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Les Systèmes socialistes et l'évolution économique

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Les systèmes socialistes et l'évolution économique
Auteur : Maurice Bourguin
Genre
économie
Année de parution
1904
Lent exposé des thèses socialistes du début du XXe siècle
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Ouvrage de Maurice Bourguin, publié la première fois chez A. Colin en 1904; 2 e édition revue et corrigée en 1906 (téléchargeable en PDF sur Gallica; 3 e en 1921.

Commentaire général et intérêt de l'ouvrage

Le long ouvrage de Maurice Bourguin, dans la verve d'un Adam Smith ou du libéralisme classique, est un lent exposé des thèses socialistes du début du XXe siècle. Largement documenté comme en témoignent les nombreuses annexes, un peu à la manière de la Richesse des Nations, Bourguin développe et réfute lentement l'idée de la valeur-travail ou la substitution d'une organisation centralisée à l'ordre du marché (Chapitre II), dans un souci pédagogique que l'on pourra rapprocher de Hayek ou de Mises des années 30 quand ils répondaient aux essais de sauvetage du régime socialiste via un simulacre de marché (débat sur le calcul économique en régime socialiste).

Assez dur avec le "laissez-faire" (Chapitre XVII) et les doctrines individualistes de Herbert Spencer et de Gustave de Molinari, ou avec "l'idéalisme" de la loi des débouchés de Jean-Baptiste Say, Bourguin, loin d'être un anarchiste, est un libéral modéré comme le seront Walter Lippmann ou Louis Rougier. Passablement sceptique dans l'avenir du capitalisme bien que l'étant encore plus envers le socialisme, cela en fait une sorte de Hayek avant l'heure, mais sans l'idée d'ordre spontané et persuadé que la complexité du monde impose une gestion centralisée de l'économie tout en ayant auparavant démontré l'inanité d'une telle prétention.

Néanmoins, sa critique normative du socialisme, et notamment l'idée d'une tragédie pour les hommes de bonne volonté qui finissent par voir que leur système - pourtant (ou à cause) basé sur des prémisses morales - conduit à une injustice plus grande doublée d'inefficacité chronique, préfigure les arguments du best-seller de 1944.

Sommaire

Première partie : Les théories. Les systèmes de société socialiste

Livre I : Le collectivisme pur et son régime de la valeur
I : Les plans de société collectiviste II : Esquisse du système collectiviste et définition de son unité de valeur III : Le progrès de la production IV : L’équilibre économique V : Le paysan propriétaire, l’artisan et le boutiquier dans une société collectiviste VI : Conclusion. Le collectivisme et la liberté
Livre II : Des formes socialistes qui conservent la valeur régie par l’offre et la demande
VII : Socialisme d’État et socialisme communal (I: Collectivisme altéré. II: Socialisme d’État. III: Socialisme communal.) VIII : Socialisme corporatif et corporatisme IX : L’école marxiste vis-à-vis des plans de société collectiviste et des autres formes de société socialiste

Deuxième partie : Les faits. L’évolution économique

Livre III : Le développement des formes d’organisation économique à l’époque contemporaine
X : Position du problème et aperçu préliminaire XI : La concentration industrielle et commerciale (I: Agrandissements des entreprises. II: Coalition d’entreprises.) XII : Les limites de la concentration dans l’industrie et le commerce (I: L’industrie à domicile salariée. II: Le métier indépendant. III: Le petit commerce.) XIII : L’agriculture et le capitalisme XIV : La coopération (I: Sociétés coopératives simples et leurs fédérations. II : Sociétés coopératives complexes formées entre entreprises indépendantes. III: Relation entre les différentes branches de la coopération.) XV : Les unions professionnelles entre patrons et salariés ; le contrat collectif de travail XVI : L’extension du rôle économique de l’État et des municipalités (I: Protection et contrôle. II: Exploitations de l’État. III: Exploitations des municipalités.
Livre IV : Les inductions tirées des faits
XVII : Les systèmes devant les faits (I: Individualisme. II: Collectivisme pur et socialisme d’État intégral.III: Socialisme sociétaire et coopératisme.) Chapitre XVIII : Le sens de l’évolution et la politique sociale (§ I : L’idée démocratique. Son rôle dans l’évolution. § II: Le progrès des classes ouvrières ; institutions patronales, institutions ouvrières, organisations ouvrières, action législative. § III: L’avenir du salariat. § IV: L’individu dans la société. § V: La démocratie dans l’ordre économique.)

Annexes

Extraits

« Beaucoup d’hommes, et parmi les plus cultivés, se trouvent attirés aujourd’hui vers le socialisme, par révolte de conscience contre les inégalités et les misères de nos civilisations industrielles. Le socialisme s’adresse à leur raison par la rigueur de sa critique et l’enchaînement scientifique de sa thèse évolutionniste ; il séduit leur imagination par la perspective d’une cité plus heureuse de justice de beauté.
Quelque soit sa croyance, l’homme, en la faisant sienne, la modèle à son image. Telle doctrine, qui se déforme et se rapetisse chez les natures vulgaires, se développe, dans un esprit supérieur, en un système scientifique ou en inspiration d’amour. Pour l’homme de cœur que hante l’image obsédante de la misère, est-il rêve plus noble que celui du bonheur pour tous ? A quels avantages sociaux ne renoncerait-il pas avec joie, s’il pouvait croire que la rançon de l’humanité souffrante fut à ce prix ? N’irait-il pas même jusqu’à sacrifier quelque chose de sa liberté ? Assurément, si le socialisme doit être le salut des misérables, les hommes d’élites iront au socialisme, sans souci de ce qu’ils pourront y perdre.
Mais des esprits formés à l’école des sciences expérimentales, ou simplement à celle de la vie, ne sauraient se contenter du côté purement négatif du socialisme, ni s’abandonner, dans leur conception de l’avenir, à de vagues rêveries humanitaires, si généreuses qu’elles soient. »
Avant propos
« Le prix, dont les oscillations sont déterminées par l’intensité variable des besoins chez le consommateur, est d’abord le grand régulateur de la production de la distribution des richesses dans notre régime concurrence individualiste. La production est-elle insuffisante pour une certaine catégorie de marchandises ? Sous la pression du besoin, les prix s’élèvent, de sorte que les demandes en excès sur les quantités existantes s’éliminent d’elle-mêmes ; et cette hausse, attirants capitaux et producteurs par la perspective d’un profit ou d’un salaire plus élevé, suffit à rétablir l’équilibre. Grâce aux indications instantanées de cette aiguille si sensible des prix, les moindres changements de ce qui peuvent offrir une contrepartie dans l’échange se trouvent prévenus et satisfaits ; les approvisionnements en subsistances des agglomérations géantes sont assurées en quantités suffisantes, sans déperdition, sans excès ; le nombre des mineurs, des tisserands, des maçons, des professeurs et des médecins dans la société se proportionne aux besoins ; tout cela naturellement, spontanément, sans direction gouvernementale et sans contrainte de l’autorité publique, par le sage naturel des rouages sociaux. Une force, inconsciente comme les forces de la nature physique, s’agit pour rétablir l’ordre économique une certaine harmonie, à travers des désordres partiels et des irrégularités passagères. [...]
Les socialistes ont beau jeu, certes, dans le rôle critique, lorsqu’ils dénoncent les abus du régime capitaliste, l’oppression l’écrasement des faibles, les crises et le chômage, le paupérisme, les excès et la spéculation, l’enrichissement des oisifs. Mais ils ne peuvent nier que ce régime libre concurrence, au sein duquel le mal s’épanouit, a non seulement le mérite d’être viable, existant, de puiser sa force et sa raison d’être dans la réalité et dans les lois du développement historique, mais aussi d’être harmonieux dans une certaine mesure, et favorable au libre développement des forces de la production. Ce mérite, il le doit à son système de valeurs, dont l’unité est indirectement réalisée dans l’unité physique de la monnaie. Cette constitution organique de l’étalon permet à la valeur de varier, sous l’effort de la concurrence, suivant l’intensité des désirs des consommateurs ; elle permet au profit de s’élever en raison de l’habilité des producteurs à satisfaire, au moins offre aussi, des besoins les plus pressants de la société. »
Chap. II, p.22-23
« Le collectivisme radical, avec son mode de production administrative et son régime de valeur fixée suivant le temps de travail d’intensité moyenne, investit l’État d’un immense pouvoir, qui embrasse tous les domaines de l’activité individuelle. Il impose à l’administration, composée d’innombrables organes entretenus par les ressources publiques, une tache surhumaine et une responsabilité écrasante.
Il lui confie toutes les fonctions économiques de la nation, tout le service de la production, du transport, de leur emmagasinage, de la distribution, la gestion des logements comme cette subsistance et des autres fournitures. Il lui donne le pouvoir exclusif de taxer les services et produits, après des calculs inextricables de moyennes sociales, et lui confère la charge d’une comptabilité prodigieusement compliquée, dont les erreurs peuvent compromettre l’existence nationale. L’autorité publique, responsable des chômages, est tenue de procurer à chacun un emploi conforme à ses aptitudes. L’État, employeur unique de millions de travailleurs, supporte tout le fardeau des fautes et injustices qui peuvent se commettre dans la répartition des tâches, le calcul des tarifs ou la réception des produits. Le gouvernement économique, disposant des citoyens à la fois comme consommateurs et comme producteurs, est sans cesse exposé à succomber sous le poids des responsabilités.
Le progrès matériel et le développement des forces productives n’ont d’autre garantie que le zèle des fonctionnaires électifs et le dévouement des travailleurs. Il faut qu’en dehors de tout avantage personnel, la passion désintéressée du bien et les détermine à adopter les machines nouvelles et les méthodes perfectionnées, alors même qu’elles bouleverseraient les habitudes et les situations acquises. La réduction des frais, l’économie de matière et l’entretien du matériel dépendent de la contrainte que les uns sont disposés à exercer sur leurs commettants, et les autres sur eux-mêmes. Quant à l’amortissement du capital productif, quant à son revenu par le prélèvement sur la rétribution des travailleurs individuels, il faut compter, pour y pourvoir, sur la fermeté des pouvoirs électifs.
Cherche-t-on, comme M. Jaurès, à décentraliser l’organisation collectiviste, en laissant aux corporations professionnelles une autonomie relative, en leur concédant, sous certaines réserves, la propriété de leur outillage? Essaie-t-on de donner quelque vie aux organes flasques de la production collectiviste, en adoptant pour unité de valeur l’heure de travail de productivité moyenne, de manière à ménager une prime à la productivité exceptionnelle du travail s’exerçant sur un outillage supérieur à la moyenne ? On échoue devant un double écueil : complication excessive du calcul des moyennes, qui doivent être établies pour chaque exploitation particulière suivant la productivité des agents naturels ; d’autre part, en l’absence d’un régulateur automatique de la production, oppression et étouffement fatal de l’industrie corporative par le pouvoir arbitraire de règlementation nécessairement dévolue à l’autorité centrale.
C’est surtout au point de vue de l’équilibre économique que le collectivisme est défectueux. La fonction vitale de l’organisme social, l’adaptation de la production aux besoins, devient une fonction administrative. Si l’autorité publique qui est chargée de centraliser les renseignements, de prévoir les demandes, de calculer en conséquence les moyens de production à créer, les achats à faire au-dehors, les marchandises à produire pour échanges extérieurs. Sur elle repose la charge de régler le mouvement tout entier, de déterminer la nature et la quantité de produits livrés pour satisfaire les besoins les plus délicats comme les plus essentiels, sans déficits et sans excès. Il faut obtenir des fonctionnaires qu’ils se plient aux goûts variés et capricieux du public, sans crainte de compliquer leur service, qu’ils s’ingénient à prévenir les moindres désirs des consommateurs, comme savent le faire les producteurs et négociants dans la société individualiste. Aucune faute de prévision, aucune erreur, aucun oubli ne doivent être commis dans un service comme celui des subsistances ; l’existence de tout un peuple dépend de la vigilance de son gouvernement pourvoyeur.
Par ailleurs, le collectivisme est impuissant à réaliser l’équilibre, même d’une façon purement théorique. Nul moyen d’écouler les produits en excès, passés de mode ou détériorés, qui encombrent les magasins sans trouver preneurs au prix coûtant ; nulle règle satisfaisant d’attribution pour les objets qui existent en quantité insuffisante. Quant à la répartition des travailleurs entre les emplois elle est aussi déréglée ; à défaut d’équilibre spontané, l’État doit employer la force pour recruter les travailleurs dans les métiers les moins recherchés.
Détraquement des rapports économiques, gaspillage, langueur de la production, règne universel de l’arbitraire et de la compression, telles sont les maux inhérents à la forme collectiviste. Sur quelque aspect qu’on l’envisage, c’est toujours et surtout la liberté qui s’y trouve sacrifiée.
Les adversaires du collectivisme ont principalement insisté jusqu’ici sur son caractère oppressif, et longtemps les socialistes sont contentés de répondre qu’il n’y a pas de vraie liberté, en régime capitaliste, pour la masse de ceux qui, vivant au jour le jour de leur salaire, sont à la discrétion du capital. Quelle que soit la valeur de cette contre-attaque, le collectivisme est blessé à mort, s’il ne parvient pas lui-même à se laver du reproche de sacrifier la liberté.
Or, il n’est pas une seule liberté qui ne paraisse compromise, dans un régime qui subordonne toute consommation au bon vouloir des arbitres tout-puissants de la production et de la distribution. Que reste-t-il à l’individu, si la satisfaction de ses besoins et de ses goûts est abandonnée à la discrétion de l’autorité publique ? Quelle peut-être la garantie des minorités, contre un pouvoir aussi formidable des majorités ? Toute manifestation d’activité individuelle ou collective, même de l’ordre intellectuel et moral, se traduisant par un usage ou une consommation de choses matérielles, toute liberté, liberté de la presse, liberté des élections, liberté de réunion, liberté des théâtres, liberté de l’enseignement, liberté religieuse, se trouve soumis à l’arbitraire des personnages préposés à la direction des fonctions économiques.
Il n’y pas jusqu’à là liberté du choix de la profession, jusqu’à celle du domicile et du foyer familial, qui ne soient à la merci de l’autorité publique, si le collectivisme ne laisse pas altérer son système de la valeur en admettant le jeu de l’offre de la demande. [...] Certains travailleurs sont enchaînés à leur atelier comme des galériens à leur banc. Il est bien vrai qu’aujourd’hui les mêmes effets peuvent résulter des nécessités économiques ; mais la contrainte n’est-elle pas plus odieuse lorsqu’elle émane des hommes que lorsqu’elle est le fait des choses ?
On nous promet la disparition des contraintes, sous le prétexte que l’avènement du collectivisme entraînerait l’abolition de l’État tel que nous le connaissons, de l’État capitaliste fondé sur la division des classes, organisé et dirigé pour garantir à la classe capitaliste la conservation de son privilège économique. « L’administration des choses sera substituée au gouvernement des hommes. »
En vérité, il semble que l’on cherche à engourdir la pensée, en la caressant d’une formule hypocrite qui se répète avec la monotonie d’un refrain de berceuse. Le gouvernement des hommes, la contrainte du commandement personnel, disparaîtraient d’une société où les fonctions économiques seraient remises, comme les fonctions politiques, à la direction des administrations publiques, où la vie sociale tout entière serait sous la dépendance du pouvoir, où nul acte de l’individu n’échapperait à l’autorité ou au contrôle des fonctionnaires ? Est sérieusement que l’on l’affirme ?
Croit-on suffisant, pour sauvegarder la liberté, de soustraire la vie économique à la tutelle du gouvernement politique, en instituant, à côté du pouvoir militaire et diplomatique, un Conseil supérieur du travail, comme le veut M. Jaurès ? Suffirait-il, comme le propose M. Vandervelde, de faire entre l’État, gouvernement des hommes, et l’État, administrateur des choses, la même séparation qu’entre le cerveau et l’estomac ? C’est toujours revenir à cette idée que l’administration économique, étant l’administration des choses, ne peut rien avoir de pesant pour les hommes. Administration des choses, oui certes, mais administration exercée par des hommes sur les autres hommes à l’occasion des choses ; et ces hommes, représentants élus des majorités, épousant toute leurs passions et leurs rancunes, seraient investis du pouvoir le plus formidable qui se sont encore rencontré dans une société humaine. Si l’État capitaliste est une gendarmerie établie pour protéger le capital, l’État socialiste serait de même une police destinée à maintenir l’ordre socialiste, avec des moyens qui dépasseraient en puissance et en tyrannie tous ceux qui ont pu être employés jusqu’ici.
Plus d’État, dit-on, mais un gouvernement économique à côté du gouvernement politique; plus d’impôts, mais un prélèvement sur le produit du travail pour les besoins publics. Simple changement d’étiquette ! Les traites de l’ancien régime sont devenus les douanes et octrois, les aides et gabelles s’appellent aujourd’hui contributions indirectes; mais le contribuable ne s’y trompe pas, et il continue à donner aux agents du fisc leurs noms populaires. Que signifient donc ces déguisements, et qui trompe-t-on ici ?
A l’immense mécanisme d’acier qui l’étreint, qui le broie, qui comprime tous ses mouvements, étouffant l’expression de sa pensée disloquant sa famille, l’individu, simple pièce l’appareil, est rivé de sa naissance à sa mort. Contre ce régime de caserne et de corvées, toute la nature de l’homme moderne, parvenu à un haut développement de conscience et de personnalité, proteste avec indignation et avec dégoût. Espère-t-on que l’individu se résignera de nouveau aujourd’hui à la perte de sa liberté, qu’il subira cette épouvantable servitude économique, cette intolérable pression de sa conscience, sans soubresauts et sans révolte d’une irrésistible furie ? Non, un tel régime n’est pas viable. [...]
Pas de socialisme donc, s’il ne doit pas sauvegarder la liberté. Et comment opérer la conciliation, et transformer un régime autoritaire régime de liberté ?
M. Jaurès n’y a pas réussi, parce qu’il n’y a pas su renoncer à la taxation des valeurs en travail, qui nécessite une direction administrative de la production. Shaeffle, au contraire, pressait les socialistes de prendre en considération la valeur d’usage dans la constitution de la valeur d’échange : « Si le socialisme, dit-il, voulait abolir la liberté des besoins individuels, il devrait être regardé comme l’ennemi mortel de toute liberté, de toute civilisation, de tout bien-être intellectuel et matériel. » Mais pour libérer l’individu, il faut libérer la production, et par conséquent revenir à la forme actuelle de la valeur d’échange variable suivant l’offre la demande.
Pas de socialisme, dira-t-on, si les corporations et les individus restent libres de régler la production suivant les fluctuations de prix, parce que la concurrence engendre les crises et les inégalités de profit. [...]
...Mais il est dès maintenant un point acquis: s’il n’y a de vrai socialisme que par la fixation des valeurs d’après le temps de travail, le socialisme est incompatible avec la liberté.
Chapitre VI, p.68-73


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