans.
    Bibliographie d'Else Cronbach
    • 1907, "Die österreichische Spitzenhausindustrie: Ein Beitrag zur Frage der Hausindustriepolitik", ("L'industrie autrichienne de la dentelle : une contribution à la question de la politique de l'entrepreneuriat à la maison"), Wien, Leipzig: Deuticke
    • 1910, "Österreichische Gesellschaft für Arbeiterschutz. Die Bedeutung von Organisationen und Tarifverträgen in der österreichischen Hausindustrie mit specieller Berücksichtigung der Konfektionsindustrie und der Gablonzer Glaskurzwarenindustrie", ("La société autrichienne pour la protection des travailleurs. L'importance des organisations et des conventions collectives dans l'industrie nationale autrichienne avec une attention particulière pour l'industrie du vêtement et l'industrie de la mercerie en verre de Gablonz"), Wien: Karl Brakl
    Littérature secondaire
    • 1913, Karl Pribram, "Dr. Else Cronbach", Neues Frauenleben, Vol 15, n°5, pp3–4