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Grande Dépression

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Photographie de Dorothea Lange, une des icônes de la Grande Dépression

La Grande Dépression est une crise économique qui a débuté aux États-Unis en 1929 avant de se transformer en crise mondiale.

Les auteurs libéraux s'accordent pour rendre l'État responsable de la crise, mais avancent des causes précises différentes : pour Milton Friedman c'est la politique déflationniste qui est coupable, pour Ludwig von Mises et Murray Rothbard c'est la politique inflationniste, pour Jude Wanniski, c'est la loi protectionniste sur les tarifs douaniers qui est à blâmer[1].

Les historiens, souvent apologistes des pouvoirs en place et ignorants en matière d'économie, expliquent la plupart du temps la Grande Dépression par un soi-disant « refus d'intervenir » du Président Herbert Hoover, ou par une simple « sur-production », voire par le laissez-faire ou le marché libre.

En réalité, la cause profonde de la crise de 1929 est bien l'interventionnisme étatique :

Comme toujours dans la plupart des "bulles", l'inflation du crédit engendre une fausse prospérité, et se traduit par des cours de Bourse déconnectés de la réalité économique, jusqu'au retour au réel par un krach qui peut se produire lors d'un « jeudi noir » (Black Thursday) comme celui du 24 octobre 1929 (en quelques heures l'indice Dow Jones perd 22,6 %). Sans banque centrale pratiquant impunément l'argent facile et l'inflation pour complaire à une clientèle politique, la Grande Dépression n'aurait pas eu lieu - ce qui ne signifie pas non plus que sur un marché complètement libre il n'y aurait jamais de cycles d'expansion-récession, mais ces cycles naturels n'auraient pas l'amplification causée par l'interventionnisme étatique.

Les efforts des politiciens de l'époque, Herbert Hoover, puis Franklin Delano Roosevelt, malgré la légende du « [New Deal]] », n'ont en rien réglé la crise, qui ne prendra fin qu'avec la Seconde Guerre mondiale. La crise aura ensuite été l'occasion pour Keynes d'exposer ses théories et ses « solutions » à base de manipulations monétaires, aujourd'hui bien dépassées et réfutées par les analyses de Milton Friedman ou de Friedrich Hayek.

Citations

  • « On doit enfin cesser de rendre l'économie de libre marché coupable d'avoir causé la Grande Dépression, et mettre la faute sur les vrais coupables : les politiciens, bureaucrates et la masse des économistes « éclairés ». Et dans toute autre dépression, passée ou à venir, il en sera de même. » (Murray Rothbard, America’s Great Depression)
  • « Voilà ce qu'est pour vous le capitalisme, clamaient les porte-parole des groupes de pression des paysans et des salariés. Et pourtant, leurs maux n'avaient pas été créés par le capitalisme, mais bien au contraire, par les tentatives faites pour « réformer » et « améliorer » le fonctionnement de l'économie de marché, c'est-à-dire par l'interventionnisme. L'effondrement fut l'aboutissement fatal des pressions exercées pour abaisser le taux d'intérêt au moyen de l'expansion du crédit. Le chômage institutionnel fut le résultat inéluctable de la politique fixant des taux de salaires plus haut que le niveau potentiel du marché. » (Ludwig von Mises)
  • « L'excès de crédit que la Federal Reserve a injecté dans l'économie s’est répandu sur le marché boursier et a déclenché un fantastique boom spéculatif. Tardivement, les dirigeants de la Fed tentèrent d’éponger les réserves et réussirent finalement à freiner le boom. Mais c'était trop tard : en 1929 les déséquilibres spéculatifs étaient tels qu’on aboutit à des restrictions économiques et à une perte de confiance du monde des affaires. Il en résulta un écroulement de l'économie américaine. » (Alan Greenspan)
  • « Si le laissez-faire permet au système bancaire et aux principes qui régissent la disponibilité des fonds de jouer un rôle de fusibles qui empêchent l'économie d'exploser, alors on peut dire que le gouvernement, au travers de la Réserve Fédérale, a court-circuité les fusibles. Il en est résulté cette explosion connue comme le krach de 1929. » (Alan Greenspan, Capitalism, "Common Fallacies about Capitalism")
  • « En Amérique l'inflation de crédits qui s'étend entre 1924-1929 avait abouti à la crise suivie d'une dépression qui a duré plusieurs années, sans que les gens se rendent bien compte que cette crise était la conséquence nécessaire de la fausse "prospérité", résultat du "démarrage". Et comme ils ne s'en rendent pas compte, ils sont restés partisans enthousiastes du démarrage par l'extension des crédits. (...) L'inflation de crédits que l'on a pratiquée en Amérique entre 1924 et 1929 n'était reconnaissable ni au cours du change, ni au prix des marchandises ; mais les effets qu'elle a eus sur la structure de la production sautent aux yeux : l'investissement excessif et malsain ; la "surcapacité" dans plusieurs industries avec des pertes de capitaux immenses et le chômage en masse, telles sont les conséquences du démarrage dont personne ne dira qu'elles sont négligeables. » (Fritz Machlup, [1])
  • « Ma thèse est qu'une dépression n'est pas due à une "disparition de la demande", comme le suggère Keynes, mais à une "disparition du capital", ce qui est un processus insidieux. Très peu de personnes peuvent le déceler, et même si vous y arrivez, vous ne le comprenez pas toujours. Mais c'est ce qui s'est passé dans les années 30. » (Antal E. Fekete)
  • « Contrairement aux idées courantes, la crise de 1929 n’est pas une crise du laisser-faire, mais déjà une crise étatique (Hoover, président des États-Unis avant Roosevelt, était un interventionniste convaincu), due notamment à l’incapacité des États de rétablir l’étalon-or détruit par la Première Guerre mondiale. Et contrairement encore aux idées reçues, Roosevelt n’a rien résolu puisque, une fois épuisés les effets de la dévaluation massive du dollar qu’il a opérée, l’économie américaine a replongé dans la récession. » (Philippe Simonnot, 4 mai 2014)
  • « Accuser l'étalon-or d'avoir causé la Grande dépression revient à accuser la gravité de causer la chute d'un avion. » (Robert P. Murphy)
  • « Cette récession, aussi terrible fût-elle, aurait pu rester courte, comme l’ont été toutes les précédentes récessions aux États-Unis et ailleurs. Au lieu de cela, elle s’est transformée en une dépression de plusieurs années, grâce à la folie de Franklin D. Roosevelt et de son gouvernement, qui eurent la prétention de gérer la reprise avec des dépenses publiques, des nationalisations et des contrôles des prix. » (Jörg Guido Hülsmann, 23 avril 2020)

Notes et références

  1. Le Krach de 1929, article de 1999

Bibliographie

  • 1949, Philip Cortney, "The Economic Munich: The I.T.O. Charter, Inflation or Liberty, The 1929 Lesson", New York: The Philosophical Library
  • 1979, Alan Reynolds, “What Do We Know About the Great Crash?”, National Review, November 9, p1416
  • 1992, Barry Eichengreen, "Golden Fetters: The Gold Standard and the Great Depression, 1919–1939", New York: Oxford University Press
  • 1993, Robert J. Samuelson, "Great depression", In David R. Henderson, dir., "The Fortune Encyclopedia of Economics: 141 Top Economists Explain the Theories, Mechanics, and Institutions of Money, Trade, and Markets", New York: Time-Warner Books, Inc., pp196-203

Liens externes


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