Vous pouvez contribuer simplement à Wikibéral. Pour cela, demandez un compte à adminwiki@liberaux.org. N'hésitez pas !


Ordre

De Wikiberal
Aller à la navigation Aller à la recherche


Le concept d'Ordre a différentes significations et attributions. Généralement il peut être employé pour désigner une disposition, une régularité ou une composition. C'est un terme qui peut être utilisé pour décrire l'état de divers éléments les uns par rapport aux autres. L'ordre exprime l’idée de rang, d'alignement, d'une règle ou d'une loi. Si le terme est utilisé pour décrire des événements alors s'exprime l'idée de succession dans le temps et espace. Appliqué dans le sens de structure ou d'un ensemble, l'ordre exprime l'idée d'harmonie ou combinaison équilibrée. L'ordre peut être associé à l'idée de coordination dans une association complexe. C'est aussi un synonyme de hiérarchie, commandement, organisation ou communauté.

En épistémologie

  • Déterminisme vs hasard, arguments en faveur de l'indétermination: Karl Popper,
  • théorie de la connaissance: la recherche de régularité, la nécessité de chercher des "lois" du social comme il en existe pour la physique (avec le problème posé par les théories quantiques), la croyance dans des déterminismes de type fonctionnalistes ou holistes sert souvent de fondement à des pratiques interventionnistes vs ordre du marché. L'individualisme méthodologique permet d'expliquer les phénomènes sociaux pas de prédire (Raymond Boudon: Effets pervers et ordre social, La place du désordre), la complexité des phénomènes sociaux rend vaine ou néfaste toute tentative de dirigisme (critique du constructivisme: Hayek)
  • quels passages à faire entre l'épistémologie et le politique (polycentrisme chez Michael Polanyi, fragmentation de l'information, idiosyncrasie du cerveau humain (L'ordre sensoriel de Hayek, 1952). Ordre du marché: "équilibre" / auto-régulation, ordre par le bruit ? Théorie des systèmes[1], entropie, mouvement perpétuel... vision holiste ou compatible avec une vision de l'individualisme méthodologique ?

Ordre social

Dans les expressions "faire respecter l'ordre", "retour à l'ordre", il y a toujours l'idée d'une intervention politique. Mais il existe aussi des ordre sociaux (collectifs) qui sont spontanés et "s'autoconservent" (Hayek donne l'exemple de l'argent, de la loi, politesse et savoir-vivre, langage...) France: création de l'Académie française au XVIIème siècle, pour sauvegarder LA langue française (centralisation proto-jacobine ?) Taxis et kosmos chez Hayek, cf. Droit, législation et liberté I.

Un ordre, des ordres ?

Question du singulier de l'ordre => l'ordre est toujours un ordre parmi d'autres possibles. Position libérale entre le conservatisme et l'esprit révolutionnaire marxiste (qui finit par créer un nouveau conservatisme des élites, parti dirigeant ou noblesse d'Etat).

Critique des altermondalistes: un autre monde est possible (vs Margaret Thatcher : « There is no alternative »)... Plusieurs ordres sociétaux sont-ils possibles ou l'équilibre qu'atteint le "marché social" (point de vue économiste) est-il unique ? Cet équilibre ne permet-il pas tous les bouleversements possibles par jeu de la concurrence et de stratégies adaptatives (dès lors que l’État ne bouleverse pas les règles du jeu en favorisant les uns au détriment des autres ?)

La critique que fait Edmund Burke des théories de la "tabula rasa" des révolutionnaires français est-elle une forme de conservatisme ? Sa défense de l'Ancien Régime (sous ses allures de bricolage politique obtenu à coup de multiples compromis, privilèges, particularismes et traditions hétéroclites, ce régime avait une stabilité de fait et une certaine harmonie) ressemble beaucoup à celle de Joseph de Maistre. Pourtant la critique du constructivisme ne revient pas à devenir conservateur: le changement social est imprévisible (Popper : « l'avenir est ouvert »), ce n'est pas une défense de l'ordre établi.

Ordre et Chaos

"Chaordre" : 1. N’importe quel système auto-organisé, auto-contrôlé, adaptatif, non linéaire, qu’il soit un organisme, une organisation ou une communauté, qu’il soit physique, biologique ou social, qui montre simultanément des comportements ordonnés et chaotiques. 2. Entité dont le comportement montre des propriétés qui ne sont pas gouvernées et expliquées par les règles qui gouvernent et expliquent ses parties. voir [1] ou [2].

Théorie de l'ordre étendu chez Friedrich Hayek

La notion d'ordre "étendue" ou d'ordre spontané chez Friedrich Hayek se réfère au processus par lequel une société humaine se développe. Il s'agit de sa capacité à faire face à des degrés croissants de complexité[2]. Par exemple, les producteurs et les consommateurs d'un même bien peuvent échanger le bien contre de la monnaie sans se connaître directement. Pour un même bien, dans les différents stades de la production d'un même produit, les financiers et les entrepreneurs impliqués dans le même projet, ont peu ou aucune connaissance directe des uns des autres. Aucun être humain ou organisme informatisé n'est capable de créer cette complexité dans les relations économiques. Puisque cette complexité n'est pas un fin en soi. Elle provient de la division et de la spécialisation de la connaissance sur le marché.

Notes et références

  1. La théorie des systèmes renverse l'analyse élaborée avant eux qui allait de l'intérieur vers l'extérieur de l'organisation. Les chercheurs en théorie des systèmes ont considéré que la performance ne peut pas être exprimée comme une simple fonction de la performance individuelle de ses composants. Ils ont adopté une approche globale (holistique) avec une approche attentive plus forte qui va l'extérieur vers l'intérieur.
    Les principaux représentants de la théorie des systèmes (R. L. Ackoff, Andras Angyal, Ross Ashby) :
    • Andras Angyal (1941) traite des problèmes généraux de l'adaptation des systèmes à partir de la biologie et de la psychologie de la forme
    • G. Sommerhoff (1950) présenta la théorie générale de l'adaptation des systèmes en introduisant le modèle mathématique de "corrélation directive" (1950, G. Sommerhoff, "Analytical Biology", London, Oxford University Press)
    • Ross Ashby (1959) avança les concepts de système ultra-stable et de variété requise.
    • Russell Ackoff étudie les systèmes comme des entités à part entière et non comme un conglomérat d'éléments
    • Ludwig von Bertalanffy, en 1932, fait la distinction entre les systèmes ouverts et les systèmes fermés. Un système est fermé si aucun composant n'y entre ou n'en sort. Un système est ouvert s'il y a importation et exportation. En (1956), il déclare que les systèmes sont des entités complexes composées d'éléments qui entrent en interaction
    • A. Hall et R. Fagen (1956) adoptent également une définition réductrice mais plus explicite du système qui est basé sur une relation fonctionnelle. En effet, ils définissent un système comme un ensemble d'objets réunis par des relations entre les objets et entre leurs attributs.
    • J. Miller (1965) chercha à montrer le lien qui existe dans les systèmes vivants entre les concepts d'information, de négentropie et d'organisation
    • Jean Piaget (1968) englobe la théorie des systèmes dans un ensemble plus vaste qu'il intitule le structuralisme relationnel (Jean Piaget, 1968, "General Problems of Interdisciplinary Research and Common Mechanism", In: "Main Trends of Research in the Social and Human Sciences", Paris, Dunod).
    • Eric Trist (1970) accentue l'importance de la relation des éléments avec le tout dans l'analyse des systèmes
    Publications :
    • 1941, Andras Angyal, "Foundations for a Science of Personality", Cambridge, Mass., Harvard University Press
    • 1956,
      • Ludwig von Bertalanffy, "The Theory of Open Systems", In: "General Systems Yearbook", Washington, Society for General System Research
      • A. Hall, R. Fagean, "The Definition of a System", In: "General Systems Yearbook", Washington, Society for General System Research
    • 1959,
      • Russell L. Ackoff, "Games, Decisions and Organizations", In: "General Systems Yearbook", Washington, Society for General System Research
      • W. Ross Ashby, "General Systems as a New Discipline", In: "General Systems Yearbook", Washington, Society for General System Research
    • 1965, J. Miller, "Living Systems: Cross Level Hypothesis", Behavioral Science, Vol 10, pp380-411
    • 1969,
      • Fred E. Emery, dir., "Systems Thinking", Harmondsworth, Middlesex, Penguin Books
      • G. Sommerhoff, "The Abstract Characteristics of Living Systems", In: Fred E. Emery, dir., "Systems Thinking", Harmondsworth, Middlesex, Penguin Books
  2. "Cette complexité croissante est construite sur les fondements de règles sociales et morales qui assurent la coordination des intérêts divergents, des actions et des connaissances des individus dans la société. Les règles du contrat, la propriété, la comptabilité, la conduite morale, et l'exécution des tiers sont parmi les institutions sociales qui évitent aux personnes d'avoir à résoudre à nouveau la coordination et l'aléa moral". Emily Chamlee-Wright, 2006, Fostering Sustainable Complexity in the Microfinance Industry: Which Way Forward?, Conversations on Philanthropy, Indianapolis, Philanthropic Transformations, Vol III, n°5, p29

Littérature

  • 1998, Maria Chiara Pievatolo, “Poteri informali: la libertà individuale fra spontaneità e artificio”, Ragion pratica, n°10

Citations

  • « Deux dangers ne cessent de menacer le monde : l'ordre et le désordre. » (Paul Valéry)
  • « En apparence, il semble à beaucoup que le libre marché est un endroit chaotique et anarchique, alors que l’intervention du gouvernement impose des valeurs d’ordre et de communauté à cette anarchie. En fait, la praxéologie - l’économie - montre que la vérité est tout à fait l’inverse. » (Murray Rothbard)

Articles connexes


Philosophie.png Accédez d'un seul coup d’œil au portail philosophie et épistémologie du libéralisme.