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Antilibéralisme

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Le terme d'antilibéralisme désigne un ensemble de courants politiques hétérogènes, réunis par l'opposition aux idées libérales.

Présentation

Les alternatives proposées sont différentes, et rejoignent en général les courants de pensée ou tendances suivants :

Ludwig von Mises s'est intéressé à la « psychologie de l'antilibéralisme » dans Libéralisme (1927) [1]. Il distingue deux causes :

  • le ressentiment, la jalousie sociale, qui va jusqu'à préférer une misère uniformément répartie aux inégalités sociales existantes, car il serait indécent d'être riche quand il y a tant de pauvres ;
  • le fantasme névrotique, conséquence sans doute d'un échec personnel, d'une insatisfaction, d'une ambition déçue, qui pousse l'antilibéral à se réfugier dans un « monde meilleur », sur la base d'un discours politique plus ou moins utopique (altermondialiste, marxiste, nationaliste, écologique)... C'est ainsi que le messianisme marxiste fait miroiter l'utopie d'une société égalitaire, d'un pays de Cocagne où tout est abondant, où le travail se fait dans la joie, etc. Le « mensonge salvateur » permet à l'antilibéral de droite ou de gauche de supporter l'état de choses actuel, tout en lui fournissant un certain nombre de boucs émissaires commodes qui le déchargent de sa responsabilité : c'est la faute de la société, des riches, des apatrides, des étrangers, des entreprises, etc.

Un plus grand nombre de causes psychologiques peuvent aussi être avancées :

La peur de l'inconnu, l'envie du succès d'autrui, la haine de l'Autre, la paresse à gagner honnêtement sa vie, une solution si facile (la force) qu'un enfant la comprendrait, la propagation de traumatismes violents issus de temps barbares pas encore révolus, la facilité émotionnelle de se sentir automatiquement dans le camp des gentils, le confort du conformisme bien-pensant, le refus de la responsabilité des décisions passées rejetée sur ceux qui ont réussi, le refus de la responsabilité des décisions futures rejetée sur une entité censément supérieure, la bassesse de s'aplatir devant une entité censément supérieure, l'évasion de la difficulté de raisonner, voilà les ficelles psychologiques sur lesquelles repose le socialisme, qu'il faut rompre toutes pour libérer chaque individu. (Faré)

De même, pour Serge Schweitzer, "le socialisme c'est la jalousie, la convoitise, l'envie, le désir de possession du bien de l'autre, l'achat en démocratie des suffrages des perdants en leur promettant une part du gâteau, c'est transformer nos instincts les plus bas en les sublimant sous le nom d'intérêt général et de justice sociale"[2].

L'antilibéralisme français

Les élites françaises ont une longue tradition d'antilibéralisme :

L'historien Pierre Rosanvallon emploie le terme d'illibéralisme pour désigner les régimes de pouvoir fort (Second Empire, Cinquième République). Il considère que c'est le bonapartisme qui est « la quintessence de la culture politique française », « la clef de compréhension de l’illibéralisme français ».

Articles connexes

Citations

  • La civilisation moderne ne périra pas à moins qu’elle ne le fasse par un acte d’auto-destruction. (...) Seuls des ennemis intérieurs peuvent la menacer. Elle ne viendra à sa fin que si les idées du libéralisme sont supplantées par une idéologie anti-libérale hostile à la coopération sociale. (Ludwig von Mises)
  • Tous les partis antilibéraux ne veulent rien d'autre que garantir des faveurs spéciales à leurs membres, sans aucun égard pour la désintégration de toute la société qui en résulte. (Ludwig von Mises)
  • L’antilibéralisme est un fléau qui se trouve au principe du déclin et de la régression de la France. (Nicolas Baverez)
  • Il y a un noyau central, commun au fascisme, au nazisme et au communisme : c'est la haine du libéralisme. (Jean-François Revel, La Grande Parade)
  • L’antilibéralisme, ce véritable ciment d’une idéologie française, vient à nouveau d’être illustré par le rejet du référendum constitutionnel et du contrat de première embauche censé apporter une réponse à la grave crise du chômage des jeunes. Pourtant, la plupart de ses gouvernements, de gauche comme de droite, ont conduit, sans parfois oser l’avouer, nombre de réformes inspirées par le libéralisme – à commencer par l’adhésion à l’Europe et à ses règles. (Jean-François Revel)
  • L'antilibéral est un mage qui se proclame capable de marcher sur les flots, mais qui prend grand soin de réclamer un bateau avant de prendre la mer. (Jean-François Revel)
  • Le socialisme est la forme aiguë de l'antilibéralisme. Il consiste en son fond, et en quelque variété ou sous-variété qu'on le considère, à désirer que tout soit fait par l'État, que tout soit réglé par l'État et qu'il n'y ait que l'État. (Émile Faguet)
  • A un moment, il faudra que les antilibéraux nous expliquent ce qui les gêne réellement dans les piliers du libéralisme : est-ce la liberté qui les dérange, la responsabilité qui les chagrine ou bien la justice qui les indispose ? (Edouard Fillias)
  • Les ignorants qui parlent du libéralisme sont plus nombreux que les libéraux qui parlent de notre doctrine. (Abdouladaye Wade, président du Sénégal)
  • Je suis convaincu que le libéralisme est voué au même échec que le communisme et qu’il conduira aux mêmes excès. L’un comme l’autre sont des perversions de la pensée humaine. (Jacques Chirac, dans « L’inconnu de l’Elysée », de Pierre Péan, Fayard, 2007)
  • Affirmer que toute forme de libéralisme conduit à la marchandisation du monde est à peu près aussi subtil que de dire que toute forme de socialisme conduit au goulag. (Serge Audier)
  • A force de s'enivrer d'antilibéralisme, la France a perdu le goût et le sens de la liberté. La recherche désespérée de la sécurité et de la protection a justifié la multiplication des atteintes aux droits fondamentaux de la personne humaine, l'extension démesurée du contrôle de l'Etat sur l'économie et la société. Les Français ont atteint le seuil de dépendance où ils redemandent du despotisme mou de la puissance publique et où les protestataires sont présentés comme de mauvais patriotes et invités à l'exil. (Nicolas Baverez, Réveillez-vous)
  • Le moteur antilibéral le plus puissant est certainement la jalousie sociale, sentiment très partagé. Toute inégalité est dénoncée, appelée à être corrigée, sauf si elle est créée par l’État, celui-ci étant vu comme le seul rempart contre les « désordres du marché ». Les mots changent de sens : on voit de l’exploitation et de l’injustice là où il n’y en a pas, sans même s’apercevoir que l’État accapare de façon arbitraire une partie importante du revenu national et attente impunément aux libertés individuelles. Tout discours rationnel est refusé et ses auteurs disqualifiés. (Thierry Falissard, Faut-il avoir peur du libéralisme ?)
  • Viscéralement antilibéraux, effrayés par la concurrence et la mondialisation, indécrottablement socialistes dans l’âme, convaincus que l’Etat peut tout et leur doit tout, mus enfin par cette passion de l’égalité qui leur tient lieu de culture économique, les Français se contrefichent éperdument, dans leur immense majorité, des déficits budgétaires, du solde de la balance commerciale, de la compétitivité des entreprises ou de l’attractivité du pays auprès des investisseurs internationaux. (Pierre-Antoine Delhommais, Le Point, 03/01/2019)
  • Les jeunes générations, ayant oublié le désastre soviétique et maoïste, ne voient plus désormais que le capitalisme comme source du mal. Dès lors, elles applaudissent de vieux staliniens juchés sur une montagne de cadavres et retrouvent de la séduction aux utopies marxisantes. Les Faurisson rouges peuvent dormir tranquilles : aucune loi Gayssot ne viendra les sanctionner. (Pascal Bruckner, Le Point, 09/05/2019)

Bibliographie

  • Isaiah Berlin, La liberté et ses traîtres : Six ennemis de la liberté, Payot, 2007, ISBN 2228901512
  • Raymond Boudon, Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme, Odile Jacob, 2004, 242 p., ISBN 978-2738113986
  • Grégoire Celier, Libéralisme et antilibéralisme catholiques, Éditions Clovis, 2004, (ISBN 2350050009).
  • Christian Stoffaës, Dominique Barjot, Nicolas Baverez, Ran Halévi et alii, Psychanalyse de l'antilibéralisme : Les Français ont-ils raison d'avoir peur ?, Éditions Saint-Simon, 2006, (ISBN 2915134243)
  • (en)Stephen Holmes, The Anatomy of Antiliberalism, 1993, (ISBN 0674031857)

Liens externes

Notes et références


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