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Révolution américaine
La Révolution américaine fut à la fois une révolution, une guerre civile et une guerre d’indépendance. Loyalistes et indécis étaient sans doute majoritaires. La Fayette soulignait la division de la population en deux factions : « Les noms de whig et Tory distinguaient les républicains et les royalistes. (…) La fureur des partis divisait les provinces, les villes, les familles ; on a vu des frères officiers dans les deux armées se rencontrant dans la maison paternelle sauter à leurs armes pour se combattre. » (Mémoire de 1779). Loyalistes et activistes représentaient-ils toute la population ? La guerre a constitué le creuset du sentiment national américain. Mais pour John Adams, « la Révolution a eu lieu avant que la guerre ne commence. La Révolution était dans les esprits et dans les cœurs » (lettre à H. Niles, 13 février 1818). La Révolution américaine n’est cependant pas réductible à la guerre d’Indépendance : un important travail politique s’est engagé avec la Déclaration de 1776 et les Articles de Confédération.
La Révolution américaine ne s’est pas faite seulement contre le roi mais aussi contre le Parlement : le refus du parlementarisme trouve ici une racine profonde. Benjamin Franklin n’écrivait-il pas à son fils le 6 octobre 1773 : « Après avoir longuement et mûrement réfléchi, je suis d’avis que le Parlement n’a aucun droit à passer une loi, quelle qu’elle soit, qui s’applique aux colonies, que le roi est leur souverain, et que le roi, avec leurs parlements respectifs, est leur seul législateur. » La fiscalité est souvent présentée comme la cause des événements. « Je ne supporte que l’on mette ses mains dans mes poches » disait George Washington. Mais le besoin d’indépendance et la soif d’expansion ont joué leur rôle.
Vers la Guerre 1774-1775
Les lois scélérates
La Boston Tea Party était un défi à l’autorité de la Couronne. Benjamin Franklin, accusé d’avoir transmis la correspondance entre le gouverneur Hutchinson et Thomas Whately, fut traité en public au Parlement de menteur, de voleur, de traître et de paria en janvier 1774. Si la condamnation des événements était unanime au Parlement, certains comme Edmund Burke craignaient qu’une sévérité excessive n’envenimât les choses. Une série de lois fut votée pour endiguer la résistance américaine : le Boston Port Bill (18 mars) fermait le port en attendant la compensation des pertes encourues ; le Massachusetts Bay Regulating Act (15 avril) remplaçait le conseil de la colonie élu par un conseil choisi par la Couronne ; l’Impartial Administration of Justice Act autorisait les gouverneurs à renvoyer les procès en Angleterre ; le Quartering Act autorisait les officiers à réquisitionner les maisons inoccupées. Enfin par l’Acte du Québec, les frontières de la province furent étendues jusqu’à l’Ohio pour mieux verrouiller la frontière. Cela ne fit que galvaniser la résistance des habitants du Massachusetts même si les marchands s’efforçaient d’éviter l’irréparable.
Le Premier Congrès
L’idée d’un Congrès rassemblant les représentants des diverses colonies prit corps. Émanation d’assemblées provinciales ou de conventions populaires, le Congrès de Philadelphie se réunit le 5 septembre 1774 : seule la Géorgie n’était pas représentée. Dans son Récapitulatif des droits de l’Amérique Britannique, Thomas Jefferson rappelait que la liberté du commerce était un droit de nature et jugeait que les colonies constituent de facto d’authentiques États. Il ne figurait pas dans cette assemblée où siégeaient George Washington, Patrick Henry, John Adams, Samuel Adams et John Dickinson. Trois grands groupes pouvaient être distingués : les conservateurs loyalistes, les modérés et l’aile radicale. Patrick Henry s’exclamait : « Je ne suis pas Virginien, je suis Américain ».
Les Déclarations et résolutions du Congrès (14 octobre) réclamaient la reconnaissance des libertés américaines fondées sur le droit naturel. Une Association continentale était créée le 20 octobre pour proscrire toute importation en provenance de Grande-Bretagne ou des Antilles, y compris les esclaves, tant que les lois intolérables n’auraient pas été rapportées. L’appel au Québec lancé par le Congrès le 26 octobre resta sans écho : l’antagonisme avec les papistes francophones étaient trop fort. Dans une lettre à George III, le Congrès exigeait un changement de politique : « nous ne demandons rien d’autre que la paix, la liberté et la sécurité ».
La rupture
Comme devait le déclarer John Wilkes à la Chambre des Communes : « une résistance réussie est une révolution et non une rébellion ». Tout en tenant un langage ferme, lord North cherchait à négocier un compromis : les colonies seraient libres de lever l’impôt elles-mêmes mais en renonçant à l’idée d’une représentation, le Congrès apparaissant comme un rival du Parlement (20 février 1775). Le 22 mars, Edmund Burke prononçait son célèbre discours sur la conciliation : « Chez les Américains, l’amour de la liberté est la plus grande des passions ; elle les marque et les distingue parmi les hommes, et comme une affection ardente se doit d’être accompagnée de jalousie, vos colonies sont devenues soupçonneuses, rétives et ingouvernables chaque fois qu’elles ont eu le sentiment que l’on tentait de leur arracher par la force ou par des arguties juridiques la seule chose qui selon elles justifie la vie. Cet esprit farouche de liberté est sans conteste plus fort dans les colonies anglaises que chez n’importe quel autre peuple au monde ».
La mobilisation se poursuivait en Amérique. On levait des milices. L’Association continentale veillait à empêcher toute importation : « nous voulons tous encourager la frugalité, l’économie et l’industrie, et promouvoir l’agriculture, les arts et les manufactures de ce pays-ci, particulièrement la laine ; pour cela nous voulons décourager et proscrire toutes les formes d’extravagance et de dissipation ». Le thé, symbole de décadence et d’aristocratisme, fut rejeté au profit du rhum, boisson plus virile et propice à la fraternisation entre patriciens et plébéiens. Le sentiment patriotique était soudé dans le refus des importations. Le 23 mars, devant la deuxième convention révolutionnaire de Virginie, Patrick Henry lâchait ces mots fameux : « la liberté ou la mort ». Une armée du Massachusetts se constituait. Le premier engagement eut lieu à Concord et Lexington (19 avril 1775) à une trentaine de km de Boston : les patriotes remportaient leur première victoire sur les redcoats.
La Guerre et l’Indépendance 1775-1776
Le Second Congrès
Le Second Congrès de Philadelphie s’ouvrit le 10 mai 1775 comptant parmi ses membres : Samuel Adams et John Adams, Benjamin Franklin, John Hancock, Patrick Henry et George Washington. Prenant prétexte de la prise de Ticondéroga sur le lac Champlain, les délégués transformèrent l’agression en geste défensif pour contrer le « noir dessein » du ministère d’envahir les colonies en partant du Québec. George Washington, vétéran de la guerre de Sept Ans, fut nommé à la mi-juin commandant en chef de l’armée continentale. Le 17 juin, par la sanglante bataille de Bunker Hill, les Britanniques avaient pris le contrôle des hauteurs environnant Boston. « Encore deux victoires de cette espèce, et l’Angleterre n’aura plus d’armée en Amérique » notait Vergennes.
Le 6 juillet, une Déclaration sur la raison de prendre les armes affirmait : « notre cause est juste, notre union parfaite, nos ressources immenses, et, si nécessaire, nous pouvons recevoir une assistance étrangère ». Deux jours plus tard, pour satisfaire la minorité, le Congrès laissait John Dickinson rédiger la Olive Branch Petition : George III ne voulut rien entendre. Le 21 juillet, Benjamin Franklin proposait une « union perpétuelle » entre les colonies tout en respectant « droits, coutumes, privilèges » de chacune d’entre elles.
Washington s’était attelé à la tâche de constituer une armée en enseignant non seulement la discipline militaire à des troupes nombreuses mais inexpérimentées mais aussi l’esprit national qui devait l’emporter sur les distinctions entre colonies. Les soldats devaient être au service des Provinces-Unies d’Amérique du Nord. Fin juillet, le siège de Boston commençait. Cette guerre de position donnait le temps aux Britanniques d’envisager l’avenir. En novembre, les Américains avaient pris Montréal mais ne parvenaient pas à s’emparer de Québec. Les Canadiens Français ne montrèrent aucun enthousiasme pour les combattants de la liberté. Dans le même temps, les Britanniques ironisaient sur l’inconséquence des patriotes qui dénonçaient l’esclavage de la métropole et maintenaient néanmoins des centaines de milliers de Noirs dans les fers, sur ces adeptes du droit naturel qui prétendaient refouler les Amérindiens au nom de la civilisation. Les Britanniques n’hésitèrent pas à promettre la liberté aux esclaves s’ils se joignaient aux troupes de Sa Majesté. De son côté la France s’intéressait de plus en plus à l’Amérique.
L'Indépendance
Le Sens Commun de Thomas Paine (1776), cette bible du républicanisme, devait être l’ouvrage le plus célèbre publié pendant la Révolution américaine. Pour lui, « la cause de l’Amérique » était « la cause de l’humanité toute entière ». Le Congrès avait arrêté que « l’exercice de toute autorité au nom de la Couronne » était désormais caduc. Entre janvier 1776 et avril 1777, dix anciennes colonies adoptèrent chacune une constitution singulière. L’ère des constitutions écrites commençait. La Constitution de Virginie était précédée d’un Bill of Rights à portée universelle : « tous les hommes naissent naturellement et également libres et indépendants, et possèdent certains droits inaliénables (…). Ce sont : la jouissance de la vie et de la liberté, l’accession à la propriété, la quête du bonheur et de la sécurité. ». Mais ces constitutions étaient issues de la même matrice : les chartes coloniales, les usages sanctionnés par le temps.
Le 7 juin 1776, Richard Henry Lee demandait l’indépendance américaine mais le Congrès se montrait divisé. Le 2 juillet 1776, douze des treize colonies, New York s’abstenant, se ralliaient à l’Indépendance. La date du 4 juillet 1776 l’a cependant emporté : c’était celle de la Déclaration d’Indépendance des États-Unis, de tonalité universelle, qui proclamait le droit au bonheur. Comme le rappelait la Chambre des représentants du Massachusetts l’année suivante : « Aujourd’hui, on connaît bien ces vérités que le bonheur de l’humanité dépend en grande partie de la forme et de la constitution du gouvernement ». John Dickinson proposait le 12 juillet de nommer la nouvelle « confédération » les « États-Unis d’Amérique ». Mais les États ne peuvent s’entendre ni sur les limites territoriales, certains ayant des prétentions sur les terres de l’Ouest, ni sur la représentation de chacun, proportionnelle au nombre d’habitants ou fixe. Soucieux d’une reconnaissance internationale, le Congrès envoyait Benjamin Franklin en France (décembre 1776) : l’apôtre de la liberté était chaleureusement accueilli par les Français.
L’internationalisation du conflit 1776-1781
Les offensives britanniques 1776-1777
Les Britanniques passèrent à l’offensive à l’été 1776 : échouant devant Charleston, ils débarquaient en force devant New York. Les Américains mirent le feu à la ville plutôt que de la laisser aux mains des loyalistes (20 septembre). Cédant aux demandes de Washington, le Congrès décidait de remplacer la milice par une armée régulière. Le général américain, se plaignant amèrement de la lâcheté des miliciens, se repliait en Pennsylvanie. La nuit de noël 1776, le général décidait de franchir le Delaware pour attaquer l’ennemi à Trenton, dans le New Jersey. Il s’empara par surprise d’un millier de Hessois au matin du 26 décembre. Épisode mineur sur le plan militaire, il révélait néanmoins la détermination de Washington.
Les troupes britanniques se trouvaient confrontées à la « petite guerre » menée par les partisans de la Pennsylvanie à l’État de New York : guet-apens, escarmouches et tirs d’embuscade. Il s’agit de « suppléer à l’infériorité du nombre par l’art des stratagèmes ». Sir James Murray résumait en une formule : « une guerre de barbares, dans un pays barbare ». Les troupes britanniques étaient non seulement coupées de Londres par la distance mais aussi affaiblies par des conflits de personnes : le commandement était partagé entre John Burgoyne, bien en cour, et William Howe, qui avait conquis New York, or ils n’avaient pas la même vision des priorités. Howe s’emparait de Philadelphie en dépit des efforts de Washington (26 septembre 1777) tandis que le Congrès se réfugiait à Yorktown.
Pendant ce temps, Burgoyne avait rassemblé les troupes du Canada et descendait se faire battre à Saratoga (16 octobre) : les Britanniques étaient réduits à une capitulation honteuse. Cette première grande victoire ouvrait la voie à une reconnaissance de la jeune nation et à une intervention française. Le Congrès adoptait enfin, le 15 novembre 1777, des Articles de Confédération : chaque État conservait sa souveraineté au sein des États-Unis d’Amérique, sauf en matière de politique étrangère.
L’alliance française 1778-1781
Le traité d’alliance avec la France était signé le 6 février 1778 précédé d’un traité d’amitié et de commerce fondé sur « les lois d’une juste concurrence ». La France apportait non seulement le professionnalisme de ses soldats mais aussi le soutien de sa marine qui seule pouvait assurer aux Américains la supériorité navale nécessaire à la victoire décisive. Inquiet, le gouvernement britannique essayait de promouvoir une réconciliation avec les Treize Colonies « révoltées », en vain. Clinton succédait à Howe à la tête des troupes britanniques et évacuait Philadelphie le 18 juin 1778.
Le conflit s’enlisait. Faute de moyens militaires, les Britanniques concentrèrent leurs efforts sur le Sud, à leurs yeux le maillon faible. Savannah et la Géorgie étaient occupées en décembre. Clinton arrivé dans le Sud promettait en janvier 1780 une amnistie aux rebelles reconnaissant son autorité. Une assemblée coloniale était élue en Géorgie et Charleston tombait enfin aux mains de Clinton en mai 1780, cuisante défaite pour les Américains. En août, ils étaient de nouveau défaits à Camden en Caroline du Sud. En juillet 1780 les troupes françaises commandées par Rochambeau débarquaient. Mais l’armée américaine était en triste état : le général Arnold passait à l’ennemi à l’automne et une mutinerie éclatait à Morristown (New Jersey) en janvier 1781. Comme l’écrivait Washington à Rochambeau : « Le manque absolu d’habits, de paie, et de tous vêtements, la grande rareté des provisions, étaient une trop grande épreuve pour des gens dont la plus grande partie n’était pas animée par le patriotisme des citoyens. »
La stratégie britannique était simple mais difficile à réaliser : par un vaste mouvement englobant, conquérir le sud pour remonter vers le nord. Clinton installé à New York avait le commandement théorique mais Cornwallis au sud supportait mal cette subordination. Le 26 septembre, Washington qui disposait désormais de 15 000 hommes, dont 6000 Français, commençait le siège de Yorktown. Le 19 octobre 1781, Cornwallis capitulait avec 8 000 hommes. La Fayette écrivait à Vergennes : « la pièce est jouée, monsieur le comte, et le cinquième acte vient de finir. »
Les idées politiques de la Révolution américaine
La Constitution de 1787
La Virginie, en 1786, invite les douze autres États à tenir à Annapolis (Maryland) une Convention pour établir une constitution fédérale définitive. Les discussions vont durer de mai à septembre 1787 et vont aboutir à la rédaction de la Constitution écrite encore en vigueur la plus ancienne. Elle instaure un régime républicain et repose sur le fédéralisme. Le système bicaméral (un Congrès composé du Sénat et de la Chambre des représentants) permet de représenter à la fois les États qui disposent chacun de deux voix au Sénat et la population à la Chambre des représentants où le nombre de sièges dépend du nombre d'habitants de chaque État. La Constitution distingue les compétences fédérales de celles qui relèvent de la souveraineté des États. La Fédération est compétente dans le domaine de la défense et de la diplomatie mais acquiert aussi le droit de percevoir l'impôt et de règlementer le commerce. Les États perdent le droit de battre monnaie. Un système de checks and balances (freins et contrepoids) doit empêcher le Président ou les chambres de faire adopter seuls une loi. Le Président est élu selon un système indirect assez compliqué. Les juges fédéraux sont nommés à vie par le Président sur avis et avec le consentement du Sénat. Le processus de ratification voit s'opposer fédéralistes et antifédéralistes[1] : Alexander Hamilton, James Madison et John Jay font triompher leur cause en publiant une série d'articles dans l'Independent Journal de New York qui seront ensuite réédités en recueil sous le titre The Federalist. En 1789, George Washington est élu président des États-Unis. Pour apaiser les craintes des antifédéralistes redoutant l'essor d'un État despotique, un Bill of Rights de dix amendements est ajouté à la Constitution en 1791 sur le modèle du texte virginien.
Les sources intellectuelles et spirituelles
Les sources intellectuelles et spirituelles de la Révolution américaine sont nombreuses : les grands auteurs de la Rome antique (Cicéron, Tacite) ; le mouvement européen des Lumières (Grotius, Montesquieu, Locke notamment) ; la tradition anglaise de la Common law ; la pensée révolutionnaire anglaise et le républicanisme. La révolte trouve un fondement positif dans une conviction messianique puisée dans le puritanisme des Pères Pèlerins : ce nouveau monde était une nouvelle Jerusalem et les Américains nouvel Israël étaient appelés à transformer le monde. Les [[calvinisme[calvinistes]] américains n'aiment pas le pouvoir et se défient de cette Babylone de péché qu'est l'État.
Les idées nouvelles
Le problème de la représentation avait été au cœur du combat des Américains : c'était une idée nouvelle en rupture complète de la tradition britannique. Comme le soulignait avec horreur un ministre anglican en 1774 : « La thèse selon laquelle nous ne sommes pas liés par des lois auxquels nous n'avons pas consenti par nous-mêmes ou par nos représentants (…) est républicaine, par sa nature même, et tend à la subversion complète de la monarchie anglaise ».
Ce sont également les révolutionnaires américains qui ont donné leur forme moderne aux concepts de constitution écrite et de droits de l'homme. Ils avaient pris conscience de la nécessité d'une constitution écrite formulant des principes supérieurs opposables à l'État en tant que tel. Les règles universelles et éternelles du droit naturel devaient être rédigées et reconnues supérieures à la Common law et aux initiatives des assemblées législatives. Les Américains distinguent ainsi une hiérarchie des normes : les droits naturels de l'homme affirmés dans une déclaration solennelle ; la constitution qui règle la nature et le fonctionnement des pouvoirs publics ; les lois ordinaires soumis au respect de la constitution et de la déclaration des droits de l'homme.
Les Américains ont également pris conscience d'une chose importante : une vraie constitution ne peut être entièrement écrite. Le IXe amendement souligne ainsi : « le fait que certains droits soient énumérés dans la constitution ne doit pas être interprété comme voulant dire que le peuple n'a pas retenu d'autres droits, ou qu'il leur accorde moins d'importance ».
Pour empêcher les dérives despotiques de l'État, une machinerie a été mise en place. Le contrôle juridictionnel des lois est le premier de ces mécanismes. Un tribunal ordinaire a compétence pour constater la non-conformité d'un texte législatif à la constitution. Si la Cour suprême constate en appel cette non-conformité, la loi est annulée. Le fédéralisme est l'autre mécanisme : l'accord des deux chambres était nécessaire pour faire des lois et le gouvernement central servait de contre-poids aux tentatives d'usurpation des législatures d'État.
La constitution repose enfin sur la liberté de conscience et la neutralité religieuse de l'État. Les sectes minoritaires souhaitaient se garantir contre toute Église à statut officiel. Baptistes et quakers condamnent l'uniformité et la prétention de l'État d'imposer une idéologie unique. L'État c'est la majorité or seule une porte étroite mène à la vérité.
Les Pères fondateurs de la Révolution américaine
- John Adams
- Samuel Adams
- John Dickinson
- Benjamin Franklin
- Alexander Hamilton
- John Jay
- Thomas Jefferson
- James Madison
- George Mason
- James Otis
- George Washington
Notes et références
Sources
- 1965, Trevor Colbourn, "The Lamp of Experience: Whig History and the Intellectual Origins of the American Revolution", Chapel Hill: University of North Carolina Press
- 1967, Bernard Bailyn, "The Ideological Origins of the American Revolution", Cambridge, MA: Harvard University Press
- 1969, Gordon S. Wood, "The Creation of the American Republic, 1776–1787", Chapel Hill: University of North Carolina Press
- 1971, Don Higginbotham, "The War of American Independence: Military Attitudes, Policies, and Practice, 1763–1789", New York: Macmillan
- 1972, Pauline Maier, "From Resistance to Revolution: Colonial Radicals and the Development of American Opposition to Britain, 1765–1776", New York: Alfred A. Knopf
- 1973, Vincent A. Drosdik III, "American Revolution Unique", The Freeman, July, Vol 23, n°7
- 1978, Morton White, "The Philosophy of the American Revolution", New York: Oxford University Press
- 1979, Charles Royster, "A Revolutionary People at War: The Continental Army and American Character, 1775–1783", Chapel Hill: University of North Carolina Press
- 1996, Jack N. Rakove, "Original Meanings: Politics and Ideas in the Making of the Constitution", New York: Alfred A. Knopf
- 2002, Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux temps modernes et contemporains, PUF, pp367-410
- 2003, Bernard Cottret, La Révolution américaine. La quête du bonheur, Perrin, 525 p.
- 2006, Bruce Frohnen, "American Revolution", In: Bruce Frohen, Jeremy Beer, Jeffrey O. Nelson, dir., "American conservatism: an encyclopedia", Wilmington, Del.: ISI Books, pp31-33
- 2008, Robert McDonald, "American revolution", In: Ronald Hamowy, dir., "The Encyclopedia of Libertarianism", Cato Institute - Sage Publications, pp8-10
- 2012, Jean-Philippe Feldman, "Révolution américaine", In: Mathieu Laine, dir., "Dictionnaire du libéralisme", Paris: Larousse, pp533-535
Voir aussi
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