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Pierre-Paul Royer-Collard

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Pierre-Paul Royer-Collard
Homme politique

Dates 1763-1845
Royer.jpg
Tendance Libéral classique
Nationalité France France
Articles internes Autres articles sur Pierre-Paul Royer-Collard

Citation « Les révolutions commencent par les avocats, mais elles ne finissent pas par eux. »
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Pierre-Paul Royer-Collard (né à Sompuis dans la Marne le 21 juin 1763, mort à Châteauvieux le 4 septembre 1845) est un homme politique libéral et philosophe qui a eu un grand rayonnement sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

La Révolution

Avocat au Parlement de Paris, marqué par le jansénisme, il participe aux événements révolutionnaires dès le début. Il entre au Conseil de la Commune, désigné par la section de Saint-Louis-en-l'Île, est proche un moment de Danton. Il s'en retire après la Journée du 10 août 1792. Il se joint aux Girondins, mais après le 12 Prairial (31 mai 1793), il se trouve contraint de fuir le Paris de la Terreur pour Sompuis.

En avril 1797 il devient membre du Conseil des Cinq-Cents pour le département de la Marne. Mais après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) il est exclu de l'assemblée, ce qui achève de le rallier au légitimisme. Son opinion étant que seule une monarchie constitutionnelle serait une solution, il entre au conseil secret du comte de Provence, futur Louis XVIII, essayant de le mettre en garde contre l'illusion d'un retour à l'Ancien Régime. Mais après le coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799) le régime ayant gagné en stabilité, l'espoir d'un retour à la royauté disparaît et Royer-Collard se rapproche du régime.

Louis de Fontanes, grand maître de l'Université, lui permet de devenir professeur d’histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne. Il enseigne aussi la philosophie spiritualiste en opposition aux Idéologues au sein d'un petit cercle dont l'autre figure est Maine de Biran. Il devait avoir une grande influence sur Guizot nommé professeur d'histoire moderne à la faculté des lettres dont il était le doyen depuis 1811.

La Restauration

En 1814, il est conseiller de Louis XVIII, partisan de la Charte.

En 1815, Royer-Collard prend la direction de la Commission d'Instruction publique. En 1816, il obtient l'instruction communale gratuite. Dans le même temps il devient le porte-parole des Doctrinaires qui veulent un retour à une monarchie tempérée, contrairement aux Ultras qui réclament un retour à l'Ancien Régime. Mais, suite au changement de gouvernement qui porte Elie Decazes au pouvoir, il rentre dans l'opposition.

En 1820, avec l'assassinat du duc de Berry qui clôt la période libérale de la Restauration, il est exclu du Conseil d'État avec les autres doctrinaires.

En 1822, il prend position contre la nouvelle loi sur la presse.

En 1827, il participe avec François Guizot à la création de la société « Aide-toi le Ciel t'aidera ». Il est élu par sept collèges électoraux mais reste fidèle au département de la Marne. Il est nommé président de la chambre. La même année il est élu à l'Académie française.

Le 18 mars 1830, il présente l'adresse des 221 à Charles X.

Sous la Monarchie de Juillet

Il siège de nouveau comme député de la Marne à compter de 1830. Sous la Monarchie de Juillet, les relations vont se dégrader avec son ancien disciple et protégé Guizot qui avait la stature d'homme d'État qui lui manquait. Ce misanthrope, qui invoquait le devoir et la raison dans ses écrits, était habité de passions ardentes et d'un puissant orgueil. Guizot n'avait pu obtenir en 1834 un avancement dans l'administration pour le mari d'une de ses nièces et Royer l'avait mal pris. En 1835, le vieux libéral monte une dernière fois à la tribune pour combattre la loi « de septembre » sur la presse qu'il jugeait trop répressive et Guizot lui réplique séchement. Lors de la coalition de 1838-1839, il soutient Mathieu Molé contre Guizot et juge sévèrement le comportement de son ancien disciple.

Il ne se représente pas aux élections de 1839. Désormais éloigné des luttes politiques, il se réconcilie avec Guizot et partage une amitié avec son voisin Talleyrand.

Idées

Royer-Collard estime que revenir en arrière est impossible, il est éloigné des contre-révolutionnaires. Héritier et victime de la Révolution française, il en défend les acquis tout en en redoutant les excès et en conjurant le renouvellement. La raison conseille d'accorder la monarchie à une partie de l'héritage révolutionnaire. Royer-Collard repousse également la philosophie utilitariste et sensualiste des Idéologues. Il pense que la France a besoin d'un pouvoir fort qui ne peut être une assemblée ou un homme sous peine de tyrannie.

Il critique la vision rousseauiste de souveraineté populaire car celle-ci impliquerait l'absence de barrière au pouvoir. Il critique également Montesquieu : ce n'est pas la séparation des pouvoirs qui est souhaitable, c'est leur limitation.

L'autorité doit reposer en le roi. Royer-Collard se méfie du danger pour le roi du système parlementaire : il assigne à l'assemblée, qui ne serait pas représentative, le rôle d'auxiliaire du roi et non de rivale.

Toute atteinte au droit des citoyens est une atteinte à la légitimité.

Royer-Collard et l'Église

Catholique pratiquant, Royer-Collard adopte une prise de position qui lui vaudra de nombreuses critiques en défendant la séparation de l'Église et de l'État. Il considère en effet que laisser le pouvoir temporel agir sur la religion est un rabaissement de cette dernière et qu'il doit donc y avoir indépendance entre les deux.

La censure

Œuvres

Bibliographie

  • Henry Moreau, Royer-Collard et la Restauration, Paris, C. Douniol, 1859.
  • Adrien Philippe, Royer-Collard, sa vie publique, sa vie privée, sa famille, Paris, Michel Lévy Frères, 1857.
  • Jacques-Eugène Spüller, Royer-Collard, Paris, Hachette, 1895.
  • Prosper de Barante, La vie politique de M. Royer Collard, ses discours et ses écrits, Paris, Didier & Cie, 2 vols., 1861.
  • Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, Paris, Firmin Didot, 1836, Tome 8, p. 265-266.
  • Henri Baudrillart, Publicistes modernes, Paris, Didier & Cie, 1863, p. 64-128.
  • Émile Faguet, Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle, Paris, Lecène Oudin et Cie, 1891, p. 257-306.
  • Hippolyte Taine, Les philosophes classiques du XIXe siècle en France, Paris, Hachette, 1905, p. 21-48.

Liens externes


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