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Spéculation

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Définition de la spéculation

La spéculation en économie, souvent utilisée avec une connotation péjorative, désigne généralement « l'activité consistant à tirer profit par anticipation de l'évolution à court, moyen ou long terme du niveau général des prix ou d'un prix particulier en vue d'en retirer une plus-value ou un bénéfice ». La spéculation consiste donc à prendre aujourd'hui des décisions économiques sur la base d'un état économique futur et hypothétique : l'anticipation d'un changement imminent du prix en vigueur. Le spéculateur accepte de porter un risque élevé dans l'espoir d'une rémunération possiblement élevée elle aussi.

Dans le langage courant, les spéculateurs seraient des profiteurs tenaces et ingénieux, réalisant d'insolents profits ou prenant le contrôle d'entreprises sur une simple opération boursière. Figure honnie, ils incarnent pourtant une des fonctionnement hautement importantes pour le bon fonctionnement d'une économie de marché et bénéfique in fine à tous.

Le rôle du spéculateur

Le principal intérêt du spéculateur est d'anticiper et de profiter des fluctuations de l'état futur du marché, même si cette connaissance de l'avenir reste imparfaite et particulièrement difficile. Pour ce faire, il existe deux types d'actes jugés spéculatifs :

  • un qui consiste à acheter une « marchandise » à bas prix aujourd'hui, et la revendre lorsque les prix seront assez élevés demain, permettant de dégager un bénéfice.
  • l'autre, la vente à découvert, consiste à vendre un titre pour le racheter plus tard moins cjer, en profitant de sa baisse entre temps pour encaisser un bénéfice. Souvent (injustement) critiquée, la vente à découvert (« short sale ») est souvent limitée. Très risquée, elle peut aboutir à des situations de pertes catastrophiques pour le spéculateur, comme dans le cas Gamestop

On peut distinguer différents types de spéculateurs : le suiveur de tendance, le scalpeur, le spéculateur de long terme (swinger), le spéculateur de court terme (day trader), le contrarian qui va à contre-courant, etc. Ce dernier parie sur une baisse quand tout le monde parie sur une hausse. Cela implique de sa part une vigilance sur les points de retournements du cycle et un money management très sérieux. Car, le plus souvent, le spéculateur de court terme (excepté le scalpeur) va perdre. Mais, ces pertes sont minimes. Un bon trader sait couper ses pertes et il laisse courir ses gains. Donc, un spéculateur qui réussit est celui qui ne gagne pas souvent mais lorsqu'il le fait, il établit un ratio de gain élevé de 1 pour 2, voire de 1 pour 3. Sa marge bénéficiaire provient de la bonne gestion de son capital (equity). Le public, impressionné par les réussites en bourse, se focalise souvent sur la publicité des gros gains à l'image de la réception du premier prix d'une loterie. Mais, ce public oublie que pour chaque gros gain, il y a de nombreuses petites pertes. Personne ne plaint le spéculateur perdant, ruiné ou décédé, mais tout le monde crie haro sur le gagnant !

Le profit fait, par ce type de spéculateur, est le prix de l'incertitude, c'est à dire une récompense pour avoir osé prendre des risques que personne ne voulait prendre dans un avenir incertain. Puisque l'avenir est inconnu, aucune probabilité ne peut être calculée sur une chance de réussite proportionnelle à l'ensemble des résultats finaux possibles, c'est la raison pour laquelle les économistes parlent d'incertitude et non de risque dans ce cas-là.

La spéculation est bénéfique car cela permet de corriger des estimations qui sont incorrectes et qui résultent d’un comportement moutonnier. Quand de nombreux intervenants se contentent de façon hasardeuse, pour estimer le futur, du seul prix de marché et agissent uniquement en fonction de l’évolution de ce prix, alors les fluctuations ont tendance à être amplifiées. Le prix monte, alors la masse achète, ce qui provoque une hausse du prix. Le spéculateur permet de stabiliser les fluctuations.

Le spéculateur permet aussi, en prenant des risques que personne n'ose prendre, d’assurer certaines aventures industrielles qui n’auraient pas pu avoir lieu autrement.

John Maynard Keynes, considéré par certains libéraux, comme leur ennemi n°1, fut un grand spéculateur. Dans les années 1930, il fit fortune en spéculant sur la bourse de Londres. A l'époque, Londres était déjà une grande place financière mondiale[1]. Dans ses analyses boursières, John Maynard Keynes ne s'appuyait cependant pas sur ses théories économiques mais sur la théorie de la psychologie des foules. Il avait une attitude assez cynique vis à vis du peuple qui se traduit par cet extrait, dans son livre de la "théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie", publié en 1936.

"La plupart des investisseurs et spéculateurs professionnels s'occupent moins de faire des prévisions précises à long terme que de prévoir peu de temps avant le grand public les changements à venir de la base conventionnelle d'évaluation. En fait, l'objet inavoué de l'investissement éclairé est de voler le départ, comme le disent si bien les américains, d'être plus malins que le public et de passer la pièce fausse ou dépréciée au voisin."[2]

L'argument de sa réussite est assez scandaleux sur le plan éthique. On ne peut pas lui faire le reproche qu'il est fondamental pour le spéculateur ou l'investisseur de trouver un co-échangiste (à la hausse ou à la baisse) selon les cas afin de réaliser un bénéfice. Le profit du spéculateur provient du fait qu'il a la possibilité de trouver sur le marché, à deux reprises, des co-échangeurs qui ont une évaluation subjective différente de la sienne. Cependant, il est choquant de présenter le spéculateur comme un "voleur" (de départ, donc un tricheur puisqu'il ne respecte pas les règles communes qui sont nécessaires dans une compétition (Il est anormal, dans une compétition sportive, par exemple qu'un sprinter démarre avant le signal du starter). Mais, il y a aussi une vision assez perfide et assez hautaine, vis à vis du grand public, sans doute moins bien informé que les traders professionnels. Le message que nous fait passer John Maynard Keynes est que le succès des traders professionnels provient de l'infortune de quelques "gogos" amateurs qui osent s'aventurer sur les marchés financiers, et qui, moins bien informés, perdent tout leur argent.

Pour les libéraux, un marché financier juste est un marché où les bigs players (banques centrales, institutions financières) n'influencent pas les cours à leur profit au détriment de la masse. Dans un sens libéral, un spéculateur est un co-échangeur, qui souhaite obtenir des flux de revenus futurs sans avoir à l'esprit qu'il s'agit là d'un jeu à somme nulle où ses gains représentent des pertes de son co-échangeur. L'accès aux marchés financiers doit être le plus souple et ouvert possible, comme sur le FOREX, avec une accessibilité en fonction des moyens modestes de chacun. La réussite du spéculateur n'est pas orientée vers la perte de quelqu'un d'autre mais par une imagination de son propre futur gain.

Le spéculateur en bourse, c'est chacun d'entre nous

Contrairement au discours communiste qui oppose de manière irréductible actionnaires et travailleurs, la frontière entre l'investisseur en bourse et l'individu lambda est extrêmement fine. Par le mécanisme des fonds de pension dans certains pays, ou tout simplement de la retraite par capitalisation, une large part des travailleurs sont aussi actionnaires, parfois de leur entreprise. Ceux qui bénéficient in fine de la bonne ou mauvaise santé des marchés boursiers ne sont pas juste de théoriques milliardaires avec un cigare, mais chacun d'entre nous : meilleure performance directe des placements financiers, meilleures rentrées financières pour les pouvoirs publics, etc.

Autres regards libéraux

Les libéraux rappellent que la spéculation a pour effet principal de réduire les écarts entre les évaluations d'un même bien par des acteurs différents. Par exemple, spéculer sur la pénurie d'un bien consiste à acheter ce bien aujourd'hui pour le revendre demain plus cher, ce qui a pour effet de pousser à la hausse le prix actuel du bien, et donc de pousser à une augmentation de la production, et d'augmenter les quantités disponibles dans le futur, donc d'en baisser le prix tout en atténuant la pénurie prévue. Autrement dit, toute spéculation tend à éliminer les motifs mêmes de cette spéculation. C'est la notion à la base même de la théorie financière moderne avec l'absence d'arbitrages. Cette analyse ne repose nullement sur l'hypothèse du marché « pur et parfait », les mécanismes décrits pouvant jouer sans que le système atteigne jamais l'équilibre.

Philippe Manière va plus loin dans la défense de la spéculation d'un point de vue libéral, en écrivant dans L'aveuglement français que le spéculateur ne peut gagner que s'il y a des faiblesses déjà existantes dans l'économie du pays qu'il ne fait que révéler. Autrement formulé, l'action du spéculateur (sur les monnaies dans l'exemple cité) n'est pas un déséquilibre du marché mais au contraire un rééquilibrage du cours à sa juste valeur. Et Manière de rappeler que Soros perdit presque autant d'argent en misant à tort contre le franc en 1992 qu'il n'en gagna en misant à raison contre la livre[3].

Le spéculateur ne fait que mettre à jour les failles (ou les forces) d'une économie : s'il gagne, c'est que l'économie lui a donné raison ; s'il perd, tant pis pour lui (c'est son argent). Mais une telle évidence est trop simple pour le politicien, qui cherche à renverser les responsabilités : pour lui, le vrai coupable n'est pas le surendetté, mais son créancier ; pas la mauvaise politique, mais celui qui se permet de spéculer sur ses résultats prévisibles ; pas la dépense étatique, mais l'austérité et la rigueur. Le spéculateur est le bouc émissaire parfait, tout comme l'était le "financier juif" dans les années 1930 : il est sans visage, supposément très riche, et il a l'impertinence de révéler nos erreurs et notre impéritie, voire de parier contre nos intérêts.

Existe-t-il une "mauvaise" spéculation ?

Les manipulations de marchés, le "shadow banking", la vente à découvert, etc. favorisent une forme de spéculation. Ce n'est que dans la mesure où de telles pratiques visent à tromper les autres investisseurs qu'elles ont un caractère frauduleux et c'est aux organisateurs des marchés de les interdire a priori par contrat et aux juges de les punir a posteriori. Autrement, il appartient aux autres investisseurs, qui n'en sont pas moins des spéculateurs, de ne pas se laisser tromper.

La cause principale d'une spéculation malsaine est la création monétaire ex nihilo, issue de l'action de la banque centrale, qui engendre des "bulles spéculatives" et des distorsions artificielles sur les marchés :

Les banques centrales sont des gardiens pyromanes qui alimentent le feu de la spéculation par leur politique monétaire. (Philippe Simonnot)

Les éléments spéculatifs et créatifs dans l'entrepreneuriat

Le rôle des éléments spéculatifs et créatifs dans l'entrepreneuriat est d'une importance cruciale pour comprendre la dynamique du marché et les moteurs de l'innovation économique. Ces deux aspects jouent un rôle fondamental dans la formation et la saisie des opportunités entrepreneuriales et sont souvent étroitement liés dans le processus entrepreneurial.

D'une part, l'élément spéculatif est une caractéristique inhérente à l'entrepreneuriat. Les entrepreneurs sont confrontés à des situations d'incertitude et d'ambiguïté, car ils prennent des décisions concernant des événements futurs qui ne peuvent pas être parfaitement anticipés. Ils parient sur des résultats incertains et prennent des risques calculés pour tirer parti d'opportunités potentielles. Cet aspect spéculatif est essentiel car il motive les entrepreneurs à explorer de nouvelles voies et à se lancer dans des projets innovants malgré l'incertitude inhérente à l'avenir.

L'élément spéculatif de l'entrepreneuriat se manifeste dans la recherche de nouvelles opportunités de profit, qu'elles soient créées par des innovations radicales (à la Schumpeter) ou par la détection d'inefficacités de marché existantes (à la Kirzner). Les entrepreneurs spéculent sur les tendances du marché, les comportements des consommateurs, les évolutions technologiques et les changements réglementaires pour anticiper les opportunités de profit.

D'autre part, l'élément créatif est une caractéristique distinctive des entrepreneurs innovants. Ils sont capables de générer de nouvelles idées, de repenser les modèles d'affaires existants et de développer des produits ou services novateurs. La créativité entrepreneuriale peut conduire à des innovations de rupture qui transforment complètement les industries et créent de nouvelles niches de marché. Ces innovations peuvent être des réponses à des besoins non satisfaits ou des opportunités jusqu'alors inexploitées.

La créativité des entrepreneurs peut être nourrie par leur capacité à voir des opportunités là où d'autres ne le font pas. Ils ont une vision différente du monde, qui leur permet de remettre en question le statu quo et de chercher des solutions innovantes aux problèmes. Cette capacité créative est essentielle pour rester compétitif sur le marché et continuer à saisir de nouvelles opportunités à mesure qu'elles émergent.

Dans la réalité, les éléments spéculatifs et créatifs de l'entrepreneuriat ne sont pas mutuellement exclusifs. Au contraire, ils se complètent souvent. Les entrepreneurs créatifs peuvent avoir une approche spéculative pour évaluer le potentiel de leurs idées novatrices sur le marché. D'autre part, les entrepreneurs spéculatifs peuvent rechercher des opportunités de profit en explorant de nouvelles voies ou en s'adaptant aux changements du marché.

Enfin, il est important de noter que l'équilibre entre les éléments spéculatifs et créatifs peut varier en fonction du type d'entrepreneur, du secteur d'activité et du contexte économique. Certains entrepreneurs peuvent avoir une propension plus marquée pour l'innovation et la créativité, tandis que d'autres peuvent être plus axés sur l'exploitation opportuniste d'inefficacités du marché.

En conclusion, les éléments spéculatifs et créatifs sont tous deux essentiels à la dynamique de l'entrepreneuriat. Ils alimentent l'innovation, la croissance économique et l'adaptation aux changements du marché. Les entrepreneurs prospères sont souvent ceux qui parviennent à équilibrer habilement ces deux aspects pour exploiter de nouvelles opportunités tout en gérant les risques liés à l'incertitude.

Les opportunités de profit existent dans le monde réel dans un sens spéculatif

L'existence des opportunités de profit dans le sens spéculatif est une notion centrale dans la théorie entrepreneuriale de Kirzner. Selon Kirzner, les opportunités de profit existent dans le monde réel, mais d'une manière spéculative, ce qui signifie qu'elles ne sont pas encore réalisées, mais qu'elles sont potentiellement possibles et latentes. Ces opportunités sont souvent cachées aux yeux des acteurs du marché, mais elles peuvent être découvertes et saisies par les entrepreneurs avertis qui veut dire vigilants.

Pour comprendre cette idée, il faut reconnaître que les marchés réels sont rarement en équilibre parfait. Il y a souvent des déséquilibres dans les prix des facteurs de production et des produits finaux, des asymétries d'information et des inefficiences qui créent des ouvertures pour des profits économiques. Ces opportunités de profit peuvent résulter de changements dans les préférences des consommateurs, de l'émergence de nouvelles technologies, de l'évolution de la demande ou de l'offre de ressources, ou de tout autre changement qui perturbe l'équilibre du marché.

Cependant, ces opportunités de profit ne sont pas toujours évidentes ou immédiatement réalisables. Elles sont souvent voilées par l'incertitude et l'asymétrie d'information qui caractérisent le monde réel. Les entrepreneurs vigilants, grâce à leur vigilance et leur capacité à percevoir au-delà des apparences, sont ceux qui peuvent identifier ces opportunités potentielles et les transformer en opportunités réelles.

Il est important de noter que les opportunités de profit ne sont pas préexistantes à leur découverte. Elles n'attendent pas d'être trouvées comme des trésors cachés. Au lieu de cela, elles émergent de l'interaction humaine dans le domaine économique. Une opportunité de profit est en quelque sorte déjà présente, mais elle doit être activée par l'action entrepreneuriale. L'entrepreneur vigilant voit la possibilité d'acheter à un certain prix et de vendre à un autre prix, créant ainsi une opportunité de réaliser un bénéfice économique.

En ce sens, les opportunités de profit existent maintenant, même si elles ne se concrétiseront pleinement que dans le futur. Pour l'entrepreneur averti, l'opportunité est réelle dans le sens où il a la conviction que cela pourrait devenir une réalité lucrative dans un avenir proche ou lointain. C'est cette perception de l'opportunité qui motive l'action entrepreneuriale.

L'importance des opportunités de profit dans le processus économique est cruciale. Les entrepreneurs qui saisissent ces opportunités créent de la valeur économique en exploitant les ressources disponibles de manière innovante et en comblant les écarts du marché. Cela contribue à la dynamique du capitalisme en stimulant la concurrence, en favorisant l'efficacité des ressources et en stimulant la croissance économique.

En résumé, les opportunités de profit existent dans le monde réel dans un sens spéculatif, attendant d'être découvertes et exploitées par des entrepreneurs avertis. C'est cette perception de l'opportunité qui motive l'entrepreneur à agir et à contribuer au progrès économique et à l'innovation. La reconnaissance de ces opportunités latentes est une caractéristique distinctive de la théorie entrepreneuriale de Kirzner, qui met en lumière le rôle crucial de la vigilance et de la perception dans le processus de marché.

Citations

  • « II est trop facile de dénoncer les spéculateurs. Le spéculateur par définition s'efforce de vendre plus cher qu'il n'a acheté, mais le principe même de l'économie décentralisée est de faire passer les biens dans les mains de ceux qui sont capables de leur donner la plus grande valeur. La démagogie conduit à ne considérer que ceux qui gagnent et à négliger tous ceux qui perdent. Dans la société d'aujourd'hui, les spéculateurs deviennent les boucs émissaires d'une mauvaise plitique dont les gouvernements sont responsables. » (Maurice Allais, Le Figaro du 23 novembre 1975)
  • « Je suis en train de travailler à un roman, L’Argent… Je prendrai comme position que la spéculation est une bonne chose, sans laquelle les grandes industries du monde s’éteindraient, tout comme la population s’éteindrait sans la passion sexuelle. » (Émile Zola)
  • « Trading » : activité nuisible socialement et moralement d’après les gens qui n’ont jamais rien compris ni à l’économie ni aux marchés, mais qui peut être assez rentable pour ceux qui ont ce talent. (Charles Gave)
  • « Soutenir que les spéculateurs rendent un vrai service, ce n’est pas politiquement correct, mais c’est scientifiquement prouvé. » (Jean-Yves Naudet)
  • Il y a une spéculation utile, celle de ceux qui prennent des risques calculés, à la place des autres, avec leur propre argent, jouant un rôle d’assureur. Par contraste, il y a la mauvaise spéculation, celle des bulles artificielles, quand l’argent coule à flot des banques centrales et permet n’importe quelle fantaisie, en perturbant tous les indicateurs, à commencer par les taux d’intérêt. (Jean-Yves Naudet)
  • Agir est toujours une spéculation. Cela vaut non seulement pour ce qui concerne une économie de marché, mais tout autant pour Robinson Crusoé l'imaginaire acteur isolé, et dans les conditions d'une économie socialiste. (Ludwig von Mises, L'Action humaine)
  • Il n'existe pas d'investissement non spéculatif. Les investissements peuvent être bons ou mauvais, mais ils sont toujours spéculatifs. Dans une économie fluide, toute action comporte de la spéculation. Un changement fondamental dans la situation peut faire que des investissements communément considérés comme parfaitement sûrs deviennent de mauvais investissements. (Ludwig von Mises)
  • La spéculation est au cœur de l’action humaine. L’opposition à la spéculation, de ce fait, est une opposition à l’action humaine. (Walter Block)
  • Interdire la spéculation alimentaire a le même effet sur la société que d'empêcher les écureuils d'amasser des noisettes pour l'hiver - cela conduit à la famine. (Walter Block, Défendre les indéfendables)
  • En « profitant », par « égoïsme », des opportunités « d'enrichissement personnel » qui se présentent à lui, en achetant le bien ou l'actif lorsqu'il est excessivement bon marché (donc peu demandé et fortement offert) et en le revendant lorsque son prix atteint des sommets (et qu'il est devenu très demandé et peu offert), le spéculateur agit comme un régulateur naturel, plus efficace qu'aucun gouvernement ne saura jamais l'être. En aplanissant les fluctuations des prix, il réalise une action éminemment vertueuse : il permet de stocker les biens pendant l'abondance, et de les distribuer lors de pénuries. Des vaches grasses puis des vaches maigres : tel est le monde sans les spéculateurs. Amenant de la chaleur quand il fait froid, et du froid quand il fait chaud, son action est sans doute bien plus bénéfique pour la société et l'état de l‘économie qu'il n'en avait eu initialement l'intention. Aucune pression gouvernementale ne le pousse à agir ainsi pour le bien commun. La Main invisible seule l'y conduit. (Benoît Malbranque, Libres ! 100 idées, 100 auteurs)

Informations complémentaires

Notes et références

  1. Les anglais n'ont pas attendu Margaret Thatcher pour être une nation ouverte sur le monde. Mais, les clichés sont durs car il est bon ton de faire croire que la crise actuelle est une crise due aux développement de la finance.
  2. cité par Thami Kabbaj, 2008, "Maîtriser l'analyse technique", Eyrolles, p8
  3. Philippe Manière, L'aveuglement français, Stock, p.157-161.

Bibliographie

  • 1993. Walter Block. « Le spéculateur ». In Défendre les indéfendables, p. 180-183. Paris : Les Belles Lettres. (ISBN 2-251-44012-7) [prés. en ligne]
  • 2007.
    • Arnaud Bouyer. Les fonds d'investissement sont-ils... des prédateurs ? Paris : JC Lattès. (ISBN 270962981X)
    • Jim Cox. « Speculators ». In The Concise Guide To Economics, 3rd ed., p. 41-43. Auburn, AL : Ludwig von Mises Institute. (ISBN 978-1-933550-15-2) [lire en ligne]

Liens externes

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