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Jacques Chirac

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Jacques Chirac
Homme politique

Dates 1932 - 2019
Jacques Chirac.jpg
Tendance Antilibéral
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Jacques Chirac

Citation « Le libéralisme est une perversion de la pensée humaine. »
Interwikis sur Jacques Chirac

Jacques Chirac (29 novembre 1932 - 26 septembre 2019) fut président de la république française de 1995 à 2007. Il restera dans l'histoire pour son opportunisme, ses affaires judiciaires et son antilibéralisme.

Biographie : un opportuniste idéologique

Pour une présentation générale de Jacques Chirac que cette page n'a pas vocation à faire, on pourra se référer à d'autres sites.

Le parcours de Jacques Chirac sera passé par toutes les tendances politiques, au gré du sens du vent. Il commence par vendre L'Humanité et par sympathiser avec les idées communistes, avant de se rapprocher des socialistes et de Michel Rocard. Puis il se laisse ouvertement séduire par les partisans de l'Algérie française avant de se rallier au gaullisme puis à Valéry Giscard d'Estaing avant de se retourner contre lui et de défendre un travaillisme à la française. Tout cela avant de passer avec la première cohabitation à une parenthèse libérale, pour se faire ensuite élire puis réélire en se présentant comme le dernier barrage contre l'« ultra-libéralisme », le « capitalisme sauvage » et les États-Unis[1].

Point de vue libéral

Durant son mandat de président de la république, il se distingue par son absence de réformes et par l'attentisme. Comme le note le chroniqueur économique Éric Le Boucher, il s'est comporté en « roi fainéant », croyant, à tort, s'attirer les grâces de l'opinion par l'inaction. Comme le formule, là encore, Éric Le Boucher, « "pas de réformes sans croissance" avaient estimé Jacques Chirac et ses confrères. Pas de croissance sans réforme, a répondu l'Histoire. »[2]

Résumant son courage politique et ses idées protectionnistes, Nicolas Baverez écrivit en 2003 à son propos : « Debout face à Bush, couché devant Blondel »[3].

Jacques Chirac représente à merveille l'étatiste de droite ou, comme le formule l'économiste Bernard Salanié, le « marxiste de droite »[4]. The Economist titrait d'ailleurs en 2005 "Jacques Chirac, homme de gauche"[5].

Son testament politique (Mémoires, tome 2 : Le temps présidentiel) réaffirme son mépris des idées libérales. Il y renouvelle son opposition à la « montée de l’individualisme », au « communautarisme », et approuve un interventionnisme étatique accru : mise en place d’une fiscalité européenne, d'une « taxe Tobin » « parfaitement possible à mettre en place dans le cadre de nouvelles et indispensables mesures visant à réguler les marchés financiers mondiaux », sauvegarde à tout prix du système de protection sociale « hérité du Conseil national de la résistance et du général de Gaulle », intervention économique (« le rôle de l’État est de veiller au financement des PME »), etc. Sans se rendre compte de la contradiction, il prétend défendre la liberté et invite les jeunes à ne pas laisser « ceux d’hier vous dicter votre loi »...

Citations

  • « Le libéralisme [est une] perversion de la pensée humaine »[6]
  • « Je ne crois pas au libéralisme qui est à mon avis une forme de déviance »[7]
  • « Le libéralisme, ce serait aussi désastreux que le communisme ». [8]
  • « C'est vrai qu'il y a deux Frances, et c'est vrai que, fracture ou faille, ça s'écarte. C'est vrai qu'il y a de plus en plus de Français qui sont sur le bord de la route et qu'on est obligés d'assister ; et que l'autre France est de plus en plus taxée pour permettre d'aider les premiers. C'est un système diabolique, et je m'excuse de vous le dire, c'est un système socialiste. [...] On a un système qui nous tire vers le bas au lieu d'un système qui nous donne un peu d'oxygène. » Jacques Chirac, sur la fracture sociale lors du débat présidentiel de 1995 face à Lionel Jospin. De 1993 à 1997, alors qu'un gouvernement RPR/UDF était au pouvoir, le taux des prélèvements obligatoires est passé de 42,2% à 44% du PIB. De 2002 à 2006, alors qu'il est président de la République, celui-ci passe de 43% à 44% du PIB.[9]

Citations sur Jacques Chirac

  • « Jamais je n'ai vu un homme mentir à ce point. Chirac ment tout le temps. » (François Mitterrand, 1988[10])
  • « Debout devant Bush, couché devant Blondel. » (Nicolas Baverez)
  • « Chirac, bien qu’énarque et donc en principe formé aux disciplines de l’Etat, y compris en matière d’économie, était tout aussi incompétent que Mitterrand. Dénué de la moindre conviction, pur opportuniste en politique, il changea si souvent d’opinion pendant sa longue carrière qu’on hésite, pour le qualifier, entre l’image du caméléon et celle de la girouette. De nombreux ouvrages politiques ont décrit son évolution du "travaillisme à la française" au "libéralisme à l’anglo-saxonne", en passant par le souverainisme accusateur qui fustigeait "le parti de l’étranger" et par le socialisme messianique qui prétendait "réduire la fracture sociale". » (Claude Reichman)[11]
  • « Chirac n'a pas toujours été un virtuose du double langage. Il ne l'est devenu que sous l'empire de la nécessité. D'abord parce que son crédit s'est épuisé au fil d'une très longue carrière où il a dit et promis tout et son contraire, ensuite parce que l'appesantissement, voulu et organisé par ses soins, de la dictature socialiste, ne lui laisse plus beaucoup de marge de manœuvre sémantique. Ne pouvant plus nier certaines évidences, ni tenter d'en fausser l'impact par l'annonce d'un prompt soulagement si on lui fait confiance, il s'est résolu à se transformer en un miroir sans aspérités ni déformations, afin que l'électeur qui le regarde se voit en fait lui-même et se montre finalement assez désireux de choisir un président qui lui ressemble à ce point. » (Claude Reichman, Le secret de la droite, 2003)
  • « Nous vivons depuis trop longtemps dans un monde où tous ces gens qui participent au gouvernement ou au modelage de l'opinion pratiquent le double langage : l'un public et proclamé, l'autre personnel et dissimulé, comme s'ils avaient une double conscience, celle qu'on arbore comme un drapeau, et celle qui s'est réfugiée dans le maquis des pensées inavouables, qu'on n'exprime qu'en petit comité, et encore. Il y a aussi la sottise et la malhonnêteté. Qu'un Chirac, par exemple, évoque sans sourciller «L'Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes» laisse pantois. On l'imagine assez rad-soc, c'est sûr, mais un Edouard Herriot n'aurait jamais sorti une connerie pareille. » (Jean Raspail)
  • « Nous passâmes ainsi avec une rapidité stupéfiante du gaullisme souverainisme au reagano-thatchérisme des années 1980, devenant libéralo-maniaques jusqu’à la fracture sociale de 1995 où, sous l’impulsion de quelques-uns, dont sa fille Claude, le parti se retrouva quasiment à gauche de l’échiquier politique. Chaque jour, je devenais plus sceptique, et plus sévère sur l’étrangeté grandissante de tous ces virages pris sur l’aile, sans mesure et sans cohérence. J’ai même entendu Jacques Chirac expliquer en 2003 devant un conseil des ministres, ébahis, que le libéralisme avait tué plus de monde que le communisme ! Une tentative hardie de minimiser l’importance de ce que furent les goulags ! » (Nicolas Sarkozy, Passions, 2019)
  • « Je croyais que Chirac était du marbre dont on fait les statues. En réalité il est de la faïence dont on fait les bidets. » (Marie-France Garaud, Le Canard enchaîné, 2 décembre 1985)

Notes et références

  1. Voir Denis Jeambar, Accusé Chirac levez vous, 2005, p.28
  2. Éric Le Boucher, Économiquement incorrect, 2005, p.76
  3. Nicolas Baverez, « Debout face à Bush, couché devant Blondel », Le Point, 14 mars 2003
  4. Deux citations récentes à oublier très vite, Bernard Salanié, 14 décembre 2005
  5. En français dans le texte
  6. Entretien avec Pierre Péan, L'inconnu de l'Elysée, p.459
  7. Péan, ibid, p.460
  8. Jacques Chirac, Le Figaro, 16 mars 2005
  9. Rapport de 2008 sur les prélèvements obligatoires, données reprises de l'INSEE
  10. Jeambar, 2005, p.31
  11. Deux présidents heureux

Pour aller plus loin

B0.jpg Discussions sur le forum
La Meilleure/pire Mesure De Chirac, au revoir, au revoir président (for)
Les Confessions Crépusculaires De Jacques Chirac, la nouvelle biographie intime du patron par Pierre Péan (for)
Chirac Et Le Dialogue Social (for)
Chirac, Sarko (for)

Littérature secondaire

  • 1984, Robert Lozada, "Chirac est-il libéral ?", La Vie Française, 6-12 février
  • 2005, Denis Jeambar, Accusé Chirac, levez-vous !, Paris: Seuil, ISBN 2020845857

Articles connexes

Liens externes


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