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Yvon Gattaz

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Yvon Gattaz
Entrepreneur

Dates Né en 1925
Yvon Gattaz.JPG
Tendance Libéral classique
Nationalité France France
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Citation
Interwikis sur Yvon Gattaz

Yvon Gattaz, né le 17 juin 1925 est un entrepreneur français, fondateur de plusieurs associations patronales et ancien président du CNPF, actuel MEDEF. Il s'est fait le héraut des petites et moyennes entreprises, en particulier par des associations comme Ethic, ASMEP-ETI et Association Jeunesse-Entreprise (AJE).

Présentation

L'ingénieur entrepreneur

Il naît à Bourgoin-Jallieu dans une famille d'enseignants ; son père et son grand père étaient enseignants. Il intègre l'école centrale de Paris puis devient ingénieur aux Aciéries du Nord (1948-1950) et chef de division chez Citroën (1950-1954).

Il débute sa carrière d'entrepreneur en parallèle, lorsqu'il fonde en 1952, avec son frère Lucien Gattaz, la société Radiall, spécialisée dans les composants électroniques. Celle-ci se développe rapidement sous l'impulsion des deux frères et s'installe à partir de 1968 à Rosny-sous-Bois. Yvon Gattaz en reste PDG jusqu'en 1993. Il devient alors président du conseil de surveillance, poste qu'il occupe aujourd'hui encore.

En 1973, « à l'époque où fleurissaient joyeusement les utopies de l'autogestion véhiculées avec délectation par des syndicalistes et par de bons esprits qui n'avaient jamais dirigé une entreprise »[1], il fonde avec Michel Drancourt, Octave Gélinier et Jacques Plassard la lettre socio-économique Les Quatre Vérités, à la ligne éditoriale libérale classique. Comme le souligna Michel Drancourt, le journal fut créé « pour essayer de faire mieux connaître le vrai libéralisme, qui est un humanisme, face aux promesses illusoires du programme commun qui venait de naître »[2].

L'adversaire de Mitterrand

Parallèlement, il mène une carrière majeure dans les organisations patronales ; il est membre du comité exécutif du CNPF à partir de 1975. Il en devient président en 1981, alors que les socialistes et les communistes accèdent au pouvoir en France. François Mitterrand, nouveau président de la république, défend un programme radical, le Programme commun de la gauche. Il inclut la nationalisation de larges pans de l'économie (banques, industrie, etc.), la « démocratisation » du fonctionnement des entreprises, l'augmentation forcée des salaires ou la réduction du temps de travail ainsi que la création d'un impôt sur la fortune dont les conséquences négatives perdurent aujourd'hui encore.

Très vite, l’organisation et son président entament une « guerre des tranchées » avec le gouvernement socialiste en place, pour l'amener à revenir sur ses réformes et vers l'économie de marché. Gattaz et Mitterrand s'opposent avec force sur les nationalisations, le passage aux 39 heures, la flexibilité du temps de travail, ou encore sur l'impôt sur les grandes fortunes et la loi d’amnistie. En juin 1983, le CNPF obtient à Matignon un moratoire sur les charges et l’écrêtement de la taxe professionnelle en échange de l’engagement des entreprises à investir.

Le tournant de la rigueur et la renonciation à une partie des objectifs du programme commun de 1972 commence à donner raison au combat mené, entre autres, par Gattaz. Pourtant, en décembre 1984, après l’échec de la négociation interprofessionnelle sur l’adaptation des conditions d’emploi, le CNPF choisit de renoncer à dialoguer avec le pouvoir en place jusqu’aux législatives de 1986, qui verront la victoire de l’opposition et l'arrivée de Jacques Chirac comme Premier ministre.

En 1986, la chute de la majorité socialiste et communiste entérinée, Yvon Gattaz devient président d'honneur du CNPF.

Le héraut des PME

Yvon Gattaz est également connu pour avoir fondé Ethic (Entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance), un mouvement patronal en faveur des entreprises à taille humaine, l'Association des moyennes entreprises patrimoniales (ASMEP), devenue en 2009 ASMEP-ETI ainsi que Association Jeunesse et entreprises (AJE) qu'il a fondée en 1986 et qui vise à rapprocher les jeunes du monde de l'entreprise.

Il continue à défendre une économie moins réglementée, plus libre et moins subventionnée et protégée par l'Etat. Il écrit ainsi : « L'entreprise n'a pas besoin d'aides, elle a besoin d'air »[3].

Il a également dénoncé à de nombreuses reprises l'enseignement de l'économie dans l'enseignement français, qui fait une large part aux auteurs marxistes au détriment de Jean-Baptiste Say, Adam Smith ou de Joseph Schumpeter. Il a ainsi pris part au rapport de l'académie des sciences morales et politiques (ASMP) sur la question[4], et dénoncé l'embrigadement mené par certaines revues « de référence » comme Alternatives économiques.

Il défend avec force l'importance d'une gestion de l'entreprise respectueuse des individus qui y travaillent, ainsi que l'importance de la confiance, de l'espoir et de l'enthousiasme dans le fonctionnement d'une économie de marché.

Il a reçu de nombreuses récompenses : le prix mondial Cino Del Duca en 2001 et la grande médaille d'or de la Société d'encouragement au progrès en 2004. Il est grand officier de la Légion d'honneur et Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite. Il a également été membre du Conseil économique et social de 1979 à 1989. Auteur de nombreux livres, il a été élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques le 29 mai 1989, il en préside la section Économie politique, Statistique et Finances.

Un libéralisme dans l'action

Le libéralisme d'Yvon Gattaz s'incarne non dans une oeuvre théorique importante mais dans l'action : opposition au socialisme en 1981, combat pour faire connaître le fonctionnement des entreprises et de l'économie de marché, défense d'une économie plus libre, moins réglementée, etc. De même, sans avoir pris part à la création de l'ALEPS, il a été très proche de son fondateur, André Arnoux, comme de l'économiste aixois Jacques Garello. Les Quatre Vérités, qu'Yvon Gattaz avait créé, défendait des idées proches à de nombreux égards d'un libéralisme modéré. Quand les fondateurs quittèrent le titre, il fut cédé gratuitement à Alain Dumait, qui en fit le « journal de la droite libérale ».

Erreur courante : le libéralisme est l'idéologie des chefs d'entreprise

Searchtool-80%.png Articles connexes : Salarié, richesse et marchandise.

Il convient de revenir sur le lieu commun selon lequel le libéralisme serait une théorie favorable aux patrons. S'opposant aux rentes et aux monopoles, le libéralisme est l'ennemi des intérêts établis. Par conséquent, si parfois les patrons demandent une économie plus libre, cela va souvent de pair avec des demandes incompatibles avec le libéralisme : subventions diverses, protectionnisme, patriotisme économique, protection par la loi contre la concurrence, etc. Rares sont donc les chefs d'entreprise authentiquement libéraux, et ceux-ci se recruteront bien davantage parmi les entrepreneurs et les créateurs, comme Yvon Gattaz, Richard Branson, T. J. Rodgers, Jeffrey Bezos, Charles G. Koch ou Jacques Raiman.

Citations

  • « L'entreprise n'a pas besoin d'aides, elle a besoin d'air »[3]
  • « Tout salaire mérite travail. »[5]

Notes et références

  1. Yvon Gattaz, Mes Vies d'entrepreneur, Fayard, 2006, p.84
  2. « Une figure de proue de l'entreprise moderne », Michel Drancourt, Les Echos, 25 août 2004
  3. 3,0 et 3,1 Yvon Gattaz, Mes Vies d'entrepreneur, p.167
  4. L’enseignement de l’économie dans les lycées : une réforme nécessaire, Canal Académie, 8 juillet 2008
  5. Yvon Gattaz, Mes Vies d'entrepreneur, p.244

Publications

  • 1970, Les Hommes en gris, Robert Laffont
  • 1980, La Fin des patrons, Robert Laffont
  • 1988, Les Patrons reviennent, Robert Laffont
  • 1993, Le Modèle français, Plon
  • 1999, Mitterrand et les patrons, 1981-1986, avec Philippe Simonnot, Fayard
  • 2002, La Moyenne entreprise, championne de la croissance durable, Fayard
  • 2006, Mes Vies d'entrepreneur, Fayard, ISBN 2213628599

Voir aussi

Liens externes


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