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Bitur-Camember

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La loi de Bitur-Camember, énoncée par François Guillaumat et Georges Lane et reprise par François-René Rideau, est une loi logique qui établit que la redistribution politique et la spoliation légale détruisent en tendance une richesse équivalente à celle qu'elles confisquent.

C'est une illustration de ce que la sagesse populaire admet depuis bien longtemps : "bien mal acquis ne profite jamais". Une formulation plus longue de la loi de Bitur-Camember est la suivante :

Pour toute richesse volée et redistribuée par les hommes de l’État, une richesse équivalente devra être détournée de la production réelle pour être pseudo-investie dans la lutte pour ce butin, c'est-à-dire dans les démarches, l'intrigue, la propagande, la corruption et la violence nécessaires pour affronter la rivalité des autres prétendants : de sorte que la quasi-totalité des avantages de l'action politique doivent être dissipés en coûts subis pour les obtenir.
Le sergent Bitur au sapeur Camember : « M'ferez quatre jours pour n'avoir pas creusé le deuxième trou assez grand pour pouvoir y mettre sa terre avec celle du premier trou. »

Démonstration

Comme l'explique François Guillaumat, la démonstration de Bitur-Camember est purement logique, a priori : elle n'implique aucune de ces "comparaisons interpersonnelles d’utilité" chères aux utilitaristes. Elle ne peut non plus être constatée empiriquement, « étant donné la multiplicité des formes que peuvent prendre les pseudo-investissements ».

La spoliation légale (celle qu'opère l'Etat par l'impôt et les prélèvements sociaux) s'effectue dans l'impunité, à la différence de la spoliation illégale (celle de la criminalité de droit commun). Elle semble constituer un avantage net : il est plus facile de s'emparer du travail d'autrui que d'être soi-même producteur ; le prédateur semble ainsi obtenir un gain sans effort ni investissement préalable de sa part, à la différence de toutes les autres activités économiques. Dans un monde cleptocratique idéal, on pourrait croire qu'il s'agit là d'un "jeu à somme nulle" : ce qui est perdu par le spolié est gagné par le spoliateur, et le coût de la prédation passe inaperçu, en raison de l'impunité apparente dont jouit le spoliateur.

Cependant, cette impunité de la spoliation attire davantage de prédateurs et de receleurs du butin : « les avantages apparents de l’impunité, un surcroît de rivalité pour le butin doit forcément les compenser ». En fin de compte, il n'y a pas nécessairement d'avantage net, l'action politique pour s'emparer du butin (ou au contraire pour se protéger des prédateurs) a elle aussi un coût. Tout comme dans la vie économique courante, il n'y a pas de profit certain, même dans la spoliation.

Mais la richesse dont on s'empare par la violence a été produite par d'autres ; ce n'est pas une nouvelle "production". Voler ne produit rien, et a un coût, appelé pseudo-investissement : le voleur ou le receleur "investit" tant qu'une source de profit lui apporte plus que le coût pour l'obtenir. Le montant de tous ces pseudo-investissements constitue donc une perte économique nette (on a sacrifié des ressources qui ne produiront rien), une destruction de richesse, difficile à évaluer précisément mais qui aura tendance à s'approcher du "gain" obtenu par la spoliation.

Une comparaison plus parlante : le cambrioleur qui pille les appartements, bien qu'il puisse s'enrichir de la sorte, est un nuisible, une charge pour la société dont il détourne la richesse. Plus il y a de voleurs et de receleurs, plus la richesse diminue, et il s'agit là non pas de la richesse qui "change de mains" par l'action des voleurs, mais de tous les efforts improductifs de tous les voleurs et receleurs réunis (improductifs même quand le voleur réussit son coup puisque rien n'est produit en réalité). A l'extrême, une société (même très riche) constituée uniquement de voleurs et de receleurs se détruirait très rapidement (les sociétés collectivistes illustrent constamment ce fait).

Conséquences

Une première conséquence de la loi de Bitur-Camember est qu'il est absurde de prétendre que la spoliation, même légale, puisse avoir un quelconque effet global positif sur la société. Les quelques effets positifs, s'ils existent, sont largement contrebalancés par les effets négatifs, non visibles, causés par la spoliation : soustraction de richesse à la sphère productive, coûts de mise en œuvre de la spoliation elle-même par les spoliateurs, voleurs et receleurs ("pseudo-investissements"), auxquels on peut ajouter les coûts de protection contre la spoliation (contre-investissements). Cela réfute toutes les pseudo-théories étatistes qui chantent les vertus de l'impôt, de la redistribution et de la subvention. Le vol étatique n'est même pas un jeu à somme nulle : c'est une destruction nette de richesse.

A l'objection étatique, d'une arrogance éhontée, que le spoliateur, dans sa grande "sagesse", procède à une meilleure allocation des biens au bénéfice des voleurs et receleurs et au détriment du spolié, la réponse est évidente : du fait de la subjectivité de la valeur, il est incapable d'évaluer l'utilité ou l'ophélimité des ressources volées. Son action coercitive n'est Pareto-optimale que par pur hasard (en outre, si elle était vraiment Pareto-optimale, elle se produirait probablement sans intervention de l’État, intervention qui a un coût). L'incomparabilité des préférences interdit d'affirmer qu'on a le droit de "faire du bien" aux uns au détriment des autres.

Une seconde conséquence de la loi de Bitur-Camember est qu'il est impossible de définir a priori une politique qui apporte un avantage net à un groupe prédéterminé de personnes, même s'il est toujours possible de recenser a posteriori les quelques individus qui ont pu profiter de l'agression des hommes de l’État.

L'action politique est par conséquent :

  1. globalement nuisible (destruction nette de richesse, par non-respect du droit de propriété), le gaspillage politique est égal au pillage dont il procède ;
  2. jamais assurée d'atteindre ses buts (incertitude quant à ses résultats, car même la coercition n'offre pas de garantie de profit) : "loi d'impossibilité de Bitur-Camember".

Par inversion de la loi, on peut affirmer que « toute baisse simultanée des impôts et dépenses publiques engendre une augmentation de la production d’égale ampleur » (théorème d’Omlevaah). De même, toute dérèglementation ou abolition de loi liberticide profite à la société :

Toute tentative d'imposer un ordre artificiel venu d'en haut n'aboutit en fin de compte qu'à créer un désordre plus grand, auquel s'ajoute toutes les souffrances dues à cette imposition. (Faré, De la Justice privée : justice rétributive contre justice collective, 18/01/2010)

Origine de l'expression

Elle met à contribution la bande dessinée créée par Christophe (de son vrai nom Georges Colomb, 1856-1945). Dans un épisode (On ne pense pas à tout), le sergent Bitur demande au sapeur Camember de boucher un trou à partir de la terre qu'il aura obtenue en creusant un premier trou qu'il devra boucher avec la terre d'un deuxième trou. Camember est puni pour "n'avoir pas creusé le deuxième trou assez grand pour pouvoir y mettre sa terre avec celle du premier trou". L'épisode illustre l'absurdité de l'autoritarisme qui édicte des tâches improductives. Il existe un conte de Nasr Eddin Hodja qui est similaire (et peut-être antérieur à l'histoire du sapeur Camember), mais qui se termine différemment :

- Très ingénieux, Nasr Eddin ! Mais dis-moi, la terre que tu auras retirée du deuxième trou, qu'en feras-tu ? La mettras-tu dans un troisième ?

- Allons, laisse-moi tranquille maintenant. Je n'ai pas le temps de t'expliquer mon plan dans tous les détails.[1]

Tout comme creuser un trou, spolier quelqu'un par l'impôt ou les charges "sociales" coûte des efforts (ne serait-ce que parce que le spolié aura tendance à résister) ; à mesure que les spoliateurs et les profiteurs de la spoliation entrent en concurrence entre eux, cet "effort" devient de moins en moins payant pour chacun, et la somme des efforts consentis s'approchera progressivement de la valeur du butin extorqué. Le trou qui ne peut jamais être comblé symbolise l'injustice initiale de la spoliation, qui ne peut être effacée par aucune manipulation qui vise à la cacher.

Il y a donc, comme le disait Bastiat, "un profit contre deux pertes"[2] : voler la richesse d'autrui et la redistribuer entraîne une perte en efforts pour l'obtenir ajoutée à la perte pour celui qui en a été spolié. C'est toute la différence avec l'échange volontaire qui est au cœur de l'économie libérale, échange par définition profitable à toutes les parties.

La tromperie étatique, génératrice d'illusion, consiste comme l'explique Frédéric Bastiat à dissimuler la "main rude", celle qui vole, pour attirer exclusivement l’attention sur la "main douce", celle qui distribue les privilèges.

Vanité de la redistribution

Le montant d'argent à prendre aux riches serait insuffisant pour enrichir les pauvres. L'État prend donc d'une main au peuple et il redonne un peu moins à ce même peuple de l'autre main. Mais il y a pire. À cause des lois de l'incidence, les véritables bénéficiaires de la redistribution ne sont jamais ceux que l'État visait.

Pseudo-investissement

Le "pseudo-investissement" désigne l'effort politique et fiscal qui vise à s'emparer du butin. On parle de "pseudo-investissement", plutôt que d'investissement tout court, parce que la richesse convoitée n'est en réalité pas produite par cet "investissement" dans la spoliation, mais par un autre investissement, l'investissement véritable, celui de la victime de la spoliation, qui voit le fruit de son travail ou de son épargne ainsi perdu.

Les pseudo-investissements destinés à la distribution ont tendance à augmenter tant qu'ils sont rentables. L'État pseudo-investit dans la récupération d'impôts jusqu'au moment où le coût de son pseudo-investissement serait supérieur au montant des impôts perçus. Ces impôts perçus sont ensuite un butin que convoitent de nombreux bénéficiaires.

L'État pseudo-investit tant qu'un gain est possible. De même, les bénéficiaires pseudo-investissent tant que leur gain est possible. Tant que le coût du pseudo-investissement est inférieur au gain, le pseudo-investisseur pseudo-investira. Il s'ensuit que les pseudo-investissements sont proches du montant total des impôts.

Dispositifs de prédation

Les dispositifs de prélèvement étatique sont entretenus par une propagande financée par des subventions publiques. Ce sont les spectacles médiatiques qui entourent les actions de l'État. D'une manière plus générale, c'est la fabrication d'une illusion fiscale pour chacune des actions de prédation de l'État. Cette illusion fiscale passe souvent par des distributions économiquement nuisibles, mais qui donnent de l'État une image avantageuse.

Les dispositifs de prédation sont aussi des dispositifs légaux. Ce sont aussi des pressions diplomatiques sur des pays ayant une fiscalité différente. Ce sont les fonctionnaires qui gèrent les dispositifs, qui les adaptent.

Pseudo-investissement des receleurs

Le partage d'un butin entre les voleurs est une source d'incertitude et de coût. Le coût de distribution du butin est important. Plus le montant est grand, plus nombreux seront les prétendants à recevoir cet argent. Plus la compétition sera rude entre les bénéficiaires. Plus l'État devra consacrer des soins à consulter et à évaluer les choix qui lui sembleront les meilleurs. Plus chacun consacrera du temps pour influer sur des décisions de redistributions. Le personnel politique consacre tout son temps à tenter d'influencer la redistribution étatique.

Lobbies subventionnés

Les lobbies susceptibles d'influencer les décisions de l'État sont nombreux. Ils sont financés par l'État. Ils se répandent dans les journaux et animent les spectacles médiatiques pour donner l'illusion que le corps social tout entier, par le biais de ses prétendus "représentants", exprimerait un "débat démocratique". Ces lobbies sont les syndicats, les nombreuses associations diverses que l'État choisit d'écouter, ainsi que les "sponsors" des campagnes électorales (particulièrement aux États-Unis). L'État fabrique l'illusion d'être à l'écoute des citoyens en feignant d'écouter les divers lobbies. Le combat subventionné des lobbies est le plus souvent vain. Chaque prétendu débat "démocratique" se résume à une agitation dans un verre d'eau.

Pseudo-investissement des fonctionnaires

Le fonctionnaire s'engage dans une carrière dans laquelle il imagine servir le bien commun. La réalité est que son action est vouée à être, par nature, destructrice nette de valeur. le fonctionnaire vit d'argent volé, mais l'illusion fiscale est telle que la plupart jugent que l'argent venant de l'État serait propre, neutre, dépourvu d'envie lucrative.

Et, selon cette croyance étatique, l'argent provenant des agents économiques privés proviendrait d'une envie de lucre et donc dépourvu d'honnêteté intellectuelle. Bien sûr, ces préjugés sont faux : l'argent de l'État est de l'argent volé, et l'argent provenant de celui qui l'a honnêtement gagné est respectable. Cette interversion du Bien et du Mal est un succès populaire de la puissance de l'illusion fiscale.

Monopole, source d'illusion fiscale

L'État interdit la concurrence des activités de l'État. Cette interdiction est parfois, mais rarement, formelle. L'État surtaxe toute éventuelle concurrence. Ou bien l'État tue la concurrence en vendant des services à moindre coût.

Le but de ce monopole étatique est de donner l'illusion que l'État est généreux. C'est une des formes de l'illusion fiscale. L'État est ainsi le seul à fournir tant de services indispensables aux populations. Nombreux sont ceux qui se sentent redevables de l'apparente générosité de l'État envers eux. Ils cultivent alors un sentiment de gratitude envers leur prétendu bienfaiteur.

Valeur des services étatiques

La valeur d'un service ne peut être évaluée que par le jugement monétaire des usagers. Un usager d'un service mesure la valeur d'un service par l'argent qu'il est disposé à le payer. Il n'existe donc pas de preuve formelle qu'un service vendu gratuitement par l'État aurait une valeur non nulle. L'utilisation par un individu d'un tel service monopolistique ne prouve pas qu'il en obtient une satisfaction. Elle prouve seulement que son insatisfaction est moindre qu'en s'abstenant de l'utiliser.

Le service étatique interdit que des concurrents proposent des services mieux adaptés. Ces services étatiques monopolistiques détruisent une valeur égale aux services non rendus par l'inexistence d'entreprises concurrentes. Le monopole crée une destruction de richesse égale à la production qu'auraient eue des entreprises concurrentes.

Sous cet angle, tout monopole étatique est une source de destruction nette de richesses.

Destinataire de redistribution

Toute dépense de l'État est une redistribution. Le bénéficiaire d'une redistribution n'est pas celui que l'État avait souhaité qu'il soit. En effet, les lois de l'incidence montrent que toute subvention durable induit une modification des prix du marché. Celui qui reçoit la redistribution la repayera sous une autre forme à un autre agent économique. Un autre agent économique non prévu sera le véritable bénéficiaire de cette subvention.

Contre-investissement des victimes

L’État prélève aux victimes de la moitié de leur production. La plupart des victimes se comportent comme si ce prélèvement étatique était une spoliation, ou comme si elles ne consentaient pas à l’impôt qui les frappe. Elles réagissent à cette apparente spoliation qui les frappe. Elles travaillent alors moins et produisent donc moins. Elles réduisent ainsi les prélèvements de l'État. Cette réduction de travail est une perte sèche de création de richesse.

La victime investit alors son temps et son argent en tenant compte du prélèvement de l’État. Cette différence d'investissement traduit une perte de valeur pour la victime. Chaque échange enrichit le vendeur et l'acheteur. Certains agents économiques auraient gagné aux échanges avec une telle victime. Ils perdent ainsi une occasion de profit, de création de richesse.

Le gain d'un contre-investissement se mesure par la réduction des prélèvements dont l'investisseur aurait été victime. La victime investira dans des contre-investissements jusqu'à ce que son gain net soit optimal. Elle aurait investi autrement sans cette prédation. Le coût subi par la victime est ainsi le coût d'opportunité dont elle est privée par le prélèvement étatique.

Solde de la redistribution

L'État pseudo-investit pour obtenir le montant des impôts. Les bénéficiaires du butin pseudo-investissent pour en obtenir une partie. Les victimes subissent un coût du fait du prélèvement qu'elles subissent. Elles subissent un coût d’opportunité en tentant de réduire le montant de ce prélèvement. La somme de ces dépenses est égale, en tendance, au montant des impôts. Cette présentation de la loi de Bitur-Camember est différente de celle de l'auteur, François Guillaumat.

Critique de la loi de Bitur-Camember

Cette loi ne fait qu'exprimer la nocivité de toute action étatique, du fait qu'elle est menée sans le consentement des acteurs concernés (tant les spoliés, que les bénéficiaires directs ou indirects) : il y a égalité entre prédation et destruction. Du fait de l'incomparabilité des préférences, il est impossible d'évaluer les pertes subies, ni de comparer les avantages aux inconvénients. On ne peut que raisonner en lieu et place d'un individu donné, dont la valeur de la mise (s'il est rationnel) ne dépassera pas celle du bénéfice espéré en retour.

Il n'est pas exact non plus que "la quasi-totalité des avantages de l'action politique doivent être dissipés en coûts subis pour les obtenir", les coûts pourraient être même largement supérieurs aux avantages si l'on tient compte de tous les efforts de tous les lobbyistes réunis et de tous les contre-investissements requis pour se prémunir contre la prédation ou l'interventionnisme étatique. Cela ressemble à une sorte de "multiplicateur keynésien" inversé où un impôt de 1 unité monétaire appauvrit le pays de n unités monétaires. L'espoir d'un gain peut induire des efforts dont le coût dépasse le montant à distribuer, comme l'illustrent les loteries (qui ne se financent précisément que par l'espoir du gain). De la même façon, le "privilège de monopole" peut être chiffré (par exemple l'achat d'une plaque de taxi dans les villes où il y a un numerus clausus : ce coût est une dépense inutile et absurde, qui disparaîtrait en situation de réelle concurrence).

La loi de Bitur-Camember a donc seulement un intérêt rhétorique, réexposant et reformulant de façon plus frappante le vice inhérent à l'interventionnisme et à la taxation, que les économistes passés avaient déjà signalé. Elle souligne combien la redistribution politique attise la convoitise et génère pour cette raison des coûts que l'on oublie de comptabiliser, mais qui compensent largement les "avantages" apparents qu'elle promet.

Notes et références

  1. Pour poursuivre dans la veine humoristique, on peut ainsi formuler le corollaire de Nasr Eddin Hodja à la loi de Bitur-Camember : l'art de la politique consiste à masquer la destruction de richesse par l'enfumage des victimes.
  2. Un profit contre deux pertes, 9 mai 1847

Voir aussi

Citations

  • Au fur et à mesure que le domaine de l’État s'étend, il devient plus profitable pour les entrepreneurs d'« acheter » le personnel politique plutôt que d'« acheter » leurs clients en leur offrant ce qu'ils demandent. (...) en intervenant dans la vie économique, de façon toujours de plus en plus étendue, l’État crée lui-même les conditions nécessaires à une manipulation croissante des lois du marché au profit de groupes d'intérêts particuliers. (Henri Lepage, Demain le capitalisme, 1978)
  • Une fois qu'une richesse peut être volée elle est soumise à toutes les lois de la spoliation légale : notamment, les ressources, une fois livrées à la décision politique, sont désormais l'objet de la rivalité des puissants, et ces puissants-là doivent se battre pour en obtenir leur part : en effet, il n'y a jamais de profit garanti, pas plus dans le domaine du vol que dans celui de la production. (Georges Lane et François Guillaumat, 2002)
  • Ce qui limite la spoliation, c'est rarement la résistance des spoliés ; c'est plutôt les pertes qu'elle inflige à tout le pays et qui retombent en partie sur les spoliateurs. (Vilfredo Pareto)
  • La tentation est irrésistible pour les politiciens d’un régime démocratique de mettre au service de leur clientèle les pouvoirs du gouvernement. De leur côté, les électeurs, pourvu qu’ils soient bien organisés, ont vite mesuré le chantage qu’ils pouvaient exercer sur des hommes ambitieux en mal d’élection. A l’Etat-Arbitre succède l’Etat-Enjeu... Chacun se bat, non plus pour accroître la production totale de richesses, mais pour capter le fruit du travail d’autrui que l’Etat collecte et redistribue. (Christian Michel)
  • Les gens ont tendance à oublier que pour obtenir de l'argent le gouvernement doit taxer, emprunter ou créer de la monnaie. Les dépenses du gouvernement ne sont jamais gratuites. L'argent emprunté ou taxé est sorti du secteur privé, là où il aurait pu être utilisé de manière plus productive. (Peter Schiff)
  • Ainsi, le peuple n’est pas misérable seulement parce qu’il paie au-delà de ses moyens, mais il est misérable encore par l’usage que l’on fait de ce qu’il paie. (Benjamin Constant)
  • Piller : arracher les biens de A au profit de B, en laissant C se lamenter sur l'occasion perdue. (Ambrose Bierce, Le Dictionnaire du Diable)
  • Le recours à l'impôt pour financer des dépenses publiques conduit à une double destruction de richesses par rapport à ce qui se passerait si l'on avait plutôt recours au contrat libre et à la liberté d'entreprendre. En effet, ceux qui paient l'impôt sont incités à faire moins d'efforts - de travail, d'innovation, d'épargne ou d'investissement. Mais, par ailleurs, ceux qui bénéficient des largesses étatiques sont aussi moins incités à faire des efforts puisqu'ils peuvent obtenir gratuitement - ou presque gratuitement - ce qu'ils désirent et qu'ils ne pourraient normalement obtenir que par le travail et l'effort. (Pascal Salin, Libérons-nous, 2014)
  • Il est difficile d'imaginer une façon plus stupide ou plus dangereuse de prendre des décisions qu'en laissant ces décisions entre les mains de gens qui ne paient jamais les conséquences de leurs erreurs. (Thomas Sowell)
  • À chaque dépense du gouvernement correspond un dommage global pour la société exactement équivalent en valeur à ladite dépense, excepté pour une petite part qui ne profite qu'aux politiciens. C'est la fameuse règle de la double incidence de la perte qui est bien connue depuis le dix-neuvième siècle comme s'appliquant au protectionnisme (voir le texte Un profit contre deux pertes de Bastiat), mais qui s'applique tout aussi bien à toute forme d'État-providence. (Faré, 2004)
  • La spoliation ne déplace pas seulement la richesse, elle en détruit toujours une partie. (Frédéric Bastiat)
  • C'est une opinion désastreuse que celle qui représente tout emploi de capitaux comme indifférent. Cette opinion est favorisée par tous ceux qui profitent des dilapidations des gouvernements, et par tous ceux encore qui répètent sur parole des maximes qu'ils n'entendent pas. Sans doute, le numéraire, signe des richesses, ne fait que passer dans tous les cas d'une main à l'autre ; mais lorsqu'il est employé en consommations reproductives, pour une valeur il y en a deux : lorsque sa consommation est improductive, au lieu de deux valeurs il n'y en a jamais qu'une. De plus, comme pour être dissipé en consommations improductives il est arraché à la classe qui l'eût employé productivement, la nation, si elle ne s'appauvrit pas de son numéraire, s'appauvrit de toute la production qui n'a pas eu lieu. ("Principes de politique", Benjamin Constant)
  • Mais quand même, en s’emparant de la partie la plus claire de tous les revenus d’un pays, un gouvernement parviendrait à prévenir ou à réprimer tout attentat privé contre les fortunes, il ne serait encore pas vrai de dire assurément qu’il garantit la propriété. Que vous importe, en effet, que tel gouvernement défende votre bien contre les voleurs, s’il vous enlève tous les ans en impôts plus que les voleurs ne pourraient vous prendre ? s’il faut lui donner plus que ne pourraient vous ravir les brigands contre lesquels il s’efforce de vous protéger ? (Charles Dunoyer)

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