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Entrepreneur thymo-linguistique

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Le syntagme entrepreneur thymo-linguistique provient de la contraction des concepts de la thymologie de Ludwig von Mises et de la linguistique, en comparaison de l'approche psycho-linguistique en littérature et utilisée par les informaticiens dans leurs programmes de langage naturel. L'entrepreneur thymo-linguistique agit pour comprendre le contexte général du marché et du contexte (riche ou pauvre) particulier dans lequel il se trouve ou dans celui où il désire se diriger afin de découvrir ou de créer des opportunités.

La différence entre l'approche psycholinguistique et thymo-linguistique de l'entrepreneuriat

Il existe une forte différence entre l'approche psycholinguistique et thymo-linguistique de l'entrepreneuriat. Les chercheurs Stefano Brusoni, Amulya Tata, Daniella Laureiro Martinez, David Garcia, Adrian Oesch (2017)[1] ont comparé les données de 24 624 utilisateurs de Twitter pour examiner les différences entre les entrepreneurs et la population en général en ce qui concerne la structure de leur sentiment positif[2] ou négatif. Leurs analyses révèlent que les entrepreneurs manifestent plus d'émotions positives et moins négatives que la population générale. Les entrepreneurs communiquent également davantage sur le travail et moins sur les aspects liés à la vie personnelle. Il est intéressant de noter qu'au cours des premières phases d'une entreprise, les émotions positives et les préoccupations professionnelles augmentent, tandis que les émotions négatives et les préoccupations liées à la vie diminuent. Contre-intuitivement, le travail et les émotions négatives sont associés en sens inverse. Cette approche psycholinguistique cherche à comprendre l'équilibre entre le travail et la vie personnelle dans les contextes entrepreneuriaux. L'approche psycholinguistique est primordialement centrée sur la puissance psychologique des mots[3]. En revanche, l'approche thymo-linguistique permet de saisir l'importance de l'intelligence émotionnelle qui aide à la découverte et à l'exploitation des opportunités entrepreneuriales.

L'entrepreneur a besoin de se concentrer sur le sens de l'action. Ludwig von Mises dénomme cette capacité la verstehen, c'est-à-dire la compréhension interprétative. Il s'agit d'une approche clé dans l'enquête scientifique sociale, dont l'essence même réside dans la compréhension du sens de l'action. Selon Ludwig von Mises, la compréhension ne traite pas de l'aspect praxéologique de l'action humaine. Elle se réfère aux jugements de valeur et au choix des fins et des moyens de la part de nos semblables. La compréhension appartient au domaine de la thymologie. En effet, la thymologie traite des activités mentales des hommes qui déterminent leurs actions. De même, la thymologie est la cognition des émotions humaines, des motivations, des idées, des jugements de valeur et des volitions. C'est une faculté indispensable à tout le monde dans la conduite des affaires quotidiennes, estimait Ludwig von Mises. Il poursuit en disant que cette compréhension spécifique des sciences de l'action humaine vise à établir les faits auxquels les hommes attachent un sens défini. Comprendre l'état de leur environnement relève donc des jugements de valeur, du choix de la fin et des moyens mis en œuvre pour atteindre ces fins, lesquels sont exercés avec l'évaluation du résultat des précédentes actions. Comme un spécialiste des sciences sociales qui étudie les actions des membres de sa propre société, alors, les gens dans la vie de tous les jours, comme le sont les entrepreneurs sont capables de puiser dans leur compréhension commune des règles inter-subjectivement partagées afin d'interpréter et de comprendre le comportement des autres. Ce que l'entrepreneur "entend", comme l'a écrit Don Lavoie[4] pour les chercheurs herméneutiques, en sciences sociales, ce n'est pas le contenu privé à l'intérieur des têtes individuelles, mais les discours publics qui sont facilement accessibles par tout membre attentif de la communauté.

Les opportunités, pour l'entrepreneur thymo-linguistique, sont donc le fruit d’un processus itératif de prise de sens et de construction du langage dans un contexte socio-cognitif plutôt qu'une apparition spontanée. Certains entrepreneurs s'appuient sur "l’expertise partielle" d’autres individus qui, en retour, bénéficieront des difficultés des premiers. La conceptualisation de l'opportunité nait car l'entrepreneur est obligé d'affiner son point de vue. Notre langage verbal joue un grand rôle en nous aidant à communiquer des connaissances explicites et notre langage encadre nécessairement la façon dont nous interprétons une situation. Comme l'a déclaré Ludwig von Mises, l'homme est le produit d'une évolution sociale. Son trait le plus éminent, la raison, ne peut émerger que dans le cadre d'une mutualité sociale. Par conséquent, il n'existe pas de pensée qui ne dépende de concepts et des notions de langage.

L'entrepreneur est un être humain qui articule le langage du marché

Dans ses différentes présentations sur l'entrepreneur, Don Lavoie insiste sur l'articulation du langage. À la différence du français, le mot "articulation", en anglais, a une une grande variété de sens. Dans l'expression, "to articulate one's emotions", il y a en anglais, l'idée de facilité ou non d'exprimer ses émotions. Pour l'entrepreneur, cela veut dire d'être sensible ou non aux ressources émotives qui l'entourent. C'est dans cette acception restrictive que les théoriciens de l'entrepreneur psycho-linguistique confinent ce concept. Par différence, l'approche autrichienne applique l'idée de Michael Polanyi de la connaissance tacite de l'information, c'est-à-dire une connaissance qui ne peut pas être articulée de façon précise et extérieure à l'individu qui envisage de l'exprimer.

Comme en français, l'articulation en anglais exprime l'idée des jointures maxillaires et de la précision labiale afin de bien séparer les syllabes d'un mot. Par exemple, on peut dire d'une personne qu'elle a une mauvaise articulation lorsqu'elle ne s'exprime pas bien car il est difficile de distinguer auditivement ses paroles ou de lire sur ses lèvres. Pris dans ce sens figuré, l'entrepreneur articule son langage lorsqu'il fait un effort de communication auprès de ses partenaires (employés, clients, fournisseurs, etc.). Il s'efforce alors de rendre son langage dépourvu de relativisme[5], source possible d'erreurs d'interprétation[6]. Sur le marché, les prix servent de jointure, ils permettent de relier, comme des pivots, l'offre et la demande. Mais, les prix du marché sont rarement, voire ne sont jamais, en parfait équilibre. Ils ne peuvent donc pas communiquer toutes les informations qu'ils pourraient le faire sur un marché idéalisé. Pourtant, c'est par le biais de la communication verbale que certaines de ces informations « manquantes » peuvent être échangées. Entre les deux personnes qui s'échangent ces informations, existent alors des entrepreneurs potentiels. Cela n'indique pourtant pas que le langage soit dépourvu de relativisme[7]. L'individu, dans sa poussée créatrice, est l'arbitre du changement et de l'innovation. Tout comme l'individu entrepreneur ne peut être confiné dans un cadre étroit et enrégimenté sans liberté de mouvement, le langage non plus.

Pris dans un autre sens, il y a l'idée d'une finesse et d'un détail dans le mot "articulé". Par exemple, on peut dire qu'un outil est délicatement articulé avec une fine et mince bande d'aluminium. Comme dans le domaine physiologique, le genou, la cheville, le poignet ou le coude, parties de jonctions entre os et muscles, du corps humain, l'articulation dispose d'une fonction indispensable, quelquefois fragile, pour l'utilisation des extrémités des membres qui apportent toute la précision et l'efficacité au geste. De la même façon que l'apport de l'ergonomie dans le monde de l'entreprise en recherchant le geste le plus efficace possible, l'articulation du langage offre une neuro-ergonomie de l'esprit qui s'observe dans un cas précis, dans la gestion de l'entreprise ou plus généralement, dans la gestion mentale, tout simplement. L'articulation fait référence aussi pour les économistes de l'école autrichienne[8] au calcul monétaire sur le marché. Par analogie, le prix est assimilé au langage que nous utilisons quotidiennement qui mérite une précision et une clarté d'expression pour favoriser les échanges.

Conjointement à cet aspect, les anglophones utilisent le terme d'articulation pour exprimer l'idée d'un récit argumenté, détaillé, nuancé et dénué d'ambiguïté. Cette qualité d'articulation permet à l'entrepreneur une meilleure tolérance à l'ambiguïté favorable à son jugement entrepreneurial inséré dans un monde d'incertitudes. Dans sa vie courante, il doit alors faire la différence, selon le contexte dans lequel il se trouve, entre des informations qui ont du sens et de l'importance et d'autres informations qui n'ont pas ou peu d'importance[9].

Don Lavoie utilise abondamment le terme d'articulation dans son approche de l'entrepreneur en combinant ces différentes notions que lui propose sa culture anglophone. Mais, il ajoute un élément supplémentaire de la psychologie cognitive qui est redevable à la théorie constructionniste et connexionniste de Friedrich Hayek. Pour Don Lavoie, l'entrepreneur est l'interface[10] entre une connaissance articulée et une connaissance inarticulée. L'interface est similaire à la synapse qui unit deux neurones dans notre cerveau, d'où l'influence connexionniste dans l'approche de Don Lavoie. Aussi, nous dit-il, l'entrepreneur ne voit pas des opportunités, dans l'idée que la vision soit un sens passif de notre ordre sensoriel. Il faut que l'entrepreneur construise sa connaissance de son marché à partir de la connaissance détaillée et abondante du monde avec une connaissance qui manque encore d'articulation c'est à dire de nuance et d'application. Pour Don Lavoie, l'entrepreneur lit et écrit le marché en construisant des interfaces d'échange entre ces deux sphères de la connaissance[11], l'une articulée, et l'autre inarticulée qui, comme pourrait l'exprimer Israel Kirzner, une connaissance qui a, jusqu'alors, échappé à l'attention des autres entrepreneurs.

L'interprétation libre du texte que constitue le marché

L'entrepreneur est centré sur l'idée d'acquérir de nouvelles compétences entrepreneuriales grâce à l'expérience qu'il acquiert par l'intermédiaire des contingences[12], des événements non continus et des contextes linguistiques et para-linguistiques. Le marché est un texte que l'entrepreneur doit savoir lire[13] et parler librement. Pour lire le marché, il ne s'agit pas simplement d'ouvrir les yeux[14], il s'agit d'activer son attention sur un focus ou foyer[15] d'activité. Sans la concentration de son regard sur un espace du marché précis, l'entrepreneur ne verra que des images floues du marché[16].

Pourtant, les textes sont difficiles car on peut pas toujours leur attribuer un sens automatique. Ils nécessitent un effort soutenu d'interprétation. Tout ceci semble un peu abstrait. Mais, pour un entrepreneur cela se traduit par le fait d'écouter les besoins de ses futurs clients[17]. Mais, aucun client ne vient spontanément parler à un futur créateur d'entreprise. Aussi, l'entrepreneur apprend le décodage textuel que constitue le marché. Or le contexte dans lequel la réception du texte s'effectue joue sur sa compréhension et donc, par là même, sur son interprétation. Cependant, l'attitude herméneutique de l'entrepreneur n'est pas, dans un premier temps, de chercher à deviner pour mieux comprendre le marché. Sa démarche est réflexive ; elle trouve peut-être sa source dans un pressentiment, mais elle s'en dissocie dans son process intellectuel. Sa démarche n'est pas l'acte divinatoire cher à la technique herméneutique de Friedrich Schleichmacher[18] ou de l'empathie translucide de William Dilthey.

La tâche de l'entrepreneur n'est pas seulement de s'inscrire dans le temps présent. Son comportement verbal est lié surtout au récit temporel du processus entrepreneurial où ce n'est pas seulement ce qui est dit, mais quand c'est dit qui importe. Il ne s'agit pas seulement pour l'entrepreenur de représenter le passé tel qu'il fut, le présent tel qu'il est ou le futur tel qu'il sera mais d'élaborer une réflexion pour comprendre le passé mémorisé, le présent vécu et le futur anticipé. En fonction de son capital linguistique, son projet entrepreneurial peut varier avec des attributs spatiaux attribués au temps[19]. Cette action cognitive d'interprétation est guidée par le projet entrepreneurial à construire, c'est-à-dire de l'histoire à créer dans le futur. L'entrepreneur comprend le passé en se projetant dans l'avenir, mais il ne peut le faire que s'il se penche sur le texte du marché qui est à la fois une trace de sa compréhension de son marché et une piste à suivre pour atteindre ses buts. L'entrepreneur comprend et se comprend à partir des récits qui composent sa vie sociale et économique. Cela implique toujours la possibilité qu'il se comprenne autrement. Car, il n'y a pas de compréhension figée du marché.

Il n'existe pas de lieu spécifique qui centralise toute l'information. Celle-ci peut être formelle ou informelle, communiquée intentionnellement ou fortuitivement[20] sur le lieu de travail ou sur tout autre lieu de vie. L'entrepreneur est en médiation entre un texte qui date déjà du passé avec un texte à construire pour le futur. Il est un acteur fusionnel entre un texte qu'il reçoit et celui qu'il doit interprété. C'est pourquoi, comme l'indiquait Hans-Georg Gadamer, la compréhension est une attitude non pas seulement reproductive, mais aussi et toujours productive. L’activité thymo-linguistique de l'entrepreneur est donc une activité de réflexion ou de rétro-contrôle sur sa propre production de compréhension. Aussi, il la corrige ou l'ajuste dans une stratégie discursive[21] en fonction de son projet. L'entrepreneur intègre des connaissances dispersées entre différents acteurs qui sont interdépendants et dont la cohésion de cette intégration répond à l'intention exigeante de servir des clients dans un proche futur.

La compréhension de l'entrepreneur est une action de médiation de sa propre perspective avec celle de l'observé. Il n'agit pas pour obtenir une copie exacte de l'image mentale privée de l'autre, un compte rendu complet de son cadre fins/moyens, car cela est impossible. Mais, il interprète une perspective d'échange du point de vue de l'autre. L'aphorisme célèbre de Hans-Georg Gadamer : "On comprend différemment quand on ne comprend pas tout" présente une riche production cognitive de l'entrepreneur. Son empathie ne vise pas à créer une pâle copie comme un clonage informatique des besoins de ses clients, mais c'est en comprenant qu'il ne sait pas tout que l'entrepreneur va comprendre différemment de celui qu'il observe et en même temps différemment de lui-même pour fournir une tierce compréhension issue de cette médiation.

Ainsi, la médiation n'implique pas une sorte d'accès mystérieux ou mystique au contenu privé des esprits de ses clients, mais elle s'effectue par l'intermédiaire du langage public. C'est parce que le sens est essentiellement social et public, qu'il est partagé au monde de la vie grâce à la participation directe et indirecte des agents. Par conséquent, comprendre n'a rien à voir avec « entrer dans la tête » des gens comme la vision populaire l'imagine dans le salon d'un psychanalyste. L'entrepreneur est un médiateur qui cherche à nommer pour repérer et pour décrire grâce à son activité métacognitive linguistique. Il existe cependant une condition langagière préalable de réciprocité entre l'entrepreneur et le marché pour pouvoir répondre à son exigence. L'entrepreneur s'efforce de prendre conscience comment sa connaissance se forme, se mémorise et se récupère dans son cerveau. Un individu peut se créer des ancrages mémoriels en agrégeant, par exemple, un coefficient pondérateur d'affect à une suite de mots ou en évoquant des images mentales en liens dynamiques les unes avec les autres. Il construit ainsi un chemin mémoriel qui lui sert de schémas mentaux ; ce qui l'aide à construire d'autres relations neuronales comme un jeu de briques virtuelles. Les mots ont un rôle plus puissant qu'une sonorité musicale[22] ou d'une représentation graphique, ils donnent du sens en relation avec d'autres signes verbaux ou non verbaux. L’action entrepreneuriale inclut l'action de nommer les choses ainsi que de leurs connections. Car l'essence de cette action est de nature relationnelle et réflexive puisque les mots ne prennent leurs sens que vis à vis d’autres mots.

L’antagonisme des mots, leur pouvoir de différenciation, leur rivalité de sens, leurs polysémies contrariantes ou leurs alternatives d'usages sont les moteurs du changement pour l'entrepreneur. Les conflits potentiels autour de cette culture linguistique peuvent permettre l'émergence de l'innovation, de la créativité ou d'une réorganisation politique, économique et sociale. Ils se déroulent souvent dans des conditions inégales dans le temps et dans le contexte culturel dans lesquels sont intégrés les agents. Un individu peut se livrer volontairement ou involontairement à un conflit de sens. Il a deux façons de nommer les choses. Soit, il cherche à partager, au mieux, pour une meilleure intuitivité de la compréhension de son message. Soit, il recherche l'ambiguïté de son message pour impliquer une intervention de ses co-locuteurs qui se positionnent en tant que découvreurs d'opportunités de sens. Ils doivent alors leur succès de décryptage grâce à leur talent de tolérance à l'ambiguïté.

L'entrepreneur verbalise son action pour entrer sur le marché lorsqu'il développe une opportunité. Sa voix est la composante fondamentale de son action. En effet, la phrase, dans son mouvement syntaxique et sémantique, précède la description de l'objet ou du service qu'il propose progressivement sur le marché. Comme dans l'approche dramaturgique antique, l'acteur avance sur la scène du théâtre par l'intermédiaire de sa voix qui se fait entendre au travers de son masque. Cette voix exprime sa valeur profonde, sa personnalité, étymologiquement "per-sona", c'est-à-dire le son intérieur traversant les couches multiples obstruantes et déformantes qui doit l'amener assurément vers ses auditeurs clients.

Confronté à la résolution de problèmes, l'action de l'entrepreneur s’apparente souvent à celle de l’inspecteur de police à la recherche d'indices. La grammaire, la conjugaison, le vocabulaire et l'orthographe ne sont plus des gendarmes contraignants mais des boites à outils avec un certain nombre de jeux d'indices de création. Le test sémantique, par exemple, permet de savoir si un mot appartient à un domaine générique ou à des champs particuliers. Quelquefois lorsqu'il sort de ce cadre familial, l'entrepreneur thymo-linguistique peut rechercher des sympathies dans d'autres familles de mots, ce qui lui ouvre des voies pour générer de nouvelles opportunités. L'entrepreneur thymo-linguistique détecte ou crée une opportunité en la développant de façon incrémentale et de façon non linéaire.

L'entrepreneur est intégrateur des institutions tout en y étant intégré

Don Lavoie a fait valoir que la culture est une pièce manquante importante dans la théorie entrepreneuriale de la vigilance[23]. Il est possible d'indiquer plus précisément que la culture linguistique est un facteur institutionnel primordial dans la reconnaissance des opportunités. Virgil Storr et Arielle John (2011)[24] ont développé la théorie de l'entrepreneur d'Israel Kirzner pour souligner que la culture peut expliquer pourquoi différents individus sont attentifs à certaines opportunités et pas à d'autres. Certains facteurs culturels ethniques[25] peuvent favoriser ou entraver certains types de découverte entrepreneuriale. Par conséquent, selon les contextes institutionnels, des différences dans les stocks de connaissances, y compris de compétences linguistiques, peuvent expliquer les différences des entrepreneurs dans leurs cadres d'interprétation du monde réel. À savoir que la compétence linguistique ne se réduit pas à bien savoir parler une ou plusieurs langues mais elle fait référence à un cadre plus large, y compris la compétence meta-linguistique (je sais que je sais...).

L’être humain est intégré dans un contexte inter-linguistique (des langues qui ont plusieurs origines et plusieurs niveaux de compréhension et de rapports sociaux) et intralinguistique (nuance et mobilité à l'intérieur d'une même langue) avec lequel il interagit. Ce cadre est communément appelé réseau social. L'agent développe des relations sémantiques grâce à sa qualité de créateur de réseaux lexicaux, sémantiques, grammaticaux ou phonétiques comme s'il se trouvait sur la toile. Avec le développement technologique des communications, les interactions sont de plus en plus virtuelles avec une adaptation nécessaire pour chacun de nous d'adapter notre communication en fonction du contexte asymétrique (espace et temps[26]) ou pas de la relation et de ses formes intermédiées impersonnelles, interpersonnelles et hyper-personnelles[27]. Les messages sont conservées et publiés sur des plateformes web ou pas (messageries privées).

la façon dont la cognition humaine interprète l'environnement est essentielle pour comprendre comment la créativité émerge et comment les entrepreneurs se connectent à leur écosystème. Toutefois, certaines personnes sont plus enclines[28] que d’autres à favoriser les processus de construction de liens hypertextuels, ce qui en fait leur succès ou leur échec. L'entrepreneur thymo-linguistique est moins intéressé par ce que pense l'autre mais à la façon dont il pense[29] pour pouvoir lui apporter le besoin désiré.

Les agents sont intégrés dans des institutions qui peuvent être comparées métaphoriquement à une « grammaire sociale ». En effet, il existe un langage commun, mais chacun d'entre nous peut en faire un usage différent dans chaque nouveau contact avec autrui. Cette meta-grammaire assure à la fois une prescription des règles de comportement mais il y a aussi, dans cette grammaire un trait de caractère qui autorise l'émergence d'un élément de nouveauté lorsque un ou plusieurs individus recherche une reconstruction grammaticale du langage en vue d'obtenir un avantage sur les autres. L'autorisation et l'expansion de ces nouvelles règles vont donc dépendre de la réaction du groupe dont ils font partie vis-à-vis de cette innovation et leur assurer ou pas des gains d'opportunités. La stabilité du contexte institutionnel est primordiale pour l'efficience des opportunités entrepreneuriales. En effet, tout comme le langage nous amène à comprendre le monde d'une manière ou d'une autre, de la même manière il peut nous amener à ne rien comprendre ou à le comprendre d'une manière complètement fausse[30].

Le langage dans sa forme inter-communicationnelle peut réussir à transformer le non réel en réel. L'économiste Israel Kirzner affirme[31] d'ailleurs que les choses sont ce que les individus agissants pensent ce qu'elles sont. Par conséquent, si des individus déclarent avec suffisamment d'assertivité que des situations sont réelles, alors leurs actions verbales rendront possibles et réelles toutes les conséquences que ces croyances prétendent être ou devenir. Pour l'entrepreneur, il y a donc lieu de bien maitriser ces règles de langage pour son propre avantage[32]. Le marché[33] est une institutionnalisation de la conversation des agents qui y interagissent. Aussi, l'analyse de la conversation dispose d'un double ressort, à la fois une révélation de découverte d'opportunités nouvelles sous la forme de conversation dans la pratique, par exemple dans le cadre de la démarche orale de la démarche commerciale ou lors de la négociation finale, mais aussi de création d'opportunités nouvelles. À cela s'ajoute la forme réflexive de la conversation entrepreneuriale comme si elle existait réellement en pratique. [34]. Par contre, cette liberté de langage ne peut pas être contraire à l'éthique institutionnelle du langage, défendues par les institutions contractuelles du respect de l'échange non dolosif et protégées par l'institution de la justice, sans quoi tout l'édifice des échanges sur le marché s'écrouleraient sous le poids massif des mensonges ou de la malhonnêteté et finalement de la perte de la confiance, le ciment indispensable des échanges sur le long terme.

Informations complémentaires

Notes et références

  1. * 2017, Stefano Brusoni, Amulya Tata, Daniella Laureiro Martinez, David Garcia, Adrian Oesch, "The psycholinguistics of entrepreneurship", Journal of Business Venturing Insights, Vol 7, June, pp38-44
  2. M. Hallinan, 1974, "The Structure of Positive Sentiment", New York: Elsevier
  3. Y. R. Tausczik, J. W. Pennebaker, 2010, "The psychological meaning of words", LIWC and computerized text analysis methods. Journal of language and social psychology, Vol 29, n°1, pp24-54
  4. Don Lavoie, 1994, "The Interpretive Turn", In: Peter Boettke, dir., "The Elgar Companion to Austrian Economics", Cheltenham, UK: Edward Elgar
  5. Mario Pei, 1961, "Relativism in Linguistics", In: Helmut Schoeck, James W. Wiggins, dir., "Relativism and the study of man", William Volker Fund & D. Van Nostrand Company, pp216-235
  6. Dans la théorie du marché, Friedrich Hayek insiste sur le processus du marché avec l'importance de la communication pour les agents. Il laisse à entendre que le processus est équilibrant pour le marché mais l'économiste de l'école autrichienne ne prend pas réellement en compte les risques d'interprétations divergentes au sein de cette interaction entre les acteurs économiques. S'il y a mauvaise interprétation, selon lui, c'est la grande responsabilité de l'État notamment en matière de création monétaire et de ses conséquences inflationnistes. Cela crée des mauvais signaux aux entrepreneurs, qui "malinvestissent" au niveau macroéconomique et ces actions entrepreneuriales déforment la structure de la production dans son ensemble.
  7. Benedetto Croce, 1902, "Estetica come scienza dell’espressione e linguistica generale", Florence: Sandron. L'auteur rejette, dans cet ouvrage, l'idée que le langage puisse être soumis à des lois rigides de changement. Selon lui, le langage est sain quand il s'insère dans un but d'expression plutôt que de communication. Cette lutte entre une vision du langage à dominante mécaniste et une autre redevable à la thymologie, reflète bien un aspect de l'antirelativisme (grammairiens universalistes médiévaux, linguistique générale de Ferdinand de Saussure, structuralisme de l'école de Prague de Trubetskoi et Jacobson) contre le relativisme (anthropologues américains : Boas, Sapir, Whorf).
    • 1911, F. Boas, "Handbook of American Indian Languages", Washington
    • 1916, Ferdinand de Saussure, "Cours de linguistique générale", Paris
    • 1921, E. Sapir, "Language", New York
    • 1939, N. S. Trubetskoi, "Grundziige der Phonologie", Prague
    • 1942, R. Jakobson, "Kindersprache, Aphasie, und allgemeine Lautgesetze", Upsala
  8. Steven Horwitz, 2007, "Language, monetary exchange, and the structure of the economic universe: an austrian-searlean synthesis", In: B. Montero, M. White, dir., "Economics and the mind", London: Routledge, pp75–88
  9. P. Jarvis, 1987, "Meaningful and meaningless experience: Towards an analysis of learning from life", Adult Education Quarterly, 37(3), pp164–172
  10. Cette interface agit sans doute, sans que Don Lavoie nous le précise, comme un potentiomètre électrique des tensions linguistiques possibles qui agissent sur l'entrepreneur en fonction de sa culture. En mode standard, l'entrepreneur ne va pas lire le marché parce qu'il y a comme une forme de platitude des ondes sémantiques. Par contre, chez l'entrepreneur intellectuel, il est manifeste qu'il détecte des opportunités grâce à des différentiels chez un auteur qui agissent comme des tensions à cause d'incohérences ou des raccords avec ses propres idées.
  11. Dans ce mode de raisonnement, la connaissance n'est pas perçue par l'entrepreneur, comme un stock. La masse d'information n'est pas la clé qui ouvre la voie à la vision entrepreneuriale. Les connaissances prioritaires dans cette tradition concernent la vision et la vigilance à l’application potentielle de la connaissance idiosyncratique plutôt que le simple fait de posséder et d'accumuler celle-ci. Entre toutes les strates de connaissance, explique Israel Kirzner -1973), celle de l'entrepreneur se situe à l'étage ultime, elle lui donne la capacité nécessaire pour exploiter les informations déjà disponibles et celles qui attendent d’être découvertes. Par conséquent, la lecture du marché n'est pas effectuée en 360^dans un modèle en deux dimensions. L'entrepreneur a une capacité de se hisser au-dessus ou de zoomer sur une nouvelle opportunité. Il est tel un parachutiste ascensionnel qui, au gré des courants d'air chaud et de sa vitesse, voit tourbillonner des écumes dorées sur les vagues ou admire la crête argentée des épineux au loin.
  12. S. Harmeling, Saras Sarasvathy, 2013, "When contingency is a resource: Educating entrepreneurs in the Balkans, the Bronx, and beyond", Entrepreneurship: Theory and Practice, Vol 37, pp713–744
  13. Comme le présente Don Lavoie (1991, "The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur", In: Brigitte Berger, dir., "The Culture of Entrepreneurship", San Francisco: Institute for Contemporary Studies, pp33-51), l'entrepreneur n'est pas un automobiliste conduisant tranquillement son véhicule et décodant par automatisme les panneaux de signalisation sur le bord de la route pour détecter les comportements à suivre.
  14. "Lorsqu'un entrepreneur voit des choses que d'autres ont négligées, ce n'est pas seulement qu'il a ouvert les yeux alors qu'ils ont les leurs fermés. Il lit des aspects choisis d'une situation complexe que d'autres n'ont pas lus." Don Lavoie (1991, "The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur", In: Brigitte Berger, dir., "The Culture of Entrepreneurship", San Francisco: Institute for Contemporary Studies, pp33-51
  15. En optique, un foyer est un point vers lequel convergent les rayons lumineux issus d'un point après leur passage dans un système optique. Le sociologue Scott L. Feld a inventé le terme de « foyer d'activité » au sens où le foyer est utilisé comme focal en optique. Il fait référence à une entité sociale, psychologique, juridique ou physique autour de laquelle s'organisent des activités conjointes. Elle peut prendre diverses formes institutionnelles, telles que les familles, les associations de quartiers, les clubs (sportifs, culturels, etc.), société et les départements d'entreprises. Elle rassemble un ensemble relativement limité d'individus dans des interactions répétées. De plus, chaque lien au sein du foyer d'activité est intégré dans un réseau relativement dense d'autres relations (certaines amitiés et d'autres non). Cet encastrement social peut influencer les capacités de perception des entrepreneurs en considération de leurs plans d'action individuels. L'effet en chaîne provoque de nouvelles significations partagées avec les autres membres du foyer d'activité.
    • 1981, Scott L. Feld, "The focused organization of social ties", American Journal of Sociology, Vol 86, n°5, pp1015–1035
    • 1982, Scott L. Feld, "Structural determinants of similarity among associates", American Sociological Review, Vol 47, n°6, pp797–801
    • 1984, Scott L. Feld, "The structured use of personal associates", Social Forces, Vol 62, n°3, pp640–652
    • 1998, W. C. Carter, Scott L. Feld, "Foci of activity as changing contexts for friendship", In: R. G. Adams, G. Allen, dir., "Placing friendship in context", Cambridge University Press, pp136–152
  16. Une pédagogie pour développer les qualités de l'entrepreneur thymo-linguistique peuvent apparaître dès les plus jeune âge à l'école au sein d'une pédagogie à valeur entrepreneuriale, par exemple, où l'enseignant apprend aux élèves les mécanismes de l'attention répétée afin de faire croître l'empan de la vision cognitive et affiner clairement la détection des opportunités.
  17. John Chilsom dans son livre, "Unleash Your Inner Company", parle de libérer son entreprise interne en commençant le processus de création en identifiant le besoin réel du client. L'étape suivante est de se faire confirmer que la découverte de son opportunité n'est pas encore satisfaite au moment où vous la traitée. Sans le savoir, John Chilsom décrit le travail de l'entrepreneur thymo-linguistique : parler aux futurs clients potentiels, organiser des groupes de discussion, voir ce qui existe déjà, observer quels sont les produits et les services qui sont disponibles dans les magasins de détail, en ligne, chez les grossistes, etc. Une fois que la lecture de ce marché est effectuée, l'entrepreneur consolide l'offre en répondant aux besoins qui semblent réels et insatisfaits, et finalement ils proposent des solutions possibles à ses futurs clients. John Chilsom propose de construire une carte heuristique en posant graphiquement les mots d'un seul produit ou service aussi fin que possible dans un domaine qui passionne l'entrepreneur. Puis, il doit le développer l'arbre entier des besoins possibles des clients insatisfaits. C'est alors que l'entrepreneur découvre un nombre potentiellement infini de besoins clients insatisfaits dans des domaines qui le passionne.
  18. Friedrich Schleiermacher, 1835, Sämtliche werke, Vol 1, 7, Berlin: Reimer
  19. Les travaux de l'ethnolinguiste, Benjamin Whorf, affirment que non seulement le type de culture influence la langue et son développement, mais que l'inverse est également vrai. En d'autres termes, nous sommes influencés dans notre mode de pensée et notre comportement par le type de langage que nous parlons tous les jours. Par exemple, un langage dont le verbe a des distinctions de temps claires et précises, va induire, chez ses locuteurs, une conscience aiguë des valeurs temporelles et ponctualité. Par contre, un langage dans lequel l'action est représentée sans référence précise au temps, crée chez ses locuteurs un sentiment d'intemporalité qui les conduit à être indifférent aux aiguilles de horloges, aux échéances et aux rendez-vous. Lera Boroditsky avance la thèse que la langue, parlée depuis son enfance affecte sa propre perception du monde. Elle a réalisé trois expériences qui montrent une différence entre les deux langues, l'anglais et le mandarin. Ces deux langues reflètent la façon dont les locuteurs pensent le temps. Elle conclut que l'anglais et le mandarin parlent du temps différemment. L'anglais parle principalement du temps comme s'il était horizontal, tandis que le mandarin décrit couramment le temps comme étant vertical. Une autre étude a montré que la mesure dans laquelle les bilingues mandarin-anglais pensent au temps verticalement est liée à l'âge qu'ils avaient lorsqu'ils ont commencé à apprendre l'anglais. Dans une autre expérience, des anglophones natifs ont appris à parler du temps en utilisant des termes spatiaux verticaux d'une manière similaire au mandarin. Lors d'un test ultérieur, ce groupe d'anglophones a montré le même biais à penser le temps verticalement que celui observé avec les locuteurs du mandarin. Pat conséquent, la langue est un outil puissant pour façonner la pensée sur les domaines abstraits et la langue maternelle joue un rôle important dans la formation de la pensée habituelle (par exemple, comment on a tendance à penser au temps) mais ne détermine pas entièrement son mode de pensée à vie.
    • 1956, Benjamin Lee Whorf, "Language, Thought and Reality", Cambridge
    • 2001, Lera Boroditsky, "Does language shape thought? Mandarin and English speakers' conceptions of time", Cognitive Psychology, August, Vol 43, n°1, pp1-22
    • 2007, JY Chen, "Do Chinese and English speakers think about time differently? Failure of replicating Boroditsky", Cognition, August, Vol 104, n°2, pp427-436
    • 2011,
      • Lera Boroditsky, E. Chen, O. Fuhrman, H. Jiang, S. Mao, K. McCormick, D. Shu, "How linguistic and cultural forces shape conceptions of time: English and Mandarin time in 3D", Cogn Science, Sep-Oct, Vol 35, n°7, pp1305-1328
      • Lera Boroditsky, O. Fuhrman, K. McCormick, "Do English and Mandarin speakers think about time differently?", Cognition, Jan, Vol 118, n°1, pp123-129
    • 2021,
      • C. Bi, J. He, H. Jiang, J. Meng, "The Variability of Mental Timeline in Vertical Dimension", Front Psychol., Dec
      • J. Sun, Q. Zhang, "How do Mandarin speakers conceptualize time? Beyond the horizontal and vertical dimensions", Cogn Process, May, Vol 22, n°2, pp171-181
    • 2022, "Mental Representations of Time in English Monolinguals, Mandarin Monolinguals, and Mandarin-English Bilinguals", W. Yang, Y. Gu, Y. Fang, Y. Sun, Front Psychol, Feb
  20. V. J. Marsick, K. E Watkins, 1990, "Informal and incidental learning in the workplace", London: Routledge
  21. Cette notion de stratégie discursive est à mettre en relation avec les apports de la théorie discursive de l'institutionnalisation.
  22. Armen Alchian, 2006, "Words: Musical or Meaningful?", In: "The Collected Works of Armen A. Alchian", vol. 1, Indianapolis: Liberty Fund, pp549–585
  23. Don Lavoie, 1991, "The Discovery and Interpretation of Profit Opportunities: Culture and the Kirznerian Entrepreneur", In: Brigitte Berger, dir., "The Culture of Entrepreneurship", San Francisco: Institute for Contemporary Studies, pp33-51
  24. Arielle John, Virgil Storr, 2011, "The Determinants of Entrepreneurial Alertness and the Characteristics of Successful Entrepreneurs", In: Emily Chamlee-Wright, dir., "The Annual Proceedings of the Wealth and Well-Being of Nations, 2010-2011", Vol 3, Beloit College Press, ISBN 978-0-578-02883-5, pp87-107
  25. Stephane Kouassi, 2021, "Conceptualization of a Kirznerian-Ethnic Entrepreneur in Market Sociology", In: Diana Thomas, Arielle John, dir., "Entrepreneurship and the Market Process", Mercatus Studies in Political and Social Economy, Palgrave Macmillan, pp67-96
  26. Les communications asynchrones offrent aux entrepreneurs des opportunités qui ne seraient autrement pas disponibles dans les interactions synchrones (appel téléphonique, visio-conférence) ou en face à face. Ils sont libérés des contraintes temporelles pour faire appel à leur gestion mentale (réflexion, rétro-action, révision, modification et publication en mode projet de leurs messages avant qu'ils ne soient envoyés.)
  27. J. B. Walther, 1996, "Computer-mediated communication: Impersonal, interpersonal, and hyperpersonal interaction", Communication Research, Vol 23, n°1, pp3–43
  28. On peut supposer que les personnes qui ont été sensibilisées dans un milieu formel par une pédagogie à valeur entrepreneuriale, à l'école ou de façon informelle par des modèles entrepreneuriaux dans le cadre familial ou extra-familial soient des personnes qui ont le plus d'appétences pour développer leur talent d'entrepreneur thymo-linguistique.
  29. L'entrepreneur, comme le présente Michel Foucault, à la manière du politologue ou du sociologue, cherche à dévoiler la syntaxe d’une épistémè.
  30. “así como el lenguaje nos lleva a entender de una u otra forma el mundo, de la misma manera puede llevarnos a no entender nada o a entenderlo de manera completamente falsa”. (Axel Kaiser, 2012, "La fatal ignorancia. La anorexia cultural de la derecha frente al avance ideológico progresista", Santiago: FFP, 20de édition, p40)
  31. "Things are what the acting people think they are", Israel Kirzner, 1979, "Perception, opportunity and profit: studies in the theory of entrepreneurship, University of Chicago Press, Chicago", p137
  32. Cet avantage comparatif peut être économique basé sur un sens éthique ou une démarche d'efficacité. Le "meaning well", l'action de "bien signifier" l'emporte souvent sur le "doing well", la volonté de bien faire, mais quelquefois, c'est l'inverse qui se produit.
  33. Víctor Pérez-Díaz, 2009, "Markets as conversations: markets' contributions to civility, the public sphere and civil society at large", In: Víctor Pérez-Díaz, dir., "Markets and civil society : the European experience in comparative perspective", New York: Berghahn Books, pp27-76
  34. Betsy Campbell, 2022, "Using conversation analysis to reveal talk in practice and talk as practice", In: Neil Aaron Thompson, "Research Handbook on Entrepreneurship as Practice", Edward Elgard Publishing, pp188-203


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