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Wikiberal:Focus

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[modifier]semaine 1

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Différentes sociétés, au cours des âges, ont "expérimenté" des modes de vie proches de l'anarcho-capitalisme :

  • l'Irlande celtique (650-1650) avant la conquête anglaise du XVIIe siècle : une société avancée dépourvue de justice étatique
  • l'Islande (de 930 à 1262), d'après David Friedman, la loi y étant l'affaire d'institutions privées
  • Rhode Island (1636-1648)
  • Albemarle en Caroline du nord (1640-1663)
  • la Pennsylvanie des Quakers (1681-1690)
  • l'Ouest des Etats-Unis fut longtemps occupé en l'absence de tout gouvernement, voir The not so wild, wild West. La criminalité y était plus basse que dans l'Est soi-disant plus "civilisé".

[modifier]semaine 2

Peter Vallentyne

Peter Vallentyne est un libertarien de gauche, canadien et américain. Il enseigne à l'Université du Missouri.

Il défend le point de vue géolibertarien selon lequel les ressources naturelles non appropriées sont la propriété commune de toutes les personnes au monde : elles appartiennent à tous les membres de la société d’une manière égalitaire et ne peuvent faire l’objet d’une appropriation qu’avec le consentement de la société ou en échange d’un paiement substantiel. On ne compte pas dans les ressources naturelles nos "talents naturels" (beauté, intelligence) car, par définition, les ressources internes des êtres avec statut moral ne sont pas des ressources naturelles.

Sa vision du libertarisme est celle d'une théorie de la justice qui repose sur la propriété de soi-même. Il estime qu'un état « libertarien » (un monopole de la force fondé sur une loi privée) peut être justifié, et que, loin d'être un état minimal, il pourrait se financer par des pénalités sur ceux qui violent la loi et qu'il pourrait même, dans l'optique libertarienne égalitariste qui est la sienne, être redistributif en taxant ceux qui sont propriétaires de ressources naturelles, ce qui lui permettrait en outre de pallier à certaines « défaillances » du marché.

[modifier]semaine 3

Montalembert (1810-1870)

Charles de Montalembert prône la liberté religieuse. Il ne s'agit pas, dans son esprit, de revendiquer une égale valeur qui serait inhérente à toute religion et spiritualité. Son principe directeur est bien plutôt que la liberté religieuse permettra aux individus de vivre harmonieusement, en dépit de la variété de leur croyance. La tolérance civile n'implique donc pas une sorte de syncrétisme religieux, d'après lequel tout se vaudrait. Seule une réelle liberté de conscience permet de cheminer en direction de la Vérité.

Bien que Gustave de Molinari le surnommera le "Richard Cobden de la liberté religieuse", Montalembert ne se limite pas à cette question. On lui doit aussi des réflexions sur l'organisation de la société, en faveur de plus grandes libertés locales et en opposition à la centralisation croissante du pouvoir politique.

[modifier]semaine 4

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La correspondance entre acte juste et acte productif, entre injustice et destruction, explique que l'économiste compétent qui n'est pas libéral est un cynique, ou alors déteste ses semblables. Elle peut aussi expliquer pourquoi la plupart des libéraux sont économistes : il est vrai que tout grand philosophe qui a su réfléchir aux notions de création, de violence, de destruction, de consentement, de responsabilité, est capable de retrouver la propriété naturelle comme critère ultime de justice ; cependant, tout philosophe n'est pas assez grand pour cela, et c'est au moins le cas de tous ceux qui sont tombés dans les pièges de la sophistique étatiste, parce qu'elle leur présentait une causalité sociale fausse qu'ils n'avaient pas appris, comme ils l'auraient dû, à démasquer comme telle — un exemple en est la "Doctrine sociale de l'Église", dont les inventeurs ont postulé des relations causales qui n'existent pas tout en en méconnaissaient d'autres qui, elles, existent. De sorte que, dans la pratique, la plupart des gens deviennent libéraux en apprenant la science économique.

[modifier]semaine 5

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L'éthique sociale des libertariens est une éthique universelle qui s'exprime au travers du droit naturel ou du droit de propriété sur soi. Cette éthique objective rend compatibles entre elles les différentes morales individuelles. Les principes de base sont les suivants :

  1. chacun est propriétaire de lui-même et des fruits de son action ;
  2. une personne ne peut échanger que ce dont elle est propriétaire ;
  3. l'échange repose sur le principe d'autonomie de la volonté et le consentement des acteurs (axiome de non-agression).

Toute action qui n'est pas conforme à ces principes est une violence illégitime, une agression. Par exemple : vol, meurtre, impôts, lois qui restreignent la liberté individuelle, refus d'exécuter un contrat librement accepté, obligation imposée par l'État, etc.

[modifier]semaine 6

Nomos est un terme grec, équivalent au jus latin. On oppose classiquement le nomos, la "culture", au physis, la "nature", depuis Aristote et les présocratiques. Toutefois, nomos a également une signification plus précise, issue de la philosophie de Hayek : par opposition au thesis, la loi du législateur, le nomos est le droit issu de la jurisprudence, de la tradition, et qui préexiste à la loi.

Dans le droit qui s'impose au légiste, le juge est appelé à intervenir pour corriger des perturbations survenant dans un ordre qui n'a pas été agencé par qui que ce soit et qui n'a pas pour base des commandements indiquant aux individus ce qu'ils doivent faire. Le juge est, en ce sens, une institution propre à l'ordre spontané.

[modifier]semaine 7

Walter Block enseigne sur la côte est des États-Unis.

Dans son ouvrage Défendre les indéfendables (1975), il prend une position pour le moins étonnante. Une fois bien distinguée, en guise d'avant-propos, la différence fondamentale entre une activité moralement condamnable et le droit inaliénable juridiquement reconnu à tel ou telle de l'exercer, Walter Block entend démontrer, en bon économiste utilitariste, que ces activités que notre société rédécouvre sont non seulement acceptables mais bénéfiques pour l'ensemble de la communauté (elles répondent toutes, en effet, à une demande des citoyens).

[modifier]semaine 8

Si le libéralisme ne donne pas réponse à tout, aller contre lui ne conduit qu'à l'autodestruction ou la paralysie. Il n'y a pas de parti libéral en France, et guère plus ailleurs, mais tous les partis responsables sont en quelque mesure libéraux. Pourquoi ? Parce que le libéralisme est la formulation des règles fondamentales de la civilisation moderne — liberté de conscience, de religion et d'expression d'un côté, et, de l'autre, acceptation du commerce comme moyen de régulation, plutôt que la guerre et l'économie de commandement.

Pierre Manent

Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un dogme immuable ; il n'y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées et recourir le moins possible à la coercition.

Friedrich Hayek, La Route de la servitude (1943)

[modifier]semaine 9

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Le mot Catallaxie a été forgé à partir du concept de "catallactique" - qui nomme la science des échanges, soit la branche de la connaissance qui étudie les phénomènes du marché, c'est-à-dire la détermination des rapports d'échange mutuels des biens et des services négociés sur le marché, leur origine dans l'action humaine et leurs effets sur l'action ultérieure.

Comme le rappelait Friedrich von Hayek, "catallactique" est un terme savant tiré du grec katallatein (ou katallassein) signifiant "échanger", mais aussi et surtout: "faire de l'ennemi un ami".

[modifier]semaine 10

couverture de la revue The New Individualist

Toute théorie du droit naturel explore nécessairement les thèmes suivants :

  • Égalité, ou isonomie : le droit s’applique de la même façon pour tous, condition nécessaire pour que puisse exister la justice, garante de l’ordre social. Un droit naturel est universel (il s’applique potentiellement à tous les hommes), réciproque (il ne constitue pas un privilège réservé à certains), légitime (il est immoral de le violer).
  • Liberté : valeur principale du droit naturel, qu’on l’exprime comme indépendance de l’individu, autonomie de la personne, droit à ne pas être contraint, protection de la sphère privée, inaliénabilité de la volonté, propriété de soi-même, droit de sécession (individuel ou collectif), droit à ne pas être emprisonné arbitrairement (habeas corpus), etc.
  • Responsabilité : être libre suppose qu’on puisse répondre de ses actes ; chacun étant libre, sa liberté est limitée naturellement par celle des autres.
  • Droit à la vie : entendu, non pas comme un droit à l’assistanat, mais comme l’interdiction d’attenter à la vie d’une autre personne (le « tu ne tueras point » du Décalogue, qu'on retrouve dans tous les codes juridiques antiques) et le droit de se protéger d’une agression (légitime défense).
  • Propriété : le droit pour chacun de disposer à sa guise de ce que son propre effort et son action ont produit, dans la limite des droits légitimes d’autrui.
  • Individualisme : à la base, seul l’individu est sujet de droit. Toute entité collective (association, entreprise, syndicat, église…) est légitime tant qu’elle n’est pas coercitive envers ses membres ni envers les autres.

[modifier]semaine 11

L'interventionnisme est intrinsèquement lié à la raison d'être de la politique et de l'État. Il s'agit pour cette organisation d'accorder des faveurs à telle ou telle corporation au détriment des droits des individus (notamment, au travers de la taxation et de la règlementation).

Toutes les activités humaines sont susceptibles d'être perturbées par les interventions de l'État, depuis la production de la sécurité (monopole policier, judiciaire et militaire) jusqu'à l'industrie du divertissement (ex: les litanies sur l' « exception culturelle ») en passant par le secteur de l'alimentation (fixation du prix du pain) ou le marché immobilier (contrôle des loyers), etc. La liste pourrait s'allonger indéfiniment.

L'interventionnisme est inséparable de l'étatisme :

  • contrairement à une entreprise, l'État n'a aucune exigence de rentabilité, le coût de ses actions n'est jamais évalué et les politiciens sont irresponsables, ne subissant jamais les conséquences de leurs actes ;
  • n'importe quelle intervention trouve toujours une justification, les politiciens s'ingéniant à cacher les conséquences négatives de leurs actions pour ne se prévaloir que des conséquences positives (parabole de la vitre brisée) ;
  • l'existence de l'État découlant de la loi du plus fort, rien ne peut entraver son action (si ce n'est une dette publique excessive, la désincitation causée par un impôt excessif ou une révolte politique des spoliés) : l'interventionnisme est donc extrêmement difficile à freiner ;
  • comme l'explique la théorie du choix public, l'interventionnisme permet aux élus et fonctionnaires de justifier leur existence en favorisant certains groupes sociaux au détriment d'autres : il y a toujours une clientèle pour l'interventionnisme, l'illusion fiscale empêchant les spoliés de prendre conscience de leur statut.

[modifier]semaine 12

Le principe du consentement à l'impôt, qui à l'origine s'oppose à l'absolutisme du souverain en matière fiscale, est devenu une fiction juridique semblable à celle du "contrat social". En France, il est affirmé dès le 17 juin 1789, et sera ensuite repris dans l’article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen du 26 août 1789. Il exige que les impôts soient consentis par les citoyens ou par leurs représentants. L'article 14, qui apparaît comme libéral dans son essence, fut ensuite largement amendé par des articles plus autoritaristes : ainsi l’article 101 de la constitution de 1793 rappelle que "nul citoyen n’est dispensé de l’honorable obligation de contribuer aux charges publiques".

En pratique, le citoyen n'a aucun moyen de montrer qu'il ne consent pas à l'impôt. Ne pas quitter le pays ne signifie pas un consentement tacite à l'impôt. Le consentement tacite à une décision existe lorsque la possibilité d'objecter existe. Voir quitter le pays. De plus, la démocratie représentative permet impunément à une majorité d'opprimer fiscalement une minorité : il suffit que les impôts soient approuvés par le parlement. La fiction juridique du "consentement à l'impôt" est rappelée chaque année en France par le vote de l’article 1er de la loi de finances, voté par des "représentants" juges et parties qui tirent leur revenu précisément de l'impôt (et votent eux-mêmes les montants de leurs indemnités). Dans d'autres pays, comme les États-Unis, il suffit qu'un amendement soit ajouté à la Constitution par les "représentants" pour permettre à l'État de lever un nouvel impôt (voir par exemple Sixteenth Amendment to the United States Constitution).

Le principe du "consentement à l'impôt" montre ainsi ce qu'il est réellement : le masque hypocrite d'une oppression qui se veut rassurante, une tentative idéologique d'abuser le citoyen, contribuable forcé, qui, victime du syndrome de Stockholm, "consent" à l'oppression fiscale issue de la loi du plus fort, celle des hommes de l'État, des politiciens et de leur clientèle électorale.

[modifier]semaine 13

Le libre-échange désigne un système de commerce international reposant sur l'absence de barrières tarifaires et non tarifaires à la libre circulation des produits, des services, des travailleurs, des capitaux. "Laissez faire, laissez passer" était déjà la devise des physiocrates français au XVIIIe siècle.

Les libéraux soulignent que le libre-échange favorise le développement économique général et permet d'obtenir une meilleure efficacité en permettant une utilisation optimale des facteurs de production par la spécialisation géographique de chaque pays et région (loi des avantages comparatifs).

La liberté des échanges n’est qu’une des formes de la propriété : c’est le droit de chacun de disposer du fruit de son activité. Pourquoi les libéraux exigent-ils le libre-échange ? Par respect du droit de propriété, de chaque personne comme de chaque entreprise. Les mêmes qui demandent la mise en place de toutes sortes d'entraves fiscales ou règlementaires sont les premiers qui s'insurgeraient si on prétendait les empêcher de jouir de leur propriété individuelle. En bons égoïstes, ils réclament pour les autres ce qu'ils n'accepteraient pas pour eux.

[modifier]semaine 14

Certains ont voulu réduire Montesquieu à l'image d'un doctrinaire univoque du libéralisme, mais en fait il fut l'inspirateur le plus lucide avec John Locke des principes d'organisation politique et sociale sur lesquels nos sociétés modernes s'appuient.

« Dans une nation libre, il est très souvent indifférent que les particuliers raisonnent bien ou mal: il suffit qu'ils raisonnent; de là sort la liberté, qui garantit des effets de ces mêmes raisonnements ».

Il est le père de la théorie de la séparation des pouvoirs afin d'en neutraliser les abus. Montesquieu voit dans le législatif le pouvoir le plus susceptible d'abuser de son autorité. Toutefois, Montesquieu ne désirait rien d'autre que de voir évoluer la monarchie française vers le modèle britannique, alors que les pères fondateurs de la Révolution française (excepté Mounier) fuyaient au contraire ce modèle gangrené par la corruption.

[modifier]semaine 15

L'École de Salamanque désigne le renouveau de la pensée dans divers domaines conduit par des théologiens espagnols à partir du travail intellectuel et pédagogique initié par Francisco de Vitoria.

Dès le début du XVIe siècle, les conceptions traditionnelles de l’homme dans sa relation avec Dieu et le monde avaient été remises en question par l’apparition de l’humanisme, la Réforme protestante, les grandes découvertes géographiques et leurs conséquences. Ces nouveaux problèmes furent abordés par Francisco de Vitoria, Domingo de Soto, Martín de Azpilcueta (ou Azpilicueta), Tomás de Mercado ou Francisco Suárez, tous jusnaturalistes et moralistes, fondateurs d’une école de théologiens et de juristes qui réalisa la réconciliation de la doctrine thomiste et du nouvel ordre économique.

Cette école reformula le concept de droit naturel, défendit la souveraineté du peuple, théorisa le concept de guerre juste, et établit les premières théories économiques modernes.

[modifier]semaine 16

Luigi Einaudi, 1874-1961 est un économiste, publiciste et homme politique italien. Considéré comme le plus grand homme politique libéral italien de la première moitié du XXe siècle, il a été le second président de la République italienne.

Grand admirateur d'Adam Smith et de John Stuart Mill, il oppose à l'évangile nationaliste imposé par le fascisme, l'importance suprême de la liberté, la nécessité de la variété et du contraste : « une idée, un mode de vie, que tous acceptent, ne vaut plus rien ». Pour lui, la liberté est quelque chose qui regarde la vie de tous les jours, le libéralisme est une solution concrète qui concerne tous les aspects de la vie politique, sociale et économique d’un individu, il est une vision du monde. Le libéralisme économique n’est pas un pur économisme mais bien l’exaltation de l’individualité. Seul le libéralisme économique permet le développement de toutes les libertés.

[modifier]semaine 17

Le suicide (du latin sui cadere, se tuer soi-même) est l'acte délibéré d'en finir avec sa propre vie.

Du point de vue du libéralisme, qui ne porte aucun jugement éthique sur un tel acte, le suicide est un droit individuel, une manifestation de la liberté de l'individu (tout du moins la liberté extérieure, sociale, la seule dont se préoccupe le libéralisme).

Certains estiment compréhensible que des personnes âgées ou gravement malades puissent avoir des pensées de suicide. Le droit de mettre fin à une souffrance intolérable et sans espoir de soulagement est également admis (euthanasie).

Un petit nombre de pays (notamment la Suisse avec les associations Exit et Dignitas) ont légalisé certaines formes d'aide au suicide, dans un cadre réglementé. Le suicide médicalement assisté a pour but d'aider les patients à mettre eux-mêmes un terme à leur vie pour en finir avec des souffrances morales ou physiques intolérables causées par une maladie incurable. Il s'agit donc d'euthanasie volontaire.

[modifier]semaine 18

Mario Vargas Llosa est un écrivain libéral péruvien né à Arequipa le 28 mars 1936. Il est une des figures de proue de la littérature sud-américaine.

Issu d’une famille de la classe moyenne, il passe une partie de son enfance en Bolivie avant de retourner au Pérou et d’entrer à 14 ans dans une académie militaire de Lima. Cette expérience au Colegio Militar Leoncio Prado lui fournira plus tard l’inspiration de La ciudad y los perros. Admirateur de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, ami de José Maria Aznar, libre-échangiste dans l’âme, Mario Vargas Llosa s’est vu attribué le Irving Kristol Award 2005 par le think-tank conservateur American Enterprise Institute. À cette occasion, il prononce un discours remarqué intitulé Confessions d’un libéral.

[modifier]semaine 19

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Cesare Beccaria (15 mars 1738 à Milan, 28 novembre 1794 à Milan), marquis de son état, fut un intellectuel italien de premier plan à la fin du XVIIIe siècle.

Très inspiré par Montesquieu et les encyclopédistes français, Beccaria s’intéresse très tôt aux questions liées à l’équité du système judiciaire. Il signe son chef d’œuvre à 26 ans avec Des délits et des peines (1764) qui pose les bases de la réflexion juridique moderne. Certains des arguments avancés sont déjà anciens, mais Beccaria en fait une parfaite synthèse d’autant plus neuve qu’il se dégage de tout modèle religieux. Beccaria pose en effet en principe la séparation des pouvoirs religieux et judiciaire. Dénonçant la cruauté de certaines peines comparées au crime commis, il juge « barbare » la pratique de la torture et la peine de mort.

[modifier]semaine 20

Le constructivisme désigne tout courant politique de droite ou de gauche qui proclame que les choix publics doivent être guidés par la volonté de construire un certain type de société, et non par le bien-être immédiat des individus.

Un homme politique est par nature constructiviste et anti-libéral. Plutôt que de laisser les individus agir à leur guise, il aura tendance à employer la coercition pour mettre en œuvre son programme au bénéfice d'une partie de la société (ses électeurs, les syndicats, les salariés, le patronat...) et aux dépens d'une autre.

La plupart des courants politiques sont constructivistes : socialisme, communisme, social-démocratie, nationalisme, etc. Voir aussi interventionnisme.

[modifier]semaine 21

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Le contrôle de constitutionnalité est le mécanisme par lequel on garantit la conformité des règles de droit à la Constitution. C'est un ensemble de procédure, ayant pour objet de garantir la suprématie de la constitution, en annulant ou paralysant l'application de tout acte qui serait inconstitutionnel. Rattaché à Kelsen dans son concept du Rechtsstaat, le contrôle de constitutionnalité défend la constitution comme norme suprême.

Historiquement né aux Etats-Unis, par l'arrêt fondateur de la Cour Suprême Marbury contre Madison en 1803, il a été ensuite développé en Autriche. Il est en revanche relativement récent en France. Certes, sous Napoléon, le Sénat était un organe politique chargé de vérifier la constitutionnalité des lois et des traités, mais étant composé de membres désignés par l’empereur lui-même, on ne peut considérer cela comme un véritable contrôle. Depuis 1958, le Conseil constitutionnel exerce cette fonction.

[modifier]semaine 22

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Ludwig von Mises s'est intéressé à la "psychologie de l'antilibéralisme" ([1]). Il distingue deux causes :

  • le ressentiment, la jalousie sociale, qui va jusqu'à préférer une misère uniformément répartie aux inégalités sociales existantes ;
  • le fantasme névrotique, conséquence sans doute d'un échec personnel, d'une insatisfaction, d'une ambition déçue, qui pousse l'antilibéral à se réfugier dans un "monde meilleur", sur la base d'un discours politique plus ou moins utopique (altermondialiste, marxiste, nationaliste, écologique)... C'est ainsi que le messianisme marxiste fait miroiter l'utopie d'une société égalitaire, d'un pays de Cocagne où tout est abondant, où le travail se fait dans la joie, etc. Le "mensonge salvateur" permet à l'antilibéral de droite ou de gauche de supporter l'état de choses actuel, tout en lui fournissant un certain nombre de boucs émissaires commodes qui le déchargent de sa responsabilité : c'est la faute de la société, des riches, des apatrides, des étrangers, des entreprises, etc.

[modifier]semaine 23

Robert Nozick (1938-2002) fut un enseignant de philosophie à l'université Harvard.

Il devient célèbre en écrivant Anarchie, État et Utopie [PUF, collection libre-échange], où il prend notamment la défense d'un État ultra-minimal. Il base son analyse sur la notion de Droit de propriété de John Locke et il est l'inventeur du terme proviso lockéen. Son statut d'universitaire lui a valu alors d'être considéré comme le principal théoricien du mouvement libertarien (bien qu'il y ait été initié par Rothbard, comme il le raconte lui-même dans le livre et qu'il délaissa par la suite la philosophie politique, comme le signale Rothbard dans L'Éthique de la liberté).

[modifier]semaine 24

La Société du Mont Pèlerin (Mont Pelerin Society, MPS) est une organisation internationale réunissant des économistes, des intellectuels et des chefs d'entreprise favorables au libéralisme économique, à l'économie de marché et aux valeurs politiques d'une société ouverte. Elle fut créée le 10 avril 1947 lors d'une conférence organisée par Friedrich von Hayek, avec l'aide, entre autres, de Jacques Rueff et de Bertrand de Jouvenel. Trente-six personnalités se réunirent à l'hôtel du parc, au Mont Pèlerin, station suisse proche de Montreux (Vaud). Ils participèrent à cette première conférence du 1er au 10 avril 1947. Généralement, les réunions s'organisent tous les deux ans dans une ville différente.

Huit membres de la Société du Mont Pèlerin, parmi lesquels Milton Friedman, Friedrich von Hayek, George Stigler, James Buchanan, Ronald Coase, Gary Becker, et Vernon Smith, ont obtenu le prix Nobel d'économie.

Au même titre que le "groupe Bilderberg" ou les Illuminati, elle excite les fantasmes de « complot libéral » chez les antilibéraux et totalitaires de toutes sortes.

[modifier]semaine 25

Le philosophe d'origine autrichienne Friedrich von Hayek expliquait dès 1943, dans La Route de la servitude, que l'ascension du fascisme et du nazisme n'a pas été une réaction contre les tendances socialistes de la période antérieure, mais un résultat inévitable de celles-ci. Cette idéologie n'est en rien spécifique à l'Allemagne : deux des précurseurs intellectuels les plus importants du nazisme étaient pour l'un Ecossais (Thomas Carlyle) et pour l'autre Anglais (Chamberlain).

Car ce n'est pas l'élément spécifiquement allemand, mais l'élément socialiste, qui a produit le totalitarisme : c'est dans les masses, et non dans les classes élevées de la tradition prussienne, que le national-socialisme a surgi.

En dehors du domaine économique, le nazisme présente tous les traits du collectivisme de type nationaliste, et ceci dès le début : lois sur la famille, embrigadement dans les organisations de masse, espionnage et surveillance mutuels, règlementation des relations sexuelles, etc.

[modifier]semaine 26

Libertatis Aequilibritas

Libertatis Æquilibritas (en latin : Equilibre de la Liberté) est un symbole inventé par Per Bylund et utilisé par certains anarcho-capitalistes. Il combine le cercle anarchiste (sans la lettre A), le symbole taoïste du yin et du yang, et le symbole du dollar. Le cercle représente l'absence de gouvernement ; le symbole du yin et du yang l'équilibre qu'apporte un marché libre ; et le dollar le capitalisme et la propriété privée.

[modifier]semaine 27

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Le Québécois Libre (ou QL) est un web magazine libertarien publié à Montréal, au Québec.

Le QL, fondé en 1998, a pour vocation de commenter les sujets d'actualité depuis le point de vue libertarien. Ses archives contiennent un bon éventail de la pensée libérale sur de nombreux sujets, écrits par des auteurs canadiens, français et américains. La langue principale est le français, mais le quart des articles est en anglais. L'ajout d'un blogue en 2005 a permis au magazine de publier des articles plus intemporels puisque les commentaires ponctuels sur l'actualité ont désormais une place réservée.

[modifier]semaine 28

La coutume est l'une des sources du droit. C'est une règle non écrite dont l'existence tient à la réunion de deux éléments. D'une part l'élément matériel constitué par la répétition d'actes donnés conduisant à l'adoption d'un comportement précis. Le nombre de répétitions nécessaire est sujet à débat. D'autre part l'élément juridique ou psychologique est composé de trois aspects : l’opinio juris qui est la conviction que l'usage répété constitue une règle de droit, l’opinio necesitatis qui est la croyance au caractère obligatoire de l'acte et l’estimacio communis qui est le consensus existant autour de l'acte. Il n'agit pas ainsi pour des considérations d'opportunité.

La coutume, au même titre que le contrat, est perçue par les libéraux comme un moyen de limiter le pouvoir de coercition de la loi du législateur. C'est une idée longuement développée par Hayek dans Droit, législation et liberté.

[modifier]semaine 29

La compréhension de la réalité sociale des libéraux repose sur l'individualisme méthodologique. L'individualisme méthodologique consiste à expliquer les phénomènes économiques et sociaux seulement à partir des actions, réactions et interactions entre les individus qui composent la société. En effet, par définition, tous les événements qui fondent l'histoire humaine et donc l'histoire économique, politique et sociale, sont toujours le produit de l'action humaine individuelle, car seuls les êtres humains agissent (les états, les groupes ne sont pas des êtres à part entière, ils ne sont que la somme des individus qui les composent). L'individualisme s'oppose donc au holisme ou à l'organicisme qui caractérise l'épistémologie d'une grande partie des universitaires et intellectuels français, quelle que soit leur discipline.

La primauté accordée à la coordination des actions individuelles, à la science de l'échange ou à la "catallaxie", et d'une façon générale aux aspects procéduraux de l'interaction individuelle (droit, normes sociales, constitutions, etc.), caractérise les libéraux. Cette insistance sur la coordination des actions individuelles vient de ce que l'ordre social ou l'harmonie sociale par définition est un état où tous les individus réalisent leurs anticipations. C'est donc le problème économique ou social central par excellence.

[modifier]semaine 30

Le sergent Bitur au sapeur Camember : « M'ferez quatre jours pour n'avoir pas creusé le deuxième trou assez grand pour pouvoir y mettre sa terre avec celle du premier trou. »

La loi de Bitur-Camember est une loi logique qui établit que la redistribution politique et la spoliation légale détruisent en tendance une richesse équivalente à celle qu'elles confisquent.

Dans la bande dessinée de Christophe le sapeur Camember, chargé de boucher un trou en creusant un autre trou, est puni par le sergent Bitur pour "n'avoir pas creusé un deuxième trou assez grand pour pouvoir y mettre sa terre avec celle du premier trou". De même, l'injustice initiale de la spoliation ne peut être effacée par aucune manipulation qui vise à la cacher. Voler ne produit rien, et a un coût (pseudo-investissement). Le montant de tous les pseudo-investissements constitue donc une perte économique nette : on a sacrifié pour la prédation des ressources qui ne produiront rien.

Il y a, comme le disait Frédéric Bastiat, "un profit contre deux pertes" : voler la richesse d'autrui et la redistribuer entraîne une perte en efforts pour l'obtenir ajoutée à la perte pour celui qui en a été spolié. Comme l'explique Peter Schiff : « Les dépenses du gouvernement ne sont jamais gratuites. L'argent emprunté ou taxé est sorti du secteur privé, là où il aurait pu être utilisé de manière plus productive. »

C'est toute la différence avec l'échange volontaire qui est au cœur de l'économie libérale, échange par définition profitable à toutes les parties.

Il est donc absurde de prétendre que la spoliation, même légale (par l'impôt et tous les prélèvements obligatoires), puisse avoir un quelconque effet global positif sur la société, comme le prétendent constamment les étatistes. Les quelques effets positifs, s'ils existent, sont largement contrebalancés par les effets négatifs, non visibles, causés par la spoliation (soustraction de richesse à la sphère productive et coûts de mise en œuvre de la spoliation elle-même par les spoliateurs, et de la concurrence entre les receleurs). La loi de Bitur-Camember réfute ainsi toutes les pseudo-théories étatistes qui chantent les vertus de l'impôt, de la redistribution et de la subvention. Le vol étatique n'est même pas un jeu à somme nulle : c'est une destruction nette de richesse.

[modifier]semaine 31

Constituant l’un des rameaux du néo-libéralisme qui se développe, après la Première Guerre mondiale, dans la plupart des pays occidentaux, l’ordolibéralisme, “idéologie” du “modèle allemand” ou économie sociale de marché, est d’abord, comme son nom l’indique, un libéralisme, prônant la liberté économique, faisant confiance aux initiatives individuelles et aux mécanismes du marché et s’opposant donc à toutes les formes de socialisme et de dirigisme. C’est aussi un libéralisme du XXe siècle, se démarquant volontairement et systématiquement du paléo-libéralisme du XVIIIe et du XIXe siècles, c’est à dire du « laissez-faire » et des conséquences économiques, sociales et politiques négatives d’une liberté sans règles ni limites. Ses principaux théoriciens sont Walter Eucken, Franz Böhm et leurs collègues de l’École de Fribourg-en-Brisgau, ainsi que Wilhelm Röpke et Alexander Rüstow.

[modifier]semaine 32

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Le principe de non-agression, avec le concept de droit naturel, est le principe fondamental du libertarisme, ainsi exposé dans le "Manifeste libertarien" : aucun individu ni groupe d’individus n’a le droit d’agresser quelqu’un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété. Ce principe est considéré par les libertariens comme le principe fondamental duquel découle toute position libertarienne sur n'importe quel sujet politique, économique, juridique ou social.

Même si les libertariens sont ceux qui le formulent avec le plus de force, l'axiome de non-agression est un point de départ commun à toutes les théories libérales. Il est du ressort d'une éthique déontologique, qui offre un cadre normatif a priori. L'idée est que la seule façon d'arriver à une société qui vive en paix est que personne ne soit source de conflit.

Pour certains libertariens, il s'agit d'un principe, que l'on peut dériver d'axiomes primaires (souveraineté de l'individu, axiome de l'action rationnelle, inaliénabilité de la volonté humaine, etc.) ; pour d'autres, il s'agit d'un axiome, lié à une éthique ou à une métaphysique.

[modifier]semaine 33

Max Stirner

L'anarchisme individualiste est une philosophie promouvant la liberté de l'individu face à la société, et voyant dans l'État - mais aussi dans toutes sortes d'organismes ou organisations collectives non associatives - l'ennemi par excellence de cette liberté politique. Le moyen prôné par l'individualisme anarchiste est l'association libertaire.

Au sein de l'anarchisme, il s'oppose franchement au collectivisme libertaire, et parfois au capitalisme. Il est violemment critique quant au communisme. Max Stirner est considéré comme le fondateur et le premier théoricien de cette forme de l'anarchisme, cousine par de nombreux aspects de l'anarcho-capitalisme :

L'État ne poursuit jamais qu'un but : limiter, enchaîner, assujettir l'individu, le subordonner à une généralité quelconque. » (L'Unique et sa propriété, 1844)

[modifier]semaine 34

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The Machinery of Freedom est un ouvrage de David Friedman publié en 1971 et traduit en français sous le titre Vers une société sans État en 1992.

Ce livre appelle à une privatisation de toutes les fonctions gouvernementales, en fournissant de nombreux exemples, et explore ainsi les conséquences de la pensée libertarienne, telles que l'histoire de l'Islande, et explique les raisons personnelles de l'auteur visant à défendre cette pensée.

Des chapitres portent sur la privatisation de la loi et de la police, et sur la fourniture de biens publics (tels que la défense nationale ou les routes) en société libertarienne. L'approche de Friedman est typiquement anarcho-capitaliste et utilitariste.

[modifier]semaine 35

Couverture du tome 1

S.O.S. Bonheur est une bande dessinée de Griffo (dessins) et Van Hamme (scénario) parue en 2002, qui disserte en trois parties sur le thème "liberté ou égalité, liberté ou sécurité", en se plaçant dans l'hypothèse où la seconde aspiration humaine est privilégiée par rapport à la première.

Par exemple : quel est le meilleur moyen d'assurer un financement optimal de la sécurité sociale, en assurant la parfaite gratuité des soins à tous ? En interdisant aux gens de tomber malades, bien sûr ! (en règlementant les régimes alimentaires et les vêtements autorisés, en contrôlant la sécurité des appareils domestiques etc.).

Comment empêcher les bouchons, la pollution, et les morts sur les routes ? En choisissant pour chaque citoyen le lieu, la date et l'organisation de ses vacances. Et ainsi de suite.

[modifier]semaine 36

La Charte du Manden (ou Mandé, Manden est la transcription officielle du pays mandingue) a été conçue par la confrérie des chasseurs du Mandé (au sud de Bamako). Cette déclaration, solennellement proclamée le jour de l'intronisation de Sundjata Keïta comme empereur du Mali à la fin de l'année 1222, nous a été transmise par voie orale.

Elle pose en principe le respect de la vie humaine, la liberté individuelle et la solidarité. Elle affirme l'opposition totale de la confrérie des chasseurs à l'esclavage qui était devenu courant en Afrique de l'ouest. L'abolition de l'esclavage fut une œuvre maîtresse de Sundjata Keïta et de l'Empire du Mali.

Cette charte peut être considérée comme une des premières déclarations des Droits de l'Homme.

[modifier]semaine 37

La Rule of Law pourrait être traduite de plusieurs manières : le gouvernement du Droit, le règne de la loi, ou encore - mais l'expression a été reprise dans un autre sens - l'État de Droit. Cette expression signifie qu'il existe une loi supérieure à n'importe quelle puissance politique. Elle condamne également toute tentative de subversion du Droit par des autorités judiciaires.

Nombreux furent les auteurs à avoir prolongé et confirmé les principes du "gouvernement des lois, et non des hommes". En France, Benjamin Constant a ainsi mené un combat pour que les libertés individuelles soient protégées constitutionnellement, quel que soit le régime en place. Dans ses Principes de politique (1815), averti des conséquences du rousseauisme politique, il invite à limiter la souveraineté populaire (qu'il ne conteste d'ailleurs pas entièrement) par la garantie constitutionnelle des droits individuels. De même, il récuse à l'autorité publique le droit de confisquer la propriété des individus au nom de l'intérêt général. Son message sera repris par tous les intellectuels partisans du libéralisme classique qui lui succèderont.

[modifier]semaine 38

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Isabel Paterson (22 janvier 1886 - 1961) est un écrivain à succès américain.

Elle est encore aujourd'hui célébrée par les libertariens pour son essai The God of the Machine, paru en 1943. Ayn Rand a salué en ce livre l'équivalent pour les défenseurs du capitalisme de ce que représentent Le Capital pour les communistes et la Bible pour les chrétiens.

Elle a dénoncé fermement toutes les entraves politiques à la liberté individuelle, et a en particulier combattu le New Deal de Roosevelt.

Avec Rose Wilder Lane et Ayn Rand, elle est considérée comme une des trois "mères fondatrices" du mouvement libertarien américain.

[modifier]semaine 39

Le juste prix ("fair value" en anglais) est une notion théorique et virtuelle plus proche de la valeur (= estimation) que du prix (= de marché).

Le juste prix serait, selon les approches :

  • le prix potentiel estimé à partir d'éléments considérés objectifs (coût, utilité, rareté, etc.) ;
  • le prix souhaitable en fonction d'appréciations considérées éthiques ;
  • un mot vide de sens.

La position libérale est que le juste prix est celui que détermine le marché, au travers de la loi de l'offre et de la demande, ou conformément à la subjectivité de la valeur, c'est-à-dire qu'il s'agit du prix dont conviennent un vendeur et un acheteur à un instant donné et dans des circonstances données. Toute autre définition a recours à la théorie (fausse) de la valeur objective ou de la valeur-travail.

La notion de "juste prix", de même que la notion d'"échange inégal", est un prétexte pour l'État à règlementer et à s'immiscer dans les décisions des individus. Les prix imposés perdent toute pertinence économique, le but étant en réalité de favoriser certains producteurs aux dépens d'autres producteurs, voire des consommateurs.

[modifier]semaine 40

Du grec an- (absence de) et nomos (nom, loi, ordre, structure), l'anomie est l'absence de droit. Souvent confondue avec anarchie. L'anomie est l'état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social, alors que l'anarchie est l'absence de hiérarchie entre les hommes.

Ne pas confondre la conception juridique et philosophique de l'anomie, avec la conception sociologique.

Nomos est un terme grec, équivalent au jus latin. On oppose classiquement le nomos, la « culture », au physis, la « nature », depuis Aristote et les présocratiques.

Toutefois, nomos a également une signification plus précise, issue de la philosophie de Hayek : par opposition au thesis, la loi du législateur, le nomos est le droit issu de la jurisprudence, de la tradition, et qui préexiste à la loi.

[modifier]semaine 41

Dans sa thèse Choix social et valeurs individuelles (1951), Kenneth Arrow généralise un résultat déjà obtenu par Condorcet en montrant qu'il est impossible de définir l'intérêt général à partir des choix individuels (théorème d'Arrow). On ne peut définir de façon cohérente une préférence collective en agrégeant des préférences individuelles. Les décisions d'un état (même démocratique) ne peuvent donc pas être légitimes. Ce "théorème d'impossibilité" s'énonce ainsi (en simplifiant, car il s'agit d'un théorème mathématique de théorie des ensembles qui réclame une démonstration élaborée) :

Il n'existe pas de fonction de choix social (un système de vote) qui puisse convertir des préférences individuelles en une décision agrégée cohérente, hormis dans le cas où la fonction de choix social coïncide avec les choix d'un seul individu ("dictateur"), indépendamment du reste de la population.

La conséquence de ce théorème est que la prétention de la démocratie (qu'elle soit directe ou représentative) à exprimer une "volonté générale" est une imposture : la "volonté générale" n'existe pas, et les politiciens n'obéissent qu'à leur intérêt particulier. On ne peut non plus affirmer que la démocratie soit systématiquement, et par nature, meilleure que la dictature (car il peut y avoir des "despotes éclairés" aussi bien que des "démocrates totalitaires").

Ce théorème confirme ce qu'on peut comprendre intuitivement assez facilement : si Pierre préfère A, Paul préfère B et Jean préfère C, il ne peut y avoir de "choix collectif" de Pierre, Paul et Jean. La règle de la majorité n'est qu'une règle qui ne peut définir un choix collectif légitime.

[modifier]semaine 42

Logo Creative Commons

La propriété intellectuelle désigne les créations de l'esprit : d'une part les inventions (brevets), les marques, les dessins et modèles industriels ; d'autre part les œuvres littéraires et artistiques, qui ressortissent au droit d'auteur : romans, poésie, pièces de théâtre, films, œuvres musicales, œuvres d'art (dessins, peintures, photographies, sculptures), ainsi que les créations architecturales.

La notion de propriété intellectuelle ne fait pas l'objet d'un consensus parmi les libéraux, certains considérant qu'il ne s'agit pas réellement de propriété, mais plutôt d'un monopole, d'un privilège, ou d'une réglementation limitant la liberté des autres. En effet, il semble difficile d'appliquer à la propriété intellectuelle les concepts qui valent pour la propriété privée : une idée ou une invention peut être trouvée par plusieurs personnes, sans que les unes ne lèsent a priori les autres, à la différence de la propriété matérielle et tangible, qui requiert l'exclusivité. Comment une idée pourrait-elle être privée ? Sa diffusion lui fait perdre son caractère privé. Une idée n'est pas une ressource naturelle, elle n'est en rien diminuée par un usage multiple, et n'est donc pas sujette à appropriation. Il est d'ailleurs fréquent qu'une même théorie scientifique puisse être attribuée à différentes personnes (théorie de la relativité, calcul différentiel...).

Pour le libertarien Stephan Kinsella, la "propriété intellectuelle" sous la forme du brevet ou du copyright est injustifiée, contraire aux droits individuels, et ne peut exister que parce qu'elle est institutionnalisée par l’État et le droit positif.

[modifier]semaine 43

La panarchie est une théorie politique prônant la coexistence de tous les systèmes politiques, où chacun s'affilie librement au gouvernement de son choix (ou ne s'affilie à aucun gouvernement), et où les règles du droit international s'appliquent aux rapports entre individus dépendant de gouvernements différents. Le terme a été inventé en 1860 par le Belge Paul Émile de Puydt.

Les panarchistes affirment que la panarchie est anti-politique, puisque tous les pouvoirs politiques (impôts obligatoires, réglements imposés, autorité gouvernementale et administrative) disparaissent pour laisser place aux seuls rapports volontaires entre les hommes. La panarchie a beaucoup en commun avec plusieurs formes d'anarchisme, notamment l'anarcho-capitalisme, qui préconise la fin du "monopole de la violence légitime" qui est le fait de l’État.

[modifier]semaine 44

Une "société de consommation", locution souvent utilisée péjorativement, caractérise une société dans laquelle le niveau moyen de revenu est suffisamment élevé pour satisfaire, en plus des besoins considérés comme essentiels, des dépenses que certains jugent superflues (achats de biens par plaisir, pression sociale ou publicitaire, ou exhibitionnisme). Curieusement, on constate que les collectivistes, qui sont si prompts à détester la "société de consommation", tiennent très souvent un discours économique keynésien ("il faut soutenir la consommation des ménages").

La théorie classique voit le consommateur comme un être passif, un agent final. Les théories modernes (Gary Becker et les économistes du « Capital humain », l'école de Chicago) le voient comme quelqu'un qui anticipe, capable d'arbitrages inter-temporels, dont les dépenses de consommation dépendent non seulement du niveau immédiat de ses revenus, mais aussi de ses anticipations quant à leur évolution future.

Voir aussi : épargne, marchandise, échange.

[modifier]semaine 45

Le constructivisme en sciences sociales désigne tout courant politique de droite ou de gauche qui proclame que les choix publics doivent être guidés par la volonté de construire un certain type de société, et non par le bien-être immédiat des individus. Cette idéologie s'oppose à l'individualisme qui, selon Friedrich Hayek dans La Route de la servitude, consiste à « reconnaître l'individu comme juge en dernier ressort de ses propres fins, [à] croire que dans la mesure du possible ses propres opinions doivent gouverner ses actes. » Le constructivisme se rapproche à l'inverse de la vision défendue par Karl Marx dans ses Thèses sur Feuerbach : « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de le transformer. »

De façon plus générale et plus philosophique, le constructivisme, au-delà de toute référence politique, économique, religieuse, scientifique et intellectuelle, consiste dans le fait d'imaginer un système ou une idée de l'esprit et de vouloir l'appliquer non seulement sur les personnes et les biens, afin qu'ils se plient précisément à cette idée, mais aussi sur la réalité, de telle sorte que l'on s'imagine la contrôler et sans en tenir compte.

Les penseurs libéraux ont souligné le danger de cette attitude qui est à l'origine du totalitarisme, quelle que soit la nature que ce totalitarisme puisse prendre. En effet, le contructiviste a, par définition, un esprit monopoleur, puisqu'il veut confisquer tout ce qui n'est pas à lui, dans son intérêt et voulant appliquer sa théorie ou son idée, il fera tout pour plier les individus à ce modèle qui, comme tout modèle, ne peut correspondre à la complexité de la nature humaine.

Un homme politique est par nature constructiviste et anti-libéral. Plutôt que de laisser les individus agir à leur guise, il aura tendance à employer la coercition pour mettre en œuvre son programme au bénéfice d'une partie de la société (ses électeurs, les syndicats, les salariés, le patronat...) et aux dépens d'une autre.

[modifier]semaine 46

Un sophisme est un argument, raisonnement qui apparaît comme rigoureux et logique, mais qui en réalité est faux, malgré une apparence de vérité. Il repose souvent sur une illusion, ou essaie de propager une illusion.

Les critiques contre le libéralisme - entendons, celles qui sont malhonnêtes intellectuellement - reposent souvent sur une série de sophismes. En voici deux exemples:

  • sophisme de l'homme de paille ("straw man") : "le libéralisme en économie, ça ne marche pas, puisqu'il n'existe pas de marché de concurrence pure et parfaite" (on tente de réfuter un raisonnement en s'attaquant à une version affaiblie ou sensiblement différente de ce raisonnement, en faisant croire que c'est ce raisonnement lui-même qui est invalidé)
  • non sequitur : "les riches s'enrichissent, par conséquent les pauvres s'appauvrissent" ; ou bien : "le capitalisme génère la pauvreté" ; ou bien : "le marché est imparfait, donc l’État doit intervenir" (on affirme sans justifier le lien)

Les sophismes étatistes sont des sophismes très courants, du type "pétition de principe" ou "non sequitur".

[modifier]semaine 47

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Privacy International (PI) est une organisation non gouvernementale fondée en 1990. Elle milite pour la défense des droits de l'Homme, en particulier contre les violations de la vie privée commises par les gouvernements et d'autres organisations.

Privacy International mène des enquêtes dans le monde entier sur l'espionnage électronique, les cartes ID, la vidéo-surveillance, le secret médical, la liberté d'information et d'expression, etc.

Privacy International décerne chaque année des prix, les Big Brother Awards, aux institutions, sociétés ou personnes s'étant distinguées par leur mépris du droit fondamental à la vie privée ou par leur promotion de la surveillance et du contrôle des individus.

[modifier]semaine 48

Thomas DiLorenzo s'est prononcé sur le thème de la Confédération des États-Unis d'Amérique. Il déclare que le Sud avait le Droit de faire sécession. Cette vue le rapproche du mouvement abolitionniste de Lysander Spooner. Dans son livre, The real Lincoln, il accuse l'ancien chef d’État d'avoir agi en tant que dictateur en faisant enfermer des milliers de manifestants anti-guerre, y compris des patrons de presse. La guerre civile a été menée, non pas pour mettre fin à l'esclavage, mais pour préserver et protéger le gouvernement central.

Thomas DiLorenzo a critiqué également la politique du New Deal, qui est malheureusement trop souvent présentée comme le remède qui aurait permis de mettre fin à la Grande Dépression des années 30.

[modifier]semaine 49

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Bernard Mandeville fut un homme de lettres et médecin hollandais. Partisan du laissez-faire, il affirme dans sa célèbre Fable des abeilles (1714), que les vices privés, laissés à leur libre cours, assurent automatiquement le bien public.

Cette fable est cependant plus utilitariste que libérale : elle montre que l'immoralité est utile pour la société. Pour un libéral, cela ne signifie pas que toute immoralité soit souhaitable - et la fable de Mandeville expose l'immoralité sous toutes ses facettes, même les moins libérales : fraude, pillage des fonds publics, corruption, etc.

Friedrich Hayek a consacré une étude à Mandeville ; il voyait en lui un précurseur de la théorie de l'ordre spontané.

[modifier]semaine 50

On appelle souvent "privatisation" ce qui n'est qu'une déréglementation partielle ou une concession très encadrée (par exemple, les chemins de fer au Royaume Uni, ou les compagnies électriques aux Etats-Unis). On a alors beau jeu de démontrer l'"échec" des privatisations, alors que la libéralisation n'est pas totale, que l'Etat continue de réglementer le marché (au nom de l'"intérêt général" et pour "éviter les abus") et l'empêche de trouver son équilibre (exemple de l'électricité en Californie). En France on appelle également "privatisation" une mise sur le marché partielle, l'Etat gardant la majorité absolue !

L'État n'est pas incité naturellement à assurer le bon fonctionnement des entreprises qu'il détient, alors que les propriétaires privés y sont contraints (sous peine de disparaître du marché) ; pour cette raison, les entreprises privatisées deviennent plus efficaces.

En outre, l'entreprise privatisée est débarrassée de l'interférence de la politique ; ses dirigeants ne sont plus choisis pour des raisons politiques ; son objectif correspond à une logique économique et non plus politique ou "sociale" (dans le mauvais sens du mot).

Enfin, la privatisation contribue à alléger le fardeau fiscal que supporte le contribuable, contraint de financer malgré lui des services non profitables.

[modifier]semaine 51

L'historicisme est l'idée que l'histoire puisse permettre de prédire les événements futurs. Karl Popper, tout particulièrement, l'a pourfendue. Sa critique porte sur le fait que la représentation d'un tel développement de la Raison dans l'Histoire, non seulement est contradictoire en soi (si chaque époque révèle un particularisme qui doit être dépassé, la modernité est une telle époque), mais aboutit aussi à rendre relatives les figures historiques dans lesquelles la raison s'est montrée.

Le relativisme propre à l'historicisme tend à déconsidérer comme choses du passé les philosophies antérieures, pour ne privilégier que ce qui arrive en dernier. Non seulement l'historicisme est aliéné à la conscience historique, mais il tend à faire le lit de l'idée selon laquelle les Modernes comprennent mieux les auteurs du passé, que ceux-ci ne se comprenaient eux-mêmes. Cette appréhension surplombante du passé, en tant qu'elle réinterprète l'histoire à la faveur des opinions du présent et sous le mode du relativisme, préfigure le nihilisme, et par sa distinction entre faits et valeurs, l'éclatement de la philosophie en sciences humaines.

[modifier]semaine 52

Dans le film Josey Wales hors la loi, le libertarien Clint Eastwood souligne combien la guerre du Viêt-Nam a modifié la perception du western et le film se révèle très critique sur la guerre de Sécession au travers de l’action de ces bandes de francs-tireurs qui se réclamaient d’une bonne cause pour assouvir leur soif de pillage et de massacres.

Josey Wales est un héros individualiste qui refuse de se soumettre, ne vivant plus que pour la vengeance, il finit par trouver l’amitié et l’amour avec une fille de l’autre camp après une longue quête sanglante. Le monde politique est présenté sous un angle peu ragoûtant au travers du personnage de l’ignoble sénateur qui fait massacrer les francs-tireurs du Missouri, du drôlatique récit du voyage de Lone Watie à Washington ou du dialogue entre Wales et le chef indien. Le héros s’entend mieux avec les Indiens qu’avec les Blancs : il tue beaucoup tout au long du film mais aucun Peau-Rouge ne figure dans le nombre. La solitude du héros était le fruit des circonstances et, sans l’avoir cherché mais sans la refuser non plus, il finit par accepter la compagnie de ceux qu’il a sauvés et qui l’aident à leur tour dans le règlement de comptes final.

[modifier]semaine 53

L'écologie de marché est une approche de conservation de l'environnement qui concilie les processus de l'économie de marché dans un but de résolution des problèmes environnementaux. Parmi ses principaux praticiens figurent John Baden, Richard L. Stroup, Jane S. Shaw, Terry L. Anderson, Max Falque, Dominique Garrigues, Roger E. Meiners, Cécile Philippe, Roger J. Smith ou encore Julian L. Simon.