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Thomas Szasz

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Thomas Szasz
Philosophe

Dates 1920-2012
Thomas Szasz.jpg
Tendance Minarchiste
Nationalité Hongrie Hongrie
Articles internes Autres articles sur Thomas Szasz

Citation
Interwikis sur Thomas Szasz

Thomas S. Szasz, né à Budapest le 15 avril 1920 et mort le 8 septembre 2012, est un psychiatre d'origine hongroise et établi aux États-Unis. Il était professeur au Département de psychiatrie de l'Université d'État de New York, "Upstate Medical Center", à Syracuse. Il a suivi sa formation psychanalytique à l'Institut de psychanalyse de Chicago et, pendant les cinq années suivantes, il a été membre de son personnel. Le Dr Szasz a fréquemment publié dans des revues médicales, psychiatriques, psychologiques et psychanalytiques de premier plan.

Présentation

En raison de son essai The Myth of Mental Illness (Le mythe de la maladie mentale, Payot, 1975), il a été considéré comme le père de l'anti-psychiatrie. Toutefois, à la différence de Félix Guattari et Gilles Deleuze, son anti-autoritarisme, loin de se vouloir un programme de destruction de la civilisation, se caractérise par un attachement profond aux valeurs de liberté et de responsabilité. Contrairement aux deux auteurs d'extrême-gauche précités, il ne cherche nullement à faire l'éloge de la démence et de la marginalité au détriment de la vie saine et « capitaliste ». C'est précisément parce qu'il se définit comme l'un des derniers héritiers des libéraux du XVIIIe siècle qu'il conteste toutes les formes d'arbitraire psychiatrique.

D'après Szasz, le concept de « maladie mentale » témoigne de la volonté politique et idéologique de déresponsabiliser les individus, en dissociant leurs actes de leur conscience. Ainsi, au lieu d'être punis pour leurs méfaits, des incendiaires, des voleurs à la tire seront qualifiés de kleptomanes ou de pyromanes et déclarés irresponsables de leurs actes. La maladie ne peut concerner que le corps, le concept de « maladie mentale » est seulement métaphorique. Il n'y a aucune raison de qualifier de « maladie mentale » les problèmes personnels, sociaux et éthiques de l’existence et de prétendre traiter cette maladie :

Il n’existe aucune justification médicale, morale ou légale, aux interventions psychiatriques non-volontaires tels que le « diagnostic », l’« hospitalisation » ou le « traitement ». Ce sont là des crimes contre l’humanité.

Par ailleurs, en se servant de l'argument de la « folie », l'État peut faire interner des opposants politiques, comme ce fut le cas en URSS. C'est pourquoi ce psychiatre peu conventionnel a forgé l'expression polémique d'« État thérapeute », reprise depuis par de nombreux libertariens. Les pays occidentaux ont employé (et continuent parfois de le faire) des méthodes voisines de celles de l'ex-Union soviétique, en considérant comme des malades bons à se faire soigner les consommateurs de stupéfiants (qui le font pourtant par choix et devraient donc assumer, selon Szasz, les pleines conséquences de cette option sans en faire porter le poids sur les autres individus), les personnes suicidaires, les dépressifs, les anorexiques, les obèses, etc. A cet égard, il a mené un combat inflexible contre les internements forcés.

Thomas Szasz a collaboré à diverses revues libérales et libertariennes comme Reason, The Freeman, The Independent Review ou encore le Journal of Libertarian Studies. Il était chercheur au Cato Institute.

Informations complémentaires

Publications

Pour une liste détaillée des œuvres de Thomas Szasz, voir Thomas Szasz (bibliographie)

Littérature secondaire

  • 1983, Richard E. Vatz, Lee S. Weinber, "Thomas Szasz: Primary Values and Major Contentions", Buffalo, N.Y.: Prometieus

Citations

  • «  En général, celui qui paye le service qu'est l'acte psychiatrique en est le bénéficiaire ; par contre, celui qui le reçoit à titre gratuit en est généralement la victime. »

  • «  La plupart des gens réclament l'auto-détermination pour eux-mêmes et la soumission pour les autres : certains vont même jusqu'à prôner la soumission pour tout le monde, mais rares sont ceux qui acceptent l'indépendance d'autrui. »

  • «  L'État ne saurait en aucun cas rendre un acte légal, tout au plus peut-il le rendre criminel ou ne pas s'en occuper du tout. »

  • «  Les lois relatives à l'hygiène mentale possèdent à la fois les dangereuses qualités des lois civiles et des lois criminelles. Tout comme les lois civiles, elles ne sont susceptibles d'aucune limitation constitutionnelle ; et elles ressemblent aux lois criminelles du fait que les peines qu'elles prévoient peuvent entraîner la privation des biens, de la liberté ou de la vie. »

  • «  La liberté : les hommes s'efforcent de la conquérir pour eux-mêmes et s'acharnent à en priver les autres. »

  • «  Je pense qu'il serait insensé de faire totalement confiance à l'État dans ce qu'il fait pour l'individu. Généralement, il fait contre lui plus qu'il ne fait pour lui. »

  • «  Le proverbe recommande de « ne pas mordre la main qui vous nourrit », mais peut-être le faudrait-il, si elle vous empêche de vous nourrir. »

  • «  On ne peut faire le bonheur d'autrui. Par contre, on peut très bien faire son malheur. Voilà pourquoi sans doute on voit de par le monde beaucoup plus de gens malheureux que de gens heureux. »

  • «  Lorsqu'il s'agit d'acquérir une habitude, nous sommes tous des élèves attentifs et assidus ; mais nous nous trouvons désemparés lorsqu'il s'agit de la perdre. »

  • «  La lutte pour le Verbe est réellement une question de vie ou de mort. Une scène désormais classique des films de western nous montre deux hommes luttant désespérément pour récupérer une arme tombée à terre. Celui qui l'atteint le premier tire et sauve sa peau ; l'autre au contraire se « fait descendre » et meurt. Dans la réalité, l'enjeu n'est pas une arme mais une étiquette ; celui qui réussit le premier à la poser sortira vainqueur de la bataille ; l'autre, « l'étiqueté », est réduit au rôle de victime. »

  • «  Sous le masque de la science et de la thérapie, la psychanalyse en est arrivée à fonctionner comme une religion. De même qu'Abraham avait reçu la Loi Divine de Yahvé lui-même, avec lequel il aurait communiqué directement, de même Freud reçut les Lois de la Psychologie de l'Inconscient lui-même, avec lequel il aurait communiqué directement. »

  • «  L'homme cherche à justifier son cannibalisme symbolique, sa tendance à faire de l'autre la victime offerte à sa propre image. En politique, on justifie ce sacrifice de l'individu par le sacro-saint « bien public ». »

  • «  Dans les sociétés capitalistes, les méthodes d’éducation, qui sont basées sur la discipline et la contrainte, trahissent un « défaut dans la cuirasse ». En effet, comment inculquer à un enfant la valeur de l’initiative et du contrat – notions libérales par excellence – si l’on emploie pour cela des méthodes répressives ? Les sociétés communistes ne souffrent pas de telles contradictions. On veut que l’enfant apprenne à commander et à obéir, et les méthodes d’enseignement sont en parfait accord avec le but recherché. »

  • «  Commettez deux fois la même erreur : on ne vous donnera pas raison, mais on vous trouvera des excuses. »

  • «  L'inflation est à l'argent ce que la salade verbale du schizophrène est au langage ; ils illustrent tout d'abord que l'homme, selon les termes de Nietzsche, est « un animal qui fait des promesses », et ensuite, qu'il est plus facile de rompre une promesse que de la tenir. »

  • «  La Règle du Paternalisme : fais aux autres ce que toi, de par ta sagesse suprême, tu sais devoir leur faire pour leur plus grand bien. »

  • «  Paternalisme : principe moral ; enseigne que l'on peut tout accorder à l'autre, à l'exception du respect. Doctrine selon laquelle personne n'est prêt à assumer sa liberté et à s'auto-déterminer, sauf naturellement celui qui parle et le groupe dont il fait partie. »

  • «  Si l'homme et la femme étaient réellement égaux, pour quelle raison éprouveraient-ils le besoin de se marier, et d'entériner par un contrat formel ce qu'un simple accord entre eux suffirait à sceller ? Mais ils ne sont pas égaux, et le mariage permet bientôt à la femme de tromper son mari, ou vice versa : chacun se proposant, en fin de compte, de conserver l'avantage. (...) Dans le langage de la théorie des jeux, le mariage actuel est bien souvent un jeu dont le solde équivaut à zéro. »

  • «  Il est beaucoup plus facile de faire son devoir envers les autres qu'envers soi-même. Dans le premier cas, vous passez pour un homme de bien, dans le second pour un égoïste ! »

  • «  La soumission inconditionnelle et la critique systématique sont en fait deux attitudes aussi infantiles l'une que l'autre face à la Loi. Le propre de l'individu autonome est de savoir décider, en vertu de critères essentiellement moraux, de l'opportunité éventuelle de collaborer avec le Pouvoir. »

Citations sur Thomas Szasz

  • Voici près de vingt ans que Thomas Szasz, psychanalyste et professeur de psychiatrie à l'université de New York, soutient dans une œuvre insolente, inventive et salubre, que la maladie mentale n'existe pas, qu'elle est un mythe. (...) Avec Szasz, la psychiatrie cesse d'être un instrument au service du pouvoir pour devenir l'outil qui peut aider les hommes à comprendre leur destin et à agir sur lui. (Roland Jaccard, 04/04/1975)

Liens externes



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