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Richesse

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La richesse est l'abondance de biens ou de revenus. En économie politique, elle désigne l'ensemble des biens dont l'usage ou la propriété fournit une satisfaction.

Les libertariens distinguent la richesse légitime, acquise par le travail et l'épargne, transmise par l'héritage, de la richesse illégitime, qui provient du vol étatique sous toutes ses formes (impôts, privilèges, subventions, capitalisme de connivence…), ainsi que du vol de droit commun.

Le véritable riche n'est pas membre de la nomenklatura étatique et ne bénéficie pas du pillage fiscal (il en est la principale victime, au nom de la démagogie politique). Sa richesse (hormis dans le cas très particulier de la thésaurisation) profite à l'ensemble de la société, soit qu'il la dépense, soit qu'il l'investisse (le riche est contraint d'investir son superflu dans des opérations profitables pour éviter qu'il se déprécie)[1]. Comme le dit Frédéric Bastiat, justifiant la moralité de la richesse : « le profit de l'un est le profit de l'autre ». On pourrait appeler cela le « paradoxe du riche » : le riche, s'il veut le rester, est obligé de mettre son argent dans le circuit économique, par la dépense ou l'épargne, au bénéfice du reste de la société. Quand on le contraint par la force à le faire (impôt), cela diminue d'autant le volume de cet argent « utile », détourné par la pègre étatique.

Le collectivisme affirme souvent, fidèle à sa conception erronée et démagogique de l'égalité, que « les riches s'enrichissent sur le dos des pauvres ». C'est prétendre de façon malthusienne et manichéenne que l'économie ne peut jamais créer de valeur et que l'échange est un jeu à somme nulle, ce qui justifie le vol étatique et la redistribution forcée des revenus, sous prétexte que les pauvres deviendraient toujours plus pauvres. L'évolution du capitalisme montre que l'enrichissement est toujours partagé, et que le pauvre d'une société capitaliste est nettement plus riche que le pauvre d'une société socialiste.

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Jalousie, quand tu nous tiens…

La jalousie est un sentiment profondément ancré en l'homme. Le « jeu de l'ultimatum »[2], bien connu en sociologie, montre que la plupart des gens préfèrent renoncer à un gain plutôt que d'accepter que leurs semblables gagnent davantage qu'eux, ce qu'ils jugent « injuste ». En dernier ressort, les doctrines collectivistes reposent sur la jalousie sociale, ce qui les conduit de façon nihiliste à préférer la pauvreté pour tous à une richesse inégalement partagée.

Ceux qui sont révoltés par la richesse de certains (sentiment humainement compréhensible) devraient se poser la seule question qui compte : quelle est l'origine de cette richesse ? Provient-elle de la coercition / de la violence, ou de l'échange libre ? En laissant de côté tout sentiment de jalousie et d'envie, suis-je personnellement lésé par cette richesse ?

Le libéralisme est bien une idéologie pour les riches (comme l'affirment certains), oui, mais aussi pour les moins riches, et pour les pauvres : sa préoccupation n'est pas d'entériner les différences sociales, mais de garantir le droit légitime de chacun en empêchant la loi du plus fort d'instaurer des privilèges. Derrière chaque fortune mal acquise on trouvera toujours un homme de l'État : « si les riches ne sont pas puissants, ni les puissants riches, ça ne dure généralement pas très longtemps » (François Guillaumat). Alors que le collectivisme garantit la même pauvreté à tous — sauf à la nomenklatura étatique — seul le libéralisme permet aux pauvres de devenir riches :

«  Les riches, les propriétaires d’établissements déjà en activité, n’ont pas d’intérêt de classe spécial dans le maintien de la libre concurrence. Ils sont contre la confiscation et l’expropriation de leurs fortunes, mais leurs situations acquises les inclinent plutôt en faveur de mesures empêchant des nouveaux venus de mettre en jeu leur position. Les gens qui combattent pour la libre entreprise et la libre concurrence ne défendent pas les intérêts de ceux qui sont riches aujourd’hui. Ils réclament les mains libres pour les inconnus qui seront les entrepreneurs de demain et dont l’esprit inventif rendra la vie des générations à venir plus agréable. Ils veulent que la voie reste ouverte à de nouvelles améliorations économiques. Ce sont les avocats du progrès économique. »
    — Ludwig von Mises, L’Action humaine

« Le fossé entre riches et pauvres s'élargit »

Le "fossé" entre riches et pauvres s'élargit en valeur absolue, mais se rétrécit en valeur relative : les "pauvres" sont beaucoup moins pauvres.

Si tant est que cette affirmation soit exacte, on oublie aussi de préciser que la condition des pauvres s'améliore, ce qui est le fait le plus important. Il est impossible que la richesse augmente de façon globale sans que tous en profitent directement ou indirectement. Les antilibéraux, qui préfèreraient la mise en place d'une spoliation étatique directement à leur bénéfice, ont l'habitude de contester ce qu'ils dénigrent ainsi sous le nom de "théorie du ruissellement"[3], mais c'est une réalité économique.

Même si le fossé entre riches et pauvres s'élargit en valeur absolue (car les « riches » d'aujourd'hui sont plus riches que ceux d'il y a un siècle), il se rétrécit au contraire en valeur relative (les bas salaires ou les salaires moyens sont bien moins éloignés des hauts revenus qu'autrefois).

Comme Margaret Thatcher l'expliquait[4], le souhait des « progressistes » de « réduire le fossé entre pauvres et riches » signifie qu'ils sont d'accord pour que les « pauvres » soient encore plus pauvres pourvu que les « riches » soient moins riches. Pour eux, il est implicite que les riches ne sont pas riches par leur propre mérite, mais parce qu'ils volent les pauvres (d'où ce « fossé » qui s'accroîtrait entre eux). Il leur est indifférent que le sort des pauvres s'améliore dans une société libérale, ce qui importe pour eux est que les riches ne soient pas « trop riches » : ce n'est donc pas autre chose qu'une expression de l'éternelle jalousie sociale déjà dénoncée par Tocqueville à propos de la France :

«  Les Français préfèrent l'égalité dans la misère à la prospérité dans l'inégalité. »

Par ailleurs, la dichotomie riche/pauvre n'a fondamentalement pas de sens : on est toujours le « riche » ou le « pauvre » de quelqu'un. À partir de quel moment est-on riche ou pauvre ? Une telle dichotomie n'a d'intérêt que pour les collectivistes qui veulent instaurer à tout prix l'égalitarisme en excitant la jalousie sociale, en faisant croire que rendre les riches moins riches rendra les pauvres moins pauvres.

En outre, la richesse n'est jamais une donnée statique : la plupart des "riches" sont des entrepreneurs à succès et l'on évalue leur "fortune" en comptabilisant les parts qu'ils détiennent dans leur entreprise ; cette évaluation est très fluctuante et peut énormément diminuer si l'entreprise fait de mauvaises affaires et résiste mal à la concurrence.

En revanche, il est clair que le capitalisme de connivence a pour effet de créer une classe de riches illégitimes, car leur richesse dépend de l'action politique et étatique en leur faveur (protectionnisme, établissement de monopoles de droit, législation ou règlementation favorables, etc.). Les politiques d'argent facile des banques centrales ont aussi pour effet d'enrichir indûment les riches, premiers bénéficiaires de l'accroissement de la masse monétaire et de la création de bulles dans les actifs financiers.

Qui fait partie des fameux "1 %" ?

Le site web Global Rich List permet d'évaluer sa richesse personnelle au niveau mondial. On peut ainsi voir que la limite pour faire partie du 1 % des personnes les plus riches du monde est environ de 2.300 €/mois net (ce qui y inclut tous les membres du gouvernement français). Si l'on suivait la doctrine collectiviste, toute personne au-delà de ce seuil de revenu devrait être forcée à donner plus de la moitié de ses revenus. Pourtant, les personnes préconisant ce type de politique choisissent un seuil de revenu arbitraire qui sera bien entendu supérieur à leur propre revenu, afin d'éviter de devoir se soumettre à leur propre idéologie. Cela illustre bien l'idée qu'on est toujours le "pauvre" ou le "riche" de quelqu'un d'autre.

Comment l'étatisme enrichit les riches

Un des principaux effets de l'interventionnisme étatique est d'enrichir certaines catégories de personnes déjà riches :

Bibliographie

Voir aussi

Citations

  • «  Il n'y a ni richesse ni force que d'hommes. », souvent abrégée en « Il n'est de richesse que d'homme. »
        — Jean Bodin[5]

  • «  Les richesses se fixent dans un État quand y a liberté et sécurité ; et pour qu’il y ait ces deux choses, il suffit de la répression des crimes. Les richesses se distribuent et se répartissent d’elles-mêmes dans un parfait équilibre, quand la division des propriétés n’est pas gênée et que l’exercice de l’industrie ne rencontre point d’entraves. Or ce qui peut arriver de plus favorable à l’une et à l’autre, c’est la neutralité, le silence de la loi. »
        — Benjamin Constant, Commentaire sur l'ouvrage de Filangieri

  • «  On dit, pour parler des gens qui ont un revenu élevé : les privilégiés. Or, la notion de privilège, ce n'est pas ça. Un privilégié est quelqu'un qui bénéficie d'un avantage payé par quelqu'un d'autre. »
        — Jean-François Revel

  • «  Les livres socialistes sont pleins de déclamations contre les riches. Je ne comprends vraiment pas comment ces écoles, si diverses à d'autres égards, mais si unanimes en ceci, ne s'aperçoivent pas de la contradiction où elles tombent. D'une part, la richesse, suivant les chefs de ces écoles, a une action délétère, démoralisante, qui flétrit l'âme, endurcit le cœur, ne laisse survivre que le goût des jouissances dépravées. Les riches ont tous les vices. Les pauvres ont toutes les vertus. Ils sont justes, sensés, désintéressés, généreux ; voilà le thème adopté. Et d'un autre côté, tous les efforts d'imagination des Socialistes, tous les systèmes qu'ils inventent, toutes les lois qu'ils veulent nous imposer, tendent, s'il faut les en croire, à convertir la pauvreté en richesse. »
        — Frédéric Bastiat

  • «  Le pouvoir que peut exercer sur moi un multi-millionnaire (qui est peut-être mon voisin, ou mon patron) est infiniment inférieur à celui que peut exercer le moindre fonctionnaire dépositaire du pouvoir coercitif de l'État, de l'emploi duquel dépendront ma vie et mon travail, et les conditions qui les rendent possibles. »
        — Friedrich Hayek, La Route de la servitude

  • «  L'argent est un outil d'échange, qui ne peut exister que s'il y a des biens produits et des hommes capables de les produire. L'argent est la forme matérielle du principe selon lequel les hommes qui veulent vivre en société doivent le faire par le commerce et échanger valeur contre valeur. L'argent n'est pas l'outil des mendiants, qui réclament votre production par les larmes, ni des pillards, qui vous le prennent par la force. L'argent est rendu possible seulement par les hommes qui produisent. Est-ce cela que vous considérez comme le mal ? »
        — Ayn Rand

  • «  L'expression "faire de l'argent" exprime l'essence de la moralité de l'homme ; cependant, le credo actuel des pillards socialistes vous a conduit à considérer ce dont vous êtes le plus fiers comme une marque d'infamie, et votre prospérité comme une faute. »
        — Ayn Rand, Atlas Shrugged

  • «  C'est facile de dénoncer les riches. Tout le monde vous aide. Surtout les riches. »
        — Ayn Rand, Le Rebelle

  • «  Le libéralisme économique ne se bat pas en faveur des intérêts de ceux qui sont riches aujourd'hui. Au contraire, ce que le libéralisme économique veut, c'est de laisser les mains libres à quiconque possède l'ingéniosité pour supplanter le riche d'aujourd'hui en offrant aux consommateurs des produits de meilleure qualité et moins chers. Sa principale préoccupation est d'éliminer tous les obstacles à l'amélioration future du bien-être matériel de l'humanité ou, dit autrement, à la suppression de la pauvreté. »
        — Ludwig von Mises, Liberté économique et interventionnisme[6]

  • «  Voler les riches pour aider les pauvres n’est pas de l’aide, c’est du vol. »
        — Christian Michel, La Guerre des classes n'est pas finie[7]

  • «  Nous ne croyons pas que tous les riches soient généreux, ni que tous les pauvres soient capables d’autonomie, mais il suffit que les uns et les autres soient toujours plus nombreux à l’être pour que la société devienne meilleure. »
        — Christian Michel

  • «  Un juge du Far West demandait à un célèbre bandit pourquoi il s’obstinait à braquer des banques. « Parce que c’est là qu’il y a de l’argent », répondit l’autre. Des ouvrages par montagnes ont été écrits sur la philosophie de la justice sociale, chrétienne, marxiste, tiers-mondiste, mais un seul argument cohérent en ressort : la justification de prendre de l’argent aux riches, c’est qu’ils en ont. La philosophie n’est qu’un excipient sucré : pour qu’ils souffrent moins d’être volés, on leur fait honte d’être riches. »
        — Christian Michel

  • «  Le mot le plus dépourvu de sens […] c'est celui-ci : L'IMPÔT SUR LES RICHES. Mot, sinon pervers, du moins profondément irréfléchi. Je ne sais ce qu'on appelle les riches dans un pays comme celui-ci où tout le monde est endetté et où l'état des mœurs pousse la plupart des propriétaires, rentiers et capitalistes, à dépenser, par an, plus que leur revenu. En tout cas, le riche admis, je vous défie de l'atteindre, vos tentatives sur lui n'indiquent qu'une grossière ignorance des lois élémentaires de l'économie sociale et de la solidarité des intérêts. Le coup que vous voudrez porter au riche ira frapper sur l'industriel, sur le prolétaire, sur le pauvre. Voulez-vous exonérer le pauvre ? N'imposez personne. »
        — Anselme Bellegarrigue

  • «  Ceux en particulier qui depuis des décennies, ont admis l'incitation à la haine de classe et à la discrimination contre les riches n'auront pas à s'étonner si l'origine ethnique devient à son tour un prétexte à des politiques de discrimination. Il n'y a pas de différence, en morale ni en Droit, entre la discrimination politique contre les riches et celle qui frappait les juifs. Le nazisme est d'abord un socialisme. »
        — François Guillaumat

  • «  Dans l'économie de marché, il y a évidemment des riches et des pauvres car il y en a dans toutes les sociétés et il y en aura toujours bien que les concepts modernes soient des concepts relatifs. Mais, dans l'économie de marché, cette distinction n'est pas la marque d'une inégalité inscrite a priori entre des groupes sociaux prédéfinis une fois pour toutes. Cette inégalité sociale traduit l'inégalité ex post des performances économiques et, à ce titre, elle n'est jamais définitive, acquise et irréversible alors même que tous les individus sont égaux en droit. »
        — Jean-Louis Caccomo, Les sorcières des temps modernes[8]

  • «  Tout au long de l'histoire, la pauvreté a été la condition normale de l'homme. Les avancées qui ont permis d'échapper à cette norme, de temps à autre, ici et là, sont le fait d'une minorité extrêmement réduite, fréquemment méprisée, souvent condamnée, et presque toujours en butte aux bien-pensants. Chaque fois que cette minorité a été empêchée de créer, ou, comme cela s'est parfois produit, a été écartée de la société, le peuple est retombé dans la pauvreté la plus abjecte. »
        — Robert A. Heinlein

  • «  Ce sont les marxistes et les socialistes qui s’intéressent aux richesses matérielles en prélevant des impôts, répartissant la richesse, etc. Ils oublient la dimension humaine des choses. Pour un libéral véritable, ce qui est important, c’est l’esprit humain et ce qu’il est capable de créer. »
        — Pascal Salin[9]

  • «  L'envie est naturelle à l'homme ; cependant elle est un vice et un malheur tout à la fois […]. Nulle haine n'est aussi implacable que l'envie ; aussi, nous ne devrions point incessamment et assidûment l'exciter ; au contraire, nous ferions mieux de renoncer à ce plaisir, comme à beaucoup d'autres, vu ses dangereuses conséquences. »
        — Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie

  • «  Les riches, les propriétaires d’établissements déjà en activité, n’ont pas d’intérêt de classe spécial dans le maintien de la libre concurrence. Ils sont contre la confiscation et l’expropriation de leurs fortunes, mais leurs situations acquises les inclinent plutôt en faveur de mesures empêchant des nouveaux venus de mettre en jeu leur position. Les gens qui combattent pour la libre entreprise et la libre concurrence ne défendent pas les intérêts de ceux qui sont riches aujourd’hui. Ils réclament les mains libres pour les inconnus qui seront les entrepreneurs de demain et dont l’esprit inventif rendra la vie des générations à venir plus agréable. Ils veulent que la voie reste ouverte à de nouvelles améliorations économiques. Ce sont les avocats du progrès économique. »
        — Mises, L’Action Humaine

  • «  De tous les moyens de faire sa fortune, le plus court et le meilleur est de mettre les gens à voir clairement leurs intérêts à vous faire du bien. »
        — La Bruyère

  • «  Autrefois, la richesse était constituée par des actifs réels, immeubles, usines, terres agricoles… qui restaient en France même si l’on forçait leurs propriétaires légitimes à l’exil et à la pauvreté. Aujourd’hui la richesse est immatérielle et quitte le territoire national avec ceux qui s’en vont. »
        — Charles Gave

  • «  Le seul critère objectif pour juger de la moralité des revenus est l'absence de coercition. [En outre], les riches investissent leur argent de manière plus efficace pour la société que l'État. »
        — Jacques de Guénin

  • «  Riche : qui gère avec talent et dans l'estime générale les biens de l'indolent, de l'incompétent, du dépensier, du grincheux et du malchanceux. »
        — Ambrose Bierce

  • «  La richesse a des causes, mais la pauvreté n’en a pas ; la pauvreté est ce qui résulte lorsque la production de richesses n’a pas lieu, alors que la richesse n’est pas le résultat de la production de pauvreté qui n’a pas lieu. »
        — Tom G. Palmer, La Moralité du Capitalisme

  • «  Le mépris des richesses était dans les philosophes un désir caché de venger leur mérite de l'injustice de la fortune par le mépris des mêmes biens dont elle les privait ; c'était un secret pour se garantir de l'avilissement de la pauvreté ; c'était un chemin détourné pour aller à la considération qu'ils ne pouvaient avoir par les richesses. »
        — La Rochefoucauld

  • «  Quand le riche maigrit, le pauvre meurt. »
        — Proverbe chinois

  • «  Les riches sont constitutifs de la société en ce sens qu’une société qui bannit les riches s’appauvrit elle-même. Les riches sont nécessaires et contribuent à la richesse générale des sociétés civilisées, c’est-à-dire des sociétés où l’on ne devient pas riche en pillant son environnement mais en le travaillant, pas en exploitant des esclaves mais en proposant du travail à des hommes libres, pas en se considérant hors du droit mais en restant soumis au droit commun. (...) Plus encore que de décourager les riches, il vaut mieux encourager tous ceux qui le peuvent à le devenir. Il vaut mieux égaliser par le haut, permettre à l’ascenseur social de fonctionner pour éviter les frustrations, pour favoriser l’enrichissement de la société elle-même. La société moderne occidentale ne meurt pas d’excès de richesse, mais d’excès de rigidité. Elle a perdu la mobilité des positions sociales qui est la première richesse d’une société. Elle est figée dans ses structures, ses castes qui ne s’avouent pas, de celle des syndicats à celle des fonctionnaires ou celle des intellectuels. Il ne faut pas bannir la richesse, mais il faut refuser qu’elle soit réservée toujours aux mêmes. Elle doit être le fruit du mérite et du travail, fussent-ils celui des générations qui nous ont précédés. »
        — Jean-Philippe Delsol, A quoi servent les riches ?

Notes et références

  1. Il en est de même pour l'argent de la « spéculation », car celui-ci finit forcément dans ce qu'on appelle « l'économie réelle » : un argent qui resterait indéfiniment « virtuel » n'est pas une richesse.
  2. Dans le jeu de l'ultimatum, on donne une certaine somme à un cobaye. Celui-ci doit en remettre une partie à un partenaire (qu'il ne connaît pas), en décidant du montant du partage (1%, 10%, 40%, 50%, 90%, etc.). Si le partenaire accepte le partage (par exemple 40%-60%), alors chacun reçoit la somme dans les proportions proposées par le cobaye. Si le partenaire refuse le partage, alors, selon la règle du jeu prédéfinie et acceptée à l'avance, personne ne reçoit rien. On constate que le partenaire refuse des partages qu'il juge à son désavantage (ce qui est irrationnel, puisqu'il y perd), le but étant de « punir » l'offreur de son manque d'altruisme. Le seuil de refus est variable selon les cultures et les pays. Des expériences semblables faites sur des singes n'ont permis de démontrer aucun sentiment de jalousie chez eux.
  3. Voir La théorie du ruissellement sur Contrepoints.
  4. Margaret Thatcher explique le Socialisme
  5. Jean Bodin, Les six livres de la République, 1576, Livre V, chap.2 : Les moyens de remédier aux changements des Républiques, qui adviennent pour les richesses excessives des uns, et pauvreté extrême des autres
  6. Ludwig von Mises, Liberté économique et interventionnisme, chap.46, [lire en ligne]
  7. Christian Michel, La Guerre des classes n'est pas finie, [lire en ligne]
  8. Jean-Louis Caccomo, Les sorcières des temps modernes, 24 février 2007, [lire en ligne]
  9. Pascal Salin, Entretien dans Trends, août 2006, [lire en ligne]

Liens externes


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