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Guerre

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La guerre qualifie tous les conflits confrontant des pays ou d'importants groupes de personnes utilisant la force physique et notamment des armes, mettant en œuvre tactique et stratégie, et se traduisant ou non par la mort de certains de ses participants ou de tiers.

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Présentation

La guerre est l'acte politique par lequel des États décident de recourir à la loi du plus fort, faute de pouvoir concilier ce qu'ils estiment être leurs droits, leurs devoirs et leurs intérêts. Parmi les exemples les plus sanglants, la campagne de Russie de Napoléon tient une bonne place; la Grande Armée, forte de 422.000 hommes à son départ, n'en comptait plus que 10.000 à son retour en Pologne. La bataille de la Moskova (ou "bataille de Borodino", 7 septembre 1812) avec près de 80.000 victimes est la plus sanglante de toutes les batailles connues.

Si l'on veut bien faire abstraction des prétextes idéologiques, tenant au nationalisme, à la gloriole ou aux ambitions personnelles des dirigeants, les guerres ont presque toujours des causes économiques (et cela même pour les guerres civiles, souvent davantage politiques et idéologiques). Quelques exemples :

  • les guerres puniques (aussi importantes pour l'époque antique que le furent les guerres mondiales au XXe siècle) ont des origines complexes, mais certains historiens expliquent qu'elles ont éclaté suite à l'ambition de Rome (dominée alors par une économie paysanne primitive) de conquérir la riche Sicile, sous influence carthaginoise ;
  • la guerre de Cent Ans (1337-1453) : les raisons profondes de ce conflit tiennent à la crise démographique, économique et sociale que traversa l’Europe du XIVe siècle ;
  • les guerres napoléoniennes sont en partie le prolongement des guerres engendrées par la Révolution française de 1789, elles mêmes explicables en grande partie par la ruine et les destructions causées par la Révolution, plutôt que par l'hostilité du reste de l'Europe (la campagne d'Italie est typique de cette volonté de renflouer par la rapine un Trésor bien asséché sous le Directoire) ; une fois un pays conquis par les armées impériales, Napoléon ne manque jamais de se préoccuper du montant des taxes à infliger aux populations et du recouvrement de l'impôt dans ce pays (en témoignent les nombreuses lettres conservées), et quand il peut il confisque tout l'or disponible (invasion française de la Suisse en 1798) ;
  • la Seconde Guerre mondiale s'explique en grande partie par la situation économique dramatique de l'Allemagne nazie[1].

La guerre est ainsi souvent vue par les gouvernements interventionnistes comme une solution à tous leurs problèmes économiques[2] :

La porte de sortie classique d'une situation de finances publiques délabrées est le plus souvent la guerre. C'est l'ultime plan de relance lorsque toutes les cartouches plus convenables des "politiques monétaires" ont été tirées. (Simone Wapler, 18/10/2016)

En réalité, cette fuite en avant s'avère bien plus coûteuse pour le pays (sophisme de la vitre cassée), ce qui n'est pas le souci majeur des politiciens, protégés par leur irresponsabilité institutionnelle.

Points de vue libéraux

Affiche anti-guerre de Ron Paul

D'un point de vue libéral, une guerre n'est justifiée qu'en réponse à une agression, de même que l'usage de la force ou de la contrainte entre deux individus. Le droit d'ingérence, motif fréquent d'entrée en guerre d'un État qui n'est pas agressé, ne fait pas l'unanimité parmi les libéraux.

Pour les libertariens, la guerre découle directement du monopole de la sécurité que s'arrogent les États, et du privilège discrétionnaire qui permet à l’État de prélever des impôts :

Toute guerre est financée par l'impôt, que ce soit pendant ou après. Si vous voulez mettre fin à une guerre, mettez fin aux impôts. Le but de toute conquête est de prendre le contrôle de la base fiscale. Toutes les révolutions se sont élevées contre l'excès de taxation, quelle qu'elle soit. (Dominic Frisby, août 2016)

Par conséquent, les conflits militaires sont des défaillances institutionnelles qui ne peuvent pas être réglées définitivement par la force mais par l'adaptation des règles institutionnelles à l'environnement des acteurs en conflit. Il n'existe pas de solutions universelles et intemporelles. Et, la stratégie des menaces de sanctions économiques vis-à-vis de l'agresseur est bien plus un acte symbolique tourné vers l'apaisement des craintes ressenties par les citoyens des démocraties qu'il n'apporte un effet efficace et dynamique sur la paix. Car, les économies modernes sont intriquées les unes dans les autres. Sanctionner un autre pays économique fort, c'est en partie se sanctionner soi-même surtout s'il y a une dépendance économique comme les ressources énergétiques par exemple. Le conflit peut être résolu par l'entreprise d'un agent tiers, par exemple un autre pays qui offre des solutions diplomatiques avec des garanties qui allègent la méfiance qui règne entre les pays en guerre, particulièrement du plus faible par rapport au plus fort. Cette proposition a été étudiée par la théorie des jeux d'Edna Ullmann-Margalit. D'autres auteurs ont proposé des solutions anticipées au conflit comme la consociation d'Arend Lijphart. En effet, les États modernes savent qu'ils devront sortir du conflit militaire tôt ou tard. Nous ne sommes plus, ou rarement, dans les cas où les gouvernants guerriers brûlent ou détruisent le pays entier. Avant le conflit ou durant celui-ci, ils anticipent une sortie avec une pensée pour une minimisation des coûts sociaux, politiques et économiques.

Nombre de penseurs libéraux ont souligné l'importance de la guerre dans le développement des États modernes. Ainsi, dans son histoire du pouvoir, le philosophe Bertrand de Jouvenel souligne l'importance du passage des armées féodales, levées par les vassaux, à une armée royale permanente pour l'affermissement du pouvoir de la monarchie.

D'autres auteurs libéraux ont souligné l'opposition entre sociétés guerrières et sociétés libérales. Le sociologue Herbert Spencer défend par exemple une philosophie de l'Histoire inscrite dans une perspective évolutionniste et dans laquelle les sociétés industrielles (ouvertes, dynamiques, productives, reposant sur le contrat et la liberté individuelle) supplantent progressivement les sociétés militaires (guerrières, hiérarchiques, holistes, figées, fermées sur elles-mêmes). La sauvagerie est, non du côté du capitalisme libéral mais du socialisme et de ses avatars, qui participent pour lui des sociétés militaires en ce qu'ils opposent les classes dans une lutte permanente[3].

Le philosophe Alain développe une analyse proche, dans Mars ou la guerre jugée, œuvre écrite en 1936 par un auteur encore marqué par la première guerre mondiale à laquelle il a pris part. Il reprend cette opposition entre société commerciale pacifiée et société guerrière, écrivant ainsi : « Il n'est même pas commun qu'un commerçant songe seulement à tuer un concurrent heureux. Et n'oublions jamais que la passion guerrière va tuer, à coup sûr, non seulement des ennemis, mais des amis, des parents, des fils. Qui mettrait au jeu la vie de son propre fils pour des luttes commerciales ? »[4]

Guerre juste

La doctrine de la guerre juste est un modèle de pensée et un ensemble de règles morales qui indique à quelle condition la guerre est moralement acceptable. Cette notion existait déjà dans l'Antiquité, tant en Occident qu'en Asie (le Mahabharata indien donne le premier exemple historique de guerre juste).

Saint Augustin formalise le concept, en notant que l'Ancien Testament montre de nombreuses guerres approuvées par Dieu. Thomas d'Aquin exige trois conditions à la guerre juste :

  1. auctoritas principis : la guerre ne peut relever que de la puissance publique sinon elle est un crime. L'auctoritas principis s'oppose à la décision individuelle (persona privata) ;
  2. causa justa : la cause juste ; c'est cette dernière notion qui donne le plus lieu à interprétation (ainsi, pour Saint Augustin et Thomas d'Aquin, une guerre contre les "impies" ou les "hérétiques" est juste) ;
  3. intentio recta : l'intention ne doit pas être entachée de causes cachées mais uniquement dans le but de faire triompher le bien commun.

Pour Francisco de Vitoria et l'école de Salamanque, la guerre représente un des pires maux et l'on ne peut y recourir que pour éviter un mal plus grand. Cela peut justifier la guerre préventive contre un tyran susceptible d'attaquer. Toutefois, toutes les formes de dialogue doivent être utilisées au préalable et la guerre ne peut être que l'ultime recours. Avec Grotius, le concept sera englobé dans le droit international.

Pour Murray Rothbard, "il y a guerre juste quand un peuple essaie de parer une menace de domination coercitive de la part d'un autre peuple, ou qu'il essaie de renverser une domination existante. En revanche, une guerre est injuste quand un peuple essaie d'imposer sa domination sur un autre, ou de conserver une domination coercitive déjà existante[5]. Bertrand Lemennicier conteste ce point de vue, car "la doctrine libertarienne est fondée sur un principe d'autonomie individuelle alors que la doctrine classique de la guerre juste est basée sur le concept de souveraineté de l’État" ; pour lui, seule la légitime défense peut justifier la guerre. De même, Hans-Hermann Hoppe affirme :

Il existe des guerres « justes », comme par exemple la guerre d'indépendance américaine et la guerre d'indépendance des États du Sud. Toutefois, pour être considérée comme juste, une guerre doit être de nature défensive, et une distinction nette doit être faite entre les combattants et les non-combattants. (7 décembre 2002)

On peut donc distinguer au moins trois concepts de "guerre juste" :

  • la légitime défense face à une agression ;
  • l'assistance à personne (ou peuple) en danger (et donc le droit d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays) ;
  • et, si l'on pousse le concept dans ses extrêmes limites, les guerres préventives (certains politiciens parlent de "légitime défense préventive").

On peut noter que dans la conception classique du droit international qui prévalait jusqu'au XIXe siècle, seule la légitime défense justifiait la guerre. Le principe de uti possidetis considérait tout gouvernement comme légitime et souverain, existant de facto. Les désaccords sur les frontières ne devaient être réglés que par les États concernés, et non par une instance supranationale ou par d'autres pays.

"Guerre" dans un sens plus étendu

Les étatistes parlent parfois de "guerre" pour qualifier leur interventionnisme, par exemple la guerre contre la drogue. Ils croient pouvoir justifier leur action en désignant un ennemi fictif, ou une entité mal définie (comme avec la "guerre contre la finance" ou contre le capitalisme financier) :

Nous avons entendu des présidents américains utiliser de telles expressions depuis les années 60, comme dans « la guerre contre la pauvreté » ou « la guerre contre la drogue » ou « la guerre contre le terrorisme » ou plus récemment « la guerre contre le changement climatique. » Ce genre de langage étrange semble être l’une des nombreuses excentricités de l’Amérique. Il ne nous a pas échappé non plus qu’aucune de ces guerres potentielles n’a jamais été gagnée. En dépit des sommes considérables que le gouvernement américain a dépensées pour les combattre, en dépit des nouvelles institutions étatiques qui ont été mises en place, et en dépit des atteintes importantes et croissantes aux libertés économiques et civiles des Américains ordinaires, les problèmes eux-mêmes n’ont jamais disparu. Bien au contraire, ils ont été perpétués et aggravés. (Jörg Guido Hülsmann, 23/04/2020)

La "guerre des monnaies" désigne également les efforts des pays pour affaiblir leur monnaie dans l'espoir de se rendre ainsi plus compétitifs sur le marché mondial. C'est en réalité une guerre suicidaire :

En matière de dévaluation compétitive, celui qui « gagne » à court terme est celui qui perd gros à long terme. (Myret Zaki)
Ce qui rend une guerre des monnaies différente des autres guerres, c’est qu’ici, l’objectif est de se tuer soi-même. Malheureusement, je pense que les États-Unis vont gagner la guerre des monnaies. (Peter Schiff)

La "guerre économique" désigne une guerre pacifique que se livrent les pays au-travers du droit (protectionnisme, nationalisations, droits d'extraterritorialité, taxation, règlementations...) ou de l'espionnage ("intelligence économique", piratage), de façon à dominer les marchés. Même si le concept est ancien (croisades, grandes découvertes, blocus continental napoléonien, embargos...), il a été formalisé au XXe siècle par la création d'organisations étatiques ad hoc, par exemple en Grande Bretagne le War Trade Intelligence Department en 1915, ou le Ministry of Economic Warfare en 1939. Du point de vue libéral, c'est un jeu à somme négative, qui empêche des échanges profitables à tous les acteurs économiques.

Citations

  • Le complexe militaro-industriel contre lequel nous avait mis en garde le président Eisenhower est aujourd’hui devenu le monolithe vorace qu’il craignait de voir apparaître. Il gaspille bien plus d'argent que toute autre branche du gouvernement, probablement parce qu’il sait qu’il pourra toujours obtenir des quantités illimitées de chèques en blanc de la part d’un Congrès terrifié. (Ron Paul)
  • La guerre n'a besoin d'aucun motif particulier ; elle semble avoir racine dans la nature humaine, passant pour un acte de noblesse auquel doit porter l'amour de la gloire, sans aucun mobile d'intérêt. (Emmanuel Kant)
  • La première panacée d’une nation mal gouvernée est l’inflation monétaire ; la seconde, c’est la guerre. Toutes deux apportent une prospérité temporaire ; toutes deux apportent une ruine permanente. Mais toutes deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques. (Ernest Hemingway, Notes sur la prochaine guerre, 1935)
  • La guerre est une dispute entre deux voleurs trop peureux pour s'engager eux-mêmes dans la bataille. (Thomas Carlyle)
  • Les guerres ne sont pas déclenchées par l’accumulation d’armements. Elles éclatent lorsqu’un agresseur est convaincu qu’il peut atteindre son objectif moyennant un prix acceptable pour lui. (Margaret Thatcher)
  • Les guerres, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui s'entretuent parce que d'autres gens qui se connaissent très bien ne parviennent pas à se mettre d'accord. (Paul Valéry)
  • On ne meurt pas pour la Patrie, on meurt pour les industriels. (Anatole France)
  • Contrairement à la croyance populaire, les nations ne font pas la guerre pour permettre aux fabricants d'armes de gagner de l'argent. Au contraire, les fabricants d'armes existent parce que les nations mènent des guerres. Les entrepreneurs et les capitalistes qui produisent des armes fabriqueraient d'autres biens si la demande d'armes n'était pas plus forte que celle des autres biens. L'industrie de guerre allemande s'est elle aussi développée en tant qu'entreprise privée. En tant qu'industrie nationalisée, elle peut être capable de maintenir pendant un moment l'avantage qu'elle avait gagné en tant qu'entreprise privée. (Ludwig von Mises)
  • Quand on examine les causes ou les prétextes des guerres qui ont ravagé le monde depuis un siècle, on s'aperçoit qu'elles ont été engagées uniquement sous la pression des intérêts d'un petit nombre d'individus en possession du mécanisme de l'État. Enfin, lorsqu'on fait le compte des avantages qu'ils pouvaient en tirer en cas de succès, on est étonné de l'énormité du prix auquel ils les achètent. Il est vrai qu'ils profitent de ces avantages tandis que le prix en est payé par la nation. (Gustave de Molinari)
  • L'Économie politique démontre que, même à ne considérer que le peuple victorieux, la guerre se fait toujours dans l'intérêt du petit nombre et aux dépens des masses. Il suffit donc que les masses aperçoivent clairement cette vérité. Le poids de l'Opinion, qui se partage encore, pèsera tout entier du côté de la paix. (Frédéric Bastiat)
  • Même si vous ne voulez pas d’ennemi, c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il vous choisit vraiment comme ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles prestations d’amitié. Du moment qu’il veut que vous soyez l‘ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera de cultiver votre jardin. (Julien Freund, La notion de politique)
  • La guerre est un racket. Il en a toujours été ainsi. C'en est probablement la forme la plus ancienne, c'en est sans aucun doute la plus profitable, et sûrement la plus brutale. (Smedley D. Butler, War is a racket)
  • Les nations commerçantes de l’Europe moderne, industrieuses, civilisées, placées sur un sol assez étendu pour leurs besoins, ayant avec les autres peuples des relations dont l’interruption devient un désastre, n’ont rien à espérer des conquêtes. Une guerre inutile est donc aujourd’hui le plus grand attentat qu’un gouvernement puisse commettre : elle ébranle, sans compensation, toutes les garanties sociales. Elle met en péril tous les genres de liberté, blesse tous les intérêts, trouble toutes les sécurités, pèse sur toutes les fortunes, combine et autorise tous les modes de tyrannie intérieure et extérieure. (Benjamin Constant, De l’esprit de conquête)
  • César a dit à propos de la guerre que l'argent lui permettait d'engager des soldats et les soldats d'extorquer de l'argent : il en va de même pour le gouvernement. Ainsi ces scélérats qui se font appeler le gouvernement savent fort bien que leur pouvoir se fonde essentiellement sur l'argent. L'argent leur permet d'engager des soldats ; les soldats leur permettent d'extorquer de l'argent. Lorsque leur autorité est contestée, le premier usage qu'ils font toujours de l'argent, c'est d'engager des soldats pour tuer ou soumettre tous ceux qui leur refusent davantage d'argent. (Lysander Spooner)
  • La guerre ne confirme rien mais infirme tout le monde. (attribué à Bertrand Russell[6])
  • Il est fort probable que plus de tort et de malheur ont été causés par des hommes déterminés à utiliser la coercition pour éradiquer un mal moral, que par l'intention d'autres hommes de faire le mal[7]. (Friedrich Hayek, La Constitution de la Liberté)
  • Le Pouvoir est lié à la guerre, et si une Société veut borner les ravages de la guerre, il n'en est d'autre moyen que de borner les facultés du Pouvoir. (Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir)
  • L’ennemi est la figure de notre propre question. Et il nous traquera, nous le traquerons jusqu’à la même mort. (Theodor Däubler, cité par Carl Schmitt)
  • Si les hommes veulent s’opposer à la guerre, c’est l’étatisme qu’ils doivent combattre. Aussi longtemps qu’ils soutiennent la notion tribale que l’individu est bon à être sacrifié à la collectivité, que certains hommes ont le droit de régner sur les autres par la force et qu’un « bien » (n’importe quel « bien ») peut le justifier, il ne peut pas y avoir de paix à l’intérieur d’une nation, ni de paix entre les nations. (Ayn Rand)
  • Les doctrines sociales non rationalistes, non utilitariennes et non libérales, doivent engendrer conflits armés et guerres civiles jusqu'à ce que l'un des adversaires soit anéanti ou soumis. L'histoire des grandes religions mondiales est un répertoire de batailles et de guerres, comme l'histoire contemporaine des pseudo-religions que sont le socialisme, la statolâtrie et le nationalisme. (Ludwig von Mises)
  • Aux temps barbares, un peuple partait en guerre contre un autre, le mettait à sac, le pillait, sans tant de raisonnements. A notre époque, cela se fait encore, mais s'accomplit uniquement au nom des « intérêts vitaux » ; et cela constitue, dit-on, une immense amélioration. (Vilfredo Pareto, Traité de sociologie générale)
  • Ce qui occasionne un impôt sur une nation, devient en même temps un moyen de revenu pour un gouvernement ; chaque guerre se termine par une augmentation d’impôts, et conséquemment par une augmentation de revenu ; et quelque soit l’événement, de la manière dont les guerres sont aujourd’hui commencées et terminées, le pouvoir et le crédit des gouvernements sont augmentés. La guerre donc, à cause de sa fécondité, en tant qu’elle fournit un prétexte de nécessité pour les impôts, et des nominations à des places et à des charges, devient une des principales parties du système des anciens gouvernements ; et établir une méthode quelconque d’anéantir la guerre, quelque avantageux que cela fût aux nations, serait ôter à de pareils gouvernements la plus belle partie de leur apanage. Les causes frivoles pour lesquelles on entreprend la guerre, montrent la disposition et l’avidité des gouvernements pour soutenir le système de la guerre, et dévoilent les motifs qui les font agir. (Thomas Paine, Les droits de l'homme)
  • Une politique impérialiste, guerrière, ne correspond pas aux intérêts du capitalisme ; au contraire. Un système économique qui repose sur la division du travail et l’échange a besoin de la paix s’il souhaite prospérer. L’intérêt objectif et raisonnable des parties prenantes à l’échange est d’exiger la paix. (...) Les porteurs de l’esprit guerrier sont toujours les catégories qui, sociologiquement, sont les plus éloignées du capitalisme. L’anticapitalisme, au sein de l’Europe actuelle, en tant que socialement non constructif, est en même temps le principal vecteur du bellicisme. (Wilhelm Röpke, Impérialisme et capitalisme)
  • Si la guerre se prolonge, les ressources de l’Etat ne suffiront pas. (Sun Tzu)
  • Dans tous les pays, la guerre est la moisson commune de tous ceux qui participent à la division et à la dépense du trésor public. C’est l’art de tirer parti de la Nation ; son objet est une augmentation de revenu ; et comme on ne peut augmenter le revenu sans impôts, il faut un prétexte de dépense. En parcourant l’histoire du gouvernement d’Angleterre, de ses guerres et de ses taxes, un lecteur qui n’est point aveuglé par les préjugés ni mu par l’intérêt est obligé de convenir que les taxes ne furent point levées pour faire les guerres, mais que les guerres furent suscitées pour lever des taxes. (Thomas Paine, Les droits de l'homme)

Notes et références

  1. Voir à ce sujet Le Socialisme en Chemise Brune Acrobat-7 acidtux software.png [pdf] essai sur l'idéologie hitlérienne, de Benoît Malbranque.
  2. Une bonne guerre pour relancer l'économie (Martin Masse)
  3. Société industrielle et société militaire selon Spencer, Jean Cazeneuve in Revue française de sociologie, Vol. 2, No. 2, Guerre, Armée, Société (Apr. - Jun., 1961), pp. 48-53
  4. Alain, Mars ou la guerre jugée, 1936, p.71 de l'édition électronique UQAC, [lire en ligne]
  5. Conférence de Murray Rothbard lors de la Mises Institute’s Costs of War conference, à Atlanta, mai 1994, fichier audio : [1].
  6. « War does not determine who is right, only who is left. »
  7. « It is indeed probable that more harm and misery have been caused by men determined to use coercion to stamp out a moral evil than by men intent on doing evil. »

Voir aussi

Bibliographie

  • 1625, Hugo Grotius, De iure belli ac pacis [Sur les lois de la guerre et de la paix]
  • 1935, Quincy Wright, "The Causes of War and the Conditions of Peace", London: Longmans, Green
  • 1946, Edmund Silberner, "The Problem of War in Nineteenth Century Economic Thought", Princeton: Princeton University Press
  • 2005, Peter W. Singer, "Outsourcing War", Foreign Affairs, Vol 84, n°2, Mar/Apr, pp1-19

Articles connexes

Liens externes

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