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Mary Wollstonecraft

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Mary Wollstonecraft
Écrivain

Dates 1759 - 1797
Mary Wollstonecraft
Tendance Féminisme individualiste
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
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Citation
Interwikis sur Mary Wollstonecraft

Mary Wollstonecraft, née le 27 avril 1759 à Londres et décédée le 10 septembre 1797, est une femme écrivain, pionnière du féminisme libéral. Elle meurt jeune, à 38 ans, lors de la naissance de son deuxième enfant, la future romancière Mary Shelley (17971851), célèbre internationalement pour son ouvrage, Frankenstein. Elle ouvrit la voie au féminisme libéral en élargissant la théorie des droits naturels pour l'appliquer aux femmes.

La libertarienne canadienne Wendy McElroy disait de Mary Wollstonecraft dans sa biographie de 2008 : « La vie de Marie Wollstonecraft a embrassé le drame et la tragédie alors qu'elle poursuivait l'indépendance intellectuelle, financière et sexuelle promue par ses écrits ».

Biographie de Mary Wollstonecraft

Elle naît en 1759 dans une famille ouvrière de Londres.

A 25 ans, en 1784, Mary Wollstonecraft cofonde une école dans le village de Newington Green, où elle se lie d'amitié avec son pasteur, Richard Price. Celui-ci était l'un des dirigeants d'un groupe connu sous le nom de Rational Dissenters et l'auteur d'un livre influent intitulé Review of the Principal Questions of Morals (1758), qui soutenait que la conscience et la raison individuelles devaient déterminer les choix moraux. Lors de la révolution française en 1789, il affirma publiquement que la Grande-Bretagne devait soutenir les droits que les Français exerçaient pour détrôner un mauvais roi. Grâce à son mentor, elle fit la connaissance des principaux réformateurs anglais dont l'éditeur radical Joseph Johnson qui lui a confié la rédaction de la brochure « Réflexions sur l'éducation des filles » (1787). Elle rejetait les méthodes traditionnelles d'instruction des filles, en exigeant que leur éducation soit en accord avec celles consacrées par les vues des Lumières.

En 1788, elle signe sa première (et unique) nouvelle, Mary: A Fiction.

Elle se fait rapidement connaître pour ses écrits sur la révolution française, et voyage en France en 1792. Elle y est choquée par le traitement des femmes par les Jacobins, et vit la Terreur aux premières loges.

Elle a rapidement un premier enfant hors mariage, en 1794, de Gilbert Imlay, un aventurier américain et rentre peu après au Royaume-Uni, en 1794 toujours.

Elle rencontre son futur époux, William Godwin, à la fin du XVIIIe siècle, lorsqu'elle est devenue membre d'un cercle londonien d'auteurs libéraux où figurait également le poète Percy Bysshe Shelley. Dans ce cadre qui rappelle la philosophie des Lumières, la raison est placée au cœur de l'identité humaine et de son évolution. Elle l'épouse en 1797 et meurt peu après d'une septicémie, 11 jours après la naissance de son second enfant, la future romancière Mary Shelley.

Pensée et travaux

Les femmes sont des créatures rationnelles qui doivent avoir les mêmes droits que les hommes

En 1788, elle publie ses deux premiers livres, un roman biographique, "Mary, a Fiction", qui décrit comment les limitations sociales des femmes les oppriment ; et un autre livre pour enfants, "Original Stories from Real Life". Elle a commencé à travailler en tant que critique pour une revue mensuelle "Analytical Review"[1] et en tant que traductrice en anglais du Supplément nécessaire à l’importance des opinions religieuses de Jacques Necker ("On the Importance of Religious Opinions").

Dans un monde de plus en plus ouvert et en cours de changement, non seulement industriellement, mais aussi socialement et intellectuellement, Mary Wollstonecraft voulait donner à la femme la place d'honneur qu'elle méritait au sein de la société, dans son foyer et pour son intimité. Aussi, elle appliqua le principe de la liberté personnelle dans le domaine sexuel et elle insista sur la simple évidence, tautologie d'aujourd'hui, que les femmes sont des créatures rationnelles.

Les femmes doivent viser de nobles ambitions en exprimant leurs capacités et leurs talents

Mary Wollstonecraft considéra un peu hâtivement que la Révolution française, en 1789, était l'expression de la lutte pour la liberté individuelle contre la monarchie tyrannique. Alors, à son retour de France, elle écrit "A Vindication of the Rights of Men" (1790), elle proposa de remplacer le système aristocratique par une république. Elle s'opposa aux pratiques sociales telles que la traite des esclaves et elle s'attaqua au traditionalisme évoqué par Edmund Burke dans son Reflections on the Revolution in France défendant la monarchie française, en accusant le traditionalisme d'être le mal qui étouffe le progrès et la rationalité. Son essai fut remarqué positivement par Thomas Paine.

Son autre production intellectuelle majeure, Vindication of the Rights of Women, est datée de 1792. Cet ouvrage est largement considéré comme le premier grand traité féministe. Dans celui-ci, Mary Wollstonecraft nomme les femmes, les co-héritières, avec les hommes de la tradition individualiste. Il faudra encore 56 ans de plus avant que ses paroles ne soient suivies d'une action politique aux États-Unis par Elizabeth Cady Stanton[2] et par l'apparition du féminisme libertarien[3] Elle souligne à quel point les femmes sont essentielles dans la société et, pas uniquement pour l'éducation des enfants. Elle préconisait une meilleure éducation pour les femmes, non pas pour les avantages que cela procure aux hommes mais elle insistait sur le fait que le modèle d'éducation devait être identique à celui des hommes. Les femmes, pensait-elle, étaient freinées par l'ardeur des hommes à louer leur beauté et leur modestie ainsi que d'autres fausses valeurs de la classe moyenne. Elle souhaitait que les femmes deviennent des êtres ambitieuses et civilisées. Leur destin, invoquait-elle, n'est pas de se soucier d'inspirer l'amour mais les femmes doivent viser de plus nobles ambitions, de sorte que leurs capacités, leurs talents, leurs vertus et leurs réussites imposent le respect auprès de tous les membres de la société.

Notes et références

  1. dont Joseph Johnson était le directeur de la publication.
  2. L'Américaine Elizabeth Cady Stanton a écrit "The Declarations of Sentiments and Resolutions", en 1848 qui revendiquait la reconnaissance des droits des femmes. En tant qu'héritière intellectuelle de Mary Wollstonecraft, elle a également combattu le 14e amendement parce qu'il définissait les citoyens comme des hommes; elle a également organisé la National Woman Suffrage Association en 1869
  3. Suzanne La Follette signa sans doute le second traité le plus important du féminisme libertarien en 1926, "Concerning Women".

Publication

  • 1788,
    • a. "Mary, a Fiction"
    • b. "Original Stories from Real Life"
  • 1790, "A Vindication of the Rights of Men"
    • Nouvelle édition en 1959, "A Vindication of the Rights of Men, in a Letter to the Honourable Edmund Burke", New York: Facsimile & Reprints
  • 1792, "A Vindication of the Rights of Women" ("Une revendication des droits de la femme")
    • Nouvelle édition en 1975, "A Vindication of the Rights of Woman", Harmondsworth, Penguin
    • Nouvelle édition en 1992, Miriam Brody, dir., "A Vindication of the Rights of Woman", London: Penguin
    • Repris en 1995, In: Sylvana Tomaselli, dir., "A Vindication of the Rights of Men, with A Vindication of the Rights of Woman, and Hints", Cambridge University Press

Littérature secondaire

  • 1798, William Godwin, "Memoirs of the Author of a Vindication of the Rights of Woman", London
    • Nouvelle édition en 1987, New York: Penguin
  • 1966, Ralph M. Wardle, "Mary Wollstonecraft: A Critical Biography", Lincoln: University of Nebraska Press
  • 1970, Margaret George, "One Woman’s “Situation”: A Study of Mary Wollstonecraft", Urbana: University of Illinois Press
  • 1972, Eleanor Flexner, "Mary Wollstonecraft", New York: Putnam
  • 1984, Moira Ferguson, Janet Todd, "Mary Wollstonecraft", Boston: Twayne
  • 1989, Marilyn Butler, Janet Todd, dir., "The Works of Mary Wollstonecraft", volume 1. William Pickering
  • 1991, Cy Frost, "Autocracy and the Matrix of Power: Issues of Propriety and Economics in the Work of Mary Wollstonecraft, Jane Austen, and Harriet Martineau", Tulsa Studies in Women's Literature, Vol 10, n°2, Autumn, pp253-271
  • 1992,
    • Moira Ferguson, "Mary Wollstonecraft and the Problematic of Slavery", Feminist Review, Vol 42, pp82-102
    • Claire Tomalin, "The Life and Death of Mary Wollstonecraft", London: Penguin
  • 2002,
    • Roberta Modugno, "Mary Wollstonecraft. Diritti umani e Rivoluzione francese", Rubbettino, Soveria Mannelli
    • Janet Todd, "Mary Wollstonecraft: A Revolutionary Life", Columbia University Press
  • 2004, Carol Howard, "Wollstonecraft’s Thoughts on Slavery and Corruption", The Eighteenth Century, Vol 45, n°1, pp61-86
  • 2014, Eileen Hunt Botting, Christine Carey Wilkerson, Elizabeth N. Kozlow, "Wollstonecraft as an International Feminist Meme", Journal of Women’s History, Vol 26, n°2, pp13-38
  • 2016, Laura Brace, "Wollstonecraft and the Properties of (Anti-) Slavery", In: Sandrine Bergès, Alan Coffee, dir., "The Social and Political Philosophy of Mary Wollstonecraft", Oxford University Press
  • 2019, Sandrine Bergès, Eileen Hunt Botting, Alan Coffee, dir., "The Wollstonecraftian Mind", Routledge
  • 2020, Nancy E. Johnson, Paul Keen, dir., "Mary Wollstonecraft in Context", Cambridge University Press
  • 2021, Sylvana Tomaselli, "Wollstonecraft: Philosophy, Passion, and Politics", Princeton University Press


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