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Assurance

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L'assurance est une forme de gestion des risques : un risque non souhaité par l'assuré (tel qu'un "sinistre") est transféré par contrat à l'assureur en échange d'une somme d'argent ("prime"). L'assureur mutualise les risques en traitant un grand nombre de cas similaires ; un calcul de probabilités lui permet d'établir le montant de la prime (c'est le rôle de la science actuarielle). Historiquement, on rencontre des contrats d'assurances depuis des lustres, pour preuve, les contrats d'assurances maritimes au Moyen âge [1].

Présentation

Le principe général de l'assurance, dans un marché libre, est le suivant :

  • étant donnée l'existence d'un risque pour un groupement de personnes (groupement de taille variable, ce peut être un pays ou le monde entier),
  • ce risque présentant une certaine uniformité (le danger encouru est analogue),
  • on peut instaurer une forme de solidarité en proposant à chaque protagoniste de verser volontairement une "prime" dans un "pot commun" qui servira à financer le risque,
  • la prime à verser étant uniquement fonction du risque encouru (fonction de la probabilité et de la gravité du risque).

Il existe plusieurs types d'assurances :

  • assurance vie (versement d'un capital à partir d'une certaine date, ou au décès de l'assuré)
  • assurances dommages :
    • de personnes (prévoyance, santé, responsabilité civile...)
    • de biens ("incendie, accident et risques divers")
  • réassurance (l'assureur réassure son propre risque auprès d'une compagnie plus importante)
  • autres risques (risque humain : absentéisme, kidnapping, cyber-risques...)

L'assurance, comme le droit de propriété, réduit l'ignorance des individus et l'incertitude du futur en établissant une responsabilité ex ante : le risque, aléatoire par nature, n'est pas réduit ni supprimé (c'est là le rôle de la prévention et de la protection), mais les pertes sont mutualisées. Pour l'assuré, la petite éventualité d'une grosse perte (due à un sinistre grave) est transformée en une grosse éventualité d'une petite perte (la prime d'assurance payée à l'assureur).

L'assurance a également un lien fort avec l'épargne, tant pour l'assureur (les montants des primes constituent pour lui des capitaux très importants qu'il faut pérenniser pour être à même de faire face à ses engagements) que pour l'assuré (l'épargne personnelle est une forme d'assurance, et certaines formes d'assurances sont en fait une épargne).

Protection sociale et assurance

L'assurance n'est pas à l'origine un système de "redistribution sociale" tel que l'entendent les collectivistes ou les sociaux-démocrates. Avec ce qu'on appelle la protection sociale et les "assurances sociales" (ou "assurances universelles" dans certains pays), il n'y a plus de rapport entre la prime et le risque couvert, on supprime le contrat et la responsabilité qui l'accompagne, on rend arbitrairement certaines personnes irresponsables, et d'autres responsables. C'est donc abusivement que l'on emploie le terme d'assurance.

Dès qu'il y a absence de contrat, prélèvement obligatoire ou obligation de cotiser à un monopole, on est totalement en dehors du domaine assurantiel et on entre dans une autre logique, une logique de redistribution qui agit sous le paravent de l'assurance. On fait passer pour une protection ce qui n'est qu'une spoliation.

Pour distinguer la protection sociale étatique de l'assurance dans un marché libre, les critères à examiner seront donc les suivants :

  • obligation ou non de s'assurer ?
  • établissement ou non d'un contrat ?
  • la prime est-elle "par tête" ou seulement fonction du risque ?
  • y a-t-il des tarifs imposés par l’État ? un catalogue de prestations ou de risques imposés ?
  • y a-t-il une compensation des risques organisée par l’État ? (la quote-part versée pour les "bons" risques allant d'autorité renflouer les "mauvais" risques)
  • la sélection des risques par l'assureur est-elle autorisée ou interdite ?

Citations

  • « Nos historiens oublient, cachent ou, tout simplement, ne savent pas que l'assurance est en définitive l'une des dernières grandes découvertes de l'homme, l'un des derniers grands progrès technologiques dans le domaine économique et social. Celui-ci tient à ce qu'elle combine des techniques tant juridiques qu'économiques ou mathématiques qui avaient été découvertes antérieurement et qui, comme la propriété, la responsabilité juridique, le contrat ou la prévoyance (l'épargne, financière ou non, la spéculation) avaient fait leur preuve pour accroître le domaine du certain de tout être humain. Il contribue à ce que les individus choisissent de vivre en société, sinon en toute connaissance, du moins en une ignorance réduite. » (Georges Lane dans le Journal des économistes et des études humaines)
  • « Dès que le gouvernement se mêle de fournir une assurance pour quelque motif économique que ce soit, on ne peut plus qualifier cela d'assurance. » (Ron Paul, Liberty Defined)
  • « On peut dire que l'assurance a un rôle essentiel dans une société libre car elle permet l'exercice le plus complet possible de la responsabilité individuelle. Et il est donc particulièrement immoral qu'il existe une réglementation de l'assurance, - ce qui empêche le libre exercice des responsabilités des uns et des autres. Dans ce délicat équilibre des responsabilités, il y a alors destruction de responsabilité. » (Pascal Salin)
  • « Les normes publiques résultent d’une cuisine insipide d’achat de votes, de protection des industries en place, d’incompétence, et de léthargie bureaucratique. Par contraste, les normes privées sont évolutives et contraintes par la recherche de l’efficacité : un assureur ne peut pas adopter une norme trop tatillonne sans perdre des clients. L’assurance libre poursuit un étroit chemin entre un prix faible et des règlements stricts. » (Philippe Lacoude, Libres !!)
  • Ça fait partie du boulot d'une assurance que de discriminer et de regrouper les risques par catégories. (et ce sont justement les assurances dans un contexte de marché libre qui ont un intérêt financier à financer des recherches non biaisées sur tout ce qui affecte les risques) Que ce ne soit pas le cas avec la sécu et les réglementations entravant le marché de l'assurance est précisément le signe qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'assurance mais de subvention des personnes à "mauvais risques" par les personnes à "bons risques" (y compris des riches à mauvais risques par des pauvres à bons risques). C'est de l'aléa moral institutionnalisé qui participe de l'augmentation des risques et du caractère insoutenable du système. ( Liberaux.org)
  • Le point est que, en libre concurrence, l'assurance a dans la mesure du possible intérêt à la sélection pertinente des risques et à découvrir les clauses contractuelles permettant de discipliner l'assuré, sans le faire fuir parce qu'elles seraient trop envahissantes, parce que ça lui offre un avantage financier de le faire. S'il n'y a pas moyen de faire autrement dans certaines circonstances que d'être un "Big Brother", alors soit le client potentiel refuse de s'assurer soit il accepte un big brother. Ce sont les exigences de la coopération sociale, comme lorsqu'un employeur potentiel veut fouiller dans votre passé professionnel pour daigner considérer votre candidature. Le point crucial, le facteur qui discipline tout le monde, c'est le fait qu'on ne soit pas obligé de signer sous menace d'extorsion, contrairement à ce qui se passe dans la relation avec l’État ou l'assurance obligatoire. (Liberaux.org)

Notes et références

  1. C. B. Hoover, 1926, The sea loan in Genoa in the twelfth century, The Quarterly Journal of Economics 40(3), pp.495–529.

Bibliographie

  • 1992,
    • Albert Loan, "Institutional Bases of the Spontaneous Order: Surety and Assurance", Humane Studies Review, Vol 7, n°1
    • Leslie Siddeley, "The Rise and Fall of Fraternal Insurance Organizations", Humane Studies Review, Vol 7, n°2

Voir aussi

Liens externes


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