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Friedrich Hayek

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Friedrich Hayek
Économiste, Philosophe

Dates 1899 - 1992
Friedrich von Hayek
Tendance Libéral classique
Nationalité Autriche Autriche puis Royaume-Uni Royaume-Uni
Articles internes Autres articles sur Friedrich Hayek

Citation « Laisser la loi aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. »
Interwikis sur Friedrich August von Hayek
Catallaxia Librairal

Friedrich Hayek, né Friedrich August von Hayek, (Vienne, Autriche, 8 mai 1899 - Fribourg-en-Brisgau, Allemagne, 23 mars 1992) est un économiste et philosophe de l'école autrichienne, promoteur du capitalisme contre le socialisme ou toute forme d'étatisme trop entreprenante et qui ne respecterait pas la Rule of Law. Il a reçu le Prix Nobel d'économie en 1974 pour ses travaux sur la théorie de la conjoncture.

Il s'est intéressé à de nombreux champs de la connaissance humaine, comme l'économie, le droit, la psychologie[1], la philosophie ou la science politique. Il reste en particulier très connu pour ses ouvrages de philosophie sociale comme La Constitution de la liberté (1960) ou Droit, législation et liberté (1973-1979), ouvrages fondateurs du libéralisme contemporain et dans lesquels il défend la notion d'ordre spontané. Il a également écrit l'ouvrage à succès La Route de la servitude en 1945.

Biographie

Il naît à Vienne au tournant du siècle, dans une famille d'intellectuels. Son père était médecin et botaniste, son grand-père maternel professeur de droit constitutionnel et il était cousin de Ludwig Wittgenstein par sa mère. Esprit précoce, il est surnommé par ses camarades Lex comme Lexicon pour ses connaissances extrêmement larges[2]. Il se fait cependant mal au climat rigide du Gymnasium autrichien.

Il sert comme soldat lors de la Première Guerre mondiale à partir de 1917 sur le front italien, puis rejoint en 1918 l'université de Vienne. Il y obtient son doctorat en droit en 1921 et en sciences politiques en 1923. Il est déjà intéressé par de nombreux domaines de la connaissance et étudie l'économie et la psychologie. Il conservera ce souci d'éclectisme toute sa vie et écrivit dans La Route de la servitude : « personne ne saurait être un grand économiste en étant seulement économiste et je suis même tenté d'ajouter qu'un économiste qui n'est qu'économiste peut devenir une gêne, si ce n'est un danger. »

C'est dans ces années-là qu'il se rapproche des idées libérales, par la fréquentation du fameux séminaire privé du principal économiste autrichien de l'époque, Ludwig von Mises, aux côtés de Fritz Machlup. Il suit également les enseignements de Friedrich von Wieser et lit sous la direction de Mises les principaux ouvrages de Carl Menger et d'Eugen von Böhm-Bawerk.

Il commence à travailler auprès de Ludwig von Mises puis rejoint l'université de New-York où il effectue des recherches post-doctorales[3]. Il y rencontre son compatriote Joseph Schumpeter ou l'économiste américain Irving Fisher.

De retour en Autriche, il travaille pour le gouvernement autrichien, l'aidant à résoudre les questions économiques afférentes au traité qui met fin à la Première Guerre mondiale. Il se marie en 1926. En 1927, il fonde avec Ludwig von Mises l'institut autrichien de la conjoncture (Österreichische Konjunkturinstitut). Il le dirigera jusqu'en 1931. En 1929, il devient professeur en économie à l'université de Vienne et publie Geldtheorie und Konjunkturtheorie. Il acquiert par là une certaine notoriété.

Remarqué par le directeur du département d'économie de la London School of Economics, Lionel Robbins, il est invité par ce dernier à y donner une série de quatre conférences en 1931. Le succès est tel qu'il se voit offrir en 1932 la Tooke Chair of Economic Science and Statistics à la LSE[4]. Il poursuit pendant les années 1930 ses travaux sur la théorie du cycle, dans lesquels il approfondit la position autrichienne. Il s'oppose avec force sur ce sujet avec la théorie défendue par John Maynard Keynes à Cambridge, mais c'est la vision keynésienne qui l'emporte, au moins temporairement, dans l'opinion publique.

Il publie en 1931 Prices and Production. Sur les conseils de Gottfried Haberler, il s'intéresse aux idées de Karl Popper, qu'il fait en partie siennes. En 1935, il réfute les arguments des tenants du socialisme de marché (Oskar Lange) dans le débat sur le calcul économique en régime socialiste avec la parution du recueil Collectivist Economic Planning: Critical Studies on the Possibilities of Socialism.

Il acquiert en 1938 la nationalité britannique. La même année, il participe au Colloque Walter Lippmann qui réunit à Paris de nombreux intellectuels libéraux, désireux de « refonder » le libéralisme.

Face à la montée du socialisme, du planisme et du militarisme, il écrit plusieurs articles dans lesquels il dénonce les dangers que cette route représente[5]. Il synthétise sa réflexion sur la question dans son ouvrage majeur de 1944, La Route de la servitude. Dans ce manifeste du libéralisme du XXe siècle qui est encore un best-seller aujourd'hui, il montre comment l'emballement totalitaire qui ravage l'Europe des années 1940 est la conséquence directe des idées collectivistes qui ont prévalu durant l'entre-deux guerres, à rebours des explications du totalitarisme comme nécessaire dégénérescence du capitalisme.

Pour Hayek, la socialisation de l'économie et l'intervention massive de l'État sur le marché débouchent sur la suppression des libertés individuelles ; il n'existe pas de différence de nature mais seulement de degré entre le communisme et son imitateur le nazisme, entre socialisme et totalitarisme. C'est un succès commercial traduit en 20 langues et ayant connu plus de 30 rééditions aux États-Unis. Son édition abrégée dans le Readers' Digest en 1945 toucha environ 600 000 lecteurs américains et une édition en images est même réalisée[6].

Dans la dynamique de son engagement « politique », il fonde en 1947 la Société du Mont-Pèlerin, dont il sera le président jusqu'en 1961, passant le relais à l'ordolibéral Wilhelm Röpke. En 1950, il quitte la LSE pour l'université de Chicago. Refusé au département d'économie, il enseigne finalement les « social thoughts ». Sa position n'était pas rémunérée mais il était financé par des mécènes comme le Liberty Fund.

Après le succès médiatique (essentiellement aux USA) de La Route et la notoriété de propagandiste qui lui colle à la peau, Hayek essaye de regagner l'estime du monde universitaire et se concentrera sur des questions psychologiques en 1952, l'Ordre sensoriel ou épistémologiques, The Counter-revolution of science, après le « virage » poppérien de 1936 ("Economics and Knowledge", dans Individualisme et ordre économique), développeront ses idées de limitation de la raison individuelle, dans la filiation des Lumières écossaises.

En 1960, La Constitution de la liberté reprend de manière plus positive le cadre normatif (Rule of Law, état de droit) qui sous-tend un ordre politique libéral.

De retour en Europe, il enseigne à Fribourg-en-Brisgau de 1962 jusqu'à sa retraite. Il profite de ces années pour écrire la trilogie des Droit, législation et liberté, tout en intégrant pleinement le paradigme évolutionniste (troisième terme entre nature et culture) que les articles des Studies... avaient préparé, lui permet d'affiner son vocabulaire (catallaxie, kosmos et taxis, nomos/thesis, démarchie) et de constituer une sorte de somme de sa pensée ; son dernier ouvrage, La Présomption fatale, est une variation sur le thème de la réfutation du socialisme.

En 1974, il reçoit le Prix Nobel en économie (en même temps que le socialiste Gunnar Myrdal), pour ses travaux des années 1930 sur la théorie du cycle. De plus en plus reconnu, il reçoit en 1991 la Presidential Medal of Freedom, plus haute récompense civile américaine.

Consulter la liste des œuvres de Friedrich August von Hayek.

Pensée

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Epistémologie

Son refus de la planification est également enrichi et étayé par ses réflexions psychologiques sur l'ordre sensoriel. D'après Friedrich Hayek, la perception du monde que capte chaque individu est nécessairement idiosyncrasique. Chaque individu ne peut pas saisir la réalité dans toute sa complexité, il la perçoit en fonction des circonstances de temps et de lieu. De ce fait, comment des gouvernants pourraient-ils légitimement et scientifiquement intervenir dans les choix économiques des individus ?

Contre les constructivistes de gauche et de droite, le philosophe et économiste a livré un combat qui se situe également sur le plan juridique et institutionnel. A la suite d'Adam Ferguson et des autres auteurs phares des Lumières écossaises, Hayek a montré sa préférence pour des instances "résultant de l'action des hommes, mais non de leurs desseins". Selon lui, la meilleure garantie pour la préservation de la liberté et le maintien d'une société civilisée réside dans la défense d'un ordre spontané qui permet "la mise en ordre de l'inconnu", et n'émanant pas d'un cerveau planificateur - sans pour autant se confondre avec une sorte d'organisme naturel. Hayek s'inscrit donc dans une logique évolutionniste, qu'il oppose au constructivisme socialiste et conservateur. C'est aussi pourquoi il considère que l'ordre juridique ne peut découler du droit public, mais ne peut être que la forme évolutive prise par le droit privé dans son continuel processus d'essais et d'erreurs.

De l'apriorisme de l'Ecole autrichienne, il adopte principalement l'axiome de l'action rationnelle, mais se réclame de l'empirisme pour le reste :

Ce que je perçois seulement maintenant clairement est le problème de ma relation à Mises, qui commence avec mon article de 1937 sur l'économie de la connaissance. Celui-ci était une tentative de persuader Mises lui-même que lorsqu'il soutenait que la théorie du marché était "a priori", il avait tort ; seule la logique de l'action individuelle peut être considérée comme "a priori". Mais à partir du moment où vous passez de celle-ci à l'interaction de plusieurs personnes, vous entrez dans le champ de l'empirique. (Hayek on Hayek, an autobiographical dialogue)

Economie

Ses thèses sur le malinvestissement et le rôle du crédit dans le développement des crises économiques s'opposent au keynésianisme : il cherche à montrer comment les politiques keynésiennes de croissance économique, basées sur l'utilisation du budget public et des agrégats, produisent sur le long terme à la fois inflation, stagnation économique et chômage (telle la stagflation des années 1970).

Développant la théorie des fluctuations économiques (vision « autrichienne » des cycles) déjà esquissée par Ludwig von Mises, il soutient que les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales et que la seule façon d'en sortir est de laisser jouer les forces du marché. L'économie se trouve comparée dans cette théorie à la nature, son fonctionnement repose alors sur des lois, comme dans les sciences dures. La meilleure solution pour Hayek sera donc de laisser l'économie suivre sa tendance naturelle qui fonctionnne parfaitement seule.

Il s'oppose aux intellectuels socialistes ou constructivistes, qui croient que l'on peut refaire le monde à partir d'un projet de société théorique. Plus généralement, il combat toutes les idées affirmant qu'il est possible et souhaitable d'agir sur l'économie au nom de l'intérêt général, dont il récuse l'existence (cf. Droit, législation et liberté, vol. II). Il cherche à expliquer notamment comment l'intervention étatique dans le marché ne génère qu'inflation, chômage, récession ou dépression.

Friedrich Hayek a eu une influence considérable sur de nombreux économistes et chercheurs en sciences sociales, comme par exemple Israel Kirzner. En France, il est représenté par l'école libérale aixoise (Jacques Garello, Jean-Pierre Centi, Gérard Bramoullé) et l'école libérale parisienne (Pascal Salin, Henri Lepage, Bertrand Lemennicier). A Montpellier, le regretté professeur de Droit, Christian Mouly présenta son apport scientifique.

Politique

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Comme la plupart des libéraux depuis Tocqueville, Hayek considère que la démocratie est un moyen, et non une fin en soi : « Que dans le monde occidental, le suffrage universel des adultes soit considéré comme le meilleur arrangement, ne prouve pas que ce soit requis par un principe fondamental » (dans Constitution de la liberté). Elle a uniquement l'avantage de permettre l'alternance politique sans violence. Elle se doit cependant d'éviter la démagogie et l'atteinte aux droits individuels qui résulterait d'un débordement inconsidéré de la démocratie hors du champ restreint où elle doit s'appliquer.

Définissant ce qui sépare le régime démocratique du libéralisme, il note :

Le libéralisme exige que tout pouvoir - et donc aussi celui de la majorité - soit soumis à des limites. La démocratie conduit au contraire à considérer l'opinion de la majorité comme la seule limite aux pouvoirs gouvernementaux. La différence entre les deux principes apparaît avec évidence si l'on envisage ce à quoi ils s'opposent respectivement : le gouvernement autoritaire pour la démocratie, le totalitarisme pour le libéralisme.

Il ajoute que la démocratie couplée à l'étatisme, tend à devenir totalitaire. Il considère que les citoyens des sociétés occidentales ont cessé d'être autonomes en devenant dépendants des bienveillances de l'État. Il est néanmoins à noter que Hayek ne s'est jamais considéré comme un chantre de l'État minimal. Tout critique qu'il fut envers les politiques interventionnistes, il estimait que l'État était habilité à contrôler les poids et mesures, à lever des impôts, à garantir la construction et l'entretien des routes, etc. De même, il était favorable à un revenu minimum !

Pour éviter la dérive totalitaire inhérente à la démocratie illimitée, Hayek propose un système baptisé « démarchie ». A côté d'une assemblée parlementaire uniquement chargée d'exécuter les vœux de la population (mais restreinte à la représentation des personnes ne dépendant pas de l'État), il juge indispensable d'instituer une sorte de Sénat, qui détiendrait l'exclusivité de la fonction législative (celle-ci étant réservée à l'élaboration de règles de conduite générales). Cette Chambre haute serait composée de "nomothètes" âgés de 45 à 60 ans, dont un quinzième serait renouvelable annuellement. Par ailleurs, une Cour constitutionnelle composée d'anciens membres de l'Assemblée législative couronnerait cette architecture institutionnelle.

Institutions

Friedrich Hayek s'est inspiré de l'approche de Carl Menger en ce qui concerne les institutions, mais à la différence de dernier, il n'établit pas la même classification claire (Institution pragmatique vs institution organique). Friedrich Hayek distingua les organisations (taxis) et les ordres spontanés (cosmos). Les organisations sont des institutions qui présentent une planification explicite et consciente pour atteindre les objectifs de quelqu'un (ou d'un groupe). Les institutions, dont l'axe est orienté vers un ordre spontané, comportent des règles "abstraites" indépendamment de l'objectif de quelqu'un, en plus de permettre aux individus d'atteindre leurs objectifs. Ainsi, la distinction de Friedrich Hayek entre les organisations et les institutions ne concerne pas l'origine de leur fondation. Friedrich Hayek s'interroge si une institution existe pour servir les intérêts spécifiques d'une personne ou d'un petit groupe, ou si elle existe pour servir les intérêts d'une multitude de personnes. Par conséquent, sa recherche s'appuie plutôt sur la structure interne des organisations ou, plus précisément, sur la nature dynamique des systèmes de règles "de conduite" (comportement des individus) qui existent ou qui émergent au sein des institutions.

Éthique

L'éthique semble étrangement absente de la pensée de Hayek, tout du moins si on tient compte de l'importance qu'elle revêt pour d'autres libéraux ou libertariens (Kant, Rothbard, Hoppe, etc.). La raison en est que Hayek refuse une approche constructiviste et fait davantage confiance à la "morale traditionnelle". Pour lui, l'éthique ne peut être une création intellectuelle, c'est le produit catallactique d'une évolution culturelle. Pour cette raison, les règles de conduite que la "morale traditionnelle" incorpore sont économiquement les plus efficaces.[7]

Citations de Friedrich Hayek

Pages correspondant à ce thème sur les projets liberaux.org :

  • « Personne ne saurait être un grand économiste en étant seulement économiste et je suis même tenté d'ajouter qu'un économiste qui n'est qu'économiste peut devenir une gêne, si ce n'est un danger. » (La Route de la servitude)
  • « La liberté, laissée à chacun d'utiliser les informations dont il dispose ou son environnement pour poursuivre ses propres desseins, est le seul système qui permette d'assurer la mobilisation la plus optimale possible de l'ensemble des connaissances dispersées dans le corps social. »
  • « L'économie de marché pourrait bien mieux développer ses potentialités si le monopole gouvernemental sur la monnaie était aboli. »
  • « Il est significatif que l'argument le plus courant contre la concurrence consiste à dire qu'elle est aveugle. Il est peut-être opportun de rappeler que pour les Anciens la cécité fut un attribut de la divinité de la justice. » (La Route de la servitude)
  • « Laisser la loi aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. »
  • « La justice n'a pas à considérer les conséquences des diverses transactions, mais à vérifier que les transactions elles-mêmes ont été loyales. »
  • « La progressivité [fiscale] n'est rien de plus qu'une invitation ouverte à la discrimination. »
  • « Personnellement, je préfère un dictateur libéral à une démocratie dont tout libéralisme est absent. » (El Mercurio, avril 1981)
    • Cette citation, souvent caricaturée par les antilibéraux, n'est en rien une défense de quelque dictature que ce soit. Elle pointe du doigt qu'entre deux maux, la présence du libéralisme, et en particulier de l'État de droit est bien plus importante que la façon dont le détenteur du pouvoir politique est déterminé. Voir despotisme légal.
  • « Imaginant que tout ordre est le résultat d'un dessein, les socialistes en concluent que l'ordre pourrait être amélioré par un meilleur dessein émanant de quelque esprit supérieur. Le socialisme mérite pour cette raison une place dans tout inventaire sérieux des diverses formes d'animismes. »

Citations sur Friedrich Hayek

  • « Au fil des ans, j'ai maintes et maintes fois demandé à mes confrères qui croient en une société libre comment ils avaient réussi à échapper à la contagion de leur environnement intellectuel collectiviste. Aucun nom n’a été mentionné plus souvent comme source d’illumination et de compréhension que celui de Friedrich Hayek. Comme les autres, j'ai une dette immense envers lui. Son esprit puissant, son exposé lucide et toujours basé sur des principes, ont contribué à élargir et approfondir ma compréhension du sens et des conditions d’une société libre. » (Milton Friedman)
  • « Une vision alternative devait venir au jour avant que le renversement du courant collectiviste puisse commencer avec Margaret Thatcher en Grande-Bretagne et Ronald Reagan aux États-Unis. Cette vision est venue de nombreuses sources, mais si un moment précis a pu marquer le début du renversement intellectuel qui a rendu possibles les changements politiques ultérieurs, ce fut la publication de The Road to Serfdom de Friedrich A. Hayek. » (Thomas Sowell)
  • « Pendant mes études supérieures, je suis tombé sur les écrits de Friedrich Hayek et de Ludwig von Mises, qui m'ont tiré de mes croyances socialistes de l'époque. Il y avait l'essai de Hayek, Individualism and Economic Order, et le Socialisme de Mises, profond et troublant, qui me montraient que je n'avais réfléchi à aucun détail - économique, social ou culturel - sur la façon dont le socialisme pouvait fonctionner. L'un de leurs arguments en particulier, sur l'impossibilité d'un calcul économique rationnel sous le socialisme, m'a stupéfié. » (Robert Nozick)
  • « L’œuvre entière de Hayek est un prodigieux effort scientifique et intellectuel en vue de démontrer que la liberté de commercer et de produire ne sert à rien — comme le vérifient ces nouveaux venus à la philosophie de Hayek, les ex-pays socialistes d’Europe centrale et de l’ex-Union soviétique et les républiques mercantilistes d’Amérique latine — sans un ordre légal strict qui garantisse la propriété privée, le respect des contrats et un pouvoir judiciaire honnête, capable et totalement indépendant du pouvoir politique. Sans ces exigences de base, l’économie de marché est une pure farce, c’est-à-dire une rhétorique sous laquelle se poursuivent les exactions et la corruption d’une minorité privilégiée aux dépens de la majorité de la société. » (Mario Vargas Llosa, Mort et résurrection de Hayek, Les enjeux de la liberté)

Perspectives libertariennes sur Hayek

  • « Constitution of Liberty de F.A. Hayek est, étonnamment et tristement, un livre extrêmement mauvais, et je dirais même, malsain. (...) Philosophiquement, Hayek, à hauteur de ce qu’il nie, est un conservateur, dans le sens où il croit que nous devons suivre aveuglément les traditions, même si nous ne pouvons les défendre. (...) Tels sont les préjugés partisans qui découlent de l’absence de principe solide chez Hayek, et qui empoisonnent plus qu’ils contrebalancent les quelques passages et sections de qualité dans les chapitres économiques du livre. » (Murray Rothbard)
  • « Nos analyses confirment le soupçon que la renommée de Hayek n’a que peu de lien avec son importance comme théoricien de la société, mais plutôt avec le fait que sa théorie ne pose aucune menace quelconque pour l’idéologie étatique actuellement dominante de la social-démocratie, et qu’une théorie marquée par la contradiction, la confusion et le flou constituent un réservoir illimité pour les perspectives herméneutiques. Celui qui cherche un champion de l’économie de marché et du libéralisme doit regarder ailleurs. Mais il n’a pas à regarder plus loin que l’enseignant et le mentor de Hayek : le grand et inégalé Ludwig von Mises. » (Hans-Hermann Hoppe, The Great Fiction, chap. 20, Hayek on Government and Social Evolution)

Notes et références

  1. Ses travaux en Psychologie sur l'ordre sensoriel, publiés en 1952, sont à la base, avec ceux de Donald Hebb, de la théorie du connexionnisme, théorie qui a de fortes implications sur l'avancée de l'intelligence artificielle ainsi que la théorie du constructionnisme, faisant le pont entre le processus cognitif de l'individu et l'ordre spontané de la société
  2. The Cambridge companion to Hayek, p.32
  3. The Cambridge Companion to Hayek, 2007, p.15
  4. The Cambridge Companion to Hayek, p.39
  5. En avril 1938, il publie "Freedom and the Economic System", puis développe sa pensée dans les Public Policy Pamphlets des Presses Universitaires de Chicago en 1939.
  6. (en)The Road to Serfdom in cartoons
  7. Acrobat-7 acidtux software.png [pdf]Hayek et l’éthique sociale rationaliste, Robert Nadeau, 1997

Ressources

Sites et instituts

Articles introductifs

Plus d'articles...

Livres introductifs

Plus d'ouvrages...

Critiques

  • Alain de Benoist "Contre Hayek" Une intéressante critique par le pape de la "nouvelle droite". (cf. liste des articles critiques)
  • Ayn Rand : Icone Cinéma recentrée.png [video]Ayn Rand on F. A. Hayek : "Hayek est un modéré, soi-disant favorable au capitalisme, mais en réalité en faveur de l'économie mixte"
  • critique libertarienne : selon Hans-Hermann Hoppe (The Great Fiction, chapitre 20, Hayek on Government and Social Evolution) :
    • La vision de Hayek quant au rôle du marché et de l’État ne se distingue pas systématiquement de celle d’une social-démocratie moderne ;
    • L’explication directe des idées social-démocrates de Hayek tient à sa définition contradictoire, et donc absurde, de « liberté » et de « coercition » (les impôts ou le service militaire obligatoire ne lui semblent pas coercitifs)
    • Hayek est un relativiste éthique, il rejette l’idée d’une éthique cognitive
    • Il nie l’existence de la rationalité humaine, ou du moins la possibilité de reconnaître toutes les causes et conséquences indirectes de l’action humaine.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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