Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Roger Donway

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche
Roger Donway
Chroniqueur et Chercheur

Dates
Tendance Objectiviste
Nationalité États-Unis États-Unis
Articles internes Autres articles sur Roger Donway

Citation
Interwikis sur Roger Donway

Roger Donway est un chroniqueur et penseur dans la lignée de la philosophie objectiviste. Il est né et a grandi près de Worcester, dans le Massachusetts. Enfant, il fut marqué de manière indélébile par la lecture des récits fictifs des pionniers américains et par les ouvrages de Sherlock Holmes. Adolescent, il adorait les livres de sciences fiction. Roger Donway a traité un éventail ahurissant de sujets : la philosophie des Lumières, le postmodernisme, l'épistémologie, la base philosophique des droits et de l'État, la nature de la force et de la fraude, le sens du mariage, la vertu, le caractère, l'émotion, la gratitude, la liberté d'expression, la défense nationale ou l'éthique de l'héroïsme...

À partir de 2005, il devient chercheur principal à l'Institute for Energy Research de Robert Bradley. Il a travaillé durant 10 longues années sur sa tétralogie portant sur le contexte idéologique et historique de l'entreprise. Il écrit également fréquemment pour les publications des Baker Street Irregulars et chaque année pour la Dutchess County Historical Society.

Les rencontres avec la philosophie objectiviste

À partir des années 1970, il a commencé à publier dans la revue The Freeman alors qu'il n'était encore qu'un jeune étudiant. Ses articles, selon Robert Bidinotto[1], étaient puissants sur des sujets politiques avec une rare clarté et une rigueur logique. Il était l'un des rares auteurs du magazine à être clairement influencé par Ayn Rand. Il doit à sa sœur aînée de lui avoir présenté, en 1962, l'ouvrage de la philosophe, "Atlas Shrugged" qui a changé sa vie. Il a obtenu son diplôme universitaire en philosophie à l'Université Brown, où il a rencontré et étudié avec le philosophe objectiviste David Kelley.

Depuis ces jours, Roger Donway a inlassablement défendu les valeurs de l'entrepreneuriat et les vertus de la civilisation occidentale. Il a travaillé sur un projet histoirique, The Steelmasters, qui se concentrait sur les géants de l'industrie. Ses commentaires sont révélateurs de l'admiration qu'il portait sur les grands capitalistes tels que John D. Rockefeller, James J. Hill, Matthew Boulton et Henry Bessemer, pour les géniaux inventeurs et ingénieurs tels qu'Edward Jenner, Alexander Graham Bell, James Watt et John Rennie ou les penseurs imposants tels que Benjamin Franklin, Maurois de Maupertuis, Peter Abélard et John Adams. Il y a parmi ses portraits, des hommes d'affaires persécutés comme Frank Quattrone et de persécuteurs d'affaires comme Eliot Spitzer.

En plus d'écrire des articles dans des revues telles que The Freeman, National Review, On Principle et The Objectivist Forum, Roger Donway a défendu, dans la pure souche objectiviste, les capitalistes locaux en tant que journaliste économique pour le Worcester Telegram. Sa pointe de plume brillante le fit remarquer par l'entrepreneur objectiviste, Ed Snider[2], qui le recruta et il déménagea à Philadelphie.

Pendant dix ans, Roger Donway fut le rédacteur en chef d'Orbis, un trimestriel universitaire traitant des affaires internationales publié par le Foreign Policy Research Institute de Philadelphie. À la fin de 1996, il fut embauché par David Kelley pour rejoindre le personnel de l'Institut d'études objectivistes, qui va s'appeler par la suite "The Atlas Society". Pendant huit ans, il fut rédacteur en chef de Navigator, le magazine mensuel publié par l'Objectivist Center, et il a, par la suite, contribué mensuellement à son successeur, The New Individualist.

La recherche d'une présentation héroïque de l'entrepreneur

En tant que philosophe objectiviste, Roger Donway s'est intéressé à l'entrepreneur héroïque. Et, il avoue que l'économiste d'origine morave, Joseph Schumpeter représente le théoricien qui a, le premier, donné l'image héroïque à l'entrepreneur. Il apprécie chez cet auteur autrichien, le principe énoncé de la destruction créatrice, c'est-à-dire cette génération sans fin de nouveaux biens et services et de nouvelles méthodes. Cela implique l'élimination continuelle des anciens biens et services et des processus désuets. L'entrepreneuriat est donc l'œuvre de quelques héros qui disposent d'aptitudes morales hors du commun. Les entrepreneurs ont une posture entrepreneuriale qui leur permet d'agir avec confiance au-delà de leurs frontières psychologiques familières. Ils font preuve de créativité et de persévérance en surmontant les résistances. Mais Joseph Schumpeter pensait que le besoin d'entrepreneurs héroïques finirait par diminuer dans la société en général. L’invention faisant place à une routine d'innovations. Le progrès technologique devenant de plus en plus l'affaire d'équipes de spécialistes formés qui produisent juste ce qui est requis. Les managers faisant fonctionner l'entreprise selon des critères préalablement prévisibles. Les hommes d'affaires deviennent ainsi de simples administrateurs rémunérés pour faire fonctionner l'unité industrielle géante parfaitement bureaucratisée. Bien que sympathisant avec l'idée d'entrepreneur héroïque, Roger Donway reproche à Joseph Schumpeter de sous-estimer les rares génies qui créent de larges innovations révolutionnaires et qui seront toujours présents dans un monde libre.

Pour compléter le portrait moral de l'entrepreneur, Roger Donway se tourne du côté du professeur Frank Knight. Il trouve que l'entrepreneur, analysé par le fondateur de l'école d'économie de Chicago recherche les sensations fortes semblables au joueur de cartes attiré par l'excitation du jeu et c'est le même qui fait preuve d'autorité. Il est fier de diriger plutôt que d'être dirigé. En effet, l'entrepreneur exécute deux types d'actions de base : il prend les décisions dans un contexte d'incertitude d'où sa soif d'autorité et il assume les risques ; les deux sont inséparables et conditionnent son gain ou sa perte. Roger Donway trouve l'entrepreneur de Frank Knight à la dimension humaine, beaucoup plus en rapport avec la réalité que la mesure de l'entrepreneur Schumpeterien qui est idéal pour les grandes firmes. Il le trouve également habillé d'étoffes héroïques car il n'est pas aussi aisé que cela d'affronter l'incertitude irréductible du marché, n'ayant pas de guide rationnel, ni d'armes dans les mains mais seulement ses propres habitudes de jugement bien affûtées.

La confrontation à l'incertitude mise en relief par Frank Knight est le challenge qui définit l'approche de l'entrepreneur pour l'école autrichienne, que ce soit dans l'analyse de Ludwig von Mises que de celle d'Israel Kirzner. Le premier l'a placé au cœur de sa théorie de l'action humaine et de l'anticipation sur les demandes futures des consommateurs. Dans un environnement de libre marché, l'entrepreneur doit être à la fois un homme d'idées, qui a une vision pour prévoir les moyens de produire plus efficacement des biens et services, et un homme d'action, qui peut mettre en œuvre ces idées. Tandis que Kirzner élabore son concept d'incertitude comme une forme d'arbitrage. Celui-ci est entrepreneurial car les prix des produits au moment de la décision de production n'existent pas encore. Ils sont toutefois présents dans le cerveau de l'entrepreneur par anticipations. Il suppose que les prix futurs des produits ne seront pas entièrement ajustés aux prix des intrants d'aujourd'hui. L'entrepreneur kirznérien a l'esprit de compétition, non pas forcément vis-à-vis des autres entrepreneurs. Il voit le moyen de transformer les intrants en produits plus précieux que n'offrent ses concurrents. Par conséquent, il est prêt à proposer un prix légèrement plus élevé pour obtenir certains inputs nécessaire à sa production. C'est pourquoi, la vigilance constitue la posture entrepreneuriale idéale de l'entrepreneur Kirznerien. Il n'est pas simplement un observateur sur un écart de prix, il est attentif aux valeurs que les intrants pourraient obtenir sur le marché dans le futur. Roger Donway estime que l'entrepreneur kirznérien est également héroïque et presque divin puisqu'il défie, par son intelligence spéculative, à la fois économique et philosophique, le commun des mortels.

Pour Roger Donway, le monde d'incertitude totale n'est pas celui auquel est confronté l'entrepreneur d'aujourd'hui, ni celui d'hier. Par exemple, il cite Henry Bessemer qui a découvert son processus de production d'acier incroyablement bon marché. Cet entrepreneur avait confiance en lui et nourrissait l'intime conviction qu'il existait une demande future pour son produit. Bien qu'il admire l'entrepreneur en tant qu'acteur économique, Roger Donway fait la distinction entre le statut ou fonction de l'entrepreneur dans la société avec la condition humaine en général. Pour commencer, il considère que le critère de prudence est atténué par le fait même du statut de la société à responsabilité limitée. Les entrepreneurs ne risquent que le capital investi dans la société. Dans la vie, dit-il, l'être humain risque sa vie. Il évoque cette idée par l'aphorisme suivant : "La vie n'a pas de tribunal de faillite dans lequel nous pouvons limiter nos pertes". Pour Roger Donway, le bonheur est la quête de tout être humain. Et cette recherche ne peut faire l'objet que d'une incertitude restreinte. Il minimise donc le fait que le futur soit inconnu et qu'il est précédé d'ambiguïtés dont tout individu doit surmonté s'il veut parvenir au bonheur. Par conséquent, il occulte le fait que l'individu éprouve du plaisir à surmonter ces difficultés. Si le bonheur consiste dans la minimisation de l'incertitude, comme le prétend Roger Donway, alors un programme informatique réussirait très bien à trouver le bonheur de tous, ce qui est impossible. Il est certain que ce qu'il appelle les « vertus » de recherche du bonheur en exerçant de manière cohérente et implacable les moyens les plus connus et les plus fiables sont assimilables à la posture entrepreneuriale dans sa dimension axiologique, c'est-à-dire l'adoption des valeurs comme l'autonomie, le dépassement de soi, la confiance en soi, la créativité, la création de liens, la vigilance, l'esprit critique, l'anticipation etc.

Annexes

Notes et références

  1. "Roger Donway: A Salute" sur le site de l'Atlas Society
    "Pour un jeune écrivain en herbe, philosophiquement isolé comme moi, les articles de Roger semblaient être une tape dans le dos encourageante – l'assurance que quelqu'un, quelque part, était déjà capable de faire ce que je n'aspirais qu'à faire." Robert Bidinotto
  2. Ed Snider était un entrepreneur de Philadelphie, dont la gestion habile a transformé le Worcester Civic Center en difficulté en une entreprise rentable. Il a également co-fondé l'Institut Ayn Rand.

Publications

  • 1983, avec David Kelley, "Laissez parler: freedom in the electronic media", Social Philosophy & Policy Center, Bowling Green State University Bowling Green, Ohio
  • 1985,
    • a. "The Steelmaster" (I), The Objectivist Forum, Vol 6, June, pp12-15 (L'auteur présente les réalisations technologiques et entrepreneuriales d’Henry Bessemer et il déplore que les historiens collectivistes l’aient ignoré.)
    • b. "The Steelmaster" (II), The Objectivist Forum, Vol 6, August, pp12-15
  • 2007, “The Lengthened Shadow of a Businessman”, The New Individualist, May, pp8–11
  • 2012, "Rich-Hunt: The Backdated Options Frenzy and the Ordeal of Greg Reyes", Lulu.com
  • 2020, "Promethean Commerce and Ayn's Alloy", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 20, n°1, July, pp80-94
  • 2021, "Beyond “The Money-Making Personality”: Notes toward a Theory of Capitalist Orthopraxy", The Journal of Ayn Rand Studies, Vol 21, n°1, July, pp1-15

Littérature secondaire

  • 1992, Karen Reedstrom, "Interview with Roger Donway", Full Context, May

Liens externes