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Jeremy Bentham

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Jeremy Bentham
Philosophe

Dates 1748 - 1832
Jeremy Bentham
Tendance Utilitarisme
Nationalité Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Jeremy Bentham

Citation
Interwikis sur Jeremy Bentham

Jeremy Bentham, né le 15 février 1748 à Londres et mort le 6 juin 1832 dans la même ville, était un philosophe, jurisconsulte et réformateur britannique.

Biographie de Jeremy Bentham

Jeremy Bentham naquit à Londres le 15 février 1748, d’un père attorney réputé. Le jeune Bentham démontra rapidement des aptitudes importantes pour l’étude : il étudiait le latin à trois ans et maîtrisait le français à sept. Il mena ses études au Collège de Westminster, puis, à partir de 1760, au Queen’s College d’Oxford où il reçut un Bachelor (1763) et un Master of Arts (1766) à respectivement 15 et 18 ans. Bentham y suivit les cours du célèbre professeur de droit naturel de l’époque, le jurisconsulte William Blackstone. Sa vie active débuta en 1769 ; il devint avocat. Cependant, Bentham se détourne rapidement du droit, reposant selon lui par trop sur les failles de la législation, les lourdeurs de la procédure et la mauvaise foi des avocats (le « Démon de la Chicane »).

La parution de son premier ouvrage – anonyme – A Fragment on government (1776) lui assure la bienveillance de Lord Shelburne. Elle constitue une attaque violente des conceptions de William Blackstone, et étonne les contemporains par la radicalité du projet. Contrairement à Rousseau ou d’autres philosophes, Jeremy Bentham y rejette la notion de contrat social, et justifie l’existence de l’État par sa seule utilité.

Entre 1785 et 1788, Jeremy Bentham voyage à travers l’EuropeFrance, Italie, Constantinople, Russie, où son frère est au service de la tsarine Catherine II, Pologne, Allemagne, Hollande. Il en profite pour se lier aux philosophes, tels d’Alembert. Defense of Usury (1788) rencontre un grand succès ; il y démontre l’absurdité du contrôle des taux d’intérêt. Il publie encore en 1789 une œuvre majeure Introduction to the Principles of Morals. Bien que farouchement opposé aux notions de droit naturel qui soutiennent la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen, Bentham accueille avec bienveillance la Révolution française. La jeune Ière République française le fait d’ailleurs citoyen d’honneur le 23 août 1792. Cette même année, son père décède ; l’héritage lui permettra de vivre dignement à Westminster pour le restant de ses jours. Mais en cette période de troubles, c’est en France que Bentham déploie sa grande activité : il y fait plusieurs propositions concernant l’établissement du droit, le système judiciaire, pénitentiaire, l’organisation politique de l’État, et la politique vis-à-vis des colonies (Emancipate your Colonies). De retour en Angleterre, après l’avènement du Premier Consul, Bentham continue son œuvre et propose au gouvernement un projet pénitentiaire novateur, le Panopticon ; il ne fut jamais réalisé.

Après sa mort, le 6 juin 1832, Jeremy Bentham, conformément à son souhait, fut disséqué (pratique contraire aux mœurs du temps, mais utile d’un point de vue scientifique) et embaumé. Son corps repose à la University College of London.

Sa pensée

Dès son retrait du barreau, Jeremy Bentham choisit de consacrer son existence à la conception d’un système juridique et politique ayant d’autres fondements que l’usage, la coutume, les mœurs, ou les croyances. Le fondement de ce système peut être résumé par une formule de Joseph Priestley, lue par Bentham en 1768 : « le plus grand bonheur du plus grand nombre ». Séduit par cette idée, Bentham se plonge dans les écrits de Priestley, Hume, Beccaria, et Claude Hadrien Helvétius.

La pensée de Bentham part du principe suivant : les individus ne conçoivent leurs intérêts que sous le rapport du plaisir et la peine. Ils cherchent à « maximiser » leur bonheur, exprimé par le surplus de plaisir sur la peine. Il s’agit donc pour chaque individu de procéder à un calcul hédoniste. Chaque action possède des effets négatifs et des effets positifs, et ce, pour un temps plus ou moins long avec divers degrés d’intensité ; il s’agit donc pour l’individu de réaliser celles qui lui apportent le plus de bonheur. L’équité résulte de la maximisation de l’utilité de chacun. C’est la redistribution des revenus qui permet cette maximisation car l’utilité marginale du revenu est décroissante : au fur et à mesure que le revenu augmente, l’utilité qu’on en tire est décroissante. Par conséquent, une redistribution vers les pauvres maximise le bien être de la société.

Afin d’assurer le bonheur de la population dans son entier, l’État est nécessaire, car lui seul est légitime à garantir le respect des libertés individuelles et à promouvoir le bonheur collectif. Il se doit de prendre les mesures législatives et sociales permettant de maximiser le bonheur total. Ainsi une loi ne doit être jugée « bonne » ou « mauvaise » que sous le rapport de sa capacité à augmenter le plaisir de tous. Il propose donc que l’État :

  • Garantisse un revenu minimum pour tous, protège les biens et les personnes, défende les citoyens des agressions extérieures.
  • Encourage la croissance économique (augmentation du bonheur collectif) et démographique (pour une meilleure défense nationale, facteur de bonheur collectif)
  • Assure une redistribution des richesses propre à augmenter le bonheur collectif (il est partisan d’une taxe progressive sur les héritages)

La nature de cet État ne peut être que démocratique. En effet, un monarque ou une dictature n’auraient tendance qu’à maximiser leur propre bonheur ; un régime oligarchique, qu’à maximiser le bonheur des gouvernants. Pour défendre l’intérêt du plus grand nombre, il faut nécessairement que l’État procède du plus grand nombre ; il doit donc être purement démocratique.

Son influence

Bien qu’il ne soit pas le plus connu des philosophes, Jeremy Bentham a eu une influence considérable sur les sociétés occidentales. La France lui doit les divisions de son Code Civil, l’économie politique lui doit la popularisation de la notion d’utilité, qu’il a étendu au droit (v. notamment la notion d’arithmétique morale) et aux autres sciences sociales. Adam Smith, Jean-Baptiste Say, et Auguste Comte comptaient parmi ses amis ; John Stuart Mill fut son disciple.

Hayek écrit, dans La Constitution de la liberté, au sujet de l'ouvrage de J. S. Mni, « Bentham » : London and Westminster Review, 1838, repris dans Dissertations and Discussions, 1, 3e éd., Londres, 1875, 330. : « Les deux écrivains dont je parle (Bentham et Coleridge) n'ont jamais été lus par le grand public ; sauf pour ce qu'il y a de plus léger dans leur œuvre, leurs lecteurs ont été peu nombreux ; mais ils ont été les enseignants des enseignants ; on pourrait difficilement trouver en Angleterre une personne de quelque importance dans le monde de l'esprit qui (quelque opinion qu'elle ait pu professer par la suite) n'ait commencé par apprendre à penser auprès de l'un des deux ; et bien que leur influence n'ait commencé à se répandre vers l'ensemble de la société que par le biais de ces relais, il n'y a guère de publication de quelque importance adressée aux classes cultivées, qui, si ces personnes n'avaient existé, n'eût été différente de ce qu'elle est »

Autres éléments biographiques

Il créa le concept de panoptique, sorte de prison modèle, permettant l’observation permanente des faits et gestes des détenus. Il s’implique d’ailleurs directement dans sa réalisation, même s’il échoue pour des problèmes de financements.

Il semble être le premier philosophe de cette époque à avoir pris position en faveur de la dépénalisation de la pédérastie (le concept d'homosexualité n’existait pas encore). Ses notes sur le sujet, là encore, ne seront pas publiées de son vivant.

À partir de 1822, il débute, à titre personnel, la rédaction d’un code constitutionnel qu’il veut donner en modèle.

Il meurt en 1832 et son corps est conservé et exposé, suivant ses dernières volontés, à l’University College à Londres.

Bentham écrivit nombre des ses œuvres en français. Un de ses disciples, le Suisse Étienne Dumont, se consacra à leur publication.

L'entrepreneur prestataire innovant et assumant des risques

Jeremy Bentham était un admirateur des philosophes français et fut un disciple convaincu d'Adam Smith. Comme lui, il avait confiance dans l'intérêt personnel comme moteur de l'action humaine. Cependant, il s'est opposé à ce dernier. Le plaidoyer de Smith en faveur des lois contre l'usure pour empêcher que des ressources financières excessives n'atteignent les entrepreneurs trop audacieux plutôt que les gens ordinaires (sober people) était en discordance avec l'opinion de Jeremy Bentham. En effet, ce dernier trouvait contradictoire que l'apôtre du laissez-faire préconise l'intervention du gouvernement sur les marchés financiers, en défendant l'idée de l'existence d'un taux d'intérêt légal. Il accepta dont la pratique de l'usure pour obtenir des investissements lorsque l'entrepreneur opère dans des projets risqués.

Dans sa défense de l'usure (1787), Jeremy Bentham explique en détail comment les lois contre l'usure limitent la quantité globale de capitaux prêtés et empruntés et comment ces lois éloignent l'argent étranger des marchés de capitaux nationaux. Ces deux effets ont tendance à restreindre les activités des entrepreneurs prospères et à entraver le développement économique. Il argumente sur le fait que les plafonds de taux d'intérêt ont tendance à discriminer les entrepreneurs de nouveaux projets, car de par leur pure nouveauté, ces projets sont plus risqués que ceux déjà prouvés rentables par l'expérience du marché. De plus, les restrictions légales telles que les lois sur l'usure sont inefficaces car elles sont impuissantes pour différencier les mauvais projets par rapport aux bons projets.

Jeremy Bentham critiqua Adam Smith pour avoir sous-estimé le rôle des individus talentueux dont l'imagination et l'inventivité sont responsables du progrès des nations. Il considérait l'innovation comme la force motrice du développement de l'humanité. Par conséquent, la particularité des entrepreneurs est de s'écarter des schémas de comportement habituels, de rompre avec le troupeau commun; et, ce faisant, de découvrir de nouveaux marchés, de trouver de nouvelles sources d'approvisionnement, d'améliorer les produits existants ou de réduire les coûts de production. Pour être entrepreneur, affirme Bentham, il faut du courage et du génie. Les entrepreneurs créent une utilité en effectuant des améliorations de tout nouveau article adapté à l'usage de l'homme, ou en améliorant la qualité, ou en diminuant les dépenses, de ceux qui nous sont déjà connus. L'entrepreneur de Bentham est une personne exceptionnelle, qui se situe au-dessus du troupeau ordinaire; il appartient à une minorité dans la société. En contraste, l'entrepreneur de Smith est un type courant, répandu dans la société, celui qui exerce la maîtrise de soi dans l'exercice de l'activité économique afin de recevoir l'approbation de son prochain. Pour Jeremy Bentham, le développement économique est activé par des changements discontinus impliquant des améliorations (au sens large), et conduisant à une trajectoire de progrès non linéaire. La notion de progrès économique de Smith est lente, graduelle, uniforme et non sujette à de brusques variations.

Outre le fait que Jeremy Bentham fut pratiquement seul parmi les économistes classiques britanniques dans son insistance répétée à présenter l'entrepreneur en tant qu'agent du progrès économique, il convient de noter que son arrangement administratif des contrats publics a remanié la vision de l'entrepreneur dans la position de contractant de l’État. L'entrepreneur public est un franchisé qui prend des risques financiers pour obtenir un profit incertain. Bentham a également explicitement lié sa notion d'entrepreneur à l'acte d'invention. Il a défendu la gestion des contrats publics comme la forme appropriée de l'administration pénitentiaire au motif qu'il s'agit d'une innovation progressive et qu'elle devrait être récompensée en conséquence, au même titre qu'une invention pour son créateur.

Annexes

Citations

  • « Toute loi est un mal car toute loi est une atteinte à la liberté. » (Theory of Legislation)
  • « D’un seul mot mal entendu peuvent surgir des milliers de poignards » (Anarchical Fallacies)
  • « L'utilitarisme de Bentham me semblait être le dernier mot de la pensée humaine. Durant quelques mois, je me sentis irrésistible benthamiste. » Léon Trotsky (Ma Vie)

Bibliographie

  • 1776 , "A fragment on Government", London: T. Payne, P. Elmsly & E. Brooke
    • Nouvelle édition en 1891, "A Fragment on Government", Oxford: Clarendon (coordonation par F. C. Montague)
    • Nouvelle édition en 1951, Oxford: Clarendon (coordonné par F. C. Montague)
  • 1780, "An Introduction to the Principles of Morals and Legislation";
    • Nouvelle édition en 1823, "An Introduction to the Principles of Morals and Legislation", London: Pickering
    • Nouvelle édition en 1948, Hafner, New York
  • 1785 : Essay on Pæderasty (première édition en 1931 par C. K. Ogden).
  • 1786 : rédaction du panoptique qui ne sera édité qu’en 1791, ISBN 2842056876.
  • 1787, "Defence of Usury", Pall Mall: Payne and Foss
    • 4ème édition en 1818, London: Payne & Foss Defence of Usury, version en ligne (texte l'édition en domaine public).
  • 1789 : An introduction to the principles of Morals and Legislation, (London, T.Payne, 1789), version en ligne Acrobat-7 acidtux software.png [pdf]An Introduction to the Principles of Morals and Legislation.
    • Nouvelle édition en 1948, "An Introduction to the Principles of Morals and Legislation", New York: Hafner
    • Nouvelle édition en 1965, "The Principles of Morals and Legislation", New York: Hafner
  • 1802 : Traités de législation civile et pénale, publié par Etienne Dumont, (Paris : Bossange, Masson et Besson)
  • 1825 : Théorie des peines et des récompenses, (Paris, Bossange).
  • 1972, "The Test of Utility”, In: H. J. Schultz, dir., "English Liberalism and the State", D C Heath and Co., Massachusetts

Littérature secondaire

  • 1918, Wesley C. Mitchell, "Bentham's Felicific Calculus", Political Science Quarterly, June, pp161-183
  • 1923, Coleman Phillipson, "Three Criminal Law Reformers: Beccaria, Bentham, Romilly", London: Dent
  • 1941, W. Stark, Liberty and Equality or: Jeremy Bentham as an Economist, The Economic Journal, Vol 51, n°201, Apr., pp56-79
  • 1946, W. Stark, Jeremy Bentham as an Economist, The Economic Journal, Vol 56, n°224, Dec., pp583-608
  • 1948, Laurence J. Lafleur, dir., "Jeremy Bentham: An Introduction to the Principles of Morals and Legislation", New York: Hafner
  • 1952, W. Stark, dir., "Jeremy Bentham’s Economic Writings", London: Allen & Unwin
  • 1956, Terence W. Hutchison, "Jeremy Bentham as an Economist", Economic Journal, Vol LXVI, pp288–306
    • Repris en 1991, In: Mark Blaug, dir., Pioneers in Economics, Vol 13, Aldershot: Edward Elgar
    • Repris en 1994, In: Terence W. Hutchison, dir., The Uses and Abuses of Economics: Contentious Essays on History and Method, London and New York: Routledge, ch 2
  • 1962,
    • John Bowring, "The Works of Jeremy Bentham, 1838–1843", London: Simpkin, Marshall
    • Mary P. Mack, "Jeremy Bentham", London: Heinemann
  • 1968, Mary Peter Mack, "Bentham, Jeremy", In: David L. Sills, dir., "International encyclopedia of the social sciences", Vol 3, London: Macmillan and the Free Press, pp55-58
  • 1975, Pedro Schwartz, “La influencia de Jeremías Bentham en España” ("L'influence de Jeremy Bentham en Espagne"), Información Comercial Española, nº517, pp37-57
  • 1979, Pedro Schwartz, "The Iberian Correspondence of Jeremy Bentham" (« La correspondance Ibérique de Jeremy Bentham »), Edición provisional en 2 vols, Instituto de Economía de Mercado, Madrid
  • 1980, Miriam Williford, "Jeremy Bentham on Spanish America: An Account on His Letters and proposals to the New World", Chapel Hill
  • 1983,
    • Carlos Rodríguez Braun et Pedro Schwartz, “Cartas españolas de Jeremías Bentham” (« Lettres espagnoles de Jeremy Bentham »), Moneda y Crédito, nº165, pp59-88
    • Ross Harrison, "Bentham", London: Routledge & Kegan Paul
  • 1986, Pedro Schwartz, “Jeremy Bentham’s democratic despotism”, In: R. D. Collison Black, dir., "Ideas in Economics", MacMillan Press, London
  • 1989,
    • John Dinwiddy, "Bentham", Oxford
    • E. Pesciarelli, "Smith, Bentham and the development of contrasting ideas on entrepreneurship", History of Political Economy, Vol 21, pp521–536
  • 1990,
    • Stephen Conway, “Bentham and the Nineteenth-Century Revolution in Government”, In: Richard Bellamy, dir., "Victorian Liberalism", Routledge and Kegan Paul, London
    • Allison Dube, "Hayek on Bentham", Utilitas, vol 2, n°1, mai, pp71-87
  • 1992, Annie Cot, "Jeremy Bentham, un « Newton » de la morale", In: Alain Beraud, Gilbert Faccarello, dir., "Nouvelle histoire de la pensée économique, tome 1 : Des scolastiques aux classiques", Paris: Éditions La Découverte, pp289-304
  • 1997, Lawrence L. Martin, "Jeremy Bentham: utilitarianism, public policy and the administrative state", Journal of Management History, Vol 3, n°3
  • 2000,
    • Oren Ben-Dor, "Constitutional Limits and the Public Sphere: A Critical Study of Bentham’s Constitutionalism", Oxford: Hart Publishing
    • Carlos Rodríguez Braun et Pedro Schwartz, “Bentham y los Aranceles del Trienio Liberal” ("Bentham et les tarifs douaniers de la période triennale libérale"), In: E. Fuentes Quintana, dir., Economía y economistas españoles, vol IV, La economía clásica, Galaxia Gutenberg, Barcelona
  • 2007, Carlos Rodríguez Braun, "Jeremy Bentham", In: Luis Perdices Blas et Alfonso Sánchez Hormigo, dir., "500 años de economía a través de los libros españoles y portugueses = 500 years of economic writing in Spanish and Portuguese", Madrid, Universidad Complutense, ISBN 978-84-95215-94-0, p173
  • 2008, T. Patrick Burke, "BENTHAM, JEREMY (1748–1832)", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp30-32

Liens externes

Voir aussi


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