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Léon Walras

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Léon Walras
Économiste

Dates 1834 - 1910
Léon Walras : biographie, travaux et citations
Tendance Précurseur néoclassique
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Léon Walras

Citation
Interwikis sur Léon Walras

Léon Walras, né le 16 décembre 1834 et décédé le 5 janvier 1910, est un économiste français, précurseur de l'école néoclassique. Léon Walras a montré que l'équilibre général qui s'établit sur un marché de concurrence pure et parfaite est le meilleur possible : il est optimal. Il veut dire par là que l'équilibre de concurrence pure et parfaite permet le plein emploi spontané de tous les facteurs de production: toute la population active est occupée et tous les capitaux sont utilisés. Enfin, il permet de satisfaire toutes les demandes solvables.

Biographie

Formation

Il est diplômé bachelier-ès-lettres en 1851 et bachelier-ès-sciences en 1853. La même année, il n'est pas déclaré admissible à l'École Polytechnique. Malgré une préparation en mathématiques et cours d'analyse, il est refusé une seconde fois.

En 1854, il est reçu élève externe à l'École des Mines de Paris, mais il n'a pas d'intérêt pour la formation d'ingénieur et il abandonne cette école. Il reprend des études pour compléter ses connaissances en philosophie, en histoire, en critique de la littérature et de l'art, en économie politique et en science sociale.

Développement de l'œuvre

En 1859, il écrit son premier ouvrage économique (réfutation des doctrines de Proudhon).

En 1860, il participe au congrès international de l'impôt réuni à Lausanne. Il répond au concours du canton de Vaud sur la question de l'impôt, en formulant la théorie de l'attribution de la terre et de la rente foncière à l'État, suivant en cela les idées de son père, Auguste Walras. Il reçoit la quatrième récompense.

Il travaille à la Caisse d'escompte, contribua à plusieurs journaux et développe sa pensée jusqu'en 1868 (rédaction du journal Le Travail, Revue du mouvement coopératif, paru pendant deux ans en 1866-67 et 1867-68).

Université de Lausanne

En 1869, la Faculté de Droit de l'université de Lausanne (en ce temps Académie de Lausanne) souhaite instituer une Chaire d'économie politique en son sein. Se souvenant du mémoire de Walras présenté en 1860, elle lui propose de se présenter au concours. Il y répond en manifestant son intention de créer l'école mathématiques qui est son objectif depuis 1860.

Il est nommé Professeur à la Chaire d'économie politique de Lausanne et y enseignera de 1870 à 1892.

Il défend l'intervention de l’état dans l'industrie du chemin de fer qu'il voit comme un monopole naturel.

Il développera le marginalisme et fondera l'école de Lausanne avec son successeur Vilfredo Pareto.

Il fut également un promoteur actif et engagé des différentes formes d'associations populaires (coopératives ouvrières de production, coopératives de crédit, coopératives de consommation). Il se déclara au plan politique comme étant socialiste.

Apports à la théorie économique et ses critiques

Suite aux analyses d’équilibre partiel telles que Augustin Cournot et Jules Dupuit les avaient développées, Walras s'est attaché à exposer des modèles complexes d’équations pour aboutir à l'idée d’équilibre général. Son apport constitue, dans l'histoire de la science économique, et particulièrement pour la naissance de l’économétrie contemporaine, une des premières formalisations mathématiques (algébrique) de l’analyse économique des plus abouties. L'apport de Walras suscita un vif débat sur l'évolution de la théorie de l’équilibre général qui constitua le point de départ de nouvelles recherches et théories.

Théorie de l'équilibre concurrentiel général

Searchtool-80%.png Article connexe : Équilibre.

La théorie de l'équilibre concurrentiel générale, ou théorie de l'équilibre général des prix, est l'un des principaux apports de Léon Walras à l'économie.

La théorie walrasienne a été très critiquée par les autrichiens. Ainsi, on peut noter la critique de Friedrich Hayek sur les réquisits (connaissance pure et parfaite qui est impossible) de l'équilibre général néoclassique. L’entrepreneur walrasien est un concept irréel. Il est supposé être inséré dans un environnement économique où l’information est parfaite. Par conséquent, le monde de l’entrepreneur est un environnement où l’incertitude et le risque sont absents. De plus, en situation d’équilibre général, le profit est nul. Par conséquent, selon Léon Walras, l'entrepreneur n'a aucun raison d'exister.

L'idée d'équilibre a également été très critiquée par John Maynard Keynes et ses suiveurs.

Joseph Schumpeter le considéra cependant comme « le plus grand de tous les économistes » dans son Histoire de la pensée économique (1954).

Citations

  • « Où est l’erreur de Walras ? C’est de vouloir donner une grille de lecture d’une économie réellement « pure », où tout fonctionnerait rationnellement. La concurrence y serait pure aussi : les entreprises nombreuses, de faible taille, d’une fluidité totale, parfaitement informées, libres d’accès au marché. Walras sait bien qu’en réalité il en est autrement : l’« économie appliquée » est différente, parce que le contexte institutionnel détourne les acteurs de la rationalité et les prix de la vérité. Mais Walras n’en a cure, il ne décrit pas ce qui est, mais ce qui devrait être. Il plaide seulement pour qu’en économie appliquée la production soit la plus fidèle possible à un système de contrats interactifs, qu’il croit trouver dans des entreprises coopératives. De ce point de vue, il est proche des socialistes utopistes français (Saint Simon, Fourier), et il émet toutes les réserves des socialistes à l’égard de la propriété privée : la relation avec l’économie de marché devient finalement très ténue et très surprenante ! » (Jacques Garello[1])

Notes et références

Publications

  • « De la propriété intellectuelle », Journal des économistes (1859)
  • L’Économie politique et la justice, examen critique et réfutation des doctrines économiques de M. P. J. Proudhon précédé d’une introduction à l’étude de la question sociale (1860)
  • « Paradoxes économiques I », Journal des économistes (1860)
  • Théorie critique de l’impôt (1861)
  • Les Associations populaires de consommation, de production et de crédit (1865)
  • La Bourse et le crédit (1867)
  • Recherche de l’idéal social (1868)
  • « Principe d’une théorie mathématique de l’échange », Journal des économistes (1874)
  • Éléments d’économie politique pure, ou théorie de la richesse sociale (1874)
  • « Correspondance entre M. Jevons, professeur à Manchester, et M. Walras, professeur à Lausanne », Journal des économistes (1874)
  • Théorie mathématique de la richesse sociale (1883)Texte en ligne
  • 1890, "Observations sur le principe de la théorie du prix de MM. Auspitz et Lieben", Revue d'économie politique, Vol 4, pp320-323
  • 1893, "Notice autobiographique de Léon Walras"
  • Études d’économie sociale. Théorie de la répartition de la richesse sociale (1896)
  • Études d’économie politique appliquée. Théorie de la production de la richesse sociale 1898.
  • « Théorie du crédit » in Revue d’économie politique (1896)
  • Sur les équations de la circulation (1899)
  • 1905, "Cournot et l’économique mathématique", La Gazette de Lausanne
  • « La Paix par la justice sociale et le libre-échange » in Questions pratiques de législation ouvrière (1907)
  • L’État et le chemin de fer (1875)
  • Léon Walras, autobiographie (1908)
  • « Économique et mécanique » in Bulletin de la Societe vaudoise de sciences naturelles (1909)

Littérature secondaire

  • 1892, Vilfredo Pareto, "La teoria dei prezzi dei signori Auspitz e Lieben e le osservazioni del professore Walras", ("La théorie des prix de Monsieur Rudolf Auspitz et de Monsieur Richard Lieben et les observations du professeur Léon Walras"), Giornale degli economisti: Rivista mensile degli interessi italiani, Vol 4, pp201-239
  • 1972, William Jaffé, Leon Walras's Role in the 'Marginal Revolution', History of Political Economy, Vol. 4, No. 2, pp379-405
  • 1976, William Jaffé, "Menger, Jevons and Walras De-Homogenized", Economic Inquiry, Vol. XIV, décembre, pp511-524
  • 1986,
    • Jerry Ellig, "Do We Walk With Walras?", Atlantic Economic Journal, Vol 14, n°2, Juillet
    • Donald A. Walker, Walras's theory of the entrepreneur, De Economist, Volume 134, n°1 / mars, pp1-24
  • 1988,
    • Terence W. Hutchison, commentaire du livre de Léon Walras, Mélanges d'Économie Politique et Sociale, The Economic Journal, Vol 98, n°391, Jun., pp565-566
    • Jean-Pierre Potier, « Léon Walras, critique de l’école libérale orthodoxe française », Les Cahiers de l’Association Charles Gide pour l’étude de la pensée économique (Montpellier), vol 2, pp165-190
  • 2000, Roberto Baranzini, "Léon Walras: il singolare socialismo di un marginalista atipico", ("Léon Walras : le socialisme singulier d'un marginaliste atypique"), In: Marco E.L. Guidi, Luca Michelini, dir., "Marginalismo e socialismo nell'Italia liberale, 1870-1925", ("Marginalisme et socialisme dans l'Italie libérale, 1870-1925"), Giangiacomo Feltrinelli Editore, Milano
  • 2003,
    • Gilles Dostaler, "Léon Walras fondateur de l'économie néoclassique", Alternatives économiques, n°213, avril, pp76-78
    • Peter Groenewegen, Gianni Vaggi, "Léon Walras, 1834–1910: the Notion of General Equilibrium", In: Peter Groenewegen, Gianni Vaggi, dir., "A Concise History of Economic Thought. From Mercantilism to Monetarism", Palgrave, pp217-226
  • 2011, Jean-Pierre Potier, « Léon Walras, un économiste socialiste libéral », In: Jean-Louis Fournel, Jacques Guillaumou et Jean-Pierre Potier, dir., "Liberté(s), libéralisme(s). Formation et circulation des concepts", Lyon : ENS-Editions
  • 2012, Guy Numa, "Dupuit and Walras on the Natural Monopoly in Transport Industries: What They Really Wrote and Meant", History of Political Economy, Vol 44, n°1, pp69–95

Voir aussi

Liens externes


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